
688 E S C
au milieu du pied de certains oifeâux du côté- in- |
terne. Il y a des efpèces dans lefquelles le mâle |
ieul a un ergot 6c dans celles où la iemelle en a
auiïi , il eft plus petit : quelques oifeaux ont deux
ergots à chaque pied.
L ’ergot eft à l’intérieur une épine offeufe , couverte
à l’extérieur d’une fubftance femblable à la
corne.' Il croit à mefure que l’oifeau vieillit & •
devient quelquefois très-grand. C’eft un moyen de
juger de l'on âge. _
ESCALANDRE. Voyez C u j e l i e r .
ESCAP. (donner 1’ ) (faite.) C’eft accoutumer
l’oifeau de proie qu’on a drefle 6c auquel on donne
la dernière efpèce de leçon, à connoître le gibier
auquel on le deftine, Voyez F a u c o n n e r i e . Art.
affaitage
ESGARBOUCLE ( 1’ ).
11 eft de la grandeur de. l’oifeau^mouche rubisr-
topa^e ; il n’en différé qu’en ce que les couleurs du
■ deffus de la tête , de la gorge -, du devant du cou
& du haut de la poitrine font plus foncées & moins
éclatantes ; ces parties dans le rubis-topaze paroiffent
fuivant que la lumière tombe d’en haut, ou qu’elle
-frappe en face , du jaune de la topaze ou du rouge
du rubis ; elles n’ont pas le même jeu dans l’oifeau-
mouche efcarboucle , 6c paroiffent fous tous les
afpeéls d’un rouge d’elcarboucle ou de rubis-foncé ;
Mais je crois que cette différence ne fçauroit
conftituer une efpèce. J’ai reçu Y efcarboucle de
Cayenne où le rubis-topaze eft très-commun, ,6c
je n’ai vu qu’une feule fois Y efcarboucle ; je ne le
connois dans aucune autre coJlèéfion, aucun auteur
n’en parle ; je ne le regarde que comme une variété
& je crois qu’on ne doit pas le compter pour une '
efpèce. Voyez R u b i s - t o p a z e .
ESCHELETTE. Voyez G r im pereau p e
M U R A IL L E .
ESCLAVE ( 1’ );
Tangara de Saint-Domingue, B r i s s , tom.lll,
p a g. 37. PI. 11. fig.' 4.
PI. enl. 156.
Cet oifeau , auquel on donne à Saint-Domingue
le nom d’efclave , reffemble à une grive par les
mouchetures dont fon plumage eft varié fur les
parties inférieures , mais par la taille 6c par les
çaraftères il fe rapporte ,au tangara, & il eft du
XXXIe genre. Sa groffeùr eft à-peu-près la même
que celle du moine au-frang ,* tout le deffus du corps
eft brun avec une teinte olivâtre fur le croupion ;
le deffoys eft moucheté de brun fur un,fond blanc-
fale ; les taches font oblongues 6c dans la direction
des plumes dont elles occupent le milieu ; les, pennes
de l’aile font brunes bordées d’olivâtre du côté
extérieur ; cellçs de la queue font en-dçflpus d’un
çendré-brun , en-deffus les deux du rnilieu font
d’un brun mêlé d’olivâtre , les latérales font brunes
bordées d’olivâtre, & un peu plus longues fuivant
qu’ellçs font plus extérieures, ce qui rend la queue
fourchus.
E S T
ESCORBEAU. Voye^ C o r b e a u .'
ESCORTABLE. (fruc.) Mot par lequel on
exprime le vice des oifeaux fujets à s’écarter.
ESCOUFLE. B e l l . Port, d’oif. pag. 21. Voyez
M i l a n .
ESPARVIER. B e l l . Voyez É p e r v i e r .
ESPÈCE.
L’efpèce eft la dernière divifion des oifeaux
dans l’ordre méthodique. Lorfque deux oiieaux
offrent à l’extérieur une conformation femblable
dans toutes leurs parties, qu’ils font de la même
groffeùr, 6c qu’ils ont le même plumage , on les
regarde comme étant de la même efpèce. Cependant
nous ne fommes jamais sûrs que cette parfaite
reffemblance ne nous impofe pas par rapport
aux oifeaux dont nous n’avons pas été à portée
de fuiyre les habitudes , & d’obferver dans les
différens aéies de leur vie ; comme nous ne fça-
vons pas non plus fi des oifeaux que nous jugeons
d’efpèce différente , ne font pas de la même*
Cette incertitude vient de ce que les cara&eres,
d’après lefquels nous jugeons des efpèces, n’ont
rien de fixe, font fort variables , 6c fournis à
l’influence du fexe, de l’âge, des climats 6c même
des eirçonftances particulières de la vie des oifeaux.
Il eft même très-probable que les climats ,
changeant les couleurs du plumage 6c la grandeur
de la taille, nous prenons pour efpèces différentes
un grand nombre d’oifeaux, qui ne forment
qu’une feule 6c même efpèce. Mais, comme
perfonne n’a encore indiqué de caractères fixes ,
pofitifc , faciles à faifir, qui déterminent les efpèces
, nous fommes obligés d’en juger d’après
la reffemblance 6c la parité dans l’enlemble extérieur
des individus, 6c nous-ne pouvons cor-
’ riger les erreurs fréquentes dans lefquels nous
entraîne cette manière de voir, que par l’obfer-
vation , par la connoiffance des habitudes des
oifeaux , par leur accouplement fur-tout. Ce genre
d’inftruCHon ne pouvant qu’être fort lent, il n’eft
pas douteux que nous comptons , 6c qu’on regardera
encore long-temps comme des efpèces.différentes
, des oifeaux qu’ôn réunira, à une feule
6c même efpèce, lorfqu’on les aura mieux obferyés,
ESSIMER ( fauc. ) C ’eft , p a r le m o y e n d’un e
d ie tte c o n v e n a b le , am a ig r ir les o ife a u x qu ’o n v e u t
d re ffe r . Voyez F a u c o n n e r i e , art. Affaitage des
gerfauts de Norwêge.
ESTOURNEL. Voyez E t o u r n e a u .
ÉTÉ ( 1’ ) ou TOUI-ÉTÉ.
Petite Perruche à queue bleue du Brefil. B r i s s .
1 tom. I V , pag. 384, _ ..
Plus petite des Perruches vertes &- bleues, Edw.
Glan. par, 51 235,,
Elle,eft de la groffeùr dun moineau franc. 1 out
fon plumage eft d’un verd-clair ; mais le croupion.
6c le haut, des ailes font d’un beau bleu » 6c les
pennes de l’aile étant bordées, de la même cou-
\ leur , du côté extérieur, il en réfulte une barre
bleue fur ’aile , lorfquelle eft pliée ; le.bec eft
incarnat ”
E T O
Iflcârrtat & les pieds font cendrés. Il paroît
qu’il y a dans cette efpèce , décrite par Marc-
grave, une variété indiquée par M. Edwars , &
enfuite par M. Briffon. La différence confifte en
ce que les pennes des ailes font bordées de verd-
jaunâtre, au lieu de bleu, &f que le bec 6c les
pieds font orangés. Genre LllV.
é to il é ( r ). \iLr ; | > :v \
Butor tacheté d’Amérique. B r i s s . tom. V , pag.
464.
Butor brun. C a te sb . tom. l,pag. 78 , pi. 78.
L’étoilé a quelque rapport avec le butor, il n’eft
pas aufli grand ; fa longueur eft d’un pied huit
pouces environ , du haut du bec à celui de- la
queue : tout le plumage eft brun, plus foncé en-
deffus , 6c plus clair en-deffous ; cependant il y a
quelques taches blanches fur les grandes couvertures
du deffus des ailes , 6c c’eft ce qui a fait .
donner à ce butor le nom d’étoilé : ces taches blanches
l’ont placées à l’extrémité des plumes, 6c il
y en a de même fur celles des pennes de l’aile ;
la queue feule diffère du ton général du plumage ,
elle eft d’un cendré-bleuâtre : l’elpace entre l’oeil
& le bec eft couvert d’une peau nue 6c verte,
les paupières font de la même couleur ; l’iris eft
couleur d’or ; la portion fupérieure du bec eft d’un
noir-verdâtre, l’inférieure eft verte ; les pieds font
d’un jaune verdâtre : ce butor fe trouve à la
Caroline , 6c dans différentes parties de l’Amérique
feptentrionale : il fréquente le bord des
eaux douces, 6c ne s’approche pas des rivages
de la mer. Genre LXXXT.
ÉTOURNEAU.
PI. enl. 77.
B r i s s . tom. X I , pag. 139. Genre XXVIe.
Eflourneau. Be l l . hifl. nat. des oif pag. 321 ,
. fig. ibid.
Eflourneau , fanfonet. Bel l .port, d’oif. pag. 81.
Suivant M. de Salerne , Tournel, en Guyenne;
Eflournef en Périgord ;
Sturnus , en Latin;
Storno , en Italien ;
Eftornino , en Efpagnol ;
Sturnino , en Portugais ;
Staar , Staer a Stoer, Stran , en Allemand ;
Stare, en Suédois ;
Slare s Staril, Starling , en Anglois,
L ’étourneau eft un peu moins gros que le merle,
d’une forme plus alongée ; il a le bec beaucoup
plus long , & applati vers fon extrémité ■: fa longueur
du bout du bec à celui de la queue eft de
nuit pouces & demi ; il a quatorze pouces fix
lignes de v o l, & fes ailes pliées s’étendent par-
delà les trois quarts de la longueur de la queue :
tout fon plumage eft pointillé de blanc-rouffeâtre
fur un fond brun changeant en verd foncé avec
des reflets plus clairs, 6c un mélange de pourpre :
i] en réfulte un tout brillant, quoique dû à des
couleurs foncéés , & dont il eft très-difficile de
donner une idée jufte. Mais l’étourmau eft trop
Hifloire Naturelle. Tome /,
E T O 689
commun & trop connu, pour qu’il foit néceffaire
d’en faire une defeription fort détaillée : le bec
eft jaunâtre à fon origine 6c brun à fa pointe ;
il eft entièrement de cette dernière couleur dans
la femelle ; elle diffère encore, en ce que fon
plumage a moins de brillant fur-tout fur le dos :
les pieds font couleur de chair , 6c les ongles
noirâtres , l’iris, couleur de noifette. Nous ne
connoiffons qu’un étourneau en Europe , & les efpèces
n’en paroiffent pas fort multipliées fur le
refte du globe ; cependant on en trouve dans les
régions fort chaudes, comme au Cap de Bonne*
Elpérance, 6c dans les pays très-froids , comme
aux terres magellaniques. Ainfi, ce genre d’oifeaux
eft répandu d’une extrémité du globe à l’autre ;
mais les efpèce? en font fort peu variées, 6c c’eft:
un genre, à peu de chofe près, ifolé.
L’étourneau, proprement dit, ou celui que nou»
connoiffons en Europe , vit en troupes pendant
l’automne & l’hyver ; il vole en bandes très*
nombreufes, qui paroiffent agitées d’un mouve-
ment de tourbillon. Cette apparence eft produite
par l’effet du vol qui emporte les étourneaux du
centre à la circonférence , 6c par leur retour vers
le centre , car ils fe ferrent, en volant, autant
qu’ils le peuvent ; ils fe rabattent le foir dans les
lieux bas 6c couverts de rofeaux fur lefquels ils
paffent la nuit ; en s’y pofant le foir & avant de
prendre leur effor le matin ils gazouillent pendant
long-temps, 6c fe font peu entendre le refte
de la journée : fouvent ils fe mêlent-avec les
corneilles, les choucas, les grives, &c. Ils ceffent
de vivre en fociétés nombreufes vers le mois de
mars, ils s’aparient alors ; mais cette féparation
générale , 6c ces affociations particulières ne fe
font pas fans que les mâles ne fe livrent d’affez
rudes combats ; ils font alors très-agités , 6c ils
ne ceffent guère de gazouiller n6c de chanter. Les
étourneaux le contentent, pour conftruire leur nid ,
d’aflembler dans un trou de muraille , ou dans un
arbre creux quelques feuilles sèches , des brins
d’herbe 6c un peu de moufle ; quelquefois ils
s’emparent d’un nid de pic-vert abandonné. La
( femelle pond cinq à fix oeufs d’un cendré-verdâ-
tre ; l’incubation eft de dix-huit à vingt jours. Sou*-
vent ces ' oifeaux font aulfi leurs nids dans les
colombiers, dans des trous de rochers, & il ne
paroît pas bien certain qu’ils ne le faffent pas quelquefois
fur des arbres : le nombre de leurs pontes
n’eft pas non plus conftaté ; quelques auteurs prétendent
qu’ils en font trois par an ; mais le nombre
peut varier fuivant la température de chaque
pays. Le plumage des jeunes étourneaux eft d’un
brun fombre , uniforme 6c fans tache ; ils ne prennent
leur plumage brillant qu’à la première mue.
Les étourneaux le nourriffent de vers , d’infeâes,
de fruits , de bayes 6c de plufieùrs fortes de
grains, tels que le bled, le farazin, le chençvis ,
&c. Ils s’apprivoifenttrès-aifément, & apprennent
très-bien à parler 6c à fiffier , non pas un air
S f f f