
C h o u e t t e de Coquimbo, B ris s . torii. 1 , !
pag. 525. Foye^ C h o u e t t e .
C h o u e t t e ou g r a n d e c h e v ê c h e de Saint-
Domingue.
M. de Buffon , feul .auteur qui ait indiqué cette
chouette , en parle dans les termes fuivans : « elle
» a le bec plus grand , plus fort & plus crochu
» qu’aucune efpèce de chouette ; elle diffère encore
j> de notre grande chevêche , en ce qu’elle a le
» venue d’une couleur rouffeâtre , uniforme, &
» qu’elle n’a fur la poitrine que quelques taches
î> longitudinales, au lieu que la chouette ou grande
» chevêche d’Europe, a fur la poitrine & fur le
» ventre de grandes taches brunes, oblongues &
j) pointues , qui lui ont fait donner le nom de
y> chouette flambée , fiammeata n.
C h o u e t t e de s c l o c h e r s . Foye^ e f f r a i e ,
C h o u e t t e des r o c h e r s . Foye^ C h o u e t t e .
C h o u e t t e r o u g e . Foye% G r a v e .
CHURGE (le) ou L’OUTARDE MOYENNE
des Indes.
Outarde des Indes. Edw. glan, pag, 87. Pl. 250.
Grand pluvier de Bengale. Briss. tom. F y
È & 82.
M M . Edwards & le comte de Buffon regardent
l’oifeau appellé charge à Bengale comme une ou- j
tarde; M . Briffon a vu , au contraire, dans cet '
oifeau un pluvier : la figure donnée par Edwards
n’eft pas favorable à l’opinion de M. Briffon ; elle
offre plutôt le bec conique de l’outarde que le bec
du pluvier renflé par le bout , applati par les côtés.
La taille du charge trop au-deffus "de celle des
plus grands pluviers, & fes couleurs même fem-
blent aufli l’en féparer. Quoiqu’il foit bien difficile
de déterminer le genre d’un oifeau d’après une
figure qui peut manquer d’exaélitude, dont on
rcut bien apprécier le mérite relativement à l’art
du deffinateur, mais dont je ne fçais fur quel fondement
on décide la correéfion- ou l’incorreéfion ,
lorfqu’on ne peut la comparer', ou à l’original,
ou à une autre planche dont l’exaâitüde foit
reconnue , quoique * dis - je , un pareil modèle
loit très - inluffifanï pour juger du genre d’un
oifeau , je crois., d’après la figure donnée par
M: Edwards que l’on doit, jufqu’à une nouvelle
obfervation , placer le charge parmi les outardes,
ou le elaffer dans le genre LXVIIIe : il a environ
un pied onze pouces du bout du -bec à celui de
la queue : le deffus de la tête, la gorge, le cou,
font couverts de plumes longues & étroites ; les
joues font.d’un marron - clair ; le deffus du corps
eft d’un brun-luftré , parfemé de taches noires : le
même plumage fe prolonge vers le bas du cou,
& forme une bande tranfverfale au haut de la
•poitrine ; le deffous du corps eft noir ; les couvertures
du deffus des ailes font blanches, & les
pennes font variées de cendré, de blanc & de
noir ; la queue eft brune , rayée & ponâuée de
noir ; l’iris eft couleur de noifette : le bec & les
pieds font blanchâtres ; les ongles noirs.
CIGOGNE. C igogne blanche. Briss. tome F,pag. 3#$. Cigogne. Bel. Hiß. nat. des oif. pag. 201 ,
fig.pag.202. .
Idem, idem , port, d'oif. pag. 4 ? .
Hiß. de l’acad. tome III, part, III, pag. 6 1 , fig.
pl. XIII.
Cïconia en latin ;
Cigogna y [igogna , cigoguino en Italien ;
Ctguena en Eipagnol ;
Storck , weiffer-florck, elbiger en Allemand )
Boc^an , bocian en Polonois ;
Storck en Suédois ;
Storck'en Anglois; - -
Hovare , ouwewaer en Flamand.
La cigogne eft très-anciennement connue & célèbre
de tout temps ; elle fe plaît dans les lieux
humides, & fe nourrit de poiffons, de reptiles
& de vers ; fan bec eft gros, long, pointu, droit &
liffe ; la partie inférieure de fes jambes eft dégarnie
; de plumes ; elle a.trois doigts devant, un derrière ;
I le doigt du milieu eft joint aux deux latéraux par
une membrane qui s’étend jufqu’à la première
articulation fur le doigt intérieur, &. un peu par-
delà fur l’extérieur. Cette conformation fe retrouve
dans beaucoup d’autres oifeaux qui fréquentent
le bord des eaux & qui fe pofent fur la vâfe. •
La cigogne a , du bout du bec à celui de la
queue , trois pieds près de quatre pouces, &. de
la même partie, à l’extrémité de l’ongle du doigt
du milieu, quatre pieds moins quelques lignes ;
fon bec eft long de fe.pt pouces neuf lignes 9 la
partie de fes jambes, dégarnie déplumés, de cinq ,
& fon pied de huit ; fa queue n’a guère que huit
pouces de long ; fon envergure, ou l’étendue de
fes ailes. dépliées eft de fix pieds quelques pouces ;
leur longueur, lorfqu’elles font pliées, eft égale à
celle de la queue ; tout le plumage eft d’un très-
beau blanc , excepté les plumes fcapulaires & les
grandes couvertures des ailes qui'font noires;, &
dont quelques-unes ont des reflets violets ) les
pennes de l’aile font noires, au nombre de trente-
deux, & les plus proches du corps, lorfque l’aile
eft pliée, .s’étendent aufli loin que les plus extérieures
; le tour des yeux eft nud & couvert d’une
peau noire; le bec-, la partie -des jambes.qui eft
dégarnie de plumes , les pieds & les ongles font
d’un rouge affez vif ; les ongles font larges & plats ;
les plumes de la partie inférieure du cou font
longues, étroites & flottantes en devant.
Les cigognes font des oifeaux de paflàge; elles
arrivent en Europe au printemps & en partent en
automne; leur arrivée a lieu plutôt'& leur départ
plus tard , fuivant que les pays où elles fe
fixent, pour paffer la belle faifon, font plus ou
moins méridionaux. On les voit arriver en Allemagne
au commencement de mai, & en Alface
dès le mois de mars. Leur vol eft foutenu & très-
élevé ; elles portent la tête en avant & les jambes
étendues en arrière ; elles voyagent en bandes affez
nombreufes : on prétend qu’elles reviennent cônf-
tammënt chaque année aux mêmes lieux qu’elles
ont fréquentés les années précédentes ; ce fait ne
mériteroit-il pas d’être confirmé par de nouvelles"
obfervations ? Comme elles attendent, pour arriver
, le retour de la belle faifon dans chaque cli- ;
mat, elles né tardent p,as, de retour, à fe livrer
aux foins néceffaires pour propager leur efpèce, .
C’eft fur les lieux les plus élevés, fur la cime d’un
rocher efcarpé , quelquefois au fommet d’un très-
grand arbre, le plus fouvent au milieu des villes &
des lieux habités, fur le haut des tours , fur les
toits des maifons, fur le faîte de si cheminées,
qu’elles établiffent leur nid ; elles le compofent de
brins de bois fecs à l’extérieur, & à l’intérieur
d’herbes sèches & groffières, qu’elles trouvent dans
les prairies baffes & marécageufes. Dans la Flandre;
la Hollande, & quelques contrées de l’Allemagne,
on prépare exprès, au haut des-tours, des'toits
ou des cheminées, des' caiffons qûarrés de bois ,
dans lefquels on fe plaît à voir les cigognes établir
leur nid, & le peuple regarde comme un augure
heureux pour les habitans d’une maifon que des
cigognes établiffent leur couvée dans les caiffons
qu’on a difpofés pour cet ufage ; la femelle ne
pond pas au-delà de quatre oeufs , fouvent que
deux. ; ils font d’une forme alongée , d’un blanc .
teint de jaunâtre ; le mâle couve pendant que la
femelle s’abfente pour chercher de la nourriture :
l’incubation eft de trente jours ; le père & la mère
partagent entr’eux les foins néceffaires aux petits;
foit pour les réchauffer, foit pour leur apporter
des alimens ; ils font d’abord couverts d’un duvet
brun ; lorfqu’ils ne peuvent encore voler que faiblement
, ils fe tiennent fur les bords du nid &
s’élancent à de petites diftances pour s’effayer ;
quelque temps après la mère les exerce par des
vols plus éloignés , plus élevés autour & au-deffus
du nid, où elle les ramène ; ce n’eft guère qu’à
la fin de l’été , & quelque temps avant celui du départ
, que les jeunes cigognes-font en état de prendre
un plein effor. Ces oifeaux, fi bien accueillis dans
beaucoup de contrées , fie livrent fans défiance au
peuple qui les reçoit ; ils ne font effrayés ni de
la préfence, ni du concours des citadins dont ils
partagent en quelque forte l’habitation ; on diroit
qu’il y a entre l’homme & eux ün ttaité par'lequel
l’homme leur a garanti toute fureté , à condition
qu’il les délivrera des fétpens & dés autres
reptiles, fi abondans dans les pays marécageux [
malgré cette confiànce des cigognes $ -ou plutôt,
malgré la facilité qu’elles ont à fe familiarifer ;
elles ne multiplient point dans l’état de dom efficité,
Pour m’eu affurer par ma propre expérieiice L
j-én ai fait venir d’Alface -un mâle ■ & une fëmëllè;
ils ont été placés dans; un très-grand jardin què
la Seine borde d’un côté 5 "&• qu’elle traverfe en
fe partageant en plufieurs bras ;• on leur a laiffé
une- entière liberté ils n’en ont point abufé ; niais
quoique ce lieu femblât leur convenir par faite ment,
quoiqu’ils pufferit choifir^entre la cime-d’arbres très-
élevés , où le faîte de plufieurs bâtimens , pour
y placer leur nid, ils n’ont jamais donné de Agnes
qu’ils euffent éprouvés l’un pour l’autre aucune
émotion ; cependant ils ne fe féparoient pas ; ils fe
promenoient enfemble & fe couchoient prèsi’un de
l’autre : toujours graves & paifibles , n’ayant point
d’appétit pour lès végétaux , ils ne faïfpient aucun
tort 'dans les jardins qu’ils embelliffoient ; ils fui-
; voient fouvent le jardinier & ramaffoient les vers
qu’il découvroit en labourant ; ils avaloient aufli
les taupes qu’il prenoit, & même des rats pris au
| piège & affommés; mais ils les trituroient.Iông--
| temps & les macéroient dans leur bec avant de
parvenir à en faire la déglutition ; leur nourriture
ordinaire étoit de la baffe viande & les inteftins
des animaux qu’on vuidoit à la cuifine. Communément
les deux cigognes fe contentoient de l ’exercice
qu’elles prenoient en fe promenant ; mais au
printemps & à l’automne , il eft fouvent arrivé
qu’elles fe fioient enlevées , qu’elles aient fait
d’affez longs circuits-autour dû lieu qu’elles avoient
coutume d’habiter, &. dans lequel elles revenoiënt.
Ces courfes étoient-elles. excitées par la vue de
cigognes 'étrangères que celles qu’on nourtiffoit
avoient apperçues dans les airs au moment de
leur paffage, ou étoit-ce l’effet d’un inftinâ; qui
les avertilfoit du bëfoin de changer de climat ?
Quelqu’en put être la caufe, il fuit de cette obfervation
que l’émigration n’eft pas de néceflité
abfolue pou;- les cigognes ; qu’elles pôurroiènt fup-
porter la rigueur de nos; hivers ;. car.’ celles, dont
il s’agit - ont vécu plufieurs années, fans, paroître
ibuffrir du froid , & fans qu’on prît de précautions
pour les en garantir; mais on leur fourniffoit des
vivres en tout tems, ék ,une partie de; ceux qui,
conviennent aux cigognes leur manqueroit en hiver
dans l’état d’entière liberté. Il parpît • donc que
c’eft moins pour fuir le froid qùe pour jouir d’une
nourriture plus abondante ou plus agréable que
les cigognes voyagent. Elfes fe raflemblent en
Europe & en Afie des parties feptentrionales dans
les provinces qui font plus au midi. Suivant Pline ,
leur rendez-vous, dans une.partie de 1;Afie, eft
une plaine que lés Grecs ay oient nommé la plage
aux ’ferpens ).on fçaitque de nos jp;ur§ elfes.s’affern-
blent dans certains cantons du levant. Le B.rande-
bourg.ÔC. les-,prpyine.es. méridionales de la France ,
fes envfeqnsd’Aix.en.pariipulfer, font en Europe des
lieux où el-les.fe ré.uùiffent à l’automne pour partir
i un grand nombre enfèmhfe 3 & traverfer la méditerranéen
Lorfqii’éllea font; raffemblées , on les
entend fouvent faire claqueter leur bec, & il
régné dans la troupe une grande agitation ; elfes 1 choififfent le vent du nord pour s’élever, & partent
î auffi-tôt qu’il fouffle. D’Europe elles pâffent en
; Afrique & vont hiverner en Egypte, où’ Belon
| les obferva dès les mois de feptembre & d’o&obre
! én- ffi gr-arid. nombre que les ,plaines fembloient en
ij être blanchies ; il en vit aufli de fixées en hiver
Ff f f i j