
un vifcère pulpeux ; fa fubftance eft cependant
plus ferme; il eft, de même que le cerveau,
compofé d’une couche fupérieure
qu’on croit un lacis de glandes, 8c d’une
couche inférieure ou médullaire, qui paroît
formée par l’affemblage des vaiffeaux excrétoires.
Le cervelet fe r t , ainfi que le cerveau,
à la fécrétion des efprits animaux.
La moelle alongée ell une fubftance médullaire
qui part du cerveau par là partie
antérieure & par-derrière du cervelet : elle
eft lituée à la bafe du crâne, 8c fe termine
au tronc occipital. En cet endroit elle
change de nom & reçoit celui demoëlle épinière.
C ’eft un'prolongement de la moelle
alongée qu i, à travers le long canal des vertèbres
, s’étend jufqu’à l’os facrum. Sa fubftance
eft la même que celle de la moelle alon-
gee ; ce n’ell peut-être qu’un amas de tuyaux
excrétoires ; elle prend un peu plus de folidi-
te à mefure qu’elle s’éloigne de fon origine.
Selon Willis & ’V/ilhugbi , 6u plutôt
R a y , rédaâeur de fon ouvrage , il n’y a
que des différences légères entre l’organi-
fafion de l’homme, celle des quadrupèdes
8c des oifeaux , relativement au cervelet,
4 lamoëlle alongée, & à la moelle épinière.
§. I X.
Des parties qui fervent à la génération.
La nature, qui a confié aux animaux l ’eft-
tretien de fon ouvrage, en leur impofant la lo i
de tranfmettrela vie fie de perpétuer les efpè-
ces, femble nous avoir condamnés potir toujours
à ignorer le principe & la caufe delà
génération. Inftrumensaveugles d’un deffein
qui excite nos defirs les plus ardens, 8c qui
nous fait éprouver le fentiment le plus v if
dont nous foyolis affeûés, il ne nous eft pas
donné de fçavoir comment nous contribuons
àfon exécution. Il femble que procurer l’exif-
tence à fon femblable, foit le premier 8c le
plus beau des dons faits aux animaux 8c à
l’homme phyfique ; mais que connoître les
loix de la génération, eft une fcience que le
créateur s’eft réfervée. La pudeur , ce fentiment
fi cher aux âmes vertueufes 8c fen-
fibles s’effraie des efforts que nous faifons
pour en pénétrer le myftère, 8c nous défend
de lever le voile dont elle couvre les
parties qui fervent à l’afte le plus important.
Je ne l’offenferai pas par une témérité inutile
; 8c pour ne manquer en rien au refpect
qui lui eft dû, je ne parlerai que des parties
de la génération confidérées dans les oifeaux,
fans établir d’objet de comparaifon. Je commence
par les examiner dans les femelles.
Au-deffous du foie , au milieu du corps,
deffus le tronc defeendant de l’aorte, immédiatement
deffous les dernières vertèbres
- tochariques, eft placé un corps oblong , attaché
à ces vertèbres, 8c compofé d’un
grand nombre de globules retenus par une
membrane commune , tranfparente fie fort
mince. Ce corps, d’après fa forme, d’après
l’affemblage des globules qu’il contient, a
été comparé à une grappe, 8c on lui en à
donné le nom dans le langage trivial. Les
anatomiftes l’ont appelé ovaire , parce que
la membrane qui revêt ce corps , contient
le germe de tous les oeufs qu’une poule ou
tout autre oifèau femelle doit pondre dans
le cours de fa vie. Ces germes reffemblent à
des globules ou des grains arondis, très-
petits , à demi tranfparens, 8c n’ayant qu’une
teinte pâle , très - foiblement nuancée de
jaune. Chacun d’eux eft enveloppé par une .
pellicule qui eft un prolongement de la
membrane commune. Dans les oifeaux dont
la ponte eft réglée, hors la faifon où elle
a lieu,- tous les germes font égaux ; ils ont
le même volume 8c la même nuance. Mais
dans le temps qui précède la ponte, pendant
qu’elle a lieu , durant la faifon où elle fe
renouvelle, après l’éducation des premiers
petits, fuivantles efpèces, 8c en tout temps
dans les oifeaux qui ne ceffent pas de produire
, comme la poule 8c le pigeôn de v o lière,
on voit fur l’ovaire des globules
beaucoup plus gros les uns que les autres,
8c d’un volume inégal entr’eux. Leur teinte
eft décidée 8c d’un jaune d’autant plus foncé
qu’ils font plus volumineux ; on diftingue
aifément la pellicule qui les recouvre 8c
qui s’eft développée avec eux; leur nombre
eft égal à la quantité d’oeufs qui feront dé-
pofés à la ponte dont la faifon ou le moment
approche. Comme les oeufs fe fuccèdent
prefque fans interruption de la part de la
poule , fon ovaire eft chargé de globules
Se toute groffeur , depuis celle des germes
les plus petits,, jufqu’à celle des globules
qui ont acquis tout levolumequ’ils peuvent
avoir. Chaque globule parvenu à cet état,
eft le jaune d’un oe uf qui manque des autres
parties dont il fera compofé ,_ 8c qui fe
formeront 8c fe joindront au jaune dans
d’autres organes. L’ovaire a fourni tout ce
qu’il pouvoit produire. Lorfque les globules
qu’il contenoit, auxquels il fournif-
foit une enveloppe commune , 8c à chacun
une enveloppe particulière, font épuifes
par une ponte continue de la part de la
poule, ou par des pontes renouvellées au
printemps, une ou plulieurs fois chaque
année, comme il arrive de la part des autres
oifeaux, alors la membrane mpme, prefque
tranfparente, qui forme l’oroire, s’affaiffé
fur elle-même , elle fe flétrit ,'8c la nature
ceffant de l’alimenter , elle difparoit ou devient
très-difficile à reconnoître dans t les
vieilles femelles qui ne font plus aptes à la
génération, pour lëfquelles les mâles de
leur efpèce prennent de l’averfion, dont le
plümage, dans plulieurs efpèces , change -,
comme nous aurons lieu de le remarquer ailleurs,
8c prend les nuances de celui du mâle.
Ainfi les femelles des oifeaux qui ont vielli,
de même que celle des autres animaux ,
ne font plus aptes à engendrer, tandis que
dans les mâles, tant que la nature entretient
la v ie , elle conferve aufli la faculté prolifique
, quoiqu’affoiblie.
Le jaune , dont le germe étoit contenu
dans l’ovaire, qui par l’accroiffement, le
développement de ce germe, a acquis fon
volume, fe détache de la membrane commune
qui le foutenoit, qui a fourni les fucs
néceffaires à fon accroiffement, 8c revêtu
de la pellicule qui le couvroit dès l’origine, ;
qui s’eft étendue avec lui ; il paffe dans
d’autres organes où l’oeuf achève de fe former
par l’addition de nouvelles parties. ^
Un canal formé par une membrane tres-
déliée, pliffée, fufceptible de prêter 8c de
s’étendre, placé au milieu du corps, immédiatement
au deffous du croupion, çvafe à
fes deux extrémités , tortueux dans fon
trajet, qui dans la poule a quatre travers
de doigts de long à-peu-pres, 8c qui, dif-
tendu, égale en longueur les trois quarts
d’une aulne, defeend de l’ovaire pardeffus
l’eftomac 8c les inteftins , jufqu’à l’anus au-
deffus duquel il fe termine. Le jaune détaché
de l’ovaire, eft reçu dans ce canal; il le
traverfe fans peine malgré fes replis qui le
conduifent mollement 8C en furete jufqu à
l’extrémité du canal où il s’arrête, 8c dans
la capacité duquel l’oeuf achève de fe former.
Le paffage du jaune dans ce canal, lui
a fait donner le nom d'oviduclus, ou conduit
de l’oeu f, 8c à fa partie inférieure dans
laquelle il féjourne, le nom S utérus ou de
matrice. Elle eft d’une texture plus forte
que le canal dont elle forme l’extremite
inférieure; fa fubftance ëftjcafculaire; les
artères entrent dans fa compofition en plus
grand nombre que les veines ; d’un volume
très-petit dans la jeune femelle , fa capacité
eft beaucoup plus grande , 8c fes parais ont
plus d’épaiffeur dans la femelle adulte ; elle
fe flétrit dans celle qui a vieilli, ainfi que
l’oviduétus, 8c comme nous l’avons remarqué
par rapport à l’ovaire ; trois plis en
divifent la cavité en trois cellules; c’eft
- dans la dernière que la coquille fe forme ,
tandis que le blanc s’amaffe autour du jaune
par exudation des parties qu’il traverfe ou
dans lefquelles il fejourne, 8c qui font fans
ceffe abreuvées d’un humeur colante qui en
découle. L’orifice externe de la matrice,
fituéau-deffus de l’anus ququelilfe termine,
eft affaiffé 8c ridé, mais capable de fe dilater
8c de permettre la fortie de l’oeuf. C ’eft par
cet orifice que les femelles font fécondées,
foit qu’il y ait introduction de la part du
mâle , 8c union intime, comme la chofe a
lieu par rapport au canard ; foit qu’il n’y
ait qu’un contafl: 8c une union fuperficielle,
8c que dans ce cas la femence dépofée à l’orifice
de la matrice, foit abforbée, pompée
8c portée à travers l’oviductus, jufqu’à l’ovaire
fur lequel elle féconde les jaunes les
plus prêts de fe détacher ; car c’eft fur l’o vaire
que la fécondation des oeufs s’effeâue,
puifqu’une feule approche d’un coq rend
féconds les oeufs qu’une poule pond pendant
plufieurs femaines, 8c qu’Harvée etend
cette vertu d’un feul accouplement jufqu’à
V v ij .