
par un caraâère tiré de fes habitudes, qui fembleroit
devoir fuffire pour l’exclure de ce genre, fi l’on
ne fçavoit qu’il y a la même différence entre le
coucou d’Europe Ôc plufieurs de ceux qui font étrangers
à cette partie de l’ancien continent ; le coucou,
obfervé près de Pife y conftruifit un nid , dans
lequel la femelle dépola quatre oeufs qu ellé couva
& qu’elle fit éclorre. Ce coucou a la tête noire ,
ornée d’une huppe couchée en arrière ; tout le
deffus du corps eft varié de noir ôc de blanc ;
la gorge Ôc la poitrine font rouffes , le deffous
du corps eft blanc ; les pennes des ailes font
rouffes terminées de blanc ; la queue eft noirâtre ,
terminée de roux-clair ; le bec eft verdâtre ôc
les pieds font verds. Genre L.
COUCOU INDICATEUR.
La defcription de ce coucou, & quelques faits
relatifs à fon hiftoire , ont été envoyés par le docteur
Sparman au doéleur Forfter ; c’eft d’après cette
indication que M. de Montbeillard le décrit dans
lès termes fuivans :
u 11 ^le deffus de la tête , la gorge , le devant
» du couôcla poitrine blanchâtres , avec une teinte
» de verd qui va s’affoibliffant, ôc n’eft prefque
plus fenfible fous la poitrine;.le ventre blanc ;
9» les cuiffes de même, marquées d’une tache noire
*» oblôngue ; le dos ôc le croupion, d’un gris-
» rouffeâtre ; les couvertures fupérieures des ailes
» gris-brun , les plus voifines du corps marquées
» d’une tache jaune, qui,àcaufe de fa fituation,
» fe trouve fouvent cachée fous les plumes fcapu-
» laires ; les pennes des ailes brunes, les deux
s» pennes intermédiaires de la queue plus longues,
» plus étroites que les autres , d’un brun tirant
n à la couleur de rouille ; les deux paires fuivantes
v noirâtres, ayant le côté intérieur blanc-fale ,
» les fuivantes blanches, terminées dé brun, mar-
t> quées d’une tache noire près de leur bafe, ex-
i> cepté la dernière paire, où cette tache fe réduit 9> prefque à rien : l’iris gris-rouffeâtre ; les pau-
n pières noires ; le bec brun à fa bafe, jaune au
n bout, & les pieds noirs.
» Longueur totale, fix pouces & demi.... ; queue
99 étagée.... ; dépaffe les ailçs des trois quarts de fa
» longueur ».
C’eft dans l’intérieur des terres , au-delà du
cap de Bonne-Efpérance, qu’on trouve le coucou
indicateur* Ce nom lui a ' été donné à caufe de
l’habitude qu’il a d’indiquer aux Hottentots les
nids des abeilles fauvages. Aufli-tôt qu’il en a découvert
un , il ne ceffe de voltiger autour, en
pouffant un cri aigu qui fe fait entendre de loin ;
ce cri. eft un ligne affuré de la découverte que
le coucou a faite ; les Hottentots qui l’entendent
en profitent, 6c vont à l’endroit d’où part le cri ;
la préfence du chaffeur, loin d’effrayer l’oifeau ,
lui fait redoubler fon cri, ôc il fe pofe fur les
branches de l’arbre , dans le creux duquel eft la
ruche qu’il a découverte ; tandis que les Hottentots
travaillent à s’en emparer, le coucou demeure
perché fur quelques buiffons voifins, & les chaffeurs
en emportant leur butin lui en laiffent une portion.
Les Hottentots révèrent beaucoup cet oifeau,
qui leur eft utile , 6c ne veulent pas permettre qu’on
le tue. Le doéleur Sperman femble croire qu’il a l’intention
d’avertir l’homme par fon cri, qu’il le cherche
pour profiter de fa puiffance, 6c s’emparer avec
lui d’un tréfor qui ne peut tomber autrement eh
fon pouvoir. Cette combinaifon d’idées n’eft guère
admiflible dans aucun animal, 6c fur-tout dans
un oifeau, qui vit loin de la fociété de l’homme,
dans les délerts de l’Afrique. Il eft bien plus naturel
de penfer que le cocou indicateur fuit un
inftinél qui n’a de relation qu’à lui ; qu’accoutumé a
dévorer peut-être les abeilles au fortir 6c à,la rentrée
du nid, il fe plaît à roder autour de la ruche ,
que c’eft d’effroi qu’il crie à la vue de l’homme ; que
plus il approche, plus l’oifeau redouble fes fons ,
parce qu’il craint davantage ; qu’il finit par lé percher
fur l’arbre, comme par un inftinél naturel,
pour défendre le nid ; qu’il fe trahit dans cet
afte , où il n’eft animé que par fa crainte pour
un objet qui lui eft cher , 6c fans autre fentiment,
à l’égard de l’homme , que celui du danger dont
fa vue mepace l’objet qu’il chérit. Ainfi, plufieurs
'oifeaux ; à la vue de l’homme , voltigent en criant
autour de leur propre nid, 6c fe poiant deffus ou
auprès, comme pour être plus à portée de le
défendre, fe trahiffent fur l’endroit où il eft placé.
C o u c o u n o i r de Cayenne.
Pl. enl. fi2.-
Sa longueur eft d’onze pouces environ ; fa queue
dépaffe les ailes pliées de trois pouces à peu-près :
tout le plumage eft noir, plus foncé fur les parties
fupérieures, 6c plus clair fur les inférieures ; quelques
unes des petites couvertures des ailes eîÊ
deffus 6c des moyennes font bordées^ d’un filet
blanc du côté extérieur : le bec eft d’un très-beau
rouge & les pieds font noirâtres ; la queue eft
étagée. En obfervant cet oifeau, on voit que la
bafe du bec eft entourée de plumes roides , fem-
blables à des poils qui reviennent en devant ; il
paroit, par ce caraélère , appartenir autant au
genre du barbu qu’à celui du coucou , ou en former
un mixte. Sa place feroit donc entre le XLIX 6c
le Le genre.
C o u c o u (petit) n o i r de Cayenne.
PL enl. S°S'
Ce coucou diffère de tous les autres par le peu
de longueur de fa queue ; elle ne dépaffe pas les
ailes ; elle n’eft point étagée, mais terminée quarré-
ment. Tout le plumage eft noir, plus foncé en deffus
qu’en deffous du corps; cependant le croupion eft
blanc, ainfi que les couvertures du deffous des
ailes ; le bas ventre eft cendré ; l’anus eft entouré
de plumes rouffes décompofées, femblables à du
duvet, & les couvertures du deffous de la queue
font blanches: le bec 6c les pieds font noirs.
C’eft une efpèce nouvelle , fort commune à-
Cayenne ; fuivant un obfervateur qui a vécu dans
cette contrée, le petit coucou paffe les journées
perché fur une branche , dans un lieu découvert,
fans fe donner de mouvement que pour prendre
les infeétes qui viennent à fa portée. Il niche dans
des troncs d’arbres. Genre Z.
C o u co u -n o i r de Bengale. B ri s s . tome IV ,
pag. 141. Voyeç C o u k e e l .
C o u co u n o i r des Indes. Bri s s . tome IV,
pag. 142.
Idem. E d w . tome 11 , pag. LVIU , pl. ƒ8.
Voyez C o u k e e l .
COUCOU PIAYE.
C o u c o u d e C a y e n n e . B ri s s . tomeIV,pag. 122,
pLVlU,fig, 2.
Idem9pl. enl. 211. ■
Piaye eft le nom qu’on donne à Cayenne à
ce coucou, un des plus grands du nouveau continent
, 6c revêtu du plus beau plumage. Sa longueur
eft d’environ feize pouces du bout du bec
à celui de la queue , longue de' dix pouces ; il a
quinze pouces de vol ; fes ailes pliées ne s’étendent
qu’à deux pouces au-delà de l’origine de la queue ;
la tête, le derrière du cou , 6c tout le deflùs du
corps font d’un marron-pourpré très-brillant ; la
gorge & le devant du cou font de la même couleur
moins foncée: la poitrine ôc le deffous du
corps font cendrés : les plumes des ailes font colorées
comme le refte du corps, 6c terminées de
brun ; la queue eft de la même couleur, mais
terminée d’abord de noir , enfuite de blanc-terne ;
elle va en diminuant de longueur du milieu fur
les côtés'; les plumes dont elle eft compofée font
très-larges ; le ;demi-bec fùpérieur eft gris , l’inférieur
jaunâtre ; les pieds & les ongles font d’un
gris-brun.
Le piaye eft fort commun à Cayenne : il habite
par préférence le bord des rivières ; il change
Souvent de place, 6c remue la queue toutes les
fois qu’il eft perché ; il crie fi rarement, que des
perfonnes qui l’ont fouvent .obfervé n’ont jamais
entendu fa voix. Il eft d’une forme alongée, élégante
, relevée par lés couleurs du plumage, 6c
par la longueur des pieds, plus grands qu’ils n’ont
coutume d’être dans les coucous.
Un coucou un peu plus petit dont le bec eft
rouge, la tête cendrée , la gorge 6c la poitrine
rouffes, le refte du deffous du corps noirâtre , les
ailes rouffes, ôc la queue de la même couleur,
terminée de barres noires, 6c enfuite de blanches,
qui fe trouve également à Cayenne , mais qui y
eft beaucoup plus rare, à juger par le petit nombre
qu’on en envoie, feroit-ilune variété du précédent ?
Faut-il porter le même jugement d’un troifième
coucou du même climat, qui diffère peu des deux
autres par les couleurs , mais qui eft beaucoup plus
petit ? Ce coucou eft appelle , par M. Briffon , petit
coucou de Cayenne, tome IV, pag. 124, pl. XVI,
fig. 2 . 11 a un peu plus de dix pouces, du bout
du bec à celui de la queue ; la tête, le derrière
du cou, 6c tout le deffus du corps, la gorge,
le devant du cou, la poitrine , les ailes ôcla queue
font d’un marron-pourpré, mais moins foncé 6c
moins brillant qué fur le plumage du piaye : le
deffous du corps eft cendré ; la queue n’eft terminée
que de blanc, 6c dépaffe les ailes de prefque
toute fa longueur ; le bec & les pieds font colorés
comme ceux du piaye. Il y a donc bien des traits
de reffemblance entre ces deux oifeaux ; mais
quelle caufe peut entretenir une variété confiante,
entre laquelle 6c fa fouche il y a près de
moitié de la taille de différence, dans un climat
où les conditions font les mêmes pour les deux
oifeaux ? La variété qui ne feroit due qu’à quelque
circonftance particulière , ne deyroit - elle pas
tendre fans ceffe vers fa fouche, 6c finir par fe
confondre avec elle ? Les ornithologiftes ont fans
doute trop multiplié les efpèces ; il feroit très-
avantageux de les reftreindre ; on fent aifément
la vérité de cette propofition : mais la feule ob-
fervation 6c le temps peuvent exécuter ce travail ,
dont nous ne fçaurions guère que fentir l’utilité.
C o u co u r o u g e . Voyez E n g o u l e v e n t .
C o u c o u r o u g e h u p p é d u B r é fil. B r i s s .
tom. IV, pag. 1S4. Voyez COUROUCOUCOU.
C o u c o u ( g r a n d ) t a c h e t é .
Coucou d’Andaloujîe. B r i s s . tom. IV3 pag. 126.
Coucou (grand) tacheté. Edw. tom. II , page
LVI1 , pl. ƒ7.
Le grand coucou tacheté eft à-peu-près de la
groffeur d’une pie 9 il a le deffus de la tête d’un
cendré-bleu , 6c les plumes font affez longues
pour former une huppe , qu’il lève ou qu’il baiffe
à volonté ; une bande noire s’étend de chaque côté
de la tête des coins du bec à l’occiput ; les yeux
font placés au milieu de cette bande ; le derrière du
cou 6c le deffus du corps font d’un brun-foncé : les
couvertures des ailes 6c de la queue font de la
même couleur , variée de petites taches , les unes
blanches, les autres d’un cendré-clair ; la gorge ,
le devant du cou, la poitrine, font d’un brun-
rouffeâtre.; le deffous du corps eft de la même
couleur, plus foncée: les ailes font d’un brun-
noirâtre , ôc leurs pennes moyennes font terminées
par une tache d’un cendré-clair ; la queue eft noirâtre
, ôc les pennes, à l’exception des deux du
milieu, font terminées de blanc ; elle eft étagée ,
ôc décroit par dégrés des bords à l'intérieur : le
bec, les pieds, les ongles font noirs. Un coucou
de cette efpèce, décrit par Edward, fut tué fur
les rochers de Gibraltar. Eft-ce une efpèce confiante
en Andaloufie, comme M. Briffon paroît
le croire, ou l’individu obfervé par Edward n’é-
toit-il qu’un oifeau éloigné des terres que l’efpèce
a coutume d’habiter ? Genre L.
C o u co u t a c h e t é de Bengale. B r i s s . tom . I V 9
pag. 132. Voyez B q u t .S a l l i c k .
C o u co u t a c h e j é de Cayenne. Pl. enl. 812.
B r i s s . tom . I V 3p a g . i z y . ' V o y e z C o v c o v b r u n
V AR IÉ DE R O U X ,