
ouvertures- ou“ paffées ; s’engagent les pattes dans
les lacets & y demeurent prifes ; on les y trouve
arretées le foir & le matin, qui font les heures
où l’on va vifiter l’enceinte pour enlever le gibier
qui s’eft pris.
B e c a s s e b l a n c h e . Voyez B e c a s s e .
B e c a s s e ( g ra n d e ) . Voyez B e c a s s e . ,
. B e c a s s e (p e t ite ) . Voyez B e c a s s e .
, B e c a s s e r o u s s e . Voyez B e c a s s e .
B e c a s s e d e m e r . Voyez H u i t r ie r .
; B e c a s s e des favannes.
• PL enl. 89 5.
La bécajje des favanes fe trouve à Cayenne &
y eft très-commune ; elle reffemble beaucoup à
la bécajje ; mais elle eft de près d’un tiers plus
petite , & fon bec eft cependant plus long.
■ Il y a cinq raies noires fur la tête ; une fur~
lp fommet, une de chaque côté au-deffus de l’oeil ;
les deux premières raies s’étendent du devant au
derrière de la tête , la troifième ne va que de
F.angle des deux parties du bec à l’oeil ; le furplus
de la tête eft roufleâtre ; le haut de la gorge eft
blanchâtre ; le cou, & tout le deffus du corps,
eft varié de brun noirâtre & roufleâtre ; le brun
e f t difpofé en long au milieu des plumes j dont
les bords & l’extrémité font rouffeâtres ; le deflous
du corps eft d’un brun roufleâtre, moins foncé
que, le dos, & moucheté de bandes tranfverfales
noirâtres.
Les bécaffes des favannes ne s’enfoncent jamais,
dans les bois ; elles habitent les lieux les plus bas
des favannes ou prairies : elles y nichent fur des
tertres, dans des trous tapiffés d’herbes sèches ; elles
ne pondent que deux oeufs ; mais leurs pontes fe répètent
plufieurs-fois. Dans la faifon des pluies elles
gagnent les parties les plus élevées des favannes
& redefcendent à mefure que les eaux fe retirent ;
elles vont ordinairement deux de. compagnie, quelquefois
trois ; elles fönt plus en mouvement la
nuit que le jour ; elles reflemblent à notre bécajje
à cet égard y & par la plus part des habitudes ;
mais elles, en diffèrent par l’éloignement qu’elles
ont pour les bois ; leur chair n’eft pas un mêts inférieur
à celle de la bécajje d’Europe. Genre LXXVII.
BECASSEAU.
B é c a s s e a u , appelle vulgairement cul-blanc.
B r is s . tome V page 777, pl. XVI3 fig. 1.
B é c a s s e a u o u c u l -b l a n c ,/ / , enl. 843.
A u t r e B e c a s s in e , B e l .Hiß. nat. des oij.page 216.
Le plus grand nombre des auteurs a appliqué à
cet oiféau le nom latin tringa 3 & en a fait un nom
générique ; M. Briffon eft de ce nombre ; d’autres
l’ont nommé cinclus ; il y en a qui l’ont appelle
glareola 3 & la nomenclature a peu varié pour
d’autres oifeaux autant que pour celui-ci.
On lui a donné en François lesnoms de cul-
blanc 3 pied-vert, pivctte, fiflajfon.
Le bécajfeau eft un oifeau de rivage ; il fréquente
3 pendant la fin de l’été & l’automne, le
bord des rivières ôt des ruifleaux; il vit de vers,
de moucherons & des différentes efpèces d’infeftes
qui peuplent le bord des eaux ou qui vivent dans
les eaux même ; il les prend à . la courfe ou au
vol ; il court légèrement & avec grâce en balançant
fouvent la quéue ; il entre affez fouvent dans
l’eau , & on l’y voit faifir fa proie ; fouvent auffi
il rafe en volant la furface de l’eau , & après avoir,
a plufieurs reprifes, monté & defcendu un certain
efpace. du rivage , il s’envole, en pouffant un
petit cri qui eft affez agréable quoiqu’un peu aigre,
& fe porte à quelque diftance poûr y recommencer
fa chaffe.
Le bécajfeau fe plaît dans les lieux paifibles &
folitaires ; il aime les rives découvertes , les grèves
de fable, les endroits qui ne font que médiocrement
couverts de plantes. J’ai fouvent obfervé des
bécajfeaux dans un lieu pareil, aux environs de
Paris, fur les bords de la feine ; elle y paffe d’un
côté dans toute fa largeur, & en roulant la plus
grande partie de fes eaux ; elle fe partage ailleurs
en plufieurs canaux, qui forment des iflots, & fer-
pentent fur des lits de fables, couverts de quelques
plantes aquatiques ; ces bras du fleuve 3 où
le cours des eaux eft plus lent, font remplis de
beaucoup de larves. d’infeâes aquatiques , & le
rivage eft couvert d’infe&es qui viennent dépofer
leurs oeufs. Ces endroits folitaires, éloignés de
toute habitation & de toute route, font très-fré-
quentés en été par lès bécajfeaux, il eft rare de
n’y en pas voir ,_ & fouvent huit ou dix y font
leur chaffe dans un efpace affez limité; le" plus
ordinairement ils fe tiennent féparés &. à quelque
diftance les uns des autres ; mais il n’eft pas rare
de les voir précipiter leur courfe vers un même
point, s’y porter plufieurs coups de bec en s’approchant
, & partir chacun de leur côté en volant
& en pouffant un cri plus aigu que celui qu’ils
ont coutume de faire entendre. La caufe de ces
rixes momentanées eft fans , doute la découverte
d’une proie. ou plus abondante, ou pour laquelle
ils ont un goût plus décidé.
Quoique les bécajfeaux paffent une partie de
l’été fur les rives de nos petites rivières & des
ruifleaux qui arrofent nos campagnes, il ne pa-
roît pas qu’ils nichent dans nos contrées, & l’on
ne fçait pas en quels lieux ils font leur ponte.
La chair àes .bécajfeaux a un goût fin ; elle eft
délicate & ils paffent pour un excellent gibier.
Le bécajjeau eft un peu moins gros que le plu-,
vier ; il a huit pouces & demi du bout du bec
à celui de la queue, quinze pouces neuf lignes
de vol ; fes ailes pliées s’étendent, à peu de chofe
près, jufqu’à l’extrémité de fa queue.
Le deffus du corps eft couvert de plumes brunes
bordées de blanchâtres ; fur la tête , le derrière
du cou, les plumes font d’un brun cendré ; mais
fur le dos elles font d’un brun luftré ;. & de plus,
variées fur leurs bords de points blanchâtres; il
y a de chaque côté de la tête deux bandes ^l’une ,
ôt c’eft la fupérieure, eft blanche ; l’autre, qui
eft plus bas, éft d’un cendré brun. Lâ gorge eft
blanche, & le devant du cou eft couvert de
taches longitudinales d’un cendre brun fur un fond
blanc ; le deffous du corps eft blanc ; 1 aile eft
compofée de vingt-quatre plumes, dont les dix-
neuf premières font d’un brun noirâtre 3 & les
cinq plus proches du corps font tachetees , fur
leur bord extérieur, de pojnts blanchâtres fur un
fond brun cendré. La queue eft formée de douze
pennes ; les deux du milieu font d un brun noirâtre,
traverfé par des bandes blanches ; les dix
autres font blanches & traverfées, mais feulement
à leur extrémité, par de larges. bandes d un brun
noirâtre ; l’iris eft couleur de noifette ; le bec eft
d’un verd obfcur ; les pieds font verdâtres ; les
ongles noirs. Genre LXXV.
J’ai reçu de la Louifiane un oifeau qui me pa-
roît appartenir de très-près au becajfeau, que je
regarde comme n’en étant qu’une variété. Les différences
confident en ce que le becaffeait de la
Louifiane eft un peu plus petit que le notre ,
que fon plumage eft plus décidément cendre, &
que le dos n’a pas le luftré qui orne cette partie
dans le nôtre.
B écasseau , par les pourvoyeurs & traiteurs-
à Paris. Voyez Bécassine (petite.)
BÉCASSINE.
Br isson , tom. V 3 pag. 298♦
Pl, enl, 883.
B écassine ou Bé c a s s e au . Be l l . hijl. nat,
des oif, pag. 2I3.
Idem.. Bécassine * Bécasseau , Bé ca sson ,
Bé c a s s e , (petit e). port, d’oif. pag. 54* ét
En Latin gallinago minor , par la plupart des
auteurs.
En Italien pi^gardélia.
. En Allemand heer-fchnepfe 3 Wmer-fchnefe.
En Anglois fnipe, faite. n
■ La bécaffine' a les caraâères extérieurs, & jx
quelques différences près, le plumage de la be-
caffe ; elle eft de même oifeau de paffage ; elle
nous arrive en automne & s’en retourne au printemps.
Les bécafines font le plus fouvent folitaires,
quelquefois elles vont trois ou quatre enfemble ;
elles habitent les prairies baffes & marécageufes ;
elles cherchent les herbages qui bordent .les rivières
, & elles fe plaifent parmi les plans d’ofiers ;
elles partent de. très-loin, & après deux ou trois
crochets, elles filent à deux ou trois cens pas,
où elles s’élèvent à perte de vue en pouffant un
cri qu’on entend encore quand on ceffe de les
voir : l’hiver elles s’approchent des fontaines
chaudes & des marais formés par l’épanchment
de leurs eaux ; elles ne fe retirent point au printemps
fur les .montagnes, mais dans les plaines
plus feptentrionales que les nôtres , telles que
celles de l’Allemagne , de la Siléfie, &c. : il en
demeure cependant quelques-unes pendant l’été
dans nos marais où elles nichent : elles placent
leur nid au pied des faules ou des aulnes, dans
les endroits les moins accefîibles des marais ; elles
le conftruifent d’herbes sèches & le garniffent de
plumes à l’intérieur : elles pondent en juin quatre
ou cinq oeufs ;~ ils font oblongs , blanchâtres ,
tachetés de marques rouffes; les petits abandonnent
le nid en fortant de la coque , mais la mère
en prend foin jufqu’à ce qu’ils foient en état de
pourvoir .eux-mêmes à leurs befoins.
Il eft très-probable que les bécajjines fe nour-
riffent de vers comme les bécaffes. On n’en eft
cependant pas certain , parce qu’on ne trouve dans
leur eftomac que des liqueurs & un réfidu terreux
, qui font le produit de leurs alimens ; elles
paffent pour le gibier le plus difficile à tirer ; on.
ne les atteint, on ne parvient à la portée de lest
tirer qu’en s’enfonçant dans les endroits lés plus
humides des marécages, où l’on ne peut fe Soutenir
qu’à l’aide de raquettes dont on fait ufaget
pour cetté chaffe, mais on en prend auffi au rejet.
Voye^ Rejet.
La bécaffine eft ordinairement très-graffe & paffe
pour un excellent gibier ; fon efpèce eft. universellement
répandue fur les terres de l’ancien &.
du nouveau Continent ; elle paroît abondante à
Cayenne d’où on l’envoie fouvent : on l’y nomme
bécaffine de Savane ; elle m’a auffi été envoyée
de ce pays fous le nom de pied de boeuf. Elle eft
un peu plus groffe que notre bécajjîne , au lieu
que la bécajje des Savanes eft plus petite que
notre bécaffe. Parmi les contrées où les voyageurs
ont reconnu la bécaffine, je n’en citerai que deux :
l’ifle d’Uliètéa près dé celle de Taïti dans la mer
du fud ; les ifles Malouines où M. de Bougainville
l’a vue. Dans la première de ces ifles , les
voyageurs trouvèrent les bécajjines auffi fauvages
& auffi prêtes à fuir que dans nos contrées ; ils
fçurent bientôt que les habitans étoient dans
l’habitude de leur donner la chaffe : dans les ifles
Malouines , au contraire , lés bécajjines ne paroif-
foient avoir aucune défiance ; leurs nids étoient
à découvert au milieu des campagnes ; on les
droit aifément : elles ne témoignoient aucune
crainte dans ces lieux paifibles & folitaires , ou
l’homme ne les avoit pas encore accoutumées à
le redouter & à l’éviter.
Il paroît que parmi les bécajjines, il y en a de
grandes & de petites, comme parmi les bécaffes \
elles ne diffèrent de même que par la grandeur ,
foit que ce foient, deux races ou que les unes
foient des adultes & les autres des jeunes.
Je n’ai pas penfé qu’il fût néceffaire de faire
une defcription détaillée du plumage de la bé-
cajfinè ; je me contenterai de remarquer qu’il
eft mêlé de noir, de gris-blanc & de roux ; que
cette ■ dernière couleur domine moins que fur
le plumage de la bécaffe. Ces deux oifeaux
font d’ailleurs trop connus pour avoir befoin
d’être décrits. Genre LXXVIIe.
Bécassine (lapetite) ou la sourde.