
les écailles dont ils font couverts ; . par la
longueur & la fineffe de cette portion ,
qu’on compare ordinairement à la jambe,
qu’on prend communément pour elle , &
qui répond au tarfe des quadrupèdes ; enfin,
par les doigts longs 8c déliés, féparés les
uns des autres , ou réunis par une membrane
, ou dirigés partie en avant, partie
en arrière , ou tous en avant & terminés
par des ongles liffes , bfillans , arrondis
en deffus , applatis ou fillonnés , & ternes
en deffous , plus ou moins arqués 8c quelquefois
tout droits.
La tête des oifeaux , beaucoup moins
grande que celle des autres animaux à proportion
, arrondie de même en arrière &
applatie paf-deffoiis, déprimée fur les côtés
8c un peu en deffus , mais beaucoup plus
allongée en devant, eft portée fur un cou
plus long, plus grêle, plus mobile, capable
de s’allonger, de fe raccourcir, de s’étendre,
de fe refferrer , de fe développer ou de
prefque s’effacer à la volonté de l’animal.
Les y e u x , au lieu d’être placés en avant
de la tê te , font fitués fur fes côtés ; ils
ne font ombragés ni par des fourcils , ni
garantis par des fcils attachés aux paupières,
fi ce n’eft dans tin très-petit nombre d’ e f- ,
pèces ; leur ouverture eft circulaire 8c leur
forme moins fphérique que dans la plupart
des autres animaux, excepté dans les poîf-
fons dont le globe de l’oeil eft encore plus
applati ; l’orgâne de louïe n’eft pas entouré
par une conque faillante & externe ; fon
ouverture , au contraire, ou méat , eft
couverte 8c cachée par des plumes d’une
texture particulière.
Les narines confiftent en deux ouvertures
oblongues , fituées à la bafe du b e c , à fa
partie liipérieure, 8c à fa furface externe
dans la plupart des efpècfes, à fa furface
interne dans quelques-unes.
Le b e c , qui répond par fes ufages à la
bouche de l’homme, à la gueule des animaux
, aux mâchoires, à la trompe des.
infeûes, au fucoir 8c aux mâchoires des
vers 8c des zoophytes, ne reffemble en rien
d’ailleurs à ces organes. Plus ou moins
long 8c épais, 8c fort varié quant à la forme,
mais toujours couvert par une fubftance
liffe , compafte, femblable à de la corne J
le bec n’eft formé que de parties dures &
folides. On y en voit aucune qui réponde
aux lè v re s, ni aux dents , non plus qu’aux
organes par lefquels' les infeftes , les v e r s ,
les zoophytes prennent leur nourriture.
Si après avoir examiné en détail les parties
qui fe préfentent à l’extérieur , nous
en obfervons l’enfemble, nous trouverons
que le corps des oifeaux eft oblong, déprimé
fur les cotés , légèrement arrondi
en deffous, un peu applati en deffus , large
& épais en devant, mince 8c effilé vers la
partie poftérieure ; que fa polition naturelle
eft l’horifontale dans la plupart des
efpèces , 8c dans quelqu’unes la verticale ;
que couverts par les plumes qui cachent,
les formes, les articulations, les contours ,
les oifeaux, dans l’état de repos, ne préfentent
qu’une maffe fans élégance , fans
grâce , fans aucun trait q u i, comme dans
les quadrupèdes, annonce la force, la fou-
pleffe ou l’agilité ; nulle phyfionomie dans
les parties de la tête : l’oifeau en repos
ne paroît que ftupide 8c pefant. Mais c’eft
pour' lui un état fo r c é , dans lequel-il
ne demeure qu’autant que le fommeil oïl
la maladie l’y retiennent ; le mouvement
eft l’état qui lui convient, celui dans lequel
fes facultés fe déploient & fon caractère
fe montre. Ç’eft alors que fes plumes ,
affaifées 8c appliquées plus immédiatement
fur les différentes parties , permettent de
juger des formes ; que le corps , confidéré
dans fon enfemble , paroît propre à fendre
un élément fluide, à gliffer fur fa furface ,
à l’ouvrir dans tous les fens ; que les regards
de l’oifeau, qui changent fans celle
d’objet, qui ne fe fixent fur aucun, que
fon agitation continuelle , le mouvement
de toutes fes parties , fon fréquent changement
de heu , 8c la facilité avec laquelle
il paroît fe porter d’une place à une autre ,
annoncent la légèreté , la foupleffe 8c la
vîteffe dans les mcjuvemens, la multiplicité
des fenfations ,1a foibleffe de leurs impref-
fions., l’inconftance 8c fouvent là pétulance
dans les delirs, objets qui conftituent, en
effet les principales facultés des oifeaux ôc
le fond de leur caraftère en général.
§ i l .
Des parties internes & d’abord du fquélett ( i) .
Lorfque,ne conlidérant dans les animaux
que leur extérieur, on les compare les uns
aux autres, on eft étonné de la variété de
leurs formes ; mais on l’eft davantage, lors
qu’examinant leur intérieur, les mettant en
parallèle relativement à l’organifation, dont
la vie eft le réfultat, au mécanifme qui la
conferve dans les individus , qui la perpétue
par rapport aux races, en procurant
l’exiftance à des êtres nouveaux, on apper-
çoit 8c on reconnoît dans ces animaux ,
fi différens par les formes , fi variés au dehors
, une organifation femblable à l’intérieur
, 8c un mécanifme q u i, tracé fur le
même plan pour le fond, ne paroît différer
que par la polition , l’étendue, le nombre
de quelques parties.
' Je n’entreprendrai point de déveloper
cet objet important : il appartient à l’anatomie
comparée, qui, fuivant le plan du
nouveau Diâionnaire encyclopédique, doit
être traitée féparément ; & , par la même
raifon, je n’ entrerai pas dans les détails fur
l ’anatomie des oifeaux ; mais l’intelligence
de la partie qui m’eft confiée exigé que je
donne du moins une idée de leur mécanifme,
8c j’ai dû avertir de leurs rapports avec les
autres animaux, quant à la conformation
interne, quoique fous des dehors très-diffé-
yens. Je commence par le fquélete, qui fert
de bafe & de foutient aux différentes parties.
On petit le divifer en tête, cou , tronc &
extrémités.
La tête repréfente, comme dans tous les
animaux, une boëte offeufe; elle eft de même
arrondie en arrière, plate pardeffous, légèrement
déprimée en deffus, & applatie fur
les côtés ; mais en devant, elle eft à proportion
beaucoup plus prolongée : les os
dont elle eft formée font des os plats ,
articulés par des futures peu profondes ,
8c qui s’effacent bientôt. Je n’entrerai pas
dans l’énumération de leur nombre , qui
varie dans, les différentes efpèces , ni dans
la defeription de leurs formes : j’obferverai
feulement qü’en arrière on reconnoît aifé-
ment l’occipital, à la bafe duquel eft ouvert
le trou oval pour le paffage de la moelle
allongée ; fur les côtés, les pariétaux ; que
de chaque côté, vers leur partie antérieure,
eft fitué un os peu volumineux, qui, avec
les pariétaux, forme la plus grande portion
de l’orbite, plus ample à proportion que
dans les autres animaux ; qu’en avant on
trouve le bec, compofé, dans le fquélete,
de deux os féparés, l’un fupérieur, l’autre
inférieur, tous deux mobiles dans quelques
efpèces , 8c l’inférieur feulement dans le
plus grand nombre ; que du fupérieur partent
8c fe portent en avant deux appendices, un
de chaque cô té , qui forment le bord inférieur
de l’orbite ; que du même os naiffent
différentes lames qui fe prolongent horizontalement
de devant en arrière , & répondent
aux os du palais ; d’autres- qui ont
une direûion perpendiculaire-, & qui font
percés de plufieurs trous ; l’ouverture des
narines eft fituée dans un de ces appendices
offeux * lefquels répondent à l’os
etmohide ; .enfin, entre les deux branches
de la portion inférieure du b e c , eft fitué
l’os y oïde, mince , délié & deftiné, comme
dans les autres animaux, à foutenir là bafe
de la langue.
Le col eft compofé de douze vertèbres
dans beaucoup d’efpèces , d’un plus grand
nombre dans d’autres, & en contient juf-
qu’à vingt-deux dans quelques-unes : d’ailleurs,
les vertèbres , par le paffage quelles
donnent intérieurement à la moelle épinière
, par la manière dont elles fout articulées,
par leur conformation 8c l’infertion
que leurs apophyfes fourniffent à un grand
( 1 ) Ce paragraphe , & plufieurs de ceux qui le fuivent, contiennent quelques détails anatomiques ;
qui feront défapprouvés, comme inutiles , par les perfonnes verfées dans ce genre ' de connôiffance -
mais, fans ces -détails, & fi je n’avois pas donné une idée de l'économie animale en général, la plupart
des léfteurs n’auroient rien entendu à ce que je dis fur l’organifation des oifeaux en particulierXependant
l’ouvrage doit être , autant qu’il eft poflible, à la portée de tout le monde. Voilà mon exeufe.