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te au ; de forte que marfouin veut dire à la lettre..,
pourceau, de mer ; dénomination allez jufte , le
marfouin , par la ftruéhire de fon mùfeau 8c par
fa conformation .intérieure , ayant beaucoup de
rapports, avec le cochon.
Le marfouin eft le tuxfio des Latins, phoccena
des Grecs.
MARTE, ( la ) n’eft pas une même efpèceravèc
la fouine, comme l’ont in finué quelques zoolç-
giftes, en donnant cette dernière comme une
marte domefiique , puifqu’elles diffèrent effentielfe-
ment entr’elles par le naturel, le tempérament -,
ôc même par les climats qu’elles habitent. La
marte eft un peu plus groffe que la fouine , & cependant
elle a la tête plus courteles, jambes plu?
longues', 6c court par coriféquent plus aifémerit.
Elle a la gorge jaune , au lieu que la. fouine l’a
blanche ; ion poif eft aufli bien plus, fin -, bien
plus fourni 6c 'moins fujet à tomber. Elle fuit également
les pays habités ' 6c les lieux découverts ;
elle demeure.au fond de.s ’forêts , ne fe cache
point dans, les rochers , maïs parcourt les bois &
grimpe au-deffus des arbres ; elle vif de chaffe 6c détruit une' quantité prôdigieufe d’ôifeàüx , .dont
.elle' cherche lés' ni.dspour en fucef lès oeufsc; elle
prend les ; écureuils , lés mulots, .les léfots:, 6çc.
elle mange aufli du miel, comme la fouine 8c le
putois. ~
On ne la trouve pas en pleine campagne , dans
les prairies, ' dans les champs, dans lés vignes";
elle -ne s’approche jamais des habitations , & elle
diffère encore, de la fouine par la maniéré dont
elle fé fait chaffer, Dès que la fouine fe fent pour-
'fuiviè par un chien, elle gagne promptement fon
grenier où fon trou ; la marte, au contraire , fe
fait fuivre affez long-témps par les.chiens avant
dé grimper fur un arbre ; elle ne fe donne pas la
peine de monter jufqu’au dëffus des ' branches ;
elle fe tient fur la tige , 8c de-là les regarde paffer.
La trace qu’elle laine fur la." neige par oit être celle
d’une grande bête, parcé qu’elle ne va qu’en fautant,
6c qu’elle marque toujours dès deux pieds à
"la fois.
Elle met bas au printemps ; la portée n’eft que
de deux ou trois petits. Elle ne leur prépare point
de lit ; mais lorfqu’elle eft prête à mettre bas ,
elle grimpé a.u nid de l’écureuil, l’en chaffe, en
élargit l’ouverture , s’en emparé, 6c y fait fes
petits : elle fe fert aulîi des anciens nids de ducs ,
de bufes , 6c des trous des . vieux arbres dont
elle déniche les pics 6c les'autres oifeaux. Les
petits naiffent les yeux fermés, 6c cependant gran-
diffent en peu de temps : elle leur,apporte bientôt
des oifeaux, des oeufs, 6c les mène en fuite à
la chaffé avec elle. Les oifeaux font pour èlle ,
comme pour le renard 6c tous les autres animaux
carnafliers ÔC voraces , le même petit cri d’aver-
liffement, 6c ils les fuivent même affez loin.
Les martes font très-communes dans le nord des
■ deux continens ; on en trouve dans tout le fep-
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tentrion d’Amérique , jufqu’à la baie d’Hudfoti 6c en Afie , jufqu’au nord du royaume de Ton-
quin 8c, de l'empire de', la. Chine. Elles font", au
contraire, en petit nombre dans-les. climats tempérés.
Il n’y en a point en Angleterre , parce qu’il
n’y a pas de bois. Il y en a très-peu en France, 6c en général, elles y font aufli rares que les
fouines y font communes. On n’en trouve point
dans les pays chauds. 11 ne faut pas confondre la marte avec la \marte
gibeline., ou Amplement gibeline, qui eft un autre
animal dçmt la fourrure, eft bien plus précieufe.
Là zibeline-eft no'ire , la marte n’eft que brune 6c
jaune,. La partie de la peau qui eft la plus eftimée
' dans la marte , eft celle qui eft, la plus brune , 6c
qui s’étend fout le long du dos jufqu’au bout de
la queue.
La marte s’appelle, en latin • martes ou marta ,
noms quele^Zoologiftés ont tons joint aux phrafes
par lefquelles, ils ont défigné cet animal.
MARTE-ZIBÈLÏNE. Voye^ Z ib e l in e .
MATGACHV nom que les Tartares donnent
au male Saïga, SAIG a . .
MA TIN, nom d’une grande ôc forte race de
chiens. Voyeç , pour fes .càra&éres, l’art, du C h ie n ,
'MAUCOCO. Foÿeç Moqoeo.
MAZAMES j nom fous lequel lés Mexicains
defignoient le genre . èntier des cerfs , des daims
ôc des chevreuils. Ic i, nous l’employons pour dé-,
ligner deux efpèèes. d’animaux communs au
Mexique 6c dans la Nouvelfe-Efpagne.
Le premier 6c le plus grancj, appelle Amplement
mafàrrie, ' porte un bois femblâble ’ à.' celui du
chevreuil, d’Europe c’eft-a-dire , un bois, de
;flx à fept pouces ,de_longueur, dont l’extrémité
eft divifée en deux pointes , 6c qui n’a qu’un
feul andouiller^à la partie moyenne du mérain.
Le fécond , appellé temamaçame , eft plus petit
que le madame ; il a aufli le ventre plus, blanc,
ôc né porte qu’un bois fimple 6c. fans andouillers ,
comme celui d’un daguet.
Il nous; paroît que ces deux animaux font
vraiment des chevreuils dont le premier eft ab-
folument de la même efpèce que .le chevreuil
roux d’Europe , 6c le fécond n’en eft qu’une
variété ; il paroît aufli que le cuguacuapara du
Bréfll, le grand cariacou, ou biche des bois dé
Cayenne , font le même anim;al que le mazame,
ÔC que le, cuguacurété du Bréfll, le petit cariacou
ou biche des palétuviers de Cayenne , font le même
qué le te.mamaçane ; mais c’eft à tort que Séba
indique fous ces deux noms , ^des animaux du
genre des gazelles.
MEBBIA , à Con go ; chacal. Voye£ C h a c a l .
MEMINA , nom du chevrotain à Ceylan Ôc
aux grandes Indes. Voye^ C h e v r o t a in .
MENON quelques, relations .défighent fous
ce nom l’efpèèé de chèvre de la* peau de laquelle
on .fabrique Je ! maroquin .dans lç Levapt. Voye^
l’article C h è v r e ,
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MICO (le ) eft un petit Ange de la famille des
fagoins ; il a la queue d’environ moitié plus
longue que la tête 6c le corps pris enfemble ; la
cloifon des narines moins épaiffè que les autres
fagouins , mais leurs ouvertures fltuées de même .
à côté du nez. Il a la face 6c les oreilles nues
(Ôc couleur de vermillon , lé mufeau court, les
Veux éloignés l’un de l’autre , les oreilles grandes,
le poil d’un beau blanc argenté, celui de la queue
d’un brun-luftré' Ôc prefque noir .; il marche à
quatre pieds 6c n’a qu’environ fept ou huit pouces
ide longueur* '
Le mico eft le petit finge de Para , de Briffon.
MIREBIORN , troifième efpèce d’ours en
Norwège. Voyeç O u r s .
MOCOCO (le.) eft un joli animal du genre
'des makis. Il a la phyfionomie fine , la figure
élégante' 6c fveltè, un beau poil toujours propre 6c iuftré. Il eft remarquable par la grandeur de
fes yeux , par la hauteur de fes jambes de derrière,
qui font beaucoup plus longues que celles de
devant, 6c par fa'belle Ôcgrande queue qui eft.
toujours- relevée , toujours eh mouvement , 6c
fur laquelle on compte jufqu’à trente anneaux !
alternativement noirs 6c blancs, tous bien diftinéts 6c bieiï féparés les uns des autres. Le mococo a
les moeurs , douces. , Ôc quoiqu’il reffemble en
beaucoup de chofes aux Anges , il n’en a ni là
malice ni le naturel. Dans Ion état de liberté,
il vit en fociéte Ôc Ton en'voit à Madagafcar
dès trbupes de trente 6c quarante.
Il s’apprivoifè" ail’ément, 6c dans l’état de captivité
il n’eft incommode 'que par le mouvement
prodigieux qu’il fe donne; fa démarche eft oblique
Ôc il faute de meilleure grâce 6c plus légèrement
qu’il ne marche. Il ne fait entendre fa voix que
par un cri court ôc aigu , qu’il laiffe , pour ainfi
dire, échapper, lorl'qu’on le furprend ou qu’on
l’irrite. Il dort aflis , 1e mufeau incliné ôc appuyé
fur fa poitrine ; il n’a pas le corps plus, gros
qu’un chat, mais il l’a plus long' ; fon poil,
quoique très-rdoux au toucher, n’eft pas couché ,
mais fans que cela ôte rien à la beauté de fon
habillement ni à l’agrément de fa figure.
Le mococo eft le maki à queue annelée , de
Briffon ; catta, lemur caudâ annulatâ , de Lin-
heus.
MOMENET, nom fous lequel on trouve le
magot défigné. Voye£ M a g o t .
‘ MONAX , efpèce dé marmotte qui fe trouve
au Canada, 8c qui diffère .des autres marmottes
en ce qu’elle n’a que quatre doigts aux pieds'de
devant, tandis que la.marmotte des Alpes 6c le
bobak de Pologne en ont cinq comme aux pieds
de derrière.. Elle en diffère aufli par la forme de
là tête qui eft beaucoup moins couverte de poil,
- 8c par la queue qui eft plus longue ,6c moins
fournie que dans les autres marmottes , dont, au
refte , elle nous paroît être une efpèce yoifiné ,
plutôt qu’une Ample variété.
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. ■ MONE ( la ) eft une guenon défignée par les
Anciens fous le nom de kebos, cebus, çoephus 6c qui fe trouve en Barbarie , en Arabie , en
Perfe, 6c dans les autres parties, de l’Afie que
les Anciens connoiffoient. Elle a la queue longue
de deux pieds , la tête petite 6c ronde , le mufeau
gros 6c court, la face couleur de chair.bafanée ;
elle porte un bandeau, de poils gris fur le front,
une bande de poils noirs , qui s’étend' des yeux
aux oreilles, 8c des oreilles jufqu’aux épaules 6c
aux bras ; elle a une. efpèce de barbe grife formée
par lès poils de la gorge 6c du deffous du cou ,
qui font plus longs que les autres. Son poil eft
d’un noir rouffâtre fur le corps, blanchâtre fous le
ventre; l’extérieur des jambes 6c. les.. pieds font
noirs ; la queue eft d’un gris-brun avec deux
taches blanches dè chaque côté à fon origine.
La mone marche à quatre pieds, 8c elle a environ
un pied 6c demi de longueur. C’eft de toutes
les guenons celle qui s’accommode le mieux de
la température de notre climat. Elle eft fufcep-
tible d’éducàtion 6c même d’un certain attachement
pour ceux qui la feignent. Le nom de mone eft
formé de mona , monina 3 mounina , qui, dans les
langues efpagnole 6c morefque, défigné les guenons
ou Anges à longue queue ; Ôc il paroît , comme
nous l’avons infinué, qu’on peut rapporter fpé-
ciatement à celui-ci le kebos d’Àriftote ; kypos
d’Avicenne, à raifôn de la variété de les couleurs;
C’eft le finge varié de Briffon.
1 MONGOOZ , dans Edwards, eft le mongous.
Voye^ Mongous.
MONGOUS, ( le ) efpèce de maki plus petite
que le mococo. Le mongous a., comme lui, le poil
foïeux 6c affez court, mais un peu frifé ; il a
aufli le nez plus gros que le mococo 6c affez
femblâble à celui du va'ri ; il a la langue rude
comme celle d’un chat , 6c les .tefticules fort
; apparents 6c prodigieufement gros, pour fa taille ;
fa voix eft un petit grognement prefque continuel.
, Cet animal, en captivité eft fale 6c incommode.
Il eft très-brufque dans fes mouvemens Ôc fort
pétulant ; il dort d’un fommeil très-léger 6c craint
le froid 6c l’humidité. Il paroît à tous ces traits ,
qu’il eft le moins aimable des makis ; ces animaux 6c le mccôco en particulier-, étant fort jolis, fort
careffans , jouans .avec gaîté ôc avec grâce,
quoiqu’on doive toujours , les étrangers fur-tout,
être avec eux un peu en garde fur .le coup de dent.
Le mongous eft le fimia ficiurus .de Petiver ;
le maki, maki aux pieds blancs, ÔC maki aux pieds
fauves, de Briffon.
g MORSE, ( le ) qui eft le w a lr o ff oh walrus des
Allemands , la vache marine de plufieurs auteurs,
eft un animal amphibie dont la tête eft conformée
d’une manière analogue à cellè de l’éléphant
; le morfe a en effet deux grandes défenfes
d’ivoire qui fortent de la mâchoire fupérieure,
- mais il n’a pas de trompe , 6c à l’exception de
ces deux grandes défenfes 6c des dents incifives