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longs, jaunâtres dans l’oifeau defféché, les ongles |
noirs. J’ignore la couleur des yeux & les habitudes
de cet oifeau. Busard varié. Bris. tom. 1 , pag. 400.
C’eft 3 fuivant M. Briffon , une variété du gros
bufard, & fuivant M. deBuffon, c’en eft une-de
l’autour ; le gros bufard n’étant lui-même qu’une
première variété de ce même oifeau. Le bufard
varié diffère du gros bufard, en ce que les couvertures
fupérieures de fes ailes font variées de cendré
, 8c en ce que les moyennes plumes des ailes
font blanches depuis la moitié de leur longueur,
environ, jufqu’à leur bout, qui eft noirâtre. Voyez Busard (gros) 8c Autour.
.BUSE.
-:jBucco^ en latin.
■ i Bu^a, en italien.
Busç-hart, en allemand.
B u sa rd , en anglois. Buse. Briss. tom. 1. p . 406. Buse, Busard, cassard. Bel. port. (Coif
P -m
Idem. Buse , Busard. Hiß. nat. des o if p. 100,
fig. p. /O/.
PI. enl. 419.
La bufe eft l’oifeau de proie le plus commun
dans nos campagnes : elle eft du genre VIIIe. Sa
longueur, du bout du bec à celui de la queue ,
eft d’un pied huit pouces : elle a quatre pieds quatre
pouces de vol : fes ailes pliées excèdent la queue
d’un pouce environ. La partie fupérieure de là
tête, le cou, le dos, les couvertures du deflus des
ailes font d’un brun ferrugineux : les côtés de la
tête & la gorge font couverts de plumes blanches ;
mais une tacne brune , qui s’étend félon la longueur
de la tige , eft la couleur dominante fur ce.s
parties. Le ventre 8c la poitrine font variés de
blanc fale 8c de brun ferrugineux : les grandes
plumes de l’aile, de leur origine aux deux tiers
de leur longueur, font brunes du côt,é extérieur,
blanches du côté interne, rayées tranfverfalement
de brun de ce côté , 8c noirâtres dans le refte de
leur longueur : les cinq premières pennes de l’aile
font échancrées : le première eft plus courte que
toutes les autres , 8c la quatrième eft la plus longue
; les pennes de la queue grisâtres en-deffous,
font brunes en deflus, rayées tranfverfalement par
un brun plus foncé, & terminées par du blanc rouf-
leâtre. L’iris eft d’un jaune pâle : les pieds font
jaunes, ainfi que la peau qui couvre la bafe du
bec ; il eft de couleur plombée.
La bufe eft lourde 8c fans agilité , d’un çaraftèrç
lâche 8c pareffeux. La nature ne lui a donné ni
courage ni facultés : on n’en fait aucun ufage en
fauconnerie. Le menu gibier , tel que la caille , le
perdreau, le lapin, eft fa proie la plus ordinaire.
Elle s’accommode, dans la difette , de reptiles tels
que le crapaud, la grenouille , & même de faute-
relles. Tout lui eft bon à proportion du peu de
peine qu’il coûte : elle ne plane pas, comme les
B U S
autres oifeaux de rapine , & ne donne pas la chaffe
à fa proie en la pourfuivant au vol ; mais, pofée
fur un buiflon, une motte de terre , elle épie 8c
elle attend le moment de fe jetter fur le gibier
qui paffe à fa portée : pendant l’été , elle dévafte
les nids des autres oifeaux ; elle conftruit le fien
de menues branches,. le pofe fur quelque arbre
élevé , 8c le garnit intérieurement de laine ou .de
matière analogue : elle pond deux ou trois oeufs
blanchâtres , tachetés de jaune , 8c prend foin de
fes petits beaucoup plus long-temps que les autres
oifeaux de proie. Le peu d’énergie de l’efpèce rend
ces fecours néceffaires , 8c empêche que les petits
puiffent fe fufhre de bonne heure. Le plumage
de la bufe eft fort fujet à varier : on en voit fou-
vent de prefque blanches ; d’autres qiii different
par l’intenfité des nuances du plumage , 8c enfin ,
plufieurs qui ont plus ou moins de blanc répandu
fur différentes parties du corps. L’efpèce de la
bufe paroît très-répandue 8c très"- multipliée dans
l’Europe. Mais, parmi les oifeaux des autres parties
, 8c fur-tout parmi ceux du nouveau continent,
il ne paroît pas , jufqu’à préfent , qu’aucun ait
avec la bufe affez de rapport pour croire que ce
foit la même efpèce Amplement altérée par le
climat, fi ce n’eft peut-être la bufe cendrée.
Buse à figure de paon. G âtes b . tom. I ,p. 6 »
pl. 6. Voÿe£ U r u bu . Buse cendrée,
Edw. tom. 11, p. Llll. pl. 33.
Faucon de la Baie d’Hudfon. Briss. tom. Ier ,
jK 3 $7' .
Cet oifeau, indiqué par M. Edwars, qui l’a
regardé comme une bufe y eft mis par M. Briffon
au rang des faucons ; il eft du genre VIII de fa
méthode ; mais , comme M. Brillon n’a pas vu la
bufe cendrée , qu’il n’en parle que d’après l'indication
d’Edwars , il paroît plus naturel de s’en rapporter
à cet auteur, 8c de laiffer à l’oifeau le nom
de bufe cendrée.
La bufe cendrée eft de la groffeur d’une poule
ordinaire : elle reffemble par la forme , 8c en partie
par les couleurs à la bufe commune. La tête ,
la partie fupérieure du cou , la poitrine, font couvertes
de plumes blanches , tachetées de brun
foncé dans leur milieu : le ventre 8c les côtés font
bruns, variés de taches blanches , rondes ou ovales
: le deflus du corps eft couvert de plumes
d’un brun cendré , qui s’éclaircit fur le bord des
plumes. Les ailes font extérieurement de la même
couleur que le deflus du corps, 8c cendrées du
côté intérieur : la queue d’un cendré brun au-def-
fus , & d’un cendré plus çlair en-deffous, eft rayée
tranfverfalement de gris à fa partie fupérieure , 8c
de blanc à fa partie inférieure : l’iris,eft jaune : le
bec, la peau qui en couvre la bafe, les pieds, font
bleuâtres. Cet oifeau fe trouve à la Baie d’Hudr
fon ; 8c , fuivant M. Edwars, il y donne principalement
la chaffe aux Lagopèdes.
B u s e c r ia r d ?
B U T
Buse criarde (petite). Voyage aux Indes & |
a la Ch. tom. 1 1 , p. 184.
Elle eft de la groffeur du pigeon ramier : fes
ailes font prefque aufli longues que la queue ; une
peau nue 8c rouge entoure l’oeil : la paupière eft
garnie de poils qui forment de. véritables cils : le
deflus dé la tête , le derrière du cou 8c le deflus
du corps font d’un gris cendré : les petites couvertures
du deflus des ailes font noires; les moyennes,
d’un gris-cendré , 8c les grandes , ainfi que les fca-
pulaires., d’un noir grisâtre : la gorge , le devant
du cou, 8c le deffous du corps font blancs : l’iris 8c les pieds font jaunes ; les ongles noirs : celui
du doigt du milieu s’élargit en dedans en lame
très-coupante.
Cet oifeau fe tient dans les champs enfemencés
de riz : il eft très-criard 8c difficile à approcher.
Genre Vlll.
BUTOR. Briss. tom. V, p. 444, pl. XXXVll, fig. /.
Pl. enl. 789.
^ Bell. Hijl. nat. des oif. p.192.
' Idem. Portr. à*oif. p. 42.
En italien, t'rumbotto , trombone ;
Par les Boulonnois 8c les Ferrarois , terrabufo ou
terrabufa ;
En portugais , gaçola ;
En allemand, us-rind , meer-rïud3 p ic k a r t , rof- '
trumm, ros-dump , mojf-kou } rohr-trumen 3 8cc.
' En faxon , waffer-oçhsz3
En hollandois , roer-drum , pittoor ;
En polonois , bak 3 bunck.
En Suédois roer-drum.
En anglois , bittem , bittorn , bit tour.
? Suivant M.. de Salerne , ( Hijl. nat. des oif.
pag. 314. ) le butor eft défigné dans les ■ différentes
provinces de France , par les noms fuivans :
Buhor en-Poitou ;
G aller and ou Galerand en Bretagne ;
Behors 3 dans les environs de la forêt d’Orléans ;
Bihour, en Berri 8c en Sologne ;
Le pareffeux , en Gafcogne ;
En différens endroits , las-dnller, bihor, buhor,
butour, bituur, taureau d'étangs boeuf de marais ,
héron étoilé.
' Enfin, les auteurs ont donné en latin au butor
les noms de botaurus 3 ardea Jlellaris.
Le butor eft du LXXXI® genre ou de celui du
héron. Il a deux pieds cinq pouces de long, du
bout du beé à celui de la queue ; trois pied£ dix
pouces 8c quelques lignes de vol : fes ailes pliées
s’étendent jufqu’au bout de fa queue : fes jambes
font, à proportion, plus courtes que celles du
héron ; fon corps eft plus court, plus Charnu ,
plus fourni ; les plumes de fon cou ont plus de
volume , font plus longues 8c plus larges : ces traits
conftituent des différences qui appartiennent également
à un certain nombre d’efpèces de hérons ,
qui diffèrent des autres fous ces points de vue ;
le brun eft d’ailleurs la couleur dominante parmi
Hijloire Naturelle. Tome I.
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ces efpèces, comme le cendré l’eft parmi les hérons ;
on pourroit, d’après ces caraâères, former dans la
nombreufe famille des hérons , une feétion , 8c
donner le nom de butors aux oifeaux de ce genre,
qui ont les cara&ères dont je viens de parler. Je
reprends la defcription du butor. ‘
La partie fupérieure de la tête eft noirâtre ; les
côtés font rouffeâtres ; une bande longitudinale
brune part de l’origine du demi-bec inferieur, 8c
defcend jufqu’au haut du cou : le fond du plumage
fur la partie fupérieure du corps , eft un brun
fauve /traverfé par des lignes noirâtres : des lignes
longitudinales rouffes couvrent un fond blanchâtre
à la partie antérieure 8c fupérieure du cou , 8c
un fond fauve à fa partie inférieure : la poitrine 8c le ventre font d’un fauve clair recouvert de
taches noirâtres longitudinales , 8c les côtés font
colorés de même ; mais ils font rayés tranfverfa-
lemerit : les pennes des ailes font rouffeâtres,
rayées en zig-gag, par- des bandes tranfverfales
noirâtres ; elles font de plus terminées de noir ; celles
de la queue font au nombre de douze : les deux
du milieu font noirâtres, bordées de rouffeâtre :
| les latérales font d’un fauve clair , varié irrégulièrement
de taches noirâtres : l’iris eft jaunâtre
dans quelques individus , 8c rougeâtre dans d’autres
: le demi-bec fupérieur eft brun ; l’inférieur
eft d’un brun verdâtre ; les pieds font d’un verd
jaunâtre, 8c les ongles, qui font très-longs , font
bruns. Les mâles font plus gros que les femelles ,
ils ont les couleurs plus foncées , 8c les plumes
du cou 8c de la poitrine plus longues.
L’hiftoire du butor préfente plufieurs traits qui
méritent d’être remarqués. L’application qu’on a
faite de fon nom pour défigner un être ftupide , .
ne peut avoir fes moeurs pour principe : il eft fau-
vage 8c farouche ; mais il eft patient, courageux 8c prévoyant. 11 habite les marais 8c le bord des
étangs ; il s’y nourrit de reptiles ; de grenouilles ,
de poiffons : il ne cherche pas fa proie , comme
le héron le fait fouvent, mais il attend qu’elle fe
préfente ; if fe tient caché au milieu des joncs 8c des rofeaux, qui, tout à la fois , le dérobent
à la vue du chaflèur , 8c l’empêchent d’être découvert
par les animaux dont il fait fa pâture :
cependant, comme il tient fon cou élevé , qu’il
l’a très-long , qu’il eft grand dans fes dimenfions
en général, il domine de la tête au-deflus des
herbes qui l’entourent, 8c, il apperçoit, fans être
v u , tout ce qu’il a befoin de découvrir. Il ne fe
trahit point en changeant dé place ; mais il demeure
conftamment pendant le jour à celle qu’il a choifie ;
il ne la quitte pour prendre fon vo l, qu’àl’approche
. de la nuit ; 8c quand l’obfcurité prochaine favorife fa
■ retraite, il s’élève à pic , 8c fe dérobe encore à notre
vue , par la hauteur où il s’élève. Lorfqu’il eft pofé
pour attendre fa proie, on ne peut le découvrir
qu’à l’aide des chiens qu’il apperçoit, qu’il évite
de loin , en prenant fon vol. Il eft très - difficile
de l’approcher 8c de l’atteindre ; mais lorfqu’il eft
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