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fe vendent 1500 roubles ; ce font les grands de
la Turquie qui font les plus curieux de cette
marchandife.
On trouve des gibelines dans la Laponie , chez
les Samoïedes, & dans les autres contrées fep-
tentrionales : mais celles de la Sibérie font les
plus recherchées. On eftime fur-tout celles
,que l’on trouve près de Yitimski ; elles paffent
pour l’emporter en beauté fur toutes les autres.
On en trouve en grande abondance au Kam-
tfchatka & dans le pays des Korekis; mais elles
font d’une qualité inférieure aux précédentes.
Suivant les rapports de quelques voyageurs, les
zibelines y font auffi communes que les écureuils.
Depuis la conquête de la Sibérie , ces animaux
fe font éloignés des endroits habités , & ce n’eft
pas fans peine que les chaffeurs en obtiennent, ils
font obligés de remonter la rivière de Vitim &
les deux rivières de Maffia qui s’y jettent, & d’aller
jufqu’au lac Oronne , dans des lieux déferts &
fort éloignés de toute habitation.
La zibeline eft la mufiela fobella de Gefner ; muf-
tela. zibellina de Ray &. des Mém. de Petersbourg ;
mus farmaticus 6* fcythicus d’ Alciat ; martes xjbellina
de la nomenclature latine de Briffon.
ZIBET ( le ) eft vraifemblablement la civette
de l’Afie, des bides orientales & de l’Arabie, oh
on la nomme ou %}bet > nom Arabe, qui
lignifie auffi de parfum de cet animal , & que
nous avons adopté pour défigner l’animal même.
Il diffère de la civette ë'h ce qu’il a le corps plus
alongé &' moins épais, le mufëau plus délié , plus
plat & un peu concave à la partie fupérieure. Il
a auffi les oreilles plus élevées. & plus larges ,
la queue plus longue & mieux marquée de taches
& d’anneaux, le poil beaucoup plus court & plus
mollet ; point de crinière fur le cou ni fur le dos ,
point de noir au deffous des yeux ni fur les joues.
Son parfum eft encore plus violent & plus vif
que- celui de la civette.
Il nous paroît que c’eft le même animal que
M. de la Peyronnié a décrit dans les Mémoires
de l’Académie des Sciences , année 1731, fous le
nom Ranimai du mufc-9 bien différent neanmoins
1 1 M
du vrai mufc ou kiam de la Chine. Voyez Musc
& C ivette.
ZIMBR, eft le nom que porte le bifon en Moldavie.
Voyez Bison dans l’art. Boeuf.
Z1ZEL , efpèce de rat qui reffemble au hamfter
par fa queue courte , par fes jambes baffes , par
les dents & par les habitudes naturelles , comme
celle de fe creufer des retraites , d’y faire des
magafins , .de- dévaftër les bleds , &c. mais il en
diffère d’ailleurs affez pour qu’on doive le com-
fîdérer comme étant d’une efpèce différente.
Il eft plus petit que le hamfter ; il a le corps
long & menu comme la belette ; il n’a point
d’oreilles extérieures ; mais feulement des trous
auditifs cachés fous le poil ; il eft d’un gris plus
ou moins cendré & d’une couleur uniforme. Par
tous ces earaâères , il s’éloigne de l’efpèce du
hamfter, avec lequel d’ailleurs, il ne fe mêle jamais.
On trouve-le Zizel en Pologne , en Hongrie
& en Autriche. Il eft nommé cititius ou citellus
dans le latin , ou plutôt dans le jargon moderne
de nos Nomenclateurs.
ZORILLE ( le ) , ou mapurita 3 appellé auffi
par les Indiens mafutiliqui, forme la quatrième
& la plus petite efpèce des mouffettes. Il a la
queue toute auffi belle & auffi fournie que le
chinche , dont il diffère par la difpofition des
- taches de fa robe ; elle eft d’un fond noir , fur
lequel s’étendent longitudinalement des bandes
blanches depuis la tête jufqu’au milieu du dos ,
6c d’autres efpèeès de bandes blanches tranfvèrfa-
lement fur lès reins | la çroupe & l’origine de la
queue , qui eft noire jufqu’à '-l’extrémité, au lieu
que celle du chinche eft par-tout de même couleur.
Au refte , il a les mêmes habitudes & vit dans
le même climat.
L'ortohua de Fernandez, qui fe trouve à la Nou-
velle-Efpagne , paroît être le même animal que le
Zorille du Pérou s Voyez Mouffettes , &c.
ZURNABA , en Arabe -, eft la giraffe. Voyez
G iraffe.
ZURNAPA, en Arabe, fuivant Belon, giràffe.
L’ancienne Encyclopédie décrivoit ineomplettè-
ment la giraffe fous ce nom de zurnapa‘ Voyez
G iraffe.
Fin de THifioire Naturelle des animaux Quadrupèdes & Cétacés.
De l ’Imprimerie de Pi e r r e .G uillaume S IM O N , Imprimeur du Parlement.
O R N I T H O L O G I E ,
P A R M. M A U D U Y T ,
D E L A S O C I É T É R O Y A L E D E M É D E C I N E -
PLAN DE L 'O U V R A G E .
E n tre prend r e d’écrire fur les oifeaux,
au moment où M's. de Buffon & de Mont-
beillard viennent d’achever leur travail en
ce genre, c’eft, au premierafpeâ, un projet
téméraire : celui qui le conçait, force de
répéte.r avec défayantage ce que ces deux
célèbres écrivains ont dit le mieux qu’il pût
l ’êtrè, femble n’avoir que la foible reffource
d’yajouter fort peu; mais la différence dans
le projet du travail en juftifie l’entreprife.
MM. de Buffon & de Montbeillard ont
eu pour*but d’écrire l’hiftoire des oifeaux
en général, de la traite r dans toute l’étendue
dont elle étoit fufceptible, de peindre fur-
tout les habitudes & les moeurs, fans s’ap-
pefantir fur les traits qui caraûérifent les
genres , fur les nuances qui féparent les
efpèces ; ils ont offert aux lecteurs des ré-
fultats ; ils lui ont préfenté la fcience dans
fa perfection, ou prête d’y atteindre, fans
lui faire remarquer par quels chemins longs,
pénibles, embarraffés , le temps & l’obfer-
vatipn l’ont conduite.
. Le deffeiii d’exécuter fur toutes les fciences
un travail d’après lequel le lefteur puiffe les
fuivre dans leurs progrès, depuis leur origine
jufqu’au terme où elles font parvenues
de nos jours, qui lui retrace les penfées &
les efforts des différens auteurs fur chaque
fcience , qui traite de toutes leurs parties ,
qui préfente un réfultat général, & qui ne
contienne cependant qu’un précis qui puiffe
également convenir à celui qui veut s’occuper
de fuite du même fujet, & à celui qui
Hifloire Naturelle. Tome I.
Ifern-. * 1
n’en veut contjoître qu’une partie dans un
temps déterminé , ce deffein, fi différènt
de celui que fe font propofé MM. de Buffon
& de Montbeillard, en prefcrivant un plan
nëceffairement différent du leu r , laiffe la
liberté de travailler après eux fur le même
fujet , en même - temps qu’il autôrife à
profiter de leurs travaux, fans en être le
copifte. ■
Je dois ,• d’après cet expofé , traiter de
toutes les parties de l’Ornithologie ; donner
un précis de ce qu’elle a été dans les. différens
temps ; des moyens que les auteurs
ont imaginés pour en faciliter l’étude, &
de tous les rapports fous lefquels ils s’en
font occupés.
Pour procéder avec ordre dans ce champ,
qui eft vafte , je confidérerai les oifeaux en
général, d’abord relativement à la forme,
puis à l’organifation : je traiterai.enfuite des
fens, dont la ftrufture & la fineffe déterminent
les imprefîions , & en modifient
l’aûiori ; des .facultés qui dépandent des
imprefîions communiquées & des moyens
de fatisfaire les defirs qu’elles ont infpirés ;
enfin, des habitudes ou moeurs, qui font
dans les animaux le réfultat de l’organifation
, & que l’extérieur décèle- fouvent à
l’obfervafeuf attentif.
Après avoir examiné ce que les oifeaux
ont de commun, en quoi tous fe reffemblent,
il eft naturel de rechercher ce qui eft particulier
aux différentes efpèces, à quels traits
on peut les reconnoître. Ce fera le lieu de
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