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à fe deffécher & à être piquées des vers, il lçs
rejettent. Pendant trois ans, l'a nourriture ordinaire
fut du pain , quelquefois des pommes & des
•racines, & fa boiffon du lait : il faififfoit toujours ,
quoiqu’avec peine , dans une de fes pattes de
devant, ce qu’il vouloit manger , la groffeur
du morceau augmentoit la difficulté qu’il avoit de
le faifir avec fes deux ongles.
La fituation la plus naturelle de l'unau , &
qu’il parôît préférer à toutes les autres, eft de
fe fufpendre à une branche , le corps renverfé en
bas ; quelquefois mêm^il.dort dans cette pofftion,
les quatre pattes accrochées & réunies fur un même
point, fon corps décrivant un arc ; la force de fes
mufcles eft extrême , mais elle lui devient inutile
lorfqu’il marche , car fon alure n’en eft ni moins
•contrainte, ni moins vacillante ; cette conformation
feule paroît être caufe de la parefle de
cet animal qui n’a d’ailleurs aucun appétit violent,
& ne reconnoît point ceux qui le feignent.
U unau s’appelle didaftilus , bradypus manibus
didaélylis eaudâ nullâ , dans la nomenclature de
Linneus ; & dans celle de Briffon , d’après les
indications fautives de Séba , tardigradus ceïlo-
nicus, le parelfeux de Ceylan.
U n a u - o u a s s o u , félon le Pere d’Abbeville ,
ou grand-unau. Voyez U n a u .
UNCIA, de Caius , eft le léopard. Voyez
L é o p a r d .
V OHANG-SHIR A , à Madagafcar. V. V a n s ir e .
- VOISIEU ou VOUSIEU , en Bourgogne ,
lérot. Voyez L e r o t I
VOSSE , eft , dit l’ancienne Encyclopédie , un
quadrupède de Madagafcar fort femblable au teffon
(blaireau) : le vojfe pourroit bien en effet n’être
que le blaireau lui-même.
VOUDSIRA 3 nom fous lequel eft obfcurément
défigné le VANSIRE, dans l’ancienne Encyclopédie.
Voyez V a n s ir e .
UROCHS, dans la langue des anciens Germains.
Voyez A u r o c h s .
U R S
URSON , eft le nom que M. de Buffon a donné
à un animal qui fe trouve à la baie d*Hudfon 6c
qu’il ne faut pas confondre avec le hériffon ou
le coendou, auxquels il reflemble par quelques
caractères, mais dont cependant il diffère affez à
tous autres égards pour qu’on doive le regarder
comme une eipèce particulière.
Il eft de la même grandeur & à-peu-près de la
même forme de corps que le caftor ; il a, comme
lui, à l’extrémité de chaque mâchoire, deux dents
incifives, fortes & tranchantes , & comme lui
encore, une double fourrure , la première de
poils longs & doux , & la féconde d’un duvet
ou feutre encore plus doux & plus mollet. Ses
piquans font allez courts & prefque cachés dans
le poil. Dans les jeunes , ces piquans font à proportion
plus grands , plus apparens & les poils
plus courts & plus rares que dans les adultes ou
les vieux.
Cet animal fuit l’eau & craint de fe mouiller *
il fe retire & fait fa bauge fous les racines des-
arbres creux ; il dort beaucoup &. fe nourrit principalement
d’écorce de genièvre ; en hiver, la
neige lui fert de boiffon ; en été, il boit de l’eau
& lappe comme un chien. Les fauvages mangent
fa chair & fe fervent de fa fourrure , après en
avoir arraché les piquans qu’ils emploient au lieu
d’épingles & d’éguilles.
Idurfon eft Xhïftrix dorfata, de Linneus ; porc-épic
de la Baye d’Hudfon, d’Ellis, Edwards & Briffon.
URUS , en latin, taureau fauvage. Comme ce
fut dans les forêts de la Germanie que, pour la
première fois , les Romains rencontrèrent des
taureaux fauvages , il y a toute apparence que
le mot urus n’eft que le nom celtique aurochs ,
ou plutôt urochs , avec une terminaifon latine.
Voyez, du refte, l’article A u r o c h s .
UTIAS : d’Aldrovande , eft la gerboife alag-
taga. Voyez A l a g t a g a dans l’article G e r b o i s e s .
UTIAS, OU T IA S, COUTIAS, noms donnés
à l’agouti. Voye^ A g o u t i .
f A L
ALROS ou WALRUS, en Allemand & en
Hollandois, morfe. Voyez M o r s e .
WANDEROÜ y à Ceylan. Voyez O u a n -
d e r o u .
W I A
WI AN A QUE , du voyageur Wood , eft le
lama. Voyez L a m a .
WOLVERENNE, louveteau d’Edwards, carcajou
de Canada. Voyez G l o u t o n .
X E R
XERCHIAM , à la Chine, eft l’animal du mufe. Voye^ Musc.
Y S A Y S Q
Y s a r d , YSARUS , en vieux françois , cha- J YSQUIÉPATL,au Mexique, coafe, première
mois. Voyez C h a m o i s . efpèce de mouffette. Voyez C o a s e ,
Z A B
Z a BO , en Arabie. Voyez Hyène.
ZAINO, dans plufieus endroits de l’Amérique §111 le pécari. Voyez Pé ca r i.
ZÈBRE, ( le ) eft peut-être, de tous les animaux
quadrupèdes, le mieux fait &.le plus élégamment
vêtu ; il a la figure &. les grâces du cheval ,
la légèreté du cerf, & la robe rayée de rubans
noirs & blancs, difpofés alternativement avec
tant de régularité & de fymétrie, qu’il-femble
que la Nature ait employé la règle & le compas
pour le peindre. Ces bandes alternatives de noir &
de blanc font d’autant plus fjngulières qu’elles
font étroites , parallèles, & très-rexaâement fépa-
rees, comme dans une étoffe rayée ; que d’ailleurs
elles s’étendent, non-feulement fur le corps,
mais fur la tête, fur les cuiffes &. les jambes, &
jufques fur les oreilles & la queue ; elles fuivent
les contours du corps , & en marquent fi avanta-
geufement la forme , qu’elles en deffinent les
mufcles , en s’élargiffant plus ou moins fur les
parties plus ou moins charnues & plus ou moins
arrondies.
Dans la femelle, ces bandes font alternativement
noires & blanches ; dans le mâle elles font
noires & jaunes, mais toujours d’une nuance
vive & brillante fur un poil court, fin & fourni,
dont le luftre augmente encore la beauté des
couleurs.
Le z*bre eft en général plus petit que le chev
al, & plus grand que l’âne; & quoiqu’on l’ait
fouvent comparé à ces deux animaux , qu’on
1 ait même appelle cheval fauvage , &. âne rayé,
il n’eft cependant ni cheval ni âne ; il eft de fon
efpèce.
Cet animal n’exifte que dans les parties les
plus orientales & les plus méridionales de l’Afrique,
depuis l’Ethiopie jufqu’au Cap de Bonne-Efpérance,
^ de—la jufquau Congo, u II y a, dit le chevalier
de Chaumont, quantité de chevaux fauvages
au Cap de Bonne.- Efpérance, qui font les plus
beaux du monde ; ils font rayés de raies blanches
& noires ; on ne les fauroit dompter qu’à grande
peine ».
Tous les voyageurs, qui ont été à portée de
voir le z^re > & font plu à faire le portrait de
ce bel animal.
« L’âne fauvage du Cap, dit Kolbe, eft un des
plus beaux animaux que j’aye jamais vu ; il a la
taille d’un cheval de monture ordinaire ; fes
jambes font déliées & bien proportionnées , &
fon poil eft doux & uni ; depuis la crinière juf-
qu à la queue, on voit, au milieu du dos 3 une
raie noire, de laquelle , de part & d’autre, il
fort un .grand nombre d’autres raies de diverfes
couleurs , qui forment tout autant de cercles en
Z E B
fe rencontrant fous fon ventre ; quelques-uns de
ces cercles font blancs , d’autres jaunes, & d’autres
châtains, & ces couleurs fe perdent & fe confondent
les unes dans les autres , de manière
qu’elles forment un coup-d’oeil charmant. Sa tête
& fes oreilles font auffi ornées de petites raies St
des mêmes couleurs : celles qui brillent fur la
crinière & fur la queue, font pour la plupart
blanches , ou brunes, il y en a moins de jaunes ;
il eft fi vite qu’il n’eft pas un cheval, au monde
qui puifle à cet égard lui être comparé ; auffi faut-il
beaucoup de peine pour en prendre quelqu’un ,
& lorfqu’on a ce bonheur , on le vend très -
cher.......J’ai vu fort fouvent de ces animaux par
grofles troupes ».
• « On trouve à Pamba , au royaume de Congo,
raconte François Drack , un animal que ces
peuples appellent spbrc^,. qui eft tout femblable
à un mulet, excepté qu’il engendre. Au refte,
la difpofttion de fon poil eft merveilleufe ; car,
depuis l’épine du dos jufqu’au ventre, il y a des
lignes de trois couleurs ; favoir blanches, noires
& jaunes , le tout étant difpofé avec une jufte
proportion-, & chaque bande étant de la largeur
de trois, doigts. Ces animaux font des faons toutes.
les années. Ils font très-fauvages & vîtes tout ce
qui fe peutn.
«Au Brefil, lorfque j’y arrivai, dit François
Pyrard , je vis deux animaux fort rares : ils
étaient de la forme, hauteur & proportion d’une
petite mule ; la peau était admirablement belle
polie & éclatante, comme du velours , & com-
pofée de petites bandes extrêmement blanches &
extrêmement noires, fr proportionnellement, que
jufqu’aux oreilles , le bout de la queue & autres
extrémités , il n’y avoit rien à dire de cette
figure, fi bien compalfée, qu’à peine l’art des
hommes en pourroit faire autant. Au demeurant
c’ett une bete fort fière , qui ne - s’apprivoife
jamais tout-à-fait ; on les appelloit du nom du
pays d’oîi elles font, ejvres ,* elles naifîent en
Angola, en Afrique , d’où on les avoit amenées
au Brefil, pour de-là les préfenter au roi d’Ef-
pagne , & les ayant prifes jeunes & fort petites
on les avoit un peu apprivoifées, & pourtant
il n!y avoit qu’un homme qui les foignât & qui
osât en approcher ».
Les ambaffadeuts d’Ethiopie amenèrent au Mo-
gol un çèbre en préfent( Bernier) ; & Thevenot
le trouvant au Caire , y vit un ambafladeur
d’Ethiopie qui avoit plufieurs préfens pour le
Grand-Seigneur :« entr’autres, dit-il, un âne qui
avoir la peau bigarée de raies blanches & tannées
alternativement, qui lui ceignoient tout le
corps, jufqu’aux jambes où les raies fe marquoient