
5 9 ° C H O
CHOPARD. Voyez Bouvreuil,
CHOQUARD ou CHOUCAS des Alpes.
Choucas des Alpes, Briss, ton, ILpag. 30,
PI. enl. 5_?/.
Pyrrhocorax en Latin ;
Pafonj tacccla en Italien:
Berg-doel, berg-tul en Allemand ;
Alp-kachel, villde-tul en langue Suiffe.
Le choquard eft un peu plus gros que le choucas ,
& fur' tout plus alongé : il a quinze pouces du bout
du bec à celui de la queue, deux pieds fept pouces
de vol ; fes ailes pliées s’étendent aux trois quarts
de la queue ; fon plumage eft entièrement noir ;
fon bec eft jaune : la couleur des pieds eft différente
j ou fuivant l’âge , le fexe ou les individus ;
car il n’eft guère probable quelle change félon
les faifons, comme quelques auteurs l’ont penfé.
Quoi qu’il en foit , il y a des individus à pieds
noirs , d’autres à pieds jaunes , & il me paroît
que le plus grand nombre eft à pieds rouges. Je
luis de cette opinion, parce que cinq ou fix'de
ces oifeaux que j’ai reçus des Alpes en différens
temps âvoient les pieds rouges-, & qu’on ne m’en
a jamais envoyé qui euftènt les pieds d’une
autre couleur. Cependant les auteurs attellent le
contraire. Cette différence viendroit-elle des lieux
ou habitent les choquards & où ils auroient été
trouvés ? Ils' vivent fur les hautes montagnes , &
plus particulièrement les Alpes : ils fe nourriffent
de grains & de fruits ; ils ont un cri plaintif, aigu
& défagréable : leur bec eft comme celui des corneilles
& des choucas, entouré, à fa bafe de plumes
é:roites qui reviennent vers la pointe , mais elles
font moins dures & moins roides : à ce premier
trait de reffemblance on peut ajouter la couleur
noire de tout le plumage & la conformation des
pieds ; ces caraélères ont fuffi à M. Briffon pour
qu’il ait mis le choquard au rang des corbeaux, &
qu’il l’ait compris dans le XIVe genre de fa méthode.
Cependant Je choquard n’a point le bec en
cône alongé , droit, & feulement un peu tourné
vers le bas à foa bout. Il l’a tt es - fenfiblement
arqué & convexe ; il faut ajouter qu’il né l’a pas
fort long & conique; mais affez court, courbé
& applaii. Si la conformation du bec eft un ca-
raélère extérieur elfentiel, c’eft à tort qu’on a
regarde le choquard comme une efpèce du genre
du corbeau ; il a de grands rapports avec les oifeaux
de ce genre ; mais la différence du bec eft
trop grande pour ne le pas féparer & ne le pas
placer dans un genre à part à la fuite de celui
du corbeau.
CHOUANT. Voyeç Hibou.
CHOUART. Voyez Effraye.
CHOUC.
Choucas noir. Briss. tome 1 1, pag. 28•
Choucas. PI. enl. 322.
Le chouc eft un peu plus petit que le chou-,
cas : il en diffère encore en ce qu’il n’y a point
de teinte de gris dans fon plumage qui eft entiè-
C H O
rem en t n o ir. L ’e fp è ce en eft moins abondante que
ce lle du C h o u ca s . T o u te s d eu x habitent les mêm e s
en d ro its ô t o n t les mêm e s moeu rs . V.Ch o u cas.
On trouve affez fouvent dans les pays très-
froids , & quelquefois dans les pays tempérés ,
des choucs blancs : il paroît qu’il y en a dans les
Alpes une variété à collier blanc.
C H O U C A R I de la n ouvelle G u in é e .
PI. enl. 620,
Il eft un peu plus gros qu’un merle. Sa longueur
, du bout du bec à celui de la queue, eft
d’onze pouces environ. Tout le plumage eft gris,
plus foncé fur le dos , & plus clair furie ventre,
où il tire fur le blanc, fur-tout au - deffous de la
queue : la queue eft d’un gris-clair ; le bec eft
blanchâtre ; les pieds font grisâtres Genre XIV.
CHOUCAS (le).
M . Briffon a trouvé tant de rapports dans les
caraélères apparens entre les choucas, le corbeau
& les corneilles, qu’il les a réunis dans le même
genre,qui eft le XIVe de fa méthode. M. de Montbeillard
a pouffé le parallèle plus loin , & il a comparé
les habitudes j il réfulte de cet examen, le
meilleur qu’on puiffe faire pour bien connoître
les animaux, les rapprocher ou les éloigner sûrement
les uns des autres, que les choucas font en
quelque forte des corneilles modelées fur de plus
foibles proportions. La parité eft telle entre ces
efpèces, que de même qu’il y a trois corneilles
différentes, une noire, une cendrée , une chauve ,
il y a trois choucas f un n o i r u n cendré , un
chauve.
Les rapports relatifs aux habitudes ne font guère
moins nombreux entre les choucas & les corneilles,
que ne le font les reffemblances dans la forme &
les couleurs du plumage , & chaque efpèce de
choucas fe rapproche de l’efpèce correfpondante
de corneille par les traits qui la font différer des
autres choucas & des autres corneilles, comme
ces dernirèes ont entre elles quelques habitudes
différentes qui les diftinguent.
Les choucas font de paffage , comme la frayone
& la corneille mantelée ; mais avec cette différence
, qu’il en refte pourtant un affez grand nombre
l’été dans les mêmes lieux où ils qnt paffé
l’hive.r : ils volent par troupes nombreules comme
la frayone ; ils forment en été des efpèces de
peuplades eompofées dé nids prefque entaffés fur
le même arbre : ils préfèrent cependant les tours
& les bâtiméns en ruine , où ils aiment à établir
leur demeure en tout temps' : on leur accorde la
même confiance & la meme fidélité dans leur
union ^qu’aux autres corneilles, le même attachement
& la même vigilance pour leurs petits ; mais
ils font deux couvées par an , chacune de cinq à fix
oeufs verdâtres, marqués de quelques taches brunes.
Leur nourriture ordinaire conufte en différens
grains , des baies , des fruits & des infeétes ; ils
diffèrent des corneilles, en ce qu’ils n’ont pas l’habitude
de s’approcher des chairs corrompues ; mais
c H o
ils ont le même appétit pour les oeufs , & en
particulier, comme la corbine , pour les oeufs de
perdrix. Leur cri eft plus aigre ‘ &. plus perçant
que celui des corneilles. Les choucas qui paffent
d’un pays à un autre, voyagent en bandes très-
nombreufes, fouvent de compagnie avec la frayone
& la corneille mantelée ; ils quittent nos campagnes
au printemps, pour paffer plus au nord, d’où
ils reviennent à' l’automne.
Les choucas s’apprivoifent fans peine, & apprennent
aifément à parler ; ils ont, comme les corneilles
, l’habitude d’enlever & d’amonceler en
une forte de dépôt tout ce qui fe trouve à leur
portée. Il ne refte , pour achever l’hiftoire de ces
oifeaux , qu’à en faire la defeription. Deux efpèces
fe trouvent en Europe ; la troifième , ou chouca
chauve n’y habite pas; c’eft un oifeau d’Amérique.
Le choucas, proprement dit.
B ri s s . tom. 11, pag. 23.
Grolle ou choucas gris. PL enl. 323.
Petite chouchette, chouca o u chouette. B e l . Hifi.
nat. des oif. pag. 286,
Chucas , chouca , chouette, choucbette. B e l . port,
d’oif. pag: 69.
Graio 3 graia , en Efpagnol ;
Cïagula , tatula , taccola , en Italien ;
Tul , tahe , talhe , en Allemand ;
jKawka 3 en Polonois ;
Ka 'ja , en Suédois ;
Jack-daw , en Anglois ;
. Cauvette, en Picardie, fuivant Salerne.
Le choucas eft à-peu-près de la groffeur d’un
pigeon. Tout fon plumage eft noir, avec cependant
quelques nuances différentes -fur les diverfes
parties. Le fommet de la tête eft d’un noir changeant
en violet ; l’occiput & la partie fupérieure
du cou ont une nuance de cendré ; le refte du
corps eft de la même couleur que le fommet de
la tête ; le noir de la partie inférieure du cou, &
celui de tout le deffous du corps eft peu foncé.
La gorge eft noire ; mais il y a fur chaque plume
une ligne blanchâtre , parallèle à là direélion de
fa tige; les ailes & la queue font noires, avec
quelque mélange de reflets verdâtres. La première
plume eft très-courte,. & les deux fuivantes font
les plus longues. Le bec, les pieds, les ongles
font noirs.
C h o u c a s a u x pieds e t b ec r o u g e . Be l l .
■ port, d’oif. Voye^ C r a v e .
C h o u c a s c h a u v e .
Choucas chauve de Cayenne. PI. enl. 32 u
C’eft une efpèce nouvelle qui fe trouve à la
Guiane, & que perfonne n’avoit indiquée avant
M. de Montbeillard. Ce favant remarque que ce
choucas peut faire pendant avec le freux ou notre
corneille chauve. Il eft en effet à-peu-près de la
même groffeur ; il en a la forme & tout l’extérieur
, quoiqu’avec un plumage différent. M. de
Montbeillard continuant de comparer ce choucas
aux nôtres, remarque qu’il en diffère en ce que
C H O f9t
fes narines font nues, placées dans un enfoncement
affez profond, creufé de chaque côté du
bec y en ce que fon bec eft plus large à la bafe ,
& qu’il eft échancré fur les bords. A ftriélement
parler, ce n’eft donc ni un choucas, ni une corneille
: il n’a , ni la bafe du bec entourée de plumes
qui reviennent en avant, ni le bec droit & conique
, mais il l’a fort large & applati à fa bafe 9
échancré aux deux bords du bout fupérieur qui
eft convexe & tourné en bas ; mais ce même bec
eft d’ailleurs très-fort ; il eft long , & il fuffit d’un
coup-d’oeil pour retrouver fur l’oifeau en général
l’extérieur & la forme des corneilles. En regardant
le bec attentivement, on voit que chacune
de fes portions eft triangulaire, fur-tout la fupérieure
; & l’on retrouve dans ce même bec , qai
d’abord paroît fi éloigné de celui des corneilles „
un cône qui femble avoir été écrafé & applati.
Le premier trait de diffemblance s’affoiblit beaucoup
par cet examen attentif ; & le défaut de
plumes qui reviennent en avant fur la bafe du
bec, en oppofition feul à tous les traits de ref-
femblance avec les corneilles , répandus fur l’habitude
du corps en général, devient une différence
trop peu confidéiable pour qu’on puiffe , d’après
ce motif feul, regarder l’oifeau comme n’étant pas
de leur genre ; on eft même tenté -de pouffer le
parallelilme plus loin , & l’on croit voir dans le
choucas chauve , notre freux fubjügué par l’influence
d’un climat fi différent du nôtre , fous lequel
il a pénétré & s’eft habitué. J’ofe même
dire que le défaut de plumes à la bafe du bec ,
n’eft qu’une différence apparente & illufoire. En
effet, fouvent notre freux lui-même , fuf-tout lorft*
qu’il eft avancé en âge , a la partie antérieure de
la tête abfolument nue jufqu’aux yeux ; & cette
nudité eft l’effet du frottement & de l’habitude
d’enfoncer le bec profondément en terre. Il eft:
très-probable que les choucas chauves qui ont été
obfervés jufqu’à préfent, étoient vieux , & qu’on
trouveroit aux jeunes des plumes autour du bec,
comme on en trouve autour de celui des jeunes
freux.
Le choucas chauve a îe plumage olivâtre en-def-
fus & en-deffous du corps ; il eft en-deffus teint
d’une nuance verdâtre , en-deffous , d’une nuance
rougeâtre : les pennes des ailes font brunes , &
celles de la queue font noirâtres ; la tête eft dégarnie
de plumes par-derrière jufqu’à l’occiput,
lùr les côtés jufque par-delà les yeux, & en devant,
jufqu’aux coins du bec ; les pieds & les
ongles font noirs ; c’eft auffi la couleur du demi-
bec fupérieur , mais la mandibule inférieure eft
blanchâtre.
La teinte de verdâtre y mêlée au plumage du
dos, celle de rougeâtre à celui du deffous du
corps , répondent aux reflets de verd & de violet
qui brillent fur le plumage de nos corneilles, &
tout concourt à. nous montrer, dans le choucas