
5 9§ C O C
Briss. tom. 111, pag. 337.
Cochevis. B e l l . Hiß. nat. des oif. pag. 267 ,
fi g. pag. 268.
Idem. port, d'oif. pag. 6$.
Lodola eapellett^ , capellina , covarella, cippe-
rïna en Italien ; \
Kommannick, heide-lerche , &c. en Allemand ;
Crefied lark , greatjr crefied, &c. en Anglois ;
Suivant Salerai, verdange en Périgord ; alouette
crêtée en Berry ; alouette cornue , alouette de che~
min en Beauce.
Le cochevis eft un peu plus gros que l’alouette
commune ; il a , du bout du bec à celui de la
queue , fix pouces neuf lignes , dix pouces &
demi de v o l & les ailes pliées s’étendent à la
moitié de la longueur de fa queue : la tête, le derrière
du cou & le deflus du corps font d’un gris
plus foncé fur le milieu de chaque plume ; il y à
fur le fommet de la tête une huppe compofée de
plulieurs plumes qui excèdent les autres en longueur,
& du nombre defquelies les auteurs ne
conviennent pas : les uns n’en comptent que fix,
d’autres douze, & plulieurs un nombre intermédiaire
entre ces deux extrêmes^, foit que cette
différence foit individuelle , ou l’effet de l’âge ,
du fexe , du climat ou de la faifon : l’oeil eft tra-
verfé de chaque côté par une bande d’un blanc-
rouffeâtre ; la gorge, le devant du cou & le delfous
du corps font d’un blanc-obfçur , mêlé d’une teinte
de roufleâtre fort légère ; mais la partie inférieure
du cou & les côtés font de plus variés de taches
d’un brun-foncé ; les ailes font d’un gris-brun ; les
deux plumes du milieu de la queue font de la
même couleur, layée de rouffeâtre ; les autres
d’un brun -foncé &. tirant fur le noirâtre : l’iris
eft cendrée ; le demi bec fupérieur eft brun ;
^’inférieur eft blanchâtre ; les pieds & les ongles
font gris-blanc.
L’efpèce du cochevis n’eft pas auffi commune
que celle de l’alouette ordinaire ; cependant on
voit plus fouvent des cochevis que des alouettes ,
parce que les premiers s’approchent davantage
des lieüx habités & fe retirent beaucoup moins
avant dans les terres enfemencées. Ils fe plaifent
fur le'bord des chemins, fur les chemins même,
pii ils cherchent dans le crotin de cheval les grains
qui n’ont pas été digérés ; ils fréquentent auffi
volontiers les environs des villages & ils fe pofent
fur les tas de fumier, fur les murs de clôture ,
fur les chaumês qui couvrent les maifons des
payfans. C’eft de deflus ces différens endroits qu’ils
font entendre * leur chant fort agréable & bien
moins perçant que celui de l’alouette : ils commencent
à chanter dès les premiers jours du
printemps & ceffent à l’automne ; ils chantent
prefque continuellement durant la. belle faifon ,
Jorfque le ciel eft ferein ; mais ils gardent le
filence les jours qui font fombres & pluvieux.
Les cochevis ne chantent pas moins bien en cage
qu’en liberté ; ce font de tous les oifeaux ceux
C O c
qui ont les organes de la voix les plus fouples
&. la mémoire la plus fidèle pour retenir les fons ,
parce que peut-être .ils en font plus vivement
frappés. On prétend qu’il n’y a- pas d’oifeau qui
apprenne auffi facilement à contrefaire différens
chants ; qu’en un mois un cochevis retient un air
qu’on a eu foin de lui répéter , qu’il le fiffle fans fe
méprendre, & qu’en général ces oifeaux peuvent
apprendre, jufqu’à trois airs différens, qu’ils répètent
fans les confondre. Cette grande aptitude à tout ce
qui concerne le chant, rendront le cochevis très-
agréable & l’auroit fait rechercher ; mais il vit fort
peu de temps en cage, foit que la nourriture qu’on
lui fournit ne lui foit pas bonne , foit qu’il manque
de l’exercice qui lui eft néceflaire. Il le nourrit en
liberté de grains & d’infeéles ; en domefticité 611
tache de fuppléer au défaut d’ir.feéles par du coeur
de boeuf haché & mêlé avec du pain de pavot ;
mais malgré les foins qu’on peut prendre , les
cochevis ne paffent guère plus d’un an en cage. Ils
font, quand ils font libres, leur nid de trés-benne
heure au printemps , &-le placent fouvent dans,
le voilinage des grands chemins , toujours à terre.
La femelle pond quatre ou cinq oeufs , qu’on prétend
qu’elle couve négligemment, ôt l’on confirme
cette affertipn peu yraifemblable par le peu de
chaleur dont les oeufs ont befoin , dit-on , pour
éclore. Mais auffi-tôt que les petits font nés , la
mère à leur vue, reffent pour eux la même ten**
dreffe, le même attachement que toutes les fer
melles des autres oifeaux éprouvent pour leur
couvée. Les cochevis ne vont jamais en bandes ,
mais feuls , & ils font la viéiime d’un grand nombre
d’oifeaux de proie. Leur efpèce eft répandue dans
la plus grande partie de l’Europe , fi -ce n’eft peut-
être dans les régions les plus feptentrionales,
M. Linné ne compte pas les cochevis au nombre
des-oifeaux qui fe trouvent en Suède, Genre
XXXIX, Cochevis du Sénégal. Voyeç Grisette,
COCOTZIN.
Petite tourterelle de la Martinique. PL et%l, 2.43. fie- %> - . H . •
Petite tourterelle de Saint - Domingue. PI. enl.
Petite tourterelle d’Amérique. Briss. tom. /,
pag. 113.pi. IX , fg. 1.
Petite tourterelle brune d’Amérique. B ri s s . tom.
I , pag. Il 6. pL V I I , fi g. %.
Ortolan par les Crépies.
Petite tourterelle tachetée. C a t . tom. 1 , pag. 2 6 .
pl. 2ê.
Le cocot^in eft la plus petite efpèce des tourterelles
connues : il eft à - peu - prè,s de la grofleur
d’une allouette , plus plein & plus ramafle : il fe
trouve dans beaucoup de régions de l’Amérique ,
où fon plumage & fa taille même varient un peu
fous les différens climats : mais , partout le brun
plus ou moins foncé répandu fur le dos , une
couleur vineufe étendue fur le defîpus du corps
c o c
font le fond de fes couleurs : cet o ifeau en outre
fur les ailes des taches en plus ou moins grand
nombre, plus ou moins vives, brillantes &. couleur
d’acier poli ; fes pieds font rougeâtres, & le
bec entièrement.noirâtre dans les uns, eft dans
d*autres rougeâtres à fon origine.
La petiteffe du cocotrjn, Ion rapport avec ,les
tourterelles, les' taches qui brillent- fur fes ailes ,
fuflifent pour qu’on le reconnoiffe fans pouvoir
s’y méprendre : je n’entrerai point en conféquence
dans la defcription détaillée du cocotÿn de Saint-
Domingue , de celui de la Martinique ; il faudroit
que j’y en ajoutaffe un troifième qui fe trouve à
Cayenne , & qui diffère un peu des deux premiers,
6c celui de la Caroline offriroit encore quelques
particularités : il n’eft perfonne qui ne juge que
des races qui ont tant de rapports avec des différences
fi légères, qui font répandues fous les
climats d’un vafte continent, font des variétés les
unes des autres, & les décrire féparément comme
autant d’efpèces, fe feroit perdre le temps , &
induire le leéfceur^en erreur. Cependant on trouve
à Surinam une efpèce de cocot^in qui mérite qu’on
en faffe une note ; elle eft prefque d’un tiers plus
grande que les variétés ordinaires du même oifeau :
Ion plumage eft également en - deflus du corps
comme en - deflous , d’un marron - vineux ; les
grandes plumes des ailes font d’un noir plus décidé
; la gorge & le tour du bec à fa racine font
d’un gris-blanc ; cés différences ne conftituent pas
fans doute une efpèce , mais feulement une variété
ou une race , dont il étoit d’autant plus, à propos
de faire mention ,- qu’elle n’avoit pas encore été "
remarquée. 11 n’eft pas rare qu’on apporte des Ifles à Paris
des cocotÿns vivans ; il y en arriva il y a quelques
années un grand nombre : on en voyoit chez tous
les oifeleurs : leur petiteffe , leurs rapports avec
la tourterelle féduilirent en leur faveur ; beaucoup
de perfonnes en achetèrent, comptant trouver dans
le cocot^in les moeurs que fon extérieur annonçoit ;
on s’en dégoûta bientôt parce qu’on le trouva
fauvage & farouche ; je m’en procurai un mâle
& une femelle , qui ne différoient qu’en ce que la
femelle avoit les couleurs moins foncées & le bas
du ventre tirant fur un blanc-fale, Je leur donnai
la liberté d’un cabinet bien éclairé , expofé au
levant & en partie au midi, de quatre pieds de
large fur fix de long ; je les obfervois par une
porte vitrée & j’entrois rarement pour leur donner
du chenevis qui faifoitleur nourriture : ils s’accoutumèrent
peu à peu à me voir ; ils s’effrayèrent
avoit un roucoulement fort doux , & auprès de
fa femelle tous les geftes & les attitudes de la
tourterelle ; leurs- careffes réciproques avoient la
même expreffion de tendreffe & de volupté ; ils
conftruifirent trois fois leur nid, qu’ils composèrent
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de moufle arrangée dans un panier comme on en
donne aux ferins ; le mâle n’y travailloit pas avec
moins d’ardeur que la femelle ; elle y dépofa chaque
fois deux'oeufs blanchâtres , mais dont la coquille1
molle & membraneufe n’avoit pas acquis la con-
fiftance qu’elle devoit avoir, & ne permettoit pas
l’incubation. La femelle périt à une quatrième
ponte. Je lui trouvai un oeuf à coquille membraneufe
caffé & engagé dans lovi- duftus. Je
donnai fucceffivement deux nouvelles femelles au
mâle ; il les maltraita l’une & l’autre, & il me
parut fi évident qu’il les auroit tuées, qu’à chaque
fois, je les lui retirai. Etoit-ce antipathie ou emportement
contre des femelles qui ne fe prêtoient
pas peut-être affez à fon ardeur ? Et peut-on de
cet exemple particulier conclure fur les moeurs de
l’efpèce ?
C O C O U. Nom employé par Bel. Voyeç
Coucou.
GOCOUCAN. Voyei M a r o u e t t e .
* COIFFES-JAUNES.
Carouge à tête jaune de Cayenne B r i s s . tom.-
U, pag. 114. ï
Carouge de Cayenne. Pl. enl. 343.
La longueur de cet oifeau, du bout du bec à-
celui de la queue eft de près de fept pouces ; il
en a onze de vol ; fes ailes pliées s’étendent un
peu au - delà du milieu de fa queue : il eft d’un
tiers à-peu-près plus gros qu’un moineau franc ; la
tête, la gorge , le haut du cou en arrière , & le
cou dans toute fa longueur en devant ÿ font d’un
jaune fort v if, le refte du plumage eft entièrement
d’un noir-foncé & affez brillant; la bafe du bec
eft entourée de très-petites plumes noires; les
pieds font bruns ; le bec eft noirâtre. Cet 0 ifs an
eft fort commun à Cayenne. Genre XIXe.
C o if f e n o ir e .
Tangara à coiffe noire de Cayenne'. Pl. enl.-
7 2 0 . fijg. 2 .
Tangara cendré du Bréfil. B r i s s . tom. 111
pag. 1 7 .
C’eft la neuvième- & dernière efpèce des tagaras
de moyenne grandeur : celui-ci eft à-peu-près de
la ’grofleur d’un ferin ; la tête eft noire ; cette couleur
fe .prolonge en pointe fur les deux côtés du
cou ; il y a une ligne blanche de chaque côté de'
l’angle du bec à l?oeil ; tout le deflus du corps eft
d’un cendré bleuâtre ; la gorge , le devant du cou
& tout le 'deffous du corps font blancs ; les ailes
& la queue- font d’un cendré tirant fur le'verd
de mer ; le bec , les pieds , les ongles font cendrés.
. Le tangara décrit par M. Briffon , n’a point de
noir fur la tête , & d’ailleurs il reffemble en tout
à celui auquel M. de Buffon donne le nom de
coiffe noire ; il eft probable que ce dernier eft le
mâle & que le premier eft la femelle. On les
trouve tous deux à la Guiane. Genre XXXIe.
COLENICUÏ.
Caille de la Louifiane. B r is s . tom, I,p. 258,-
PL XXII , fig. 2. Genre VIe.