
snufcles, fervent à la refferrer & à la fermer fi
exactement, que dans l’animal vivant l’on ne peut
voir l’ouverture qu’en la dilatant dé force avec
les .doigts.
L’intérieur de cette poche eft parfemé de
glandes qui fourniffent une fubftance jaunâtre ,
d’une fi mauvaife odeur qu’elle le communique à
tout le corps de l’animal ; cependant, lorl'qu’on
laifle fécher vcette matière , non-feulement elle
perd fon odeur défagréable , mais elle acquiert
du parfum qu’on peut comparer à celui du mufc.
Cette poche n’eft pas le lieu dans lequel les petits
font conçus : le farigue femelle a une matrice
intérieure* différente* à la vérité., de celle des
autres animaux, mais dans laquelle les petits font
formés , &. portés jufqu’au moment de leur naif-
fance.
Ces animaux produifent fouvent & en grand
nombre : la plûpart des auteurs difent quatre ou
cinq petits , d’autres fix ou fept; certains voyageurs
affurent qu’ils ne font pas plus gros que des mouches
au moment de leur naiffance , c’eft-à-dire , quand
ils fortent de la matrice pour entrer dans la poche
& s’attacher aux mamelles. Ce fait n’eft peut-être
pas auffi exagéré qu’on poufroit l’imaginer , &
l ’on peut préfumer que dans ces animaux la matrice
n’eft, pour ainft-dire , que le lieu de la conception
, de la formation & du premier développement
du foetus, dont l’exclufion étant plus précoce
que dans les autres quadrupèdes , l’accroif-
fement s’achève dans la bourfe * où ils entrent
au moment de leur naiffance prématurée.
Nous ignorons la durée de la geftation de ces
animaux ; mais il eft à préfumer qu’elle eft beaucoup
plus courte que dans les autres. Les petits
farigues reftent attachés & comme collés aux
mamelles de la mère, pendant le premier âge ,
& jufqu’à ce qu’ils aient pris affez de, for ce &
«Taccroiffement pour fe mouvoir aifément. Il y
a des auteurs qui prétendent qu’ils y refteïit collés
pendant plufieurs femaines de fuite ; d’autres difent
qu’ils ne demeurent dans la poche que durant
le premier mois de leur âge.
On peut aifément ouvrir cette poche de la
mère , regarder , compter,. & même toucher les
petits fans les incommoder. Ils ne quittent la
tétine , qu’ils tiennent avec la gueule, que quand
ils ont affez de force pour marcher ; ils fe laiffent
alors tomber dans la poche & fortent enfuite pour
fe promener & pour chercher leur fubfiftance ;
ils y rentrent fouvent pour dormir, pour têter,
& auffi pour fe cacher lorfqu’ils font épouvantés ;
la mère fuit alors & les emporte tous ; elle ne
paroît jamais avoir plus de ventre que quand il
y a long-temps qu’elle a mis bas , & que fes
petits font déjà grands, car dans le temps de la
vraie geftation * on s’apperçoit peu qu’elle Toit
pleine.
Le farigue marche mal & court lentement ;
auffi dit-on qu’un homme peut l’attrapper fans
même précipiter fon pas. En revanche il grimpe
fur les arbres avec' ufie extrême facilité ; il 1e
cache dans le feuillage pour attraper des oifeaux ,
ou bien il fe fufpend par la queue , dont l’extrémité
eft mufculeufe & flexible comme une main ,
enforte qu’il peut ferrer & même environner de
plus d’un tour les corps qu’il faifit : il refte quelquefois
long-temps dans cette fttuation , fans
mouvement , le corps fufpendu, la tête en bas;
y épie & attend le petit gibier au paffage ; d’autres
fois il fe balance pour fauter d’un arbre à un
autre.
Quoique carnaffier & même avide de fang ÿ
qu’il fe plaît à fucer, il mange affez de tout «*
des reptiles * des infeéles , des cannes de fucre ,
des patates, des racines & même des feuilles &
des écorces. On peut le nourrir comme un animal
domeftique ; il n’eft ni féroce ni farouche ,
& on l’apprivoife aifément ; mais il dégoûte par
fa mauvaife odeur , & il déplaît par la vilaine
figure. Son corps paroît toujours fale , parce que
le poil , qui n’eft. ni liffe ni frifé , 'eft terne, &
femble être couvert de boue. Sa mauvaife odeur
réfide dans la peau, car fa chair n’eft pas mauvaife
à manger ; c’eft même un des animaux que
les fauvages chaffent de préférence , & duquel ils
fe nourriffent le plus volontiers.
Ces animaux ont un grognement qui ne fe fait
pas entendre de loin * & ils font le même murmure
que les chats lorfqu’on les manie. On les
trouve au Bréfil , à la Guiane , au Mexique * à
la Floride , en .Virginie &c dans toutes les régions
chaudes & tempérées du nouveau monde ; il
paroît qu’il y en a des efpèces. ou races plus
grandes & d’autres plus petites, mais toutes ont
le caraélère de la poche fous le ventre.
Le Jarigue eft le tlaquatÿn de Hernandez ; le
cerigon de Maffée ; ( hift. des Indes. ) Yoppojfumâé
Catesby; le femi-vulyes de Gefner & d’Aidrovande ;
didelphis ,. dans la Nomenclature de. Linné ; phi-
lander * philandre, dans celle de Briffon , qui, fur
la foi de Séba* diftingue mal-à-propos trois farigues,
dont le troifième eft l’animal que nous indiquons
fous le nom de cufos.
Sa r ig u e a longs po il s , efpèee de farigue
qui a environ vingt pouces de longueur. Il a la
tête moins alongée que le farigue commun. Cette
tête eft abfolument blanche à l’exception dune
tache brunâtre qui prend du coin de l’oeil & finit
en s’affoibliffant du côté du nez dont l’extrémité
eft de couleur de chair. Les mouftaches ont
près de trois pouces de longueur; tout le corps
eft couvert de grands poils bruns fur les jambes
& les pieds , blanchâtres. fur les doigts , &
rayés fur le corps de plufieurs bandes brunes
indécifes , une fur le dos. jufqu’auprès. de la
queue , & une de chaque côté du corps qui
s’étend de l’aiffelle jufqu’aux cuiffes. Le. cou eft
rouffâtre depuis l’oreille aux épaules , & cette
couleur s’étend fous le ventre, &. domine par
'endroits fur plufieurs parties du corps ; la queue
e f t écailleufe & garnie à fon origine de poils blancs
& de poils bruns.
SASAPINE, par quelques-uns , farigue. Voyez
ce mot.
SATHÉRIUS , d’Ariftote , animal amphibie
qui, fuivant toute apparence * n’eft pas autre que
la zibeline. Voyez Z ib e l in e .
- SATYRE , nom que quelques Auteurs ont
donné à l’orang-outang ou homme des bois des
Indiens. Voyez O r a n g - o u t a n g .
SATYRION , d’Ariftote , defman. Voyez
D e s m a n .
SCHARCHOESCHI, chez les Tartares Moji-
gous, groffe gazelle, Voyez G a ze l le .
SCHUTTLR , en Perfe , dromadaire. Voyez
D r o m a d a i r e .
SCUNCK, à la Nouvelle Yorck, conepate.
Voyez C on e pa t e .
SEL VA GO ( le fauvage ) par les Portugais
qui fréquentent les côtes d’Afrique * grand orang-
outang ou pongo. Voyez O r a n g - o u t a n g .
SEMI-VULPES, par quelques Nomenclateurs,
farigue. Voyez Sarigue.
SERAPHAH , en Perfe , eft la giraffe. Voyez
ce mot.
SEROTINE, nom donné à une efpèee particulière
de chauve-fouris. V. C h a u v e -so u r is .
SERVAL ( le ) que les habitans du Malabar
appellent maraputé * eft un animal fauvage &
féroce , plus gros que le chat fauvage & un peu
plus petit que la civette de laquelle il diffère en
ce que fa tête eft plus groffe & plus ronde relativement
au volume de fon corps, & que fon
front paroît creufé dans le milieu.
Il reffemble à la panthère par les couleurs du
poil qui eft fauve fur la tête , le dos, les flancs ,
& blanc fous le ventre, & auffi par les taches
qui font diftin&es , également diftribuées & un
peu plus petites que celles de la panthère ; fes
yeux font très-brillans , fes mouftaches fournies
de foies longues & roides ; il a la queue courte ,
les pieds grands & armés d’ongles longs & crochus.
On le trouve dans les montagnes de l’Inde ;
on le voit rarement à terre & il fe tient prefque
toujours fur les arbres où il fait fon nid &. prend
les oifeaux, defquels il fe nourrit ; il faute d’ün
arbre à un autre avec tant d’adreffe & d’agilité,
qu’en un inftant il parcourt un grand efpace &
ne fait, pour-ainfi-dire , que paroître &. difpa-
roître.
Malgré fa férocité , il fuit à l’afpeéî de l’homme,
à moins qu’on ne l’irrite , fur-tout en dérangeant
fa bauge, car alors il devient furieux, il s’élance ,
mord & déchire à-peu-près comme la panthère.
La captivité, les bons ou mauvais traiteme,ns ne
peuvent ni dompter ni adoucir la férocité de cet
animal qui nous paroît être le même que le chat
tigre du Sénégal & du cap de Bonne-Efpèrance,
& le même encore que le chat-pard décrit par
MM. de l’Académie. Ce chat-pard ne diffère du
ferval que par de longues taches qu’il a fur le
dos * & les anneaux qu’il a à la queue , caraélères
qui manquent au ferval ; mais cette différence eft
trop légère pour qu’on pwiffe douter de l’identité
d’efpèce de ces deux animaux.
SERY , SRI, n o m de l a m u f a r a i g n e , e n v i e u x
f r a n ç o i s . Voyez M u s a r a i g n e .
SESEF , dans les terres 'voifines de l’Arabie;
babouin. Voyez Ba b o u in .
SIACALLE , dans Corneille de Bruin , eft le
c h a c a l . Voyez C h a c a l .
SIACHAL, SCHACHAL * SIECHAAL ,
■ SIACALI, en Perfe, félon Kæmpfer, eft le même
chacal. Voyez ce mot.
SIC AL , fuivant Pollux , eft encore le chacal.
SIFAC, nom donné dans quelques relations,'
à une efpèee de finge de Madagafcar ; il eft d’une
grandeur médiocre ; on en voit des troupes de
quarante à cinquante ils font farouches &. ne
fe privent pas.
S1FFLEURou MARMOTTE DE CANADA.
Voyez M a r m o t t e d e C a n a d a .
SIGA - GUSCH, nom que porte , en Perfe,
fuivant l’ancienne Encyclopédie , un animal fem-
blable en tout au lynx , excepté quil n a point la
peau tachetée. Si cela eft exaét, ce pourroit n’être
qu’une variété accidentelle dans l’efpèce du lynx,
ou le lynx jeune.
SIM IA PORC ARIA d’Ariftote , eft le babouin
que nous avons nommé papion. Voyez ce mot.
SINGES ( les ) forment une grande, peuplade
divifee en plufieurs familles d’animaux quadrumanes
& antropomorphes, c’elt-à-dire, approchant
plus ou moins de la figure humaine ; fi même
l’on ne devoit juger que par la- forme , l’efpèce
du finge pourroit être prife pour une variété de
la nôtre. En effet, que l’on compare le Jïnge avec
l’homme fauvage , l’homme , dans l’état de pure
nature , la différence entr’eux fera préTqu’infen-
fible. La tête couverte de cheveux hériffés ou
d’une laine crépue; la face voilée par une longue
barbe fiirmontée de deux croiffans de poils encore
plus greffiers, qui, parleur largeur & leur faillie
raccourciffent le front , & lui font perdre fou
caraQère augufte , & non-feulement mettent les
yeux dans l’ombre , mais les enfoncent & les arronr
dilfent comme ceux des animaux ; les lèvres épaiffes
& avancées, le nez applati , le regard ftupide
& farouche, les oreilles , le corps & les membres
velus ; la peau dure comme un cuir , noire ou
tannée ; lesj ongles longs , épais & crochus ; une
femelle calleufe en forme de corne fous la plante
des pieds, & pour attributs du fexe , des mamelles
longues & molles, la peau du ventre pendante
jufques fur les genoux ; les enfans fe vautrant
dans l’ordure & fe traînant à quatre , le père &
la mère affis fur .leurs talons , tous hideux , tous
couverts d’une craffe empeftée.
Tel eû le tableau qu’offreie Sauvage Hottentot