
Q U A
U nau. Ko U RI OU PETIT UNAU.
S in g e s .
O r a n g - o u t a n g .
G i b b o n .
PlTHEQUE.
M a g o t .
P a p io n ou b a b o u in .
M a n d r i l l .
O u a n d e r o u ,
L o w a n d o .
M a im o n .
M a c a q u e .
A ig r e t t e .
P a t a s .
M a l b r o u k .
B o n n e t - c h in o i s .',
M a n g a b e y .
M o n e .
C à l l i t r i c h e .
M o u s t a c .
T A L A P O I N . Doue.
O u a r in e .'
A l o u a t e .
C o A I T A . .
Ex QUI MA,'
S a j o u . - '•
WM
S a ïm ir i .
T a m a r i n .
O u i s t i t i ,
S a k i .
P in c h e .
M i c o .
M a r ik in a J
M a k i s .
M o c o c o .
M o n g o u s .
V a r i .
L o r i s ,
C h a u v e - s o u r i s ,
V a m p ir e .
R o u s s e t t e ,
R o u g e t t e ,
A m p h ib ie s ,
C a b i a i .
( Efpèce il olé e )..
C a s t o r .
- O n d a t r a . *
D e sm a n .
P i l o r i .
L o u t r e ..
S a s x ç o v ie n n e ;
Q U A
P h o q u e s .
O u r s - m a r in .
L io n - m a r in .
M o r s e .
D u g o n .
L a m a n t in .
C é t a c é s .'
B a l e in e .
C a c h a l o t .
N a r h w a l .
É p a u l a r d .
D a u p h in .
M a r s o u in .
Cherchons à préfent les animaux dans leu?
pays natal; voyons dans quelles contrées, fous
quels climats , chaque efpèce , chaque famille pa-
roît avoir été placée de' la main de la Nature ;
cette manière de les envifager eft peut - être une
des plus effentielles comme des plus intéreffantes
, de leur hiftoire.
Les plus grands animaux font ceux qui font
les plus connus , & fur lefquels, en général, il
y a le moins d’équivoque ou d’incertitude ; nous
les fuivrons donc, dans cette efpèce, de voyage
fur le globe, en les indiquant, à-peu-près, par
ordre de grandeur.
Les éléphans appartiennent à l’ancien continent,1
& ne fe trouvent pas dans le nouveau ; les plus
grands font en Afie, les plus petits en Afrique,
tous font originaires des climats les plus chauds , 6c quoiqu’ils puiffent vivre dans les contrées
tempérées, ils ne peuvent y multiplier ; ils ne
multiplient pas même dans leur pays natal lorf-
qu’ils ont perdu leur liberté ; cependant l’efpèce
en eft allez nombreufe, quoiqu’entièrement confinée
aux feuls climats méridionaux de l’ancien
• Continent ; & non- feulement elle n’eft point en
Amérique, mais il ne s’y trouve même aucun
animal qu’on puiffe lui comparer, ni pour la
grandeur , ni pour la figure.
On peut dire la même chofe du rhinocéros,
dont l’elpèce eft beaucoup moins nombreufe que
celle de l’éléphant ; il ne fe trouve que dans les
déferts de l’Afrique & dans les Forêts de l’Afte
méridionale, & il n’y a en Amérique aucun ani^
mal qui lui reffemble.
L’hippopotame habite les rivages des grands
fleuves de l’Inde 6c de l’Afrique ; l’efpèce en eft peut-
être encore moins nombreufe que celle du rhinocéros
, 6c ne fe trouve point en Amérique , ni 1 même dans les climats tempérés de l’ancien çontj-
I -lient.
. O U A
Le chameau ôc le dromadaire , qui fe trouvent
il communément en Afie , en Arabie , & dans
.toutes les parties orientales de l’ancien continent,
itoient auiîi inconnus aux Indes occidentales
que l’éléphant, l’hippopotame & le rhinocéros.
. L ’on a très-mal-à-propos donné le nom de chameau
au lama & au pacos ou alpaca du Pérou ,
qui font d’une efpèce fi différente de celle du
chameau , qu’on a crû pouvoir leur donner auiîi le
.nom de moutons ; enforte que les uns les ont
.appelles chameaux , & les autres moutons du
Pérou, quoique l’alpaca y ainfi que la vigogne ,
n’ait rien de commun que la laine avec notre
mouton, ôc que le lama ne reftemble au chameau
que par l'alongement du cou. Les Efpagnols tranf-
portèrent autrefois de vrais chameaux au Pérou ;
ils les avoient d’abord dépofés aux illes Canaries
, d’où ils les -tirèrent enfuite pour les paffer
en Amérique ; mais il faut que le climat de ce
nouveau monde ne leur foit pas favorable, car
•.quoiqu’ils aient produit dans cette terre étrangère
y ils ne s’y font pas multipliés, ôc ils n’y
jÇnt jamais- été qu’en très-petit nombre.
La girafe , ou le camelo - pardalis , animal
Très - grand , ôc très - remarquable , tant par fa
forme fingulière, que par la hauteur de fa taille,
la longueur de fon cou ôc celle de fes jambes
de devant, ne s’eft point trouvé en Amérique ;
il habite en Afrique, ôc fur-tout en Ethiopie, &
ne s’eft jamais répandu au-delà des tropiques
$ians les climats tempérés de l’ancien continent.
Le lion n’exifte point en Amérique; le puma
du Pérou eft un animal d’une efpèce toute différente
; de même le tigre & la panthère ne fe
fouvent que dans l’ancien continent , & les
^animaux de l’Amérique méridionale auxquels on
a donné -ces noms font d’efpèces différentes.
Le vrai tigre , -le feul qui doive conferver ce
nom, eft, un animal terrible, ôc peut-être plus
à craindre que le lion ; fà férocité n’eft comparable
à rien; mais on peut juger de fa force par
• fa taille , qui eft ordinairement de quatre à
cinq pieds dé hauteur, fur neuf , dix, & jufqu’à
treize ôc quatorze pieds de longueur , fans y
comprendre la queue ; fa peau n’eft pas tigrée,
-c’eft-à-dir.e , parfemée de taches arrondies, il a
feulement fur un fond de poil fauve des bandes
noires qui s’étendent tranfverfalement fur tout le
corps , Ôc qui ferment des anneaux fur la queue
dans toute là longueur : ces feuls caraéîères fuf-
•üfènt pouf le diftinguer de tous les animaux de
proie du nouveau monde , dont les plus grands
font à peine delà taille de nos. mâtins ou de iïo§
jey riers.
Le léopard & la panthère de l’Afrique ou de 1 Afie ;n approchent pas de la grandeur du tigre ,
0 cependant font encore plus grands, que les
Q U A 'z4j
animaux ’ de proie des parties méridionales de
l’Amérique. Pline, dont on ne peut ici révoquer
le témoignage en doute , puifque les panthères
etoient fi communes qu’on les expofoit tous les
jours en grand "nombre dans les fpeâacles de
Rome ; Pline , dis-je, en indique les caraéières
effentiels, en difant que leur poil eft blanchâtre
-& .que leur robe eft variée par-tout de taches
noires, femblables à des yeux ; il ajoute que la
feule différente, qu’il y ait entre le mâle & la
femelle , c’eft que la femelle a la robe plus
blanche, v ' ’ •••-•• . , • ••
Or les animaux d’Amérique , auxquels on a
donne le nom de tigre, reffemblent beaucoup
plus à la panthère qu’au tigre , mais ils en diffèrent
encore aflez pour qu’on piiiffe reconnoître
clairement qu’aucun d’eux n’eft précifément de
Pefpèce de la panthère. Le premier eft le jaguar
ou jaguar a ou janowarà , qui-fe trouve à la
Guiane , au Bréfil, ôc dans les autres parties méridionales
de l'Amérique. Ray avoit, avec quelque
raifon, notilmé cet animal pard ou lynx du Bréfil ;
les Portugais l’ont appelle once ou onça, parce
qu’ils avoient précédemment donné ce nom au
lynx par corruption , ôc enfuite à la petite panthère
des Indes ; 6c les François, fans fondement
de relation-, l’ont appellé tigre , car il n’a rien de
commun avec cet animal: Tl diffère auffi de la
panthère par la grandeur du corps, par la pofttîon
Ôc la,figure des taches , par la couleur &. la longueur
du poil, qui eft crêpé dans la jeuneffe
cc qui eft toujours, moins lifte que celui de la
panthère ; il en diffère encore par le naturel &
les moeurs ; il eft plus fauvage &c ne peut s’appri-
voifer, ôcc, Ces différences cependant n’empêchent
pas que le jaguar du Bréfil ne reffemble
plus à la panthère qu’à aucun autre animal de
l’ancien continent.
Le fécond eft celui que nous appelions couguar^
par contraéîion de fon nom brafilien cuguacu-ara ,
que l’on prononce cougouacou - ara, & que nos
François ont .encore mal-à-propos appellé tigre
rouge ; il diffère; en tout du vrai tigre & beaucoup
de là panthère , ayant le poil d’une couleur
rouffe , uniforme Ôc fans taches ; ayant auflj la
tête d’une forme différente ', Ôc le mufeau plus
alongé que le tigre ou la panthère. Une troifième
efpèce à laquelle-on a encore donné le nom dg
tigre, 6c qui en eft tout auffi éloignée que les
précédentes , c’eft le jaguarhe , qui eft à-peu-près
. de la taille du jaguar , 6c qui lui reffemble auffi
pour les habitudes naturelles , mais qui en diffère
par quelques eara&ères extérieurs : on l’a appelle
tigre noir 3 parce qu’il a le poil noir fur fout le
corps, avec des taches encore plus, noires, qui
font féparées 6c parfemées comme celles du jaguar.
Outre ces trois efpèces . 6c peut-être, une qua*
H h' i j