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En Polonois pufialka ;
En Suédois kirkio-falck, torn-falck ;
En Anglois kejirel 3 windhover3 &c. (
Suivant Salerne la crejferelle eft nqmmee en
Sologne meqy y à Châlons - fur - Marne rabaillet,
en Provence ratier y en Touraine pitriou 3 a
S au mur pitri; en Beauce preneur de mulots.
Nos oifeleurs , à Paris * donnent à la crejferelle
le nom d’êmouchet, & particulièrement à la femelle
qui a été fouvent regardée, meme par plufieurs
auteurs d’ornithologie 9 comme un oifeau different
du mâle': M. Briffon lui donne le nom d’épervier
des alouettes , tom. 1 > pag. 37$.
La cre(ferelle eft un oifeau de proie diurne, du
VIIIe genre, de la méthode de M. Briffon. Il
n’y a pas d’oifeau de proie plus commun dans nos
campagnes , ni qui s’approche d’avantage des lieux
habités'. Non-feulement la crejferelle fe retire dans
les anciens bâtimens , à la campagne , & y niche ,
quoiqu’elle fréquente aufli les bois, mais elle habite
aufli les tours 3 les mazures & les bâtimens abandonnés
dans les villes ; elle y paroit fréquemment
dans les jardins d’une certaine étendue & y donne
la chaffe aux petits oifeaux. Cependant on voit
moins communément le mâle dans les lieux fort
habités qu’on y voit la femelle ; elle e ft, comme
dans les autres elpèces d’oifeaux de proie, plus
grande , plus hardie & plus entreprenante.
T a crejferelle prend beaucoup de mulots qu’elle
avale fans les dépecer ; elle vit aufli de petits
oifeaux & quelquefois elle enlève des perdrix &
des pigeons * car elle rode fouvent autour des.,
colombiers. Elle tue fa proie ailee & en arrache
toutes les plumes , avant d’en faire fa pâture.
Lorfqu elle l’a découverte , elle s’élance deffus
comme un trait & l’atteint du premier affaut, oii
elle la pourfuit, fi elle échappe, avec une telle
vîteffe & tant d’acharpement qu’elle fe précipité
fouvent dans le plus grand danger fans le prévoir.
C ’eft ainfi qu’il n’eft pas rare de voir des creferelles
entrer dans des corridors , même dans des chambres
, en pourfuivant quelque moineau qui s’y eft
jetté à la faveur d’une fenêtre ouverte, pour fe
fauver dé fon ennemi, & que pouffant fa courfe
à l’intérieur, la crejferelle donne le temps de la
furprendre en fermant le paffage par où elle eft
entrée. C’eft ce qui eft arrivé chez moi, à Paris,
depuis que je demeure , à la vérité , dans un quartier
un peu éloigné du centre de la ville, &• ou
les jardins font fréquens. Une crejferelle quipo.ur-
fuivoit un moineau-franc , entra dans une tres-petite
chambre au fécond dont la fenetre donne fur la
rue ; mais on ne fut pas affez prompt a fermer
la fenêtre pour prendre 1 oifeau carnaffier.
Quelquefois la crejferelle, foit pour choifir la
proie qui lui convient, foit pour un autre motif,
plane à une hauteur tres-gra-qde en décrivant un
cercle : il y a peu d’oifeaux qui dans ce vol emploient
moins de mouvement & gliffent avec plus
d’aifanee d’un lieu à un autre , ou qui fe foutien-
C R E
nent plus long.- temps au même point par un
battement d’aile court & précipité : foit en s’élançant
fur fa proieg foit en planant, la crejferelle
pouffe & répète fréquemment un cri élévé, aigu ,
perçant, pri, pri , pri. Quoiqu’elle fréquente iou-
vent les bâtimens abandonnés , elle y niche rare*-'
ment , & elle fe retire dans les bois pour y faire
fa ponte. Elle dépofe fouvent fes oeufs dans des
trous de vieux arbres, où elle conftruit, fans
beaucoup d’art, au haut des arbres les plus élévés ,
un nid fait avec des brins de bois & de' racines
groflièrement entremêlés ; quelquefois la crejferelle
profite des nids que les corneilles ont abandonnés ;
la femelle pond communément quatre oeufs jils font
blancs , teints de rouffeâtre aux deux bouts. Les
petits font d’abord couverts d’un duvet blanc ; leur
première nourriture confifte en des infectes que
le père & la mère leur apportent, & enfuite ils
les nourriffent de mulots.
La crejferelle s;apprivoife affez facilement, lorfqu’on
l’élève jeune ; elle eft fufceptible d’etre
dreffée , & né manque pas de courage. On en fait
quelquefois ufage en fauconnerie.
Le mâle de la crejferelle a quatorze .pouces du
bout du bec à celui de la queue, deux pieds cinq
pouces de vol ; le fommet, les côtés & le derrière
de la tête font d’un gris-cendré ; il y a au-deffous,
de l’oeil en-devant un trait noir qui s’étend de haut
en bas ; tout le deffus du corps eft d’un roux
vineux parfemé de taches noirâtres fituées à l’extrémité
de chaque plume ; la gorge eft d’un blanc-
rouffeâtre ; le deffous du corps eft rouffeâtre moucheté
fur la poitrine de raies noires étroites , oblon-
gues pôc fur le ventre de raies ovales , plus larges
& de même couleur ; le bas ventre eft fans tache.
Les grandes pennes des ailes font d’un brun-
noirâtre bordées de blanchâtre extérieurement :
la première eft échancrée & beaucoup plus courte
que la fécondé qui furpaffe toutes les autres en
longueur.
Les pennes de la queue font cendrées dans leur
longueur ; leur extrémité eft noire & terminée de
blanc ; l’iris eft d’un jaune vif; le bec cendré , les
pieds jaunes, les ongles noirs.
La femelle a tout le deffus du corps d’un rouffeâtre
vineux, mais beaucoup moins foncé que le
mâle ; fon manteau eft beaucoup plus charge de
mouchetures d’un brun-noir ; les pennes des ailes
font de même brunes, bordées extérieurement de
blanc rouffeâtre ; la gorge eft d'un blanc fale & rouffeâtre
; le deffous du corps eft de cette derniere
couleur, varié de traits noirâtres oblongs.
La première plume de l’aile eft comme dans le
mâle échancrée ôl beaucoup plùs courte que la
fécondé, qui excède toutes les autres en longueur.
La queue eft d’un gris - rouffeâtre rayé tranf-
verfalement de brun ; elle eft noire vers fon
extrémité ôc terminée de blanc comme dans le
mâle ; il n’y a point de différence par rapport au
bec, à l’iris, aux pieds & aux ongles,
* ’ 7 1 m TTT
C R I
CRIK.
L e s criks fo n t d e s p e r ro q u e ts d u n o u v e a u co n t
in e n t ; ils d iffé ren t des am a zo n e s e n c e q u ’ ils
n ’o n t p a s 3 c om m e c e s d e rn ie r s , d e ro u g e au fo u e t
d e l’a ile . Voye£ A m a z o n e .
C rik (le).
• Perroquet de Cayenne. B r i s s . tom. IV, pag. 237.
Perroquet crik de Cayenne. PL enl. 839.
Le crik eft un perroquet très-commun à Cayenne,
où il eft connu fous le même nom que nous lui
confervons. Il a près d’un pied de long , & fes
ailes pliées s’étendent un peu au-delà de la moitié
de la longueur de fa queue : le deffus & le deffous
du corps lont d’un affez beau verd ; la tête eft couverte
de plumes vêrtes à fa partie antérieure, ou
fur le front & fur for fommet ; les joues font
d’un j aune-ver dâtrel les ailes font marquées par
une bande rouge, & leurs pennes font d’un noir
qui fe termine en bleu vers leur extrémité : les
deux plumes du milieu de la queue font vertes ;
les latérales ont, du côté interne, une large bande
ou tache longitudinale rouge : l’iris eft rouge ; le
bec & les pieds font blanchâtres. On voit affez
fouvent le perroquet crik chez nos oifeleurs. Ils en
font peu de cas. Ce perroquet eft indocile , fujet
à mordre 3 & très-criard. Gtjire LUI.
C r i k a face b leu e.
Perroquet amazone à gorge bleue. B r i s s . tom. IV,
jpag. 266, pi. XXV 3 fig. 1.
Perroquet de la Havane. PL enl. 360.
Le crik à face bleue a quinze pouces du bout
du bec à celui de la queue, deux pieds & demi de
v o l, & fes ailes pliées s’étendent environ aux deux
tiers de fa queue : le devant de la tête , la gorge
& le devant du cou font d’un bleu-violet, avec un
bord d’un verd brillant autour de chaque plume :
le milieu, les côtés & le derrière de la tête & du
cou, ainfi que le deffus du corps , font d’un très-
beau verd, & chaque plume eft bordée de noir : il
y a fur le haut de la poitrine une fort grande tache
rouge ; le refte du dêffous du corps eft couvert de
plumes vertes, terminées de bleu à leur peinte fur la
poitrine & le ventre, & bordées de noir fur les
côtés ; le talon , qu’oii regarde ordinairement
I comme le genou, eft entoure de -plumes bleues : •
les couvertures du deffus de la queue font d’un
verd-jaune &. celles des ailes font vertes : les
ailes font variées de noir, de verd, de violet, de
verd - bleu & de rouge ; les couleurs de la queue
font un verd brillant, un verd-jaune , le rouge &
un peu de bleuâtre : une peau d’un cendré-clair,
dégarnie de plumes, entoure les yeux : le bec ,
blanchâtre à fon origine , tire fur le noir à fon
extrémité : les pieds font gris , les ongles noirs.
On le trouve à la Havane & au Mexique. Genre
'LUI.
C r i k a t ê t e b l e u e .
Perroquet verd face de bleu. E d w . glan. pag. 43,
fg.pl. 230. \ “•>, .
f i e crik a le d e v a n t d e la tê te & la g o r g e b leu e s ;
fîifiom Naturelle, Tome h
C R I 6? 7
cette couleur,- qui fe prolonge fur le devant du cou,
finit par une tache rouge fur la poitrine : le.corps
eft d’un verd plus fonce en-deffus & plus clair en-
deffous ; les grandes pennes extérieures des ailes
font bleues, les moyennes font rouges, & celles
qui font près du corps font vertes; les pennes du
milieu de la queue font vertes en-deffus, d’un
verd-jaunâtre en-deffous ; les latérales font rouges
du côté extérieur ; l’iris eft de couleur orangee ;
le bec eft d’un cendré-noirâtre avec une tache rougeâtre
fur les côtés du demi-bec fupérieur^ les
pieds font d’un rouge pâle & les ongles noirâtres,
fl fe trouve à la Guiane. On peut regarder comme
des variétés du crik à tête bleue , ou comme des
efpèces fort voifinés de la fiefine , ..
i°. Le perroquet cocho, jndiqué par Fernandez;
il a la tête variée de rouge & de bian. châtre.
2°. Le perroquet d’Amcrique de M. Briffon ,
tom. IV3 pag. 293.
Plus petit perroquet verd. E w d . t. IV3 p. CLXIV,
fig . pi. 164.
Il a le front d’un rouge vif, du bleu fur le fommet
de la tête, & les joues orangées : il reffemble
d’ailleurs au crik à tête bleue,
30. Le perroquet à front*rouge du B réfil , de
M. Briffon , tom. IV, pag. 234.
Perroquet verd du Bréfil. Edw. t. IV, p. CLXI9
'fig. pi. 161.
Le devant de la tête eft entouré de rouge, &
la gorge eft de la même couleur , au lieu que ces
mêmes parties font bleues dans le crik, dont celui-
ci ne diffère guère qu’à cet égard.
Nota. Ces différens perroquets , indiqués chacun
féparément par un auteur qui les a vus, n’ont pas été
obfervés en nature par la plupart de ceux qui en ont
parlé furie premier rapport; ils n’en ont jugé que fur
les indications, ou les figures qui en ont été données,
manière d’affeoir un jugement 3 toujours fu-
jette à induire en erreur : quoiqu’on fçaehe en
général que ces perroquets font d’Amérique , on
ne fçait pas précifément s’ils fë trouvent dans les
mêmes parties de ce continent. Il eft donc très-
difficile d’en juger fûrement, & ils ont befoin
d’être mieux examinés pour être bien connus,
Genre L11I.
C r i k a t ê t e e t g o r g e j a u n e s .
Perroquet amazone à gorge jaune. B ri s s . tom. IV,
pag. 287. ^ ^
Le crik à tête & gorge jaunes a treize pouces du
bout du bec à celui de la queue ; la tête , la gorge
I & le bas du cou font d’un très-beau jaune ; le
fouet de l’aile eft de la même couleur ; le deffus
du corps eft d’un verd tirant fur le jaunâtre , & le
deffous eft d’un verd brillant ; les couvertures du
deffus des ailes, les plus proches du corps , font
rouges, bordées de jaune ; les plus éloignées du
corps font jaunes , & les intermédiaires, ainfi que
les grandes, font vertes ; les pennes des ailes &
de la queue font variées de noir, de verd de bleu-
yiolet, de jaunâtre & de rouge : l’iris eft jaune ;
O o 0 o,