
feroit pas plus rare d’en rencontrer dans l’hiver , •
on en recontreroit même plus fouvent, puifque
les individus de cette efpèce font plus nombreux ;
quant au petit nombre de faits de ce genre, allez
avérés pour qu’on doive y ajouter foi, ils n’offrent
Tien de concluant. En effet, ils préfentent des coucous
trouvés dans des arbres creux, fur l’arrière
faifon , & non dans le fort de l’hiver, ou près de fa fin y des coucous fouffrans & non pas engourdis. Il
n’y a donc rien à conclure de la rencontre très-
xare de ces individus, finon qu’ils n’avoient pu
fuivre leur efpèce au temps du départ-, que, retenus
par quelque circonftance particulière, arrêtés par
le temps de la mue, ils avoient foutenu une vie
languiflante, qu’ils auroient bientôt perdue quand
la faifon feroit devenue plus rigoureufe. Il n’y a rien
non plus à conclure de la contrainte particulière ,
de quelques coucous retenus & nourris en captivité ,
aux allions de l’efpèce en liberté: quelques individus
enfin rencontrés , quand l’efpèce a en général
dilparue , ne prouvent pas plus qu’elle relie ,
que la même chofe n’ell prouvée à l’égard des
cailles, par la rencontre de quelques-unes qui demeurent
pendant l’hiver ; mais ces dernières en
peuvent l'upporter la rigueur qui feroit périr, les
coucous t &. c’eft par cette raifon qu’on n’a rencontré
de ces derniers , après le départ de leur
efpèce, qu’à l’arrière faifon, & non dans l’hiver déjà
avancé. Il me paroît donc fuffifamment prouvé
que le coucou eft un oifeau de paffage, & qu’il ne
fe cache pas , pour paffer l ’hiver engourdi , à la
apanière des loires ôtdes marmottes.
Le fécond fait remarquable dans l’hiftoire du
coucou y eft qu’il ne conftruit pas de nid ; que la
-femelle ne couve, ni n’élève fes petits, mais
quelle pond dans le nid d’un autre oifeau; que quoiqu’elle
faffe ordinairement deux'oeufs à-peu-près
^aans le même-tems, elle n’en dépofe ordinairement
qu’un dans un premier nid, & le fécond dans un
fécond nid.
Les derniers faits que je viens de rapporter,
qùoique contraires aux loix générales de la nature
, font conftatés par un fi grand nombre d’ob-
Jervations & avérés par des témoins fi irréprochables,
qu’on ne peut les révoquer en doute,
mais ils ont donné lieu à de fauffes affertions,
dont leur célébrité m’oblige de parler.
On a dit que les femelles qui trouvoient dans
leur nid un oeuf de coucou 3 concevoient pour lui
une prédilection particulière f qu’elles rejettoient
leurs propres oeufs pour ne conferver que l’étranger
; a autres ont avancé que lorfque le jeune coucou
étoit né, la couveufe lui facrifioit fes propres en*-
fans, & les lui donnoit à manger ; d’autres fois on a
prétendu que le jeune coucou fe Tentant bientôt
affez fort pour fe paffer de feçours, donnoit la
mort aux petits dont il avojt partagé le nid, & finifi
foit par dévorer fa propre nourrice. Il fuffit de
remarquer que chacun de ces faits a été' reconnu
IJ™ par l’obfery^tion, r°, Qu’pu trouve égalefttêilt
dans le nid, pendant la durée del’incubatiorî$
les oeufs de la vraie femelle & celui du coucou ;
2°. que lorfque les petits font nés, on voit la
femelle , quelqu’elle foit, en prendre un ' foin
égal ; 30. que ni elle ne leur facrifie fes petits, ni le
coucou ne leur donne la mort, & ne finit par dévorer
fa nourrice, puifqu’on trouve de jeunes
coucous y prêts à fortir du nid, paifibles avec les
autres oifeaux qui ont été élevés avec eux , &. que
fi on fait attention à la forme du bec du coucou , k
fon peu de force, à lafoibleffe de celui des jeunes ,•
il fera aifé de reconnoître qu’il leur feroit impof-
fible de déchirer même de jeunes oifeaux, & S
plus forte raifon la femelle qui les a élevés.
C’eft communément dans le nid de forts petits
oifeaux que la femelle du coucou dépofe un oeuf, &.
plus fouvent dans celui des fauvettes, que dans
tout autre. Mais n’eft-ce pas parce qu’il n’y a guère
que de petits oifeaux qui vivent d’infeCles, ou que
ceux qui s’en nourriuent également, & qui font
forts, feroient dangereux pour les jeunes coucous ,
que la mère dépole fes oeufs dans le nid d’oifeaux
propres à nourrir fes petits , fans qu’elle ait a
* craindre de leur part pour eux ? Cependant des
obfervateurs dignes de foi affurent qu’on trouve
des oeufs de coucou dans des nids de pigeons ramiers
, de tourterelles, de pie, &c. il eft vrar
qu’ils ne difent pas qu’on y ait trouvé de jeunes
coucous y mais feulement des oeufs. Il me paroît
très-probable que ces oeufs mal placés, ne peuvent
manquer d’avoir une iffue funefte ; que les ramiers,
les tourterelles, doivent néceffairement laiffer
périr les jeunes coucous de faim, à caufe de la
; différence des alimens qui conviennent à leurs petits
& aux jeunes coucous, & que, par la même
raifon, autant que par le naturel des pies,.ces-
jeunes hôtes étrangers ont beaucoup à craindre.
Le coucou eft du genre L. Il a deux doigts de devant
& deux derrière ; le bec très-peu courbé en
en-bas, convexe en-deffus & comprimé par les
côtés. Il eft d’une forme alongée, qui le paroît
encore davantage par l’étendue de fa queue, com-
pofée de dix plumes dans la plupart des efpèces ,
fort longues & en même^temps très - larges : fes
pieds font foibles & très-courts ; fa voix eft
connue de tout le monde, & 1-oii fçait qu’il la f^it
particulièrement entendre, lorfque le temps eft
chaud & pluvieux : on fçait de même qu’il ne fréquente
que les bois, ou les grands parcs, qu’il fe
tient dans le plus épais des taillis , & qu’il n’eft
pas aifé à découvrir. Les perfonnes qui ont ob-
fervé de près les coucous 3 ont remarqué qu’outre
leur cri ordinaire, le mâle & la femelle en ont
un particulier, qui leur fert à fe rappeller : il ne
paroît cependant pas que ces oifeaux contrarient
àucune union fiable; & comme ils n’ont befoin,
pour propager leur efpèce, que de fe renconr
trer, c’eft aufli à la jouiflance du moment que fe
borne toute leur fociété. On prétend que les
mâles font en plus grand nombre que les femelles,
& qu’ils ont, au-deffus d’elles, un appétit violent
.pour les oeufs en général, dont ils font leur nourriture
principale , & au défaut defqüels ils
vivent de chenilles & de différens infeéles.
Quoique les coucous ceffent de fe faire entendre
dès le mois de juin, ils ne quittent cependant nos
climats qu’au commencement de l’automne ; il eft
probable qu’ils fe retirent en Afrique , parce qu’on \
a obfervé qu’ils paffent à l’iile de Malte deux fois .
par an.
Les coucous y à leur arrivée au printemps, font ]
fort maigres ; ils font au contraire très-chargés de
graille en automne , & ils paffent alors pour un bon
gibier, dont on fait peu d’ufage cependant, peut-
être parce qu’il n’eft pas de mode.
Nous ne connoiffons qu’une efpèce de coucou I
dans notre climat ; elle paroît généralement répandue
en Europe ; mais il y a , tant dans l’ancien
que dans le nouveau continent, un grand nombre '
d’elpèces de coucous différents. Une conformation
parfaitement femblable , annonce les mêmes habitudes
dans ces oifeaux, fans qu’on puiffe l’affurer
generàlement. Il me refte à parler du plumage, très-
- fûjet à varier, & différent dans les jeunes de ce
qu’il eft dans les adultes.
Le coucou a treize pouces du bout du bec à celui
de la queue, vingt-deux pouces - & demi de v o l ,
& fes ailes pliées s’étendent aux trois quarts Ôc un
peu plus de la longueur de fa queue : la tête , le
derrière du cou & tout le deffus du dos, font d’un
cendré affez brillant ; la gorge & le devant du cou
font de la même couleur , mais moins foncée ; la
poitrine, le ventre, & tout le deffous du corps,
- font d’un blanc fale, rayé tranfverfalement de
brun; les ailes font en plus grande partie cendrées
& variées de blanc, & d’un peu de roux : la queue
eft noirâtre, excepté quelques taches blanches
répandues fur les plumes dont elle eft compofée ;
la plus extérieure de chaque côté, eft rayée de
blanc tranfverfalement : l’iris eft couleur de noi-
fette ; les coins de la bouche font d’un jaune foncé;
le bec eft noir ; les pieds & les ongles font jaunes.
La tête, le derrière du cou & le deffus du corps,
font couverts, dans le jeune coucou, de plumes
brunes bordées de blanc : la gorge ,.le devant du
cou & le deffous du corps iont rayés de bandes
tranfverfales blanches fur un fond brun.
C o u co u a long bec. de la Jamaïque. PU
eni. 772.
Br iSs. /oot. IV3 p a g . 116. Voyez T a c c o .
C o u c o u A L O N G S B R IN S .
Coucou verd huppé dé Siam. Briss. tom. IV , pag.
tfl y pU XIVy fig. 1.
Ce coucou eft à-peu-près de la groffeur du geai.
Tout fon plumage eft d’un verd obfcur ; il a lur la
tete une huppe qui n’â que peu de longueur : la
plume la plus extérieure de chaque côté de la queue
excède les autres de cinq pouces neuf iignes, &. n’a
de barbes qü’à fon extrémité dans l’efpace d’en-
.yiron trois pouces : l’iris eft d'un beau bleu ; le
Hijioire Naturelle. Tome L
bec eft noirâtre ; les pieds & les ongles font gris*
On le trouve dans le royaume de Siam. Genre L.
Coucou ( p e t i t ) A TÊTE GRISE ET VENTRE
J A U N E .
Petit coucou de l’île Panay. Voy. à la nouvelle
Guinée, pag. 122 9pl. 8i:.
Il n’eft pas plus gros qu’un merle, mais il eft
beaucoup plus alongé : le deffus de la tête eft d’un
•gris-clair ; le deffus du cou, le dos & les ailes font
couleur de terre d’ombre, ou d’un brun-clair ; la
gorge eft d’un gris-clair & le deffous du corps eft
d’un jaune pâle, nué de roux ; la queue eft noire ,
rayée tranfverfalement de blanc : les pieds font
d’un jaune-clair, & le bec, de la même couleur dans
.fa longueur, eft .noirâtre à fon extrémité. Cet
oifeau a été apporté de l’ifle Panay, une des
Philippines. .Genre L.
C o u c o u a v e n t r e r a y e de l’île Panay.
Voy. à la nouvelle Guinée , pag. 120 , pi. 7p. Voyez
C o u c o u B R U N & JA U N E A V E N T R E R A Y É .
C o u c o u b l e u de la Chine. B r i s s . tom. IV ,
pag• if7. Voye^ S a n h i a de la Chine.
C o u c o u b l e u de Madagafcar. PU enU içf ,
tom. II.
B ri s s . tom. 1F, pag. tf6. Voyez T a i t -s o u (le ).
C o u c o u B R U N E T J A U N E A V E N T R E R A Y E .
Coucou à ventre rayé de l’île Panay. Voy. à la
'< nouvelle-Guinée y pag. 120 3pl. 7 p .
M. Sonnerat, auquel on doit la defeription de
cet oifeau, l’a fait dans les termes fuivans : a il eft
» un peu moins grand que le coucou d’Europe ; le
” deffus de fa tête eft d’un gris-noirâtre ; les côtés
» & la gorge tirent fur la couleur lie de vin : la
yy poitrine eft d’un jaune d’orpin terne ; le ventre d’un
yy jaune pâle & clair; mais la poitrine & lé ventre
» font rayés par des bandes tranfverfales noires ;
yy le dos & les ailes font d’un brun noir terne ; la
yy queue eft compofée de dix plumes d’égale lon-
yy gueur, terminées de blanc, ôt mouchetées dans
yy leur longueur de points ronds blancs, difpofés
yy de façon qu’ils forment des raies tranfverfales : le
» bec eft noir ; l’iris orangé-pâle , les pieds rou-
yy geâtreS;». Genre L.
C o u co u B R U N E T T A C H E T É des Indés. E d W .
tom. I I y pag. LIXy pi. f p . Voyez B o u t - s a l l i c k .
C o u c o u b r u n , p iq u e té d e ro u x .
Coucou tacheté des Indes. B r i s s . tom. IV,
pag. 134. /
Coucou tacheté des Indes orientales. Planch.
ehl. 7 7 / .
Coucou tacheté de l’île Panay, Voyag. à la jiquv+
Guinée , pag. 120 , pi. 78.
La longueur de cet oifeau, du bout du bec à
celui de la queue , eft d’un pied quatre pouces
& demi ; il a un pied onze pouces de v o l , &
fes ailes pliées n’atteignent pas tout-à-fait à la
moitié de la longueur de fa queue. La tête , le
deffus du cou & de tout le corps font d’un brun-,
noirâtre , varié de taches rouffes ; une bande
i rouffe .ÿétend de chaque côté de la tête . de
L U I