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Cette barge eft l’oifeau le plus grand de fon |
genre : elle a feize pouces trois lignes du bout
du bec à celui de la queue ; deux pieds trois
pouces de vol ; fon plumage a du rapport à celui i
de la grande barge roufje ; il en diffère cependant,
& fur-toutven ce que le roux y domine davantage ;
o’eft la principale différence dans le plumage de
ces oifeaux , comme la taille en met aufli entre
eux : il eft cependant très-poflible que ces différences
ne foient que l’effet du climat, & que les
deux barges loient de la même efpèce. V . Bar g e
rousse ( grande ). Genre LXXVL
B ar g e v a r ié e .
B arg e grise (grande). BRiss.tom. V,pag. 2.72.
La barge variée a treize pouces trois lignes du
bout du bec à celui de la queue ; deux pieds un
pouce de vol : elle eft donc plus petite que la barge
aboyeufe, & c’eft fans doute par cette raifon que
les auteurs l’ont regardée comme une efpèce différente
; car d’ailleurs ces deux barges fe reffemblent
par le ton &.même par la diftribution des couleurs
de leur plumage*: elles n’offrent à cèt égard que
quelques différences , dont les principales con-
ftftent en ce que la barge aboyeufe a le croupion
blanc , 6c que celui de la barge variée~éft couvert
de plumes brunes , largement bordées de blanc ;
en ce que les tiges des plumes qui couvrent les
côtés du ventre , ont la tige brune ; dans cette
barge , le bec eft brun à fon origine 6c noirâtre
à Ion extrémité ; les pieds, qui font gris dans la
barge aboyeufe , font d’un noir-verdâtre dans la
barge variée. Genre LXXV1. .
B ART AV ELLE, ou perdrix grecque.
B a r ta v e l l e . B r is s* tom. I , pag. 241.
Pl. enl. 2)'7.
.. Perdrix de Grèce. Be l l , hifloire nat. des oif
pag.ass.
Coturnice en Italien.
Rot-hun, Wéltfch-raeb-hun en Allemand.
La bartavelle-eft. du VIe genre : elle a beaucoup
de rapports avec la perdrix rouge ; mais elle eft
plus groffe ; elle en diffère par quelques traits du
plumage & par les lieux quelle habite. L’une &
l’autre fe plaifent fur les terreins élevés ; mais la
bartavelle y paroît plus particulièrement attachée ;
elle ne delcend pas dans la plaine comme la perdrix
rouge ; elle eft très-commune dans les illes de la
Grèce ; on la trouve auiïi en Italie fur les terreins
montueux ; dans nos pays plus tempérés , au contraire
, elle eft rare , & on ne la rencontre que
fur les montagnes. Les rapports font d’ailleurs fi
grands entre la bartavelle 6c la perdrix rouge, qu’on
pourroit les regarder comme des variétés produites
par la différence des lieux qifelles habitent.
Comme la perdrix rouge eft allez connue pour
qu’il foit inutile de la décrire, & que le plumage
de la bartavelle ne diffère que peu du fien , -je me
bornerai à faire remarquer les différences qui
exiftent entre la robe de ces deux oifeaux. Le deffus
du corps eft d’un gris-brun d^ns la perdrix rouge,
B A R
& d*un gris-cendré dans la bartavelle ; le ventre eft
couvert , dans l’un 6c l’autre oifeau, de plumes
rouffeâtres, mais dont la nuance eft plus foncée
dans la perdrix rouge 6c plus claire dans la bartavelle.
Le bleuâtre qui embellit la poitrine de la
perdrix rouge n’eft remplacé dans la bartavelle que
par une couleur brune terne ; le blanc qui fe voit à
la gorge eft beaucoup plus étendu dans la bartavelle;
mais le collier noir qui l’entoure eft plus refferré ,
& le haut de la poitrine n’eft pas maillé, comme
dans la perdrix rouge , de taches noires 6c de
taches blanchâtres ; enfin , dans la perdrix rouge,
les plumes des côtés, fous le ventre, font cenr
drées à leur origine , traverfées enfuite par une
raie blanche , luivie d’une raie noire , & elles
font terminées par une belle couleur orangée ;
dans la bartavelle les mêmes plumes , aufli cendrées
à leur origine, font enfuite traverfées-par une bande
noire, que fuit une bande d’un blanc-roufleâtre ,
après quoi une fécondé bare noire traverfé chacune
des plumes qui fe terminent par du roux. Il y a
donc fur chaque plume des côtés , dans la bartavelle
^ deux raies noires, tandis qu’il n’y en a qu’une
dâns la perdrix rouge. Ce feul trait fuffiroit pour
faire diftinguer ces ôifeaux. En général la perdrix
rouge a des 'Couleuré plus vives, 6c fon plumage
eft plus agréable. La bartavelle eft recherchée.pour
la bonté de fa chair, & fa rareté rehauffe peut-être
la valeur qu’on y attache. On a en vain effayé
de transporter des bartavelles dans des lieux oh il
ne s’en trou voit pas .naturellement, quoi qu’il y
eut des perdrix rouges ; les bartavelles n’ont pas
réufli 9 & on a ceflé de les voir , foit qu’elles
ayent péri foit qu’elles fe foient éloignées ou
qu elles aient cherché des lieux qui leur convinffent.
Bellon. qui avoit obfervé les bartavelles en Grèce,
leur véritable patrie , nous apprend qu’elles fe
tiennent parmi les rochers ; qu’elles defcendent
dans la plaine pour y faire leur nid; qu’elles pondent
depuis huit jufqu’à feize oeufs, de la groffeur
d’un petit oeuf de poule, blancs, marqués de petits
points rougeâtres , 6c dont le jaune ne fe durcit
pas à ce qu’il affuré , fait qui demande à être
vérifié. M. le comte de Buffon penfe que c’eft
particulièrement à la bartavelle qu’on doit appliquer
ce qu’Ariftote a dit des perdrix, & qu’on
leur a attribué én général, parce que la bartavelle
eft la perdrix qui fe trouve en Grèce & dans la
partie de l’Afie conquife par Alexandre. Quoiqu’il
en foit de cette conjeéfure très-plaufible , les faits
dont il s’agit font relatifs à la manière de dépoferJes
oeufs au milieu d’une touffe d’herbe négligemment
arrangée, fans , à proprement parler, construire de
nid, Sorte de-négligence commune à tous les oifeaux
pefans & pulvérateurs ; ces faits font encore relatifs
à la violente ardeur des mâles dans la fâifon de l’a--
mour, aux combats qu’ils fe livrent , au tort qu’ils
font quelquefois à la nichée , par leur pétulance , à
la fécondité des femelles qui dëpofent leurs oeufs ,
mais des oeufs inféconds, fans avoir eu de com-.
mer ce
B a s
.merce avec les mâles ; à la néceflité oh -elles fie
’trouvent quelquefois de dépofer leurs oeufs là ou
elles fe trouvent, fans pouvoir attendre le moment
d’arriver à leur nid , &c. Le philofophe Franço'is
prend la défenfe du philofophe Grec ; il fait voir
que le dernier n’a rien avancé que de conforme
à la vérité, & qu’on ne s’en eft mocqué que parce
qu’on ne l’a pas entendu. En expliquant fes pen-
fées , en généralifant les fiennes à la manière qui
leur eft commune à tous deux , & fi rare pour
tant d’autres, il a le mérite de la clarté de plus ,
6c celui de venger un grand homme calomnié
paj? l’ignorance. J’invite le leéfeur a lire dans l’ouvrage
même de M. de Buffon cet article intéref-
fant, ou il prend la défenfe de fon rival.
BASSE-COUR.
C’eft l’endroit oh l’on entretient les oifeaux
domeftiques qu’on nourrit à caufe de l’utilité, qu’on
en retire.
Les oifeaux de baffe-cour font le coq & la poule,
le dindon, le paon , Voie 6c 1 q. canard. Cependant,
.pour réunir ces différent oifeaux dans la même
baffe-cour , il faut qu’elle foit très-vafte, & que
les plus foibles puiffent s’éloigner des plus forts ,
qui les maltraiteroient. Si la baffe-cour eft refferrée,
on ne réuflira bien qu’en n’y nourriffant qu’une •
feule efpèce d’oifeaux.
Quoiqu’on mette fouvent des oies 6c des canards
dans la même baffe-cour avec, les autres oifeaux ,
cependant, pour faire; de grandes élèves de ces I
derniers, il convient de les placer à part près de
l’.eau & de quelque prairie , afin qu’ils puiffent i
fe baigner 6c pâturer.
On eft fouvent tenté de mettre des peintades J
dans les baffes-courselles y réufîiroient bien & 1
feroient d’un bon rapport ; mais elles ont le bec
trop fort, 6c elles maltraitent les poules ; ce font
des hôtes dangereux en fociété , qu’il faut tenir
à part. Nous traitons à l’article du coq de ce
qui concerne l’expofition & Ta diftribution ou
l’entretien de la baffe-cour. ,
BATTAJASSE. Voye? L a v a n d iè r e .
BATTE-LESSIVE. Be l l . V. L a v a n d iè r e .
. BATTE-QUEUE. Be l l . V. L a v an d iè r e .
BATTIQUOUE. Voyez L a v a n d iè r e .
BEAU-MARQUET.
Moineau de la côte d’Afrique. Pl. enl. 203, fig. 1.
Le beau-marquet n’avoit point été décrit avant
que M. de Buffon en eût parlé. G’eft un oifeau
du XXIIIe genre , de la groffeur à-peu-près du
friquet , mais dont le plumage eft varié & peint
de couleurs fort brillantes ; les plumes qui entourent
la bafe du demi-bec fupérieur, 6c celles
de la gorge , font d’un rouge éclatant ; le deffus ,
les côtés & le derrière de la tête font cendrés ; le
dos 6c les couvertures des ailes font olivâtres ,
tirant fur le jaune ; les grandes plumes des ailes
font noires ; les couvertures du deffus de la queue ,
ainfi que les plumes dont elle eft compoféë , font
rouges ; le haut du cou eft orné d’un collier d’un
Hifloire Naturelle, Tome L
B E C .J 1 3
jaune affez vif : la poitrine , le haut du .ventre 6c
les côtés font couverts de plumes qui ont chacune
dans leur milieu une tache blanche, ronde , entourée
d’un cercle noir j avec un mélange de jaunâtre;
le bas-ventre & Je deffous de la queue font blançs ;
le bec 6c les pieds font rougeâtres. Les ailes pliées
n’excèdent que fort peu. l’origine de la queue.
BEC.
C ’eft dans les oifeaux la partie qui leur fert à
prendre leur nourriture, à ramaffer les matériaux
dont ils compofent, leur nid , à les arranger , à fe
défendre 6c à attaquer ; le bec fait là ronéiion ,
pour la plupart des oifeaux , de bouche 6c de main
à la fois, excepté dans quelques efpèces qui fe
fervent de leurs, pieds pour faifir & tenir les
objets , comme les perroquets.
. L’intérieur du bec, eft un prolongement pffeux ,
revêtu à l’extérieur d’une fubftance analogue à la
corne.
C ’eft de la forme du bec quë les auteurs mé-
thodifles tirent un des principaux caraélères génériques
des oifeaux.
Nous nous fommes étendus dans le premier des
difcours généraux, fur les différentes formes - dm.
bec des diverfes efpèces d’oifeaux.
BECADE. Voyer Bécasse.
BECà RDE.
Les bécardes font des pies-griêches étrangères i
ou des oifeaux du XXIe genre de la Méthode de
M. Briffon, mais à bec plus fort 6c beaucoup plus
gros, à corfage plus épais & plus fourni que les
autres oifeaux du même genre. M. le comte de
Buffon les a le premier diftingués des pies-griêches ;
il én compte quatre , qui ne font que trois efpèces,
parce qu’il en regarde deux comme étant le mâle
& la femelle. Ces deux derniers oifeaux, auxquels
il n’a pas donné d’autre nom que celui de bécardes
, font repréfentés , pl. enl. 304 6c 3-77 y
fous les noms de pie-griêche grife & de pïe-griêche
tachetée de Cayenne. M. Briffon, qui a fait con-
noîtte le premier ces oifeaux, les avoit décrits fous
les mêmes noms, tom. 11, pag. 138 & 160. Il en fait
deux efpèces. M. de Buffon , comme je l’ai dit,
penfe qu’ils font mâle 6c femelle , mais il ne l’affure
pas.L
a longueur des deux bécardes eft , du bout
du bec à celui de la queue , de huit pouces-
fix lignes dans l’une , cinq dans, l’autre. II y a
même conformité dans leur groffeur, & leur plumage
ne diffère pas beaucoup davantage. Toutes
deux ont la tête., le. pli de l’aile, & les grandes
pennes , ainfi que la queue , noires ; le refte du
plumage-eft cendré mais dans la bécarde ou pie-
griêche tachetée , il y a fur chaque plume un trait
longitudinal noir qui en occupe le milieu , & ces
traits font fur-tout exprimés vers le haut du corps.
D’ailleurs, les deux oifeaux ont le bec rougeâtre
de fon origine vers fon extrémité , & noir à fa
pointe, oh il fe courbe en un crochet trçsTort ;
tous deux ont les pieds cendrés 6c les ongles
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