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donner tin précis des ouvrages fur l’Ornithologie
les plus eftimés.
Inftruifs par les auteurs fur les moyens-'
de diftinguer & de reconnoître les efpèces,
i l me paroît important de comparer les
oifeaux de l’ancien & du nouveau continent,
& fur-tout de les mettre en oppofition, fui-
vant les parallèles fouslefquels ils habitent.
Cet examen conduit à parler de l’influence
des climats , & à traiter des voyages ou
émigrations des oifeaux.
Les objets énoncés dans les articles pré-
cédens peuvent completter les généralités
fur l’Ornithologie ; mais un goût fort répandu
aujourd’h u i, exige des inftruclions,
foit fur les moyens d’envoyer des payj
étrangers les oifeaux vivans, de les confer-
v er dans le nôtre, & d’y ên multiplier ,
fi il efl poflible, les efpèces, foit fur la
manière de préparer les dépouilles , qui
confervent l’image des êtres v ivans, de
leur donner la forme convenable & de les
préferver des caufes qui en occafionne-
roient la deftruâion. Ce fera par où je
terminerai les difcours fur la nature des
oifeaux en général ; j’entrerai enfuite dans
les détails, en fuivant l’ordre alphabétique
prefcrit par la nature de l’ouvrage.
En traitant des genres, je réunirai, autant
qu’il me fera poflible , tous les traits
qui les caraftérifent, & qui appartiennent
egalement aux différentes efpèces dont ils.
font compofés ; ce qui me mettra dans le
ca s, par rapport aux efpèces , de ne rapporter
que ce qui leur efl particulier ;
j’éviterai, par ce moyen, des répétitions
qui feroient néceflairement très-fréquentes,
& qui auroient lieu à la plupart des articles,
fi je fuivois un autre plan.
Les détails dans les defcriptions rendroient
le d.ftionnaire trop volumineux : je ne peux
y entrer ; mais j’y fuppléerai en citant les
ouvrages dans lefquels le lefteur, qui croira
en avoir befoin, pourra les trouver aifément.
De toutes les méthodes qui ont été proposées
fur la manière d’étudier l’Ornithologie
, celle de M. Briflon m’a paru la plus
étendue , 8ç celle qui rend l’étude plus aifée.
Ce font les raifons de lapréférenceque je
lui donne, & le motif qui m’a détermine, '
O U V R A G E .
en parlant de chaque efpèce , à indiquer
fon genre d’après M. Briflon.
Quant â la nomenclature, j’ai cru devoir
fuivre celle que Mrs. le Comte de Buffon &
de Montbeillard ont employée : j’ai penfé
que ces deux favans, célèbres par la pureté
de leur diûion ; qui ont traité d’un plus
grand nombre d’oifeaux qu’aucun autre auteur
; qui ont fait connoître beaucoup d’ef-
pèces nouvelles, & leur ont, les premiers,
donné des noms ; qui ont apporté plus de
foin .qu’on en avoit pris à faire une jufte
application des noms douteux , dévoient
fixer la nomenclature dans notre langue.
' Mrs Briflon & de Buffon ,Wilhugby, Belon,
Catesby &Edwars feront le plus fouventles
feuls auteurs que je citerai; autrement lalifte
feroit trop longue, & , d’ailleurs, Veux qui
voudront la connoître dans toute fon étendue,
la trouveront ou dans l’ouvrage de
M. de Buffon, ou dans celui de M. Briflon.
Je me bornerai de même, pour ménager
la place , à citer le nom latin des genres, &
ceux qui les défignent dans quelques langues
vivantes de l’Europe ; mais je ne rapporterai
pas les noms ufités ■ dans les langues
qu’on ne parle plus , & dans çelles qu’on
parle aux extrémités de la terre ,-par rapport
à nous. On pourra confulter fur ces,
noms l’ouvrage de M. Briflon, qui a été
fort exaâ à les rapporter. Il y en a un affez
grand nombre qu’il ne cite pas , que Mrs. de
Buffon & de Montbeillard n’ont pas em-
' plo yés, & que je ne rapporterai pas, quoiqu’on
les trouve dans certains voyageurs ,
dans qtielques auteurs , & même dans l’Encyclopédie.
Ce font des noms ou plutôt des
mots fans fignifïcation pour nous , qui ne
nous préfentent aucun fens, ni par eux-
mêmes , ni par les defcriptions qui y font
jointes. De pareils mots, dont l’explication
même ne donne aucune idée, né fpécifie
rien, & pouvoit être également appliquée
à beaucoup d’objets différens, çonfume-
roient en pure perte &c la place dans l’ouvrage
& le temps du lecteur. Nous devons
les compter pour rien, puifqu’ils n’ont aucune
fignificatipn par rapport à nous, &
qned’expli.cation qui y efl joinfe ne nous
préfente' aucune idée fixe.
•m
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DISCOURS GÉNÉRAUX
S U R
LA NATURE DES OISEAUX.
S*
P R E M I E extérieur R D , I S C O U R S ,
D a N s lequel on traite de l ’de Vorganifadon des Oifeaux, de leurs
fens , de leurs facultés & de leurs habitudes.
H Ier.
Des parties externes.
.A .R i S t O t E a défini les oifeaux des
animaux bipèdes couverts de plumes ; cette .
définition indique, en effet, les deux principaux
traits qui les diftinguent. Les aîles
ne leur appartiennent pas autant en propre
& aufli exclufivement, puifque quelques
.oifeaux, comme le cafoar, le manchot, n’en
ont que l’apparence , & que beaucoup d’â-
nimaux, qui ne peuvent leur être comparés
d’ailleurs, ont cependant des aîles ;
mais fi elles reffemblent à celles des oifeaux
par l ’ufage , elles n’y ont aucun rapport
ni par l’extérieur, ni par la ftruâure.
Les aîles'des infeftes, d’une feule & même
fubftance dans toute leur étendue , ne con-
fiftent qu’en deux membranes appliquées
Fune fur l’autre, & traverfées par quelques
fibres ou nervures : elles font ou nues ou
couvertes d’écailles , qui ont la forme des
plumes , auxquelles on les a comparées ;
mais ces écailles ou ces plumes ne fervent
en rien pour le vol-, puifqu’après qu’on
les a enlevées , les mouvemens de l’infeâe
ne font ni changés , ni moins prompts.
L’oifeau , au contraire, n'e fçauroit voler
fi fon aîle n’eft fournie des plumes qui
doivent y être attachées. Elle efl d’ailleurs
compofée de parties qui diffèrent par leur
fubftance , qui font articulées enfemble ,
jointes les unes aux autres , & qui fe
touchent par des furfaces mobiles. L’aîle
de la chauve-fouris a , à la vérité , quelques
rapports avec celle des oifeaux , par fa
ftruûure ; mais au lieu de plumes , ce font
des membranes qui la revêtiffent , qui
frappent l’a ir, & qui font l’office de rames
& de voiles.
Il n’y a aucun rapport des membranes
de l’écureuil volant aux aîles proprement
dites ; & celles des oifeaux ont une forme
extérieure & une organifation qui leur font
particulières.
La partie qui termine le corps des oifeaux,
la queue , compofée de plumes plus ou
moins longues , attachées à une pièce mobile
, dont les mouvemens la dirigent en
haut, en bas , fur les côtés , capable de
s’étendre & de fe refferrer , . efl un des
principaux traits qui les diftinguent. Leurs
pieds ne diffèrent pas de, ceux dés autres
animaux par le nombre feulement, mais
encore par une forme particulière-, plus
déliée, plus allongée à proportion ; par la
pofition vers le milieu du corps, fur les
côtés , dans la plupart des efpèces , près
dé fon extrémité dans quelques-unes ; par
t»