
Il eft de la groffeur du pinçon d’Ardennes ; le
deffus & le deflous du corps font d’un gris clair , un
peu plus foncé cependant fur le haut du dos les
grandes couvertures des ailes ; le derrière de la
tête eft d’une couleur d’aigue-marine : les plum.es
du fynciput font un peu prolongées & forment une
huppe étroite qui a très-peu-de longueur : il y a-
en-deffus de l’aile, vers le moignon , une plaque
rouffeâtre : les plumes de la queue font d’un gris
tirant fur le bleu , & leur tige eft brune : le demi-
bec fupérieur eft gris dans la longueur & noir à
fon extrémité ; la portion .inférieure du bec eft
noire , les pieds font gris , les ongles bruns.
Genre XXXVI.
COLIOU RAYE.
Il eft à-peu-près de la groffeur d’un moineau
franc : le deffus du corps -eft d’un gris terne , lé-
■ gè rement varié de couleur de lilas , plus foncée fur
le croupion ; la gorge, le devant du cou & la poitrine
font rayés de bandes brunes très - étroites ,
fur un fond gris-rouffeâtre ; le refte du deffous du
corps eft également rayé de bandes brunes, mais
fur un fond roux-clair : la queue eft teinte d’une
nuance bleue-verdâtre : les pieds font gris , les
ongles noirs : le demi-bec fupérieur eft noir &
l’inférieur blanchâtre : les plumes du fynciput forment
une huppe comme dans le coliou du Sénégal.
Cet oifeau , dont M. de Buffon a fait la defcrip-
tion fur un individu confervé dans ma colle&ion ,
m’avoit été apporté par un voyageur qui avoit
relâché au Cap de Bonne-Efpérance , & qui avoit
aufli parcouru plulieurs parties de l’Inde. Je ne fçai
pas précifément où il av.oit trouvé le coliou rayé,
tGenre XXXVI.
COLLET. ( Chajfe). Piège auquel on prend plu-
lieurs efpèces d’oifeaux & aufli quelques efpeces de
quadrupèdes. Le collet fe fait avec différentes fubf-
tances plus ou moins fortes, qu’on emploie Amples
, doubles ou plus multipliées , fuivant la force
des. animaux qu’on a deffein de prendre ; les fubf-
jances qu’on y emploie font le crin, la ficelle ,
quelquefois des cordons de foie , du fil d archal
ou du fil de laiton. Le collet confifte proprement
en. un noeud coulant, pratiqué à une des extrémités
de la fubftance qu’on emploie ; on laiffe le noeud
plus ou mains ouvert ; on attache l’extrêmite op-
-pofée à un piquet qu’on enfonce en terre ; on place
le collet dans des percées qu’on fait à une haie ,
dans un taillis & toujours de maniéré que 1 efpace,
entouré par le collet , offre une ifflié libre, tandis
que le paffage eft fermé ou embarraffe aux environs
; l’animal paffe fa tête aifément à travers le
collet ; venant à le tirer , lorfque fon corps s’engage
, il ferre le noeud & s’étrangle. On prend au
follet des bé'caffes , des canards, &c.
On confond fouvent le mot collet avec le mot
lacet. L’un & l’autre piège fe font, fe dreffent de
la même manière , & on y prend les mêmes
oifeaux ; cependant il eft plus exact d’appeller
'collet le piège deftiné à prendre les animaux par
le cou & lacet le piège deftiné à les arrêter par le
pied. On prend en général plus de quadrupèdes
an collet, & plus d’oifeaux au lacet.
COLLIER ROUGE (le ).
Colibry de Surinam. B r i s s . tom.lll, pag. 674.
Colibri à collier de Surinam. PI. enl. 600 3fig. 4.
Colibri à queue, blanche. E d w . gîan. pag. 99 ,
chap. XLV1 , pl. 276.
Deux traits diftinguent ce colibri des oifeaux du
même genre ; le premier eft une plaque ou bande
tranveriale , d’un rouge-clair , fituée au bas , &
fur le devant du cou au-deffus de la poitrine ; le
fécond confifte dans la couleur blanche des plumes
de la queue , excepté les deux du milieu qui font
d’un verd changeant en couleur de cuivre de ro-
fette ; la tête , la gorge, le cou , le deffus du corps-
& le haut de la poitrine font d’un. verd-doré à
reflets rougeâtres ; le ventre St les côtés font d un.
blane-grifâtre ; les ailes font d’un brun-violet : le
bec eft noir à fa pointe, & moins foncé dans le
refte de fa longueur ; les pieds font blanchâtres.
Cette efpèce fe trouve à Surinam. Genre XL1P+
COLMA.
Pl. enl. 70y , fig. /.
C’eft un des oifeaux auxquels M. le comte de
Buffon donne le nom de fourmiliers. Il regarde celui-
ci comme une variété ou une efpèce très-voifme
du palikour ou fourmilier proprement dit. Il a fix
pouces du bout du bec à celui, de la queue ; il y
a une tache blanche entre l'oeil' &. le bec à , là
' partie fupérieure ; le. deffus de la. tête & le derrière
du cou font d’un brun-rouffeâtre ; le refte du deffus.
du corps , lès ailes & la queue font d’une couleur
brune obfcure : la gorge & le haut du devant du
cou font tachetés de noir fur un fond blanc, ce
qui a fait nommer cet oifeau col-ma ; le refte du
deffous du corps eft cendré., le bec eft noir x les
pieds font bruns. Genre XXII.
COLNUD de Cayenne^
Pl. enl. 6oÿr '
Cet oifeau , mefuré du Bout du bec à celui de
la queue g a feize pouces fix lignes de long ; fa
queue eftdongue de cinq pouces ; fon,bec a un
pouce de fa pointe aux angles de fon ouverture ;
il a fix lignes de large à fa bafe, qui eft déprimée
& applatie ; la portion fupérieure du bec eft un
peu plus longue que l’inférieure , courbee en,^
enbas à fa pointe , & écbancrée de chaque cote
à fon extrémité ; dans fon trajet elle eft déprimee-
fur les côtés, relevée & arrondie dans fön milieu.:
la portion, inférieure , de très-peu plus courte que
la fupérieure , eft très-applatie à fa bafe , & 1 eft
légèrement dans fon trajet ; l’ouverture des narines
I eft placée fur le tiers antérieur du demi-bec fupérieur
,. & elle n’eft pas couverte par les
plumes qui naiffent de la bafe du bec : les jambes
font garnies de plumes jufqu’au talon ; il y a quatre
doigts aux pieds, un devant, deux derrière , tous,
féparés à-peu-près jufqu’à leur origine*
Je crois , d’après la forme du bec de cet oifeau ,
pouvoir le rapporter, au génre XXIIIe , ou a celui
du cotinga. La très-légère _& à peine fenfible courbure
de la pointe de la partie fupérieure du bec,
me paroît d’autant moins en empêcher , qu’en
plaçant cet oifeau à côté de plulieurs cotingas
pour comparer les becs , j’ai remarque la meme
courbure dans l’extrémité du bec de cès oifeaux.
Elle a ou échappé à M. Briffoh, ou il l’a regardée
comme fi peu apparente , qu’il l’a négligée.
La tête , le haut du cou font couverts de plumes
très-courtes, ferrées & preffées, d’un noir de ve-
lour : cependant.les deux côtés du haut du cou font
dégarnis de plumes 1 la peau nue fur cet te partie
paroît brune dans l’individu defféché ; j’ignore fa
couleur fur l’oifeau vivant. Il y a fur cette même peau
quelques plumes noires , très-petites & très-courtes,
clair-feméesij vers le milieu de la portion qui eft
nue; le bas du cou eft en-arrière , le dos , le
croupion , le bas du cou en-devant, la poitrine,
le ventre , & le deffous de la queue font d’un noir
affez brillant vers le haut du corps , & terne vers
fa portion inférieure ; les moyennes & les grandes
couvertures des ailes font d’un cendré-bleuâtre ;
les pennes des ailes les plus proches du corps font
delà même couleur ; les autres font cendrées du
côté extérieur & noires du côté interne ; les grandes
pennes font colorées de même , mais elles font
entièrement noires à leur extrémité, & elles ont
d’autant moins de gris 3 qu’elles font plus éloignées
du corps : la première penne eft d’un pouce plus
courte que les autres ; les plumes qui couvrent le
fouet de l’aile font noires ; la queue eft de cette
dernière couleur ; le bec blanchâtre à fon origine &
dans une grande partie de làTlongueur , eft noirâtre
à fon extrémité ; les pieds font noirâtres.
Cet oifeau paroît n’être pas 'très - commun à
Cayenne , d’où on ne l’envoye pas fréquemment.
On ne nous a encore rien appris fur fes habitudes ,
& M. de Montbeillard eft le premier auteur qui
en ait parlé.
COLOMBASSE. Voye^ L i t o r n e .
COLOMBAUDE ( p e t i t e ) . Voye{ F a u v e t t e
a T Ê T E N O IR .
COLOMBE. B e l l . Un des noms qu’il donne
au pigeon. Voye\ P i g e o n .
C o l o m b e de Groënland. Voyeç G u i l l
e m o t ( petit).
COMBATTANT , vulgairement paon de mer.
Combattant ou paon de mer. B riss . tom. V,pag. 240.
Pl. XXII3 fig. 1 le mâle, fig. 2 la femelle. ,
Paon de mer. Pl. enl. 307 le mâle, yod la femelle.
'Avis pugnax en latin par la plupart des auteurs.
Ptak-bitny en Polonois ;
Brusham en Suédois ;
Rujfe le mâle ; reeve la femelle en Anglois ;
Paon de marais , gtojfe-gorge > cotteret-garu fur
Jes, côtes de Picardie.
Ces oifeaux , qu’o'n a très-improprement appëllés.
paons de //proviennent du nord fur les côtes de.
France , dès la fin de février ; ils n’y féjournent
guère au-delà d’un mois ; il en paffe beaucoup iur
les côtes d’Angleterre où ils nichent; mais on ne
fait pas où les autres fe retirent, comme on ignore
où ils paffent tout l’hiver. Ils font remarquables
par les combats qu’ils fe livrent, par la différence
qu’il y a du plumage des uns aux autres , par
la Angularité des ornemens qu’ils ne portent qu’au
printemps.
On prétend que les mâles font dans cette efpèce
beaucoup plus nombreux que les femelles ; qu’ils
marchent en bandes ou phalanges féparées, &
que ces corps de combattans s’âvançent à la rencontre
les uns des autres pçur fe difputer les femelles
qui fe tiennent à part, dont la vue & la voix excitent
l’ardeur des mâles qui fe difputent le droit de
jouir ; mais fi ces combats de bandes à bandes ont
en effet lieu , les combats particuliers font encore
plus firéquens. •
L’ôrganifetion interne répond à l’ardeur du tempérament
qui fe manifefte au-dehors , & la caufe
qui la produit fe déceUe par des Agnes extérieurs»
Les tefticules font à proportion plus volumineux
que dans aucune autre efpèce d’ôifeaux, & la fu-
rabôndance des fucs nourriciers produit des caroncules
charnues qui croiffent autour de la bafe
du bec fur le deffus de la tête , de longues plumes
qui pouffent fur le cou & qui forment au combattant
une efpèce de fraife ou de bouclier. Les caroncules
charnues s’oblitèrent , & les longues*
plumes du cou .tombent lorfque la jouiffance a
épuifé les fucs qui avoient produit &. entretenue
ces excroiffances.
Il feroit aufli long qu’inutile d’entreprendre de
décrire le plumage des combattans. Quelque nombre
qu’on en raffemble , il ne s’en trouve pas deux,
qui n’offrent de l’un à l’autre des différences très-
notables. Il fuffit donc de dire, que le brun , le
gris , le roux plus ou moins foncé , le marron , le
pourpré, le noir , le violet foncé & noirâtre ou
chatoyant St verdâtre ? différemment diftribués ,,
font les couleurs les plus ordinaires du deffus du
corps , des ailes & de la queue ; le ventre & le
deffous du corps font communément blancs ; cette
couleur eft affez rare fur le refte du plumage , Scs’y
voit cependant quelquefois : l’iris eft couleur de
noifette ; le bec &les pieds font gris. La femelle eft
plus petite qùe le mâle ; elle n’a jamais les caroncules
charnues fur 1e- devant de la tête, ni les longues
plumes'au cou. qui diftinguent le mâle au>
printemps ; la tête , la gorge , le cou & le deffousv
du corps font blancs ; le deffus du corps eft
varié de plumes brunes & de plumes blanches';
les ailes- font brunes , le bec eft rougeâtre ^
noir à fon extrémité , & les pieds font aufli
rougeâtres ; en général, le- plumage de là femelle
varie beaucoup moins que celui des mâfes ; mais?
je crois, que M-. Briffon fe trompe- qpamf il le.décrit
, d’après l’individu qu’il a obfervé., comme
étant fixe & invariable, J-’ai yu des femelles qiik