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comme le mâle. Ces animaux font remarquables
par une longue tache blanche qui commence
par une ligne au milieu du dos ,- & finit
vers le croupion en s’élargiffant ; cette tache
blanche ne paroît- pas lorfque l’animal eft tranquille
, parcequ’elle eft couverte par de longs poils
fauves qui l’entourent , mais lorfquil faute ou
bondit en baiffant la tête , on voit alors cette
grande tache blanche à découvert. Ce caraâère
nous fait préfumer que cet animal eft de la même
efpèce ou d’une efpèce très-voifine de celle de
la gabelle à bourfe fur le dos.
Ces chèvres fautantes habitent l’intérieur des
ierres de l’Afrique &. ne s’approchent des colonies
du cap que lorfque la féchereffe ou le manque
d’eau & d’herbage les force à changer de lieu ;
c’eft alors qu’on en voit des troupes, depuis dix
mille jufqu’à cinquante mille , quoiqu’elles foient
.toujours accompagnées ou fuivies-par les lions ,
les onces, '&e. qui en dévorent une grande quantité.
L’avant-garde de la troupe , en s’approchant
des habitations , a de l’embonpoint; le corps
d’armée eft en moins- bonne chair , & l’arrière-
garde eft fort maigre & mourant de faim , mangeant
jufqu’aux racines des plantes dans ces terreins
pierreux; mais en s’en retournant, Tarnère-garde
devient à fon tour plus graffe, parce qu’elle part 3a première, & l’avant-garde qui fe trouve alors 3a dernière , devient très-maigre. En prenant ces
gazelles jeunes, elles s’apprivoifent ailément ; on
peut les nourrir de lait, de pain , de. blé de
f euilles de choux &c. Les mâles font allez pétulans
& méchans, même en domefticité , & ils donnent
des coups de cornes aux perfonnes qu’ils ne con-
jioiffent pas ; lorfqu’on leur jette des pierres,
ils fe mettent en pofture de défenfe & parent
iouvent le coup de pierre avec les cornes. Il
femble que ces animaux aient quelque preffen-
îiment de l’approche du mauvais temps , fur-tout
du vent de fud - eft qui ,• au cap , eft très-orageux
«& très-violent, car alors ils fe mettent à fauter
& à bondir ; les plus vieux commencent &
bientôt toute la troupe en- fait de même ; d’où
vient le nom de fpringbock ou chèvre fautante,
qu’on leur a donné : toutes ces particularités ont
été obfervéespar MM..Forfter,. durant leutféjour
au cap de Bonne.-Êipérance..
SQUASH, à la Nouvelle-Efpagne ,, eft le- coafe.
V o y e ^ C q a se .
STEENBOCK ou bouc des rochers ,. forte de
gazelle approchant de l’efpèce du nagor, qui eft
de la grandeur d’une chèvre commune,. & d’environ
deux pieds fix pouces, de hauteur ; fon
poil eft d’un rouge brun fur le dos> & les; côtés
du corps,. Sc d’un blanc fale. fous, le ventre. Il a
au-deffous des yeux, fous le cou & fur les. feffes,
«ne tache de cette même couleur bl^nc fale j
le poil, des oreilles eft fauve ; elles font arrondies
a leurs extrémités ; on voit fous chaque oeil un
larmier avec un petit orifice ; les cornes, n’ont
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que cinq ou fix pouces de longueur ; elles font
noires, ridées à la bafe , liftes à la pointe, extrêmement
effilées & courbées en avant ; la queue
eft courte à peu près comme celle des chèvres-
ordinaires.
On trouve ces animaux fur les rochers qui font
la pointe des terres du Cap de Bonne-Efpérance
&. fur les plateaux de ces montagnes pierreufes,,
parmi les broftailles ; ils courent avec une très-
grande vîteffe & font des fauts de huit à neuf
pieds de hauteur. Leur chair eft très-bonne à manger;
Le beekbok ou chèvre pâle des Hollandois dut
Cap , n’eft qu’une variété du Jleenbok , & n’eu
diffère que par là couleur du poil,, qui eft en
effet beaucoup plus pâle.
STEINBOCK , des Allemands &. des Suiffes p,
eft le bouquetin. Voye^ ce mot.
STEPNiE - BARANI , en Sibérie , eft le mouflon. Voye^ Mouflon.
STREPS1CEROSy des anciens, eft l’antilopeâ
Vaye{ A ntilope.
Strepsiceros , de Caïus , paroît être le con-f
doma. Voye.£ C ondoma.
Strepsiceros , de Belon , brebis de Candie*.
& autres ifles de T Archipel. Voye£ Brebis. '
SUISSE , ( le ) 'ou écureuil de terre, eft un animal
particulier aux régions, froides & tempérées*
du nouveau monde. 11 diffère du- palmifte par la
grandeur , par le nombre & la difpofition des
bandes qu’il a fur le corps , & encore par les-
habitudes, naturelles. ' Plus petit que le palmifte T
le fuijfe a quatre . bandes blanches au lieu que
le palmifte n’en a que trois-j la bande blanche
qui s’étend dans le palmifte , le long de l’épine:
du dos , eft noire'ou brune dans 1 e fuijfe ; les-
bandes blanches font à côté de la noire , comme-
les noires font à èôté de la blanche dans le palmifte
; le fuijfe renverfe fa queue fur fon corps
ce que ne fait, pas le palmifte ; celui-ci n’habite-
que fur les arbres , le. fuijfe fe tient à terre , &
s’y pratique, comme le mulot., une retraite impénétrable
à l’eau il eft auffi moins docile &L
moins doux ; il mord fans ménagement, à moins
qu’il ne foit entièrement’ apprivoifé. Il reffemble?
donc plus aux. rats ou aux mulots qu’aux écureuils
, par le naturel & par les moeurs.
Le fuijfe■ eft 11: fdur us lijleri de Ray ; Fécureuil?
de terre d’Edwards ÔL de Catesby ; Xécureuil de la;.
Caroline, de Briffon..
SULAC, en Sibérieeft le faïga. Voye% Saïga?.
SUMXU,. de quelques voyageurs, eft l’animal-
domeftique. des Chinois., qui paroît être une race.
de chats à oreilles pendantes. &. à poil foyeux,,
particulière à cette région , fi pourtant ce n’eft
pas une efpèce particulière & différente y quoique.-
fort approchante de celle du chat..
SURIKATE ( le ), eft un animal' qui-reffemble 1 affez par la taille & par- le. poil à la mangoùfte ;;
il eft feulement un peu plus étoffé & a la queue:
moins longue ; il n’â comme l’hyæne. „ que'
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Quatre doigts à tous les pieds ; & par le mufeaü^
dont la partie fupérieure eft proéminente & relevée
, en tout, comme le refte , il approche plus
du coati que d’aucun autre animal.
Il eft joli , très-vif & très-adroit , marchant
quelquefois debout, fe tenant fouvent affis avec
le corps très^droit, les bras pendans , la tête haute
& mouvante fur le cou comme fur un pivot ;
il ne ronge pas avec fes dents , mais il gratte
avec fes ongles. Il fe fert, comme l’écureuil, de
fes pattes de devant pour porter, à fa gueule.
Cet animal eft camafiier ; il mange avec avidité.
la viande crue, & fur-tout la chair du poulet
& des petits animaux, le poiflon & encore
plus les oeufs. Il boit ordinairement fon urine ,
quoiqu’elle ait une odeur très-forte , & lappe en
buvant comme un chien. On l’apprivoife fort aifé-
ment, & il devient fi familier qu’il vient à ceux
qui l’appellent, joue avec les chats &. les enfans.
Il aboie comme un jeune chien lorfqu’il s’ennuie
d’être feul , ou qu’il entend quelque bruit
extraordinaire ; mais lorfqu’on le careffe ou qu’il
reffent quelque mouvement de plaifir, il fait un
bruit auffi vif & auffi frappé que celui d’une petite
creffelle tournée rapidement. Il y a des perfonnes
qu’il prend en averfion & qu’il mord toujours ,
& c’eft par l’odorat qu’il eft induit à mordre.
Lorfque quelqu’un le prend, le cartilage du bout
du nez fe plie pendant qu’il flaire , & fuivant
l’odeur qu’il reçoit de la perfonne , il mord ou
ne mord pas. Cet animal fe trouve au Cap de
Bonne-Efpérance.
SURMULOT (le ) eft plus fort & plus méchant
que le rat ; il a le poil roux , la queue extrêmement
longue & fans poil, l’épine du dos arquée
comme l’ecureuil, mais le corps plus épais , avec
des mouftaches comme le chat. Les mâles , dans
cette efpèce, font plus gros , plus hardis & plus
méchans que les femelles. Lorfqu’on veut les faifir ,
Jls mordent cruellement ôt dangereufement : ils fe
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creufent des retraites fous terre ou bien ils fe
gîtent dans celles des lapins ; préfèrent fur-tout
le bord des eaux, où ils ne craignent pas de fe
jetter lorfqu’ils font pourfuivis, nageant avec une
merveilleufe facilité.
Les furmulots habitent pendant l’été à la campagne,
& quoiqu’ils fe nourriffent principalement
de grains & de fruits , ils ne laiffent pas auffi d’être
très-carnafliers : ils mangent les lapereaux , les
perdreaux , la jeune volaille , & quand ils entrent
dans un poulailler , ils font comme le putois ,
ils égorgent beaucoup plus qu’ils ne peuvent manger.
Vers le mois de novembre, les mères, &
tous les jeunes furmulots quittent la campagne &
vont en troupes dans les granges , où ils font
un dégât infini , hachant la paille , confommant
beaucoup de grains & infectant le tout de leur
ordure. Les vieux mâles reftent à la campagne *
chacun habite feul dans fon trou ; ils y font pro-
vifion , pendant l’automne , de gland , de faine ,
&.c. ils le rempliffent jufqù’au bord, & demeurent
eux-mêmes au fond du trou , d’où ils fortent pour
fe promener dans les beaux jours. Ceux qui haf
bitent dans les granges en chaffent les fouris &
les rats.
Cette efpèce , qui n’a paru que depuis quelques
années dans les environs de Paris, s’y eft extrêmement
multipliée ; & cela n’eft pas furprenant,
puifque ces animaux prôduifent trois fois par an ,
ôç que chaque portée eft ordinairement de douze
ou quinze petits, & fouvent même au-delà, jufqu’à-
dix-neuf. Les mères préparent un lit à leurs petits?
Les chiens & les furets chaffent les furmulots avec
encore plus .d’acharnement & d’ardeur qu’ils ne
chaffent les lapins & les rats-d’eau.
SUROK ou SOGUR , nom fous lequel lai
marmotte eft connue en Sibérie & en Tartarie*.
Voyes^ Ma rm o t t e .
SUSÈTE , en Pologne , eft le zifel, Voye£ ce
mot*