
XV] INTRODUCTION
R E G N E A N I M A L .
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P A R M. D A U B E N T O N .
Q U O IQ U E les efpèees des animaux
paroiffent être moins nombreufes que celles
des plantes , il ne feroit pas polîible de les
déligner chacune en particulier , fi l’on
n’employoit l’art des diftributions méthodiques
pour les daller. Tous les çaraâères
diftinâifs n’ont pas autant de valeur, & ne
font pas aulli commodes les uns que les
autres. Pour qu’une méthode foit aifee dans
la pratique , il faut que les çaraâères qui
fervent de fondement à fes divüions, foient
apparents ou faciles à reçonnoître ; mais ,
en recherchant la commodité pour l’ufage
des méthodes , on tombe dans-l’erreur fi
l ’on rapporte au même genre des efpèees
d’animaux qui ont plus de différence que
de reffemblance entr’elles.
Plus les produirions de la Nature font
organifées , plus elles ont dç çaraâères
diftinâifs ; mais le choix en eft d’autant
plus difficile. Nous en avons un bel exemple
dans les principales différences qui fe trouvent
entre les diverfes efpèees d’animaux.
Ces grandes différences doivent fe trouver
dans la conformation du corps des animaux
, relativement à l’économie animale.
La plupart des animaux ont une tête &
un cerveau ; il n’y a qu’un petit nombre
d’efpèces auxquelles ces parties-manquent.
Il y a un plus grand nombre d’animaux
qui n’ont pas les organes de l’odorat ni de
l ’ouie.
Les animaux ont deux ventricules dans
le coeur, ou un feul; dans d’autres, le coeur
a différentes conformations, ou elf inconnu,
Le fang d’un grand nombre d’efpèces
d’animaux eft chaud ; dans d’autres, il a
moins de chaleur, & il eft prefque froid ;
d’autres animaux n’ont qu’une liqueur blanchâtre
au lieu de fang.
Plufieurs animaux reçoivent de l’air &
le rendent par des infpirations & des expirations
frequentes ; d’autres mettent de
longs intervalles entre l’infpiration & l’expiration.
Il y a des animaux qui reçoivent
l’air par des ouies ou par des ftigmates ; on
ne voit dans d’autres animaux aucune entrée
apparente pour l’air.
Plufieurs efpèees d’animaux font v iv ipares
; ç’eft-à-dire, que le foetus fort de
leur corps fans enveloppe. Ces animaux ont
des mamelles ; ceux qui font ovipares n’en
ont point. Voilà les principaux çaraâères
qui ont été propofés pouir faire des diftributions
méthodiques des animaux. Quel
eft celui epi a le plus de valeur, 8c qui ,
par confisquent , doit être préféré pour
la première divifion de la méthode ? Nous
avons à choifir entre des parties qui fervent
aux fens , à la circulation, à la refpiration
des animaux , 8c au développement de
leurs embryons.
Parmi çes caraôères , quel eft le plus
effentiel aux’animaux ? Ce feroit le plus
sûr & le meilleur pour déterminer la première
divifion. d’une diftribution méthodique.
Eft-il dans les différences qui ont
rapport à la »tête , au cerveau , aux fens ,
parce que le fentiment & le mouvement
volontaire font les çaraâères diftinâifs des
animaux ? Leur caraâère le plus effentiel
confifte-t-il dans des différences relatives
au coeur, au fang , aux palfages de l’air
extérieur dans le corps des animaux?
Pour répondre à ces queftions , il faudrait
avoir des connoiffançes beaucoup plus
étendues qu’on ne les a fur la conformation
des animaux & fur l’économie animale,
Cependant il faut néceffairement prendre
un parti, quoique prématuré, parce qu’il
nous
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