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tion des pigeons de colombiers fuivant les endroits
oii ils fe font retirés, &. félon les nuances
de leur plumage , a encore donné lieu à ces
doubles emplois. Elle en a même été une caufe
plus générale & plus fréquente; car par-tout oîi
l’homme a, pour ion-intérêt, tranfporté l’efpèce
du pigeon & en a pris foin, dans les pays les
plus troids de l’Europe, on trouve de ces races
de pigeons primitivement domeftiques , devenues
fauvages, & retournées à l’état de liberté, au lieu
que les bifets ne fe trouvent pas dans les régions
froides, & qu’ils n’habitent même les terres tempérées
que pendant l’été ; ils arrivent dans les provinces
lèptentrionales de la France vers la fin de
février ; ils s’établiffent dans les bois ; ils y font
leur nid dans des creux d’arbres , & élèvent de,ux
petits à chaque ponte ; ils en font une au printemps
& l’autre en été ; ils fe retirent en novembre , en
prenant leur route du côté.de l’Efpagne.
BISTARDE. Bell.port, d'oifi. V. Outarde,
• B1VAI. Poy^PlCVERT.
BLANCHE-COIFFE ( le ).
Geai de Cayenne. Briss. tom. I I , pag. f2»'
PL enl. 373.
Le blanche-coiffe eft un oifeau du XVIe genre.
C ’eft un geai un peu plus gros que le nôtre , qui
doit, à une queue à.proportion plus longue , à des
pieds aufli plus longs, à fa forme moins maflive,
un air moins lourd que notre geai. Le blanche-
coiffe a treize pouces de long, un pied dix pouces
de vol : fes ailes pliées s’étendent, à peu de chofe
près, à la moitié.de la longueur de fa queue:
les plumes qui reviennent en-devant autour de
la baie du bec , le fynciput, les joues, la gorge,
la partie inférieure du cou font noirs : il y a , de
chaque côté de la tête trois taches blanches,
l’une placée au - deffus de l’oe il, une autre au-
deflous, la troifième, qui eft la plus grande, à
l’origine du demi-bec inférieur ; le refte du plumage
eft blanc fur le fommet & le derrière de la
tête, la partie fupérieure du cou , la poitrine ,
le ventre & les côtés : un violet clair mêlé' de
cendré, colore le dos ; le crotïpion & les plumes
fcapulaires , les pennes des ailes font en-deffus
brunes du côté intérieur &. d’un violet clair du
côté externe : la queue en - deflus eft nuancée de
violet ; elle eft noire en-defibus & terminée par
une frange blanche ; les pennes du milieu font un
peu plus longues que les latérales : le bec ,
les pieds , les ongles font gris. On trouve le
blanche-coiffe à la Guiane , où il y a lieu de
croire qu’il n’eft pas. commun comme le geai
« l’eft dans nos campagnes , car c’eft un oifeau qui
ne fait pas très-fouyent partie des envois, qu’on
reçoit de ce pays , & qui par fbn plumage cependant
invite plus à Je conferver que,d’autres
qui font plus fiéquens dans les envois, parce
qu’ils fontapparemmentplus communs dans le pays.
BLANCHE-RAIE* Voye^ Étourneau des terres Magellaniques»
b l 0
BLEU - MANTEAU. Voye^ G oéland jÇ MANTEAU GRIS.
BLEUET , nom du m a r tin -p êch eu r en Pro--
tv en ce . Voye^ M a r t in - p ê c h e u r .
BLONGIOS.
B l o n g io s de Suifle. PL enl. 223.
Idem. B R iss., tom. V3 pag. 497.
Blongios tacheté. B r is s . tome V,pag. 700.
Butor ( petit.) E d w . glan. part. IJ, ch. LXV}
pag. ,36.
Le blongios eft un des plus petits hérons ; il eft
du genre LXXXI® , fuivant la méthode de M. Brifi-
fon , de la feélion des hérons, que M. le comte
de Buffon nomme crabiers de Vancien continent ÿ &
comme la plupart des hérons, & tous probablement
, du nombre des oifeaux que j’ai appellés
erratiques.
Mrs Briflon & Edwars diftinguent deux efpèces
d e blongios ; il me paroît plus probable , comme
M. de Buffon l’a penfé, que le blongios tacheté de
M. Briflon, qui eft le petit butor brun de M. Edwars,
n’eft qu’une variété du blongios, peut-être fa femelle
ou un jeune.
Le blongios a treize pouces neuf lignes de long
du bout du bec à celui de la queup, un pied fept
pouces & demi de vol.
M. Briflon ne le compare qu’à une grive pour
la grofleur ; il ne l’a pas apparemment vu vivant,
& il n’en a jugé que fur un modèle dont les dimen-
fions étoient beaucoup trop rétrécies ; M. de
Buffon donne une idée plus jufte de fa grofleur
en la comparant à célle du râle. II a le deflus de
la tête & du dos noirs, à reflets verdâtres , ainii
que les pennes des ailes & de la queue : le cou %.
le ventre, le deflus des ailes- d’un roux marron.,,
mêlé de blanc & de jaunâtre : le bec & les pieds-
font verdâtres : cette courte & exade defcription
que j’emprunte de l’buvrage de M. de Buffon „
trace en peu de . mots, le portrait du blongios. Sa;
variété, où le blongios tacheté diffère en ce que
fes couleurs font moins foncées, que les plumes
du dos font frangées de rouffeâtre, & que celles,
du devant du cou & du deflous du. corps font
marquées de traits bruns.
Suivant M. Briflon, l’un &. l’autre blongios avoient
été envoyés de Suifle à M.-de Réaumur. M. Edw'ars
a décrit un blongios qu’il avoit reçu d’Alep ; le. docteur
Shaw a parlé, dans fon voyage, de cet oifeau.,
comme étant connufur la côte de Barbarie : il rapporte
le nom que lui donnent les habitans ; M. le
comte de Buffon fait mention, dans une note *
à l’article du blongios , d’un oifeau de cette ef-
pèce, qui avoit été pris à Dijon dans un jardim^
j’ai reçu trois peaux de blongios du Berry au
mois de mai 1782 ,.on m’en apporta un. vivant qui
avoit été pris la veille à Paris dans la. cour d’une
maifon fituée dans un quartier fort peuplé , &
peu éloigné du centre de la ville. on i’avoit ag-
B L U
pêrçu fur un toit, où apparemment il s’étolt arrêté
pour fe repofer, fe défendant contre un^ chat ; il
avoit été pouffé au bord d’un mur très-élevé ; tombé
à terre , & déjà très-fatigué, il n’avoit pu, dans
une cour fort petite, s’élever aflez pour prendre fon
eflor & fe fauver. Il ne paroifloit pas avoir été
blefle ; il cherchoit continuellement^ a fortir de la
cage étroite où on l’avoit renferme ; quelquefois
il fe repofoit, & alors il replioit fon cou, l’effa-
çoit au point, qu’il paroifloit, pour - ainfi - dire ,
n’en point avoir ^ & que fa tete pofoit fur le
haut de fon dos ; mais lorfqu’on l’approchoit, il
déployoit fon cou, & cherchoit a le darder pour
frapper de la pointe de fon bec , qu’il tenoit ferme ;
il fe laifloit prendre aflez aifément & tenir fans fe
débattre ; il racourciffoit & alonge oit alors fon
cou alternativement, le dirigeant toujours vers le
vifage de la perfonne qui le tenoit, & , à juger '
par fon regard, paroiffant méditer de frapper dans
les yeux ; je l’ai tenu aflez long - temps fans qu’il
ait fait aucun autre mouvement, fans qu’il ait
cherché à me frapper la main que j’avois libre ,
& que- je lui ai préfentée', fans que pendant qu’on
l’a tenu, ou en le prenant, il ait jetté aucun cri.
Les personnes qui l’avoient pris y attachaient une
valeur qui m’empêcha de le garder. Mais la perfonne
qui m’en a envoyé des peaux du Berry,
m’a dit avoir nourri, dans cette province un blongios
pendant quelques femaines de mie de pain
hume&ée, de quelques vers, &. de petits morceaux
de viande , qu’on lui faifoit avaler. Ilne touchoit
jamais de lui-même à rien de ce qu’on pouvoit
lui offrir. La fujétion de l’empâter, & l’intention
de frapper au vifage , dont on s’étoit apperçu , en
dégoûtèrent, & empêchèrent de le garder vivant
plus long-temps. BLONGios.de Suifle ,pl. enl. 223. V. Blongios.
Blongios tacheté. Briss. tom. V.pag.$oo.
Voyei Blongios.
BLUET.
Léveque dé Cayenne. Pl. enl. 178. fig. 1. le
mâle. 2 la femelle. Briss. tom. III, pag. 40. pl. 2. fig. 1.
Le nom de bluet que les Créoles ont donné a
cet oifeau , préfente une idée aflez jufte de la
couleur : dominante du plumage du mâle. Sa tête,
fon cou , fa poitrine , font d’un bleu dont la teinte
eft claire & kvée ; le ventre & les côtés font
un peu plus foncés ; le dos l’eft davantage avec
.quelque mélange de verdâtre ; le pli de l’aile eft
d’un bleu mêle de violet ; les pennes des ailes
font d’un bleu plus décidé , toujours cependant
avec une légère teinte de violet ; leur extrémité
eft noire ; elles ne dépaffent que peu l’origine de
la queue ; les. plumes qui la compofent font d’un
bleu fort clair en-deflous, en-deffus elles font
noires du côté interne & d’un bleu aflez brillant
du côté externe ; dans l’état de repos, cette couleur
eft la feule qui paroiffe fur la queue ; le bec ,
les pieds &. les ongles font noirs»
B O N 533
La femelle eft fur tout le corps d’un brun-
verdâtre , fombre & foncé ; fa tête eft d’un verd
moins fombre & la moitié fupérieure de fes ailes
eft d’un olivâtre - clair ; les grandes pennes des
ailes & celles de la queue font brunes avec un
filet longitudinal verdâtre à leur bord extérieur*
Le bluet eft du XXXIe genre ; c’eft un tangara
d’une grofleur un peu au-cleffus de celle du moi-’
neau-franc. Il eft fort commun à la Guiane ; il a
près*de onze pouces de v o l, & fix pouces quatre
lignes mefuré du bout du bec à celui de la queue»
M. Briflon paroît ne l’avoir décrit que d’après
un individu décoloré , qui avoit été envoyé dans
la liqueur, & y avoit perdu l’éclat de fes cou-
leurs ; il n’a pas non plus connu la femelle ; on
a au contraire dans, les planches enluminées, re-
préfenté les couleurs du bluet plus brillantes
qu’elles ne le font.
BCEUF DE DIEU. Bell. V. T roglodite.
Boeuf de marais. Voye^ Butor.
BONANA.
Pinçon de la Jamaïque. .Br is s . tom. I I I J
pag. 166, ; ,
C’eft d’après le nom que les Anglois de la
Jamaïque donnent fuivant bloane & Rai à l’oifeau
dont il s’agit, que M. de Montbeiïlardle nomme
bonana. Il doit cette dénomination a l’habitude
qu’il a de fe percher fur l’arbre dont on lui a
tranfporté le nom. Mais Catesby dit qu’on donne
aufli au troupiale le nom de bonana , parce qu’il
fait fa principale nourriture des fruits ou femences
• de ce même arbre. Ce double emploi peut jetter
quelque confufion dans l’hiftoire de ces oifeaux,
&. peut-être feroit - il mieux de changer le nom
de l’oifeau qui eft l’objet de cet article. Sa longueur
du bout ‘du bec à celui de la queue eft
de cinq pouces ; il a neuf pouces de yol ; fes ailes
pliées s’étendent à-peu-près aux deux tiers de fa
queue ; tout le deffus du corps eft revêtu de
plumes douces au toucher comme de la foie, &L
dont la couleur eft un bleu-obfcur ; la gorge & la
poitrine font d’un bleu plus clair ; le ventre eft
aufli couvert de plumes bleues , mais qui font
chacunes terminées par du jaune ; les ailes & la
queue font d’un bleu-foncé tirant fur le verd. Le
bec, les pieds, les ongles font noirs.
BON-JOUR-COMMANDEUR.
Cet oifeau a été regardé comme un bruant ;
en l’examinant de nouveau , il me paroît du
genre des moineaux ; il n’a point les deux por**
tions du bec rentrantes en* dedans , ni de tubercule
à l’intérieur de fon bec qui eft'd’ailleurs plus gros
que ne l’eft celui des bruants. Les bon-jour-commandeurs
ont le cri aigu de nos moineaux de France ;
on verra tout - à - l’heure qu’ils leur refîemblent
encore beaucoup par le plumage, & il faut encore
ajouter qu’ils vivent de même autour des habitations,
ce qui leur a fait donner le nom fous lequel
ils font connus à Cayenne , parce qu’ils fe font
entendre de grand matin, &. que ce font les pre