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dronné , dont les mailles font ft étroites j que le
moindre oifeau qu’on a coutume de prendre à
la canardière n’y pourroit palier. Au bout, & a
environ la diftance de fept pieds de l’un des canaux
, eft une cage deftinée à apprivoifer des
cânards : c’eft un quarré d’eau environné de verdure
, pour élever Ôc apprivoifer l’oifeau fauvage ,
& lui apprendre à manger; cette cage eft environnée
d’une barrière allez haute pour qu’un homme
puilTe facilement y préfenter la'moitié de fa personne
, afin que l’oiieau s’accoutume à le voir.
Les allées font plantées de toutes fortes d’arbres
& arbrifleaux ; fçavoir, entre les :canaux, fur des
alignemens en i quarré , à quatre pieds de diftance
l’un de l’autre , en forte qu’il n’y relie' qu’un
paflage étroit, auprès de la barrière ,- pour chaffer
les canards dans les canaux ; ce qui fait un bois
fort fombre, où il fe trouve une allée en cercle,
avec des arbres. fruitiers , large de quinze pieds.
Le relie du terrein eft planté en allées de traverse
Ôc en croix , larges de quinze pieds de chaque coté ,
avec des haies fort élevées. ; 6c dans lesy parcs
intérieurs, comme entre les canaux, l'ont toutes
fortes d’arbres pour former un haut ôc fombre
bocage , afin que les hommes ne foient point ap-
perçus ni découverts des oifeaux fauvages , ôc pour
donner du calme dans les canaux & réfervoirs. A
l’égard de la prife’,- voici comment elle fe fait
avec les fix cens oifeaux fauvages mentionnés ci-
delfus ; qui font apprivoifés. Les deux, cens, auxquels
on a! ôté les grolfes plumes d’une aile, font
ainfi affoiblis afin qu’ils reftent toujours dans l’eau :
pour les autres, dont les grolfes plumes font coupées,
on les apprivoife dans la cage,; puis , avec
de la graine de chanvre , furie petit bois flottant,
on les accoutume à aller d’un canal à l’autre, en
fe remuant ôc faifant du bruit dans le bafiin, pour
encourager les fauvages , ce qu’on appelle chaffer
4 la canardière. Les plumes de ces.canards, dont
nous avons parlé ci-delfùs, étant tombées ôc crues
de nouveau, ils deviennent en état de voler dehors ; 6c , s’entremêlant avec les oifeaux fauvages , ils
les mènent à leur retour, au réfervoir , qui les
conduit auffi, fur le bois flottant, au canal le plus
près fous le vent: l’homme de la canardière dpit
toujours fe fervir d’une tourbe brplante, quand
il doit aller au-deflùs du vent., afin que lés oifeaux
fauvages n’en fentent rien ; alors on fait paflèr le
petit chien par une des barrières fur la digue de
la place du repos* Les oifeaux fauvages font très?
attentifs à regarder les chiens : plus ces chiens
font velus ÔC bigarrés , particulièrement dhine
bigarrure rouge foncée 6c blanche, mieux ils valent
pour cette çhafle. Les oifeaux fuivent, tant en nar
géant qu’en volant, continuellement les chiens qui
font toujours en mouvement 6c fautant d’une barrière
au-delà dç l’autre , reçoivent toujours du chafîeur,
pour }çs encourager , un petit morceau de fromage
frais, 6c fe montrent continuellement tout de nom-
veau, jufqu’à ce qu’ils parviennent 6c arrivent à
C A N
l’endroit le plus étroit du canal, 6c qu’ils fe foient
fourrés dans la nafle qui eft derrière , laquelle
alors eft élevée , 6c l’oifeau étant pris, on lui tord
le cou. ■ , •
P o u r b ie n n o u r r i r les o ife a u x ap p riv o ifé s , il faut
le u r d o n n e r d u b l e d , d u feig le , 'de l’o rg ç , 6c fu r-
to u t d u ch en êv is . {Art. copié del’anç. Encyclop. )»
CC A N A R I . Voyt^ Serin. anari sauvage. Voye^ Penduline,
CCAANNEC, OÇIN’efEt . Foyei Litorne. la femelle d u canard. Voye^ C a naCrd,
ane au collier blanc. Bel. Voye^ Crat
VANT . > ' ■ . ' ' ‘ "
C ane d e l à G u in é e * Voye^Canard mus.que.
Cane de .mer. Bel. Voye^Gr a v a n t . ^ Cane pétrace. Voye£ O utarde ( p e t i t e ) . Cane petière. Voyeç O utarde (p e t i t e ) . Cane petrotte. Voye^ O utarde (p e t i t e ) ,
C A N E T O N , p e t i t c a n a rd . Voyei C a n a r d ,
C A N IA R . Bel, Hiß. des oif. page 167,
P o r t , page 3 4 . Voy t^ Goéland varié,
C A N U T .
Bris§. iotne V,page 258.
E p w , gl an. part. 11 ,page 137 3chap.LXVl,pl. 276.
C ’e ft u n o ife au q u i n e fe t ro u v é q u ’au n o rd d e
l ’E u ro p e , q u i v i t fu r le b o r d d e s e a u x , 6c q u i e ft
d u L X X V * g e n re d e la m é th o d e de M .-B r if fo n ,
I l a e n v iro n n e u f p o u c e s d u b o u t d u b e ç à c e lu i
d e la q u e u e , 6c il e ft à -p e u -p rè s d e la g ro f le u r d e
la maubéche grife ; le de (Tus d e la t ê t e , d u c o u
6c d u d o s fo n t c o u v e r ts d e p lum e s d ’u n c e n d ré -
b r u n , b o rd é e s d ’u n e c o u le u r u n p e u p lu s c la ire ;
la p a r tie in fé r ie u re d u d o s , le c ro u p io n 6c le dçffùs
d e l a q u e u e fo n t v a r ié s d e b lan c 6 c d e c e n d ré -
b ru n , difp o fé s p a r ta c h e s t r a n fv e r f a le s , 6c q u i o n t
la fo rm e d ’u n c ro iffan t ; il y a d e c h a q u e c ô té
d e la t ê t e d e u x ra ie s , l’u n e b lan c h e .6 c l ’a u tre d ’u n
b ru n fo n c é ; la g o r g e , le d e v a n t d u c o u , la p o itr
in e fo n t m o u ch e té s d e ta c h e s b ru n e s fu r u n
fo n d b lan c ; le re f te Bu de flb u s d u c o rp s e ft
b l a n c , v a r ié d ç tac h e s t ra n fv e r fa le s n o i r e s , les
c o u v e r tu re s d u de flùs d e s a ile ^ f ö n t 'b r u n e s , e x c
e p té l’e x trém ité des g ran d e s q u i e f t b l a n c h e , 6c
d o n t la c o n tin u ité fo rm e fur l’a ile u n e -b a n d e t ra n f t
y e rfa le d é c e tte c o u le u r ; les q u a tre plus g ran d e s
p e n n e s d e l’a ile fo n t n o i r â t r e s , les c in q V iv a n te s
le fo n t a u f f i , m ais le u r b o r d e x té r ie u r e ft b la é c ; les
a u tre s fo n t d’u n c e n d r é - b ru n , 6c b o rd é e s les u n e s
d e b la n c à le u r b o u t , les a u tre s d e gris ; les d e u x
p lum e s e x te rn e s d e la q u e u e , u n e d e chaq u e c ô t é ,
fo n t b la n c h e s , 6c les in te rm é d ia ire s d ’u n c e n d ré -
bpun ; l’iris e ft d e c o u le u r d e n o ife tte , le b e c
d ’u n c e n d ré t rè s - fo n c é , les p ied s ôc les ooglgs d ’u n
b r u n v e rd â t re .
Suiyant Wilhugby le çanut eft aflez commun
au nord de l’Angleterre pour qu’on prenne, beaucoup
d’oifeaux de cette elpèce vivans : pn lés
nourrit quelque temps de mie de pain humefrép
de lait ; cet aliment les engraifle , ôç donne à
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leu r chair u n goût très-délicat. Suivant le même
auteur c’étoit le mets favori du roi Canut, ,d’où
vient le nom qu’on a donné à l’oifeau dont la chair
faifoit fes délices.
CAPARAROCH.
Chat-huant de la baie de Hudfon. Briss. tome I ,
page 120.
Petit faucon-chouette. E d w . tome I I , pag 62 ,
pl. JLX1I.
Çapararoch eft le nom que les habitans de la
baie de Hudfon donnent à une efpèce de chouette,
qui, par la longueur de fes ailes 6c celle de fa
queue, reflemble à un épervier ; cet oifeau,
quoique du nombre des oifeaux de nuit, 6c du
XIIe genre , vole , pourfuit , prend de jour fa
proie, 6c reflemble.à cet égard à la chevêche. 11 eft à-peu-près de la grandeur de l’épervier. Le
brun eft fa couleur dominante ; elle eft obfcure fur
le fommet de la tête ôc parfemée de petites taches
rondes blanches ; fur le deflùs du corps, depuis
le derrière de la tête jufqu’au commencement du
dos , les plumes font d’un brun-foncé, 6c leurs
bords font blanchâtres ; mais la partie inférieure
du dos 6c le croupion font rayés tranfverfalement
d’un brun-clair fur un brun plus foncé.
Le devant du cou ôc le delfous du corps font
d’un blanc rayé tranfverfalement de brun ; les ailes
font brunes & variées de blanc ; la queue eft
d’un brun foncé en-deflùs , cendré en-deflous 6c
rayé en travers par des bandes blanches étroites ;
l’iris eft jaune, le bec l’eft auffi ; les plumes dé-
compofées qui entourent les yeux font d’un blanc
fale, 6c variées de taches oblongues brunes.; les
jambes 6c les doigts font couverts d’un duvet blanc ,
rayé en travers par du brun ; les ongles font
noirâtres ; la femelle eft un peu plus igrofle que
le mâle , 6c les nuances du plumage font moins
foncées.
CAP-MORE.
■ Troupiale mâle du Sénégal. Pl. enl. 377.
■ Troupiale femelle du Sénégal. Pl. enl. 376.
jj Le cap-more eft à-peu-près de la taille du gros-
bec d’Europe, & lui paroîtroit en tout femblable
pour la forme , s’il n’avoit pas le bec plus alongé ;
mais à la longueur près, c’eft le même bec dans
les deux oifeaux , très-gros 6c très-large à fa bafe ,
conique, droit, compofé de deux portions à-peu-
près également épaifles, dont la fupérieure s’avance
en pointe dans fôfi milieu 6c à fon origine vers le
fommet de la tête. Je regarde ces deux oifeaux
comme du même genre.
Le cap-more a le fommet, les côtés de la tête
& le cou noirs ; cette couleur fe prolonge en forme
de pointe fur le milieu du cou ; le derrière de la tête 6c du haut du cou eft d’un brun-mordoré ; le dos
e ft varié de jaune-olivâtre 6c de noir ; la poitrine ,
le haut du ventre , les côtés font d’un jaune teint
de roufleâtre ; le bas-ventre eft d’un jaune-clair 6c fans teinte de roux ; r les petites couvertures
des ailes en-deflùs font jaunâtres » variées d’un peu
Hifioire Naturelle. Tome 1,
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de noir ; les grandes font noires j bordées de jaunâtre
; les pennes des ailes lont noirâtres:, bordées
extérieurement de jauné-olivâtre ; la queue d’un
brun-olivâtre en-deflùs 6c d’un jaune-clair en
deflous ; le bec eft noir 6c les pieds font bruns.
La defcription qu’on vient de lire a été faite
d’après un individu qui avoit été apporté de la
côte d’Afrique, vivant à Paris. M. de Montbeillard
nous apprend que les deux individus dont on a
donné des deffins colorés avoient été apportés du
Sénégal, 6c qu’il ont vécu à Paris ; que celui qu’on
avoit jugé être la femelle étoit *un jeune : il prit
la fécondé année le même plumage que celui qu’on
regardoit comme un mâle. Ces deux oifeaux
avoient un chant un peu aigre*, mais fort g a i, ÔC
deux mues par an. Le capuchon mordoré s’effa-
çoit à la mue de l’automne, laiflant à fa place
une couleur jaune ; mais il reparoiffoit au printems#
CARACARA.
Bufard du Brefil. Briss. tome / , page 407.
Mivus Brafilienfis, caracara diflus W lLH U G »
page 4 2 , fig. tab. IX.
Caracara Brafilienfibus. M a RG. Hifi. Braf
page 2ii.
Gaviaou par les Portugais.
Nous n’avons lur cet oifeau qu’une notice très-*
courte, fournie par Marcgrave. Le caracara e f t
de la grandeur du milan ; fes ailes pliées ont quatorze
pouces ; elles ne s’étendent pas jufqu’à l’extrémité
de fa queue, longue de neuf pouces ; tout
le corps eft couvert de plumes rouffes, variées
de petits points blancs 6c jaunes ; quelques-uns
ont la poitrine 6c le ventre blancs ; la queue eft
variée de blanc _ôc de brun ; le tour des yeux
eft jaune 6c l’iris couleur d’or ; le bec eft noir ;
les pieds font jaunes 6c les ongles noirs , très-aigus
6c aflez longs. Le car-acara fait une cruelle guerre
aux poules. Genre Vlll. Caracara.
Faifan des Antilles. Briss. tom. 1 , pag. 269#
Genre VIIe.
.Cet oifeau n’eft connu que par une note beaucoup
trop courte du père du Tertre, hifi. des Antilles
, tom. I I 3 pag. 277; il dit que ce faifan
(car c’eft le nom dont il fe fert) , eft gros comme
un chapon , plus haut monté ; qu’il a toutes les
plumes du cou 6c du poitrail d’un beau bleu lui-
fant ; le dos d’un gris - brun ; que lés ailes ÔC la
queue font noires 6c aflez courtes : cette dernière
indication défigne plutôt un hocco qu’un faifan ;
6c en effet, jufqu’à préfent il ne s’eft pas trouvé
de véritables faifans en Amérique.
Le père du Tertre ajoute que cet oifeau s’ap-
privoile ; que quand il eft habitué, il chaffe les
dindons 6c les poules communes, qu’il cherche
même à- becqueter les chiens. Il ne faut pas confondre
cet oifeau avec l’oifeau précédent dont
M. de Buffon parle , hifi. des oif. tom. / , pag,
314. édit, in-1 2 ,6c qu’il n’indique que par fon nom
1 Indien caracara ; il faudroit changer le nom de