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Lorfque les jumens font pleines, & que leur
ventre commence à s’appefantir, il faut les féparer
des autres qui ne le font point & qui pourroient
les bleffer ; elles portent ordinairement onze mois
& quelques jours ; elles accouchent debout,
au lieu que prefque tous les autres quadrupèdes
fe couchent pour accoucher ; on aide celles dont
l’accouchement eft difficile ; on y met la main ;
on remet le poulain en fituation , & quelquefois
même, lorfqu’il eft mort , on le tire avec des cordes.
Le poulain fe préfente ordinairement , la tête
la première ; il rompt fes enveloppes en fortant
de la matrice, & les eaux abondantes qu’elle
contient, s’écoulent : il tombe en même-temps
un ou plufieurs morceaux folides formés par le
fédiment de la liqueur épaiffie de l’allantoïde ;
ce morceau, que les Anciens ont appellé Yhippo-
rnanès du poulain, n’eft pas, comme ils le difent,
un morceau de chair attaché à la tête du poulain ;
il en e ft, au contraire, féparé par la membrane
amnios ; la jument lèche le poulain après fa naif-
fance, mais elle ne touche pas à l’hippomanès ,
& les Anciens fe font encore trompés , lorfqu’ils
ont affuré qu’elle le dévoroit à l’inftant.
j u P
L’ùfage ordinaire eft de faire couvrir de nouvéau
la jument neuf jours apres qu’elle a pouliné ;
cependant, il eft fûr que la jument ayant enfemble
à nourrir fon poulain né & fon poulain à naître,
fes forces font partagées , & qu’elle ne peut leur
donner autant que fi elle n’avoit que l’un ou
l’autre à nourrir ; il feroit donc mieux, pour avoir
d’excellens chevaux , de ne laiffer couvrir les
jumens que de deux années l’une ; elles dureroient
plus long-temps & retiendroient plus fûrement ;
car dans les haras ordinaires , il s’en faut bien que
tous les accouplemens foient prolifiques , & que
toutes les jumens qui ont été couvertes , pro-
duifent tous les ans ; c’eft beaucoup , lorfque, dans
la même année il s’en trouve la moitié ou les
deux tiers qui donnent des poulains.
Les jumens, quoique pleines , peuvent fouffrir
l’accouplement , & cependant il n’y a jamais de
fuperfétation ; elles produifent ordinairement jufqu’à
l’âge de quatorze ou quinze ans , & les plus vi-
goureufes ne produifent guère au-delà de dix-huit
ans. Voye£ l’art. C h e v a l
J U P Â T I IM A ; dans l’intérieur des terres au
B r é f i l , farigue, Voyeç Sa r ig u e ,
K A B
IvA B A S SO U , tatou à douze bandes. Voyc^
T a t o u s .
KABQ , en a ra b e , félon R a f is , hy èn e. Voyei^
H y è n e .
KAFRAAT , en Perfe » hyène. Voye^ ce mot.
KAJOU ; quelques relations écrivent ainfi le
nom du finge fajou. Voye£ S a j o u .
KANGUROO, nom fous lequel eft défignée
dans le fécond voyage du Capitaine Cook, la
très-grande efpèce de gerboife de la nouvelle
Hollande. Voye^ G e r b o i s e s .
KANKAN, en Éthiopie ; civette. Voye^ C iv
e t t e .,
‘ KARRAH-KULLAK ou Karacoulak , enlangue
turque, eft le çaracal.- Voyeç ce mot.
K A STO R , en Guinée , civette,. Voyeç ce
mot.
KAYOPOLLIN. Voye£ C a y o p q l l in .
KEBOS , nom qui , chez les anciens Grecs,
défignoit les finges à longue queue que nous appelions
guenons. Voye^ G u e n o n & S in g e s .
KENLIE, au cap de Bonne-Efpérance, eft le
chacal. Voye^ C h a c a l . , , .
KEVEL. ( le ) Gazelle qui fe trouve au Sénégal
& que nous croyons, être de la même efpèce que
la. gazelle commune , de laquelle elle ne diffère
que pat; la taille qu’elle a un peu plus petite ,
par les yeux quelle a plus grands , par les cornes
qui, au lieu d’être rondes , font aplaties fur les
côtés ; enfin par le nombre des anneaux qui environnent
les cornes, & qui éft plus grand dans
le kevel que dans la gazelle, celle-ci n’en, ayant
que douze ou treize , celui-là^en ayant au
moins quatorze & quelquefois jufqu a dix-huit ou
vingt. Du refte , le kevel reffemble entièrement
à la gazelle proprement dite ou commune ^ & en
a les habitudes & les moeurs.
KINKAJOU ( le ) , eft un animal d’Amérique,
qu’il ne faut pas confondre avec le carcajou ou
glouton des mêmes contrées, avec lequel il n’a
de commun que de fe jetter fur les orignaux &
fur les autres bêtes fauves pour en boire, le. fang.,
Le kinkajou a la tête arrondie, le mufeau court,
nud & noirâtre , les yeux bruns , les oreilles
courtes & arrondies ; des poils longs tout-au-tour
de la gueule ,' mais qui, font appliques fur* le
mufeau, & ne forment point de mouftaches ; la
langue étroite , longue, & que 1 animal fait fou-
vent fortir de fa gueule de trois ou quatre pouces^ ;
trente-deux dents en tout , favoir, douze inci-
fives, quatre canines, & feize machelieres ; les
canines font, très-grolfes, & les fuperieures croi-
fent les inférieures ; la queue eft plus longue que
le corps , & va toujours en diminuant de ^rof-
feur jufqu’à l’extrémité, qui fe recourbe à la
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tsssrssaxa
K L I
volonté de l’animal, & avec laquelle il s’attache
& peut faifir & ferrer fortement. Le corps eft de
couleur uniforme, d’un roux mêlé de gris cendré
; le poil eft court mais très-épais.
Cet animal a de fortes- griffes, & grimpe fur
les arbres, d’où il fe jette fur fa proie pour la
dévorer. Il craint l’eau ; il mange & boit de tout
indiftin&ement : mais il aime paffionément les
odeurs & le fucre. Il dort le jour & s'éveille à
l’approche de la nuit. Alors il eft d’une viva-*
cité extraordinaire. Il a différens cris. Quand il
eft feul pendant la nuit, on l’entend très-fouvent
jetter des fons qui reffemblent affez en petit à
l’aboiement d’un chien, & il commence toujours
par éternuer. Quand il joue & qu’on lui fait du
mal, il fe plaint par un petit cri pareil à celui
d’un jeune pigeon. Quand il menace, il fiffle a-
peu-près comme une oie ; quand il eft en coleve ,
ce font dès cris confus & éclatans. En domefti-
cité, il eft affez eareffant, fans cependant être
docile. Cet animal fe trouve dans les montagnes
de la Nouvelle Efpagne, & auffi dans celles de
la Jamaïque , où les naturels du pays le nomment
poto.
KLIPDAAS ou blaireau de roches des Hol-
l’andois dù Cap, eft l’efpèce de daman que nous
avons appellé daman du Cap. Voye£ ce mot.
KLIPPSPRINGER ( l e ) , ou le fauteur des
rochers, eft un quadrupède du Cap de Bonne-
Efpérance , de la grandeur de la chèvre commune,
mais avec les jambes beaucoup plus longues,
& qui paroît être une efpèce de la nom-
breufe famille des gazelles. Sa tête eft arrondie ,
elle eft d’un gris .jaunâtre , marqueté par-ci par-
là de petites rayes noires ; le mu le au, les lèvres
& les environs des yeux font noirs ; devant chaque
oeil il y a un larmier avec,'un grand orifice de
forme ovale y'les oreilles font allez grandes &
finiffent en pointe ; les cornes ont environ cinq
pouces^de longueur ; elles font droites & liffes à
la pointe, mais ridées de quelques anneaux à la
bafe ; la femelle n’a point de cornes, , 1e poil du
corps eft -d’un fauve jaunâtre: chaque poil eft
blanc à fa^racine, brun ou noir au milieu, &
d!un jaune grisâtre à l’extrémité ; les pieds & les
'oreilles font couverts de poils blanchâtres ; la
qüeue eft très-courte.
Le klippfpringer fe tient fur les rochers les plus
inacceffibles , & lorfqu’il apperçoit un homme ,
il fe retire d’abord au milieu des précipices , franchit
d’un faut de grands intervalles d’une roche
à l’autre , fur des profondeurs affreufes , &
lorfqu’il eft preffé par les chiens ou les chaffeurs /
il fe laiffe tomber fur de petites faillies de rocher ,
où il y a à peine affez d’efpace.pour le recevoir :