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Cet animal , quoique facile à apprivoifer, &
même allez docile , ne lailfe pas d’être fort colère.
Il varie, pour la couleur du poil, comme
les autres animaux domeftiques, & il eft aulli
commun dans les pays chauds, que le putois y
eft rare. Strabon dit qu’il a été apporté d’Afrique
eu Efpagne, apparemment pour le befoin qu’on
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eut de détruire les lapins dans ce pays où ils
s’étoient prodigieufement multipliés.
Le furet 3 en latin viverra, eft dénommé dans
les nomenclatures , mujiela viverra.
F u r e t d e Ja v a , nom fous lequel on a dé-
figné le vanlire. Voyeç V a n s ir e .
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sm
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( x A L E R A de Brown, tayra , efpèce de grotte
belette. Voyeç T a y r a .
GALOS-PAULÈS , des Efpagnols, eft la guenon
rouge ou patas. Voye£ ce dernier mot.
G A N U S ou G A N N U S . Ce mot, chez
quelques écrivains latins modernes , défigne
l’hyoene. Voyeç ce mot.'
GAT -E L - CH ALLAH , en a ra b e , caracal \
efpèce voifine de celle du ly n x . Voyeç C a r a c a l .
GAZELLES y f. f. pl. nom générique fous lequel
on défigne une famille d’animaux qui reflemblent
beaucoup au chevreuil par la forme du corps ,
par la flgéreté des mouvemens , la grandeur &
la vivacité des yeux., &c. Les gabelles ont, comme
le chevreuil , des larmiers ou enfoncemens au-
devant de chaque oeil, & lui reflemblent encore
par la qualité du poil , par la blancheur des
fefîes ; mais elles en diffèrent &. fe rapprochent
des chèvres par la nature de leurs cornes, qui
font creufes & permanentes , enforte qu’elles pa-
roiflent être des animaux intermédiaires entre le
chevreuil & la chèvre. Les gabelles diffèrent néanmoins
de l’un & de l’autre par des cara&ères qui
leur font propres.
En général, les gabelles ont les yeux noirs,
grands , très-vifs , & en même-temps fi tendres ,
que les Orientaux en ont fait un proverbe , en
comparant les beaux yeux d’une femme à ceux
de la gabelle. Elles ont pour la plupart les jambes
plus fines & plus déliées que le chevreuil, le poil
suffi court, plus doux & plus luftré ; leurs jambes
de devant font moins longues que celles de derrière
, cç qui leur donne , comme au lièvre , plus
de facilité pour courir en montant qu’en defeendant.
Leur légéreté eft au moins égale à celle du chevreuil
, mais elles courent uniformément plutôt
qu’elles ne bondiffent. La plupart font fauves fur
le dosblanches fous le ventre avec une bande
brune qui fépare ces deux couleurs au bas des
flancs : leur queue eft plus ou moins grande ,
mais toujours garnie de poils affez longs & noirâtres
; leurs oreilles font droites , longues, affez
ouvertes dans leur milieu , & fe terminent en
pointe : toutes ont le pied fourchu & conformé
à-peu-près comme celui des moutons. Toutes
ont, mâles & femelles , des cornes permanentes
comme les chèvres ; les cornes des femelles font
feulement plus minces & plus courtes que celles
des mâles ; ces cornes font environnées d’anneaux
avec des ftries longitudinales entre ces
anneaux , dont le nombre varie fuivant les différentes
efpèces.
Ces animaux font naturellement doux & timides
} ils vont ordinairement par troupes, ou
plutôt par familles ; c’eft-à-dire, cinq oü fix en-
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femble. Leur cri eft femblable à celui de la chèvre.
On les chaffe non feulement avec des chiens
courans, aidés du faucon, mais auffi avec la petite
panthère , que nous appelions once. Dans quelques
endroits , on prend lés gabelles fauvages avec des
gabelles apprivoifées , aux cornes defquelles on
attache des lacs ou noeuds coulans.
Thévenot & la Boullaye-le-Gouz donnent fur
ces deux efpèces de chaflfes aux gabelles des détails
qu’on ne fera fans doute pas fâché de trouver ici.
u Dans les Indes , dit Thévenot, il y a quantité
de gabelles qui font à-peu-près faites comme
nos faons ; ~ces gabelles vont ordinairement par
troupes féparées les unes des autres ; chaque
troupe, qui n’eft jamais de plus de cinq ou fix,
eft fuivie d’un mâle feul qui fe connoît par la
couleur. Quand on a découvert une troupe de
ces gabelleson tâche de les faire appercevoir au
léopard(o/zee), qu’on tient enchaîné fur une petite
charette. Cet animal rufé ne fe met pas incontinent
à courir après, comme on pourroit croire;
mais il s’en va tournant, -fe cachant & fe courbant
pour les approcher de près & les furprendre y
& comme il eft capable de faire cinq ou fix fauts
ou bonds d’une vîteffe prefqu’incroyable , quand
il fe fent à portée il s’élance deflus, les étrangle ,
& fe faoule de leur fang. S’il manque fon coup,
ce qui arrive affez fouvent, il en demeure là ;
auffi feroit-ce en vain qu’il prétendroit de les
prendre à la courfe, parce qu’elles courent bien
mieux'" & plus long-temps que lui. Le maître ou
gouverneur vient enfuite bien doucement autour
de lui, le flattant & lui jettant des morceaux de
i chair ; & en l’amufant ainfi, il lui met des lunettes
qui lui couvrent les yeux , l’enchaîne 3 $c
le remet fur la charrette ».
« Un de ces léopards , continue le même voyageur
, nous donna un jour , dans la marche , ce di-
vertiffement , qui effraya bien du monde. Une
troupe de gabelles fe leva au milieu de l’armée ,
comme il arrive tous les jours ; par hazard elles
paflerent tout proche de ces deux léopards qu’on
menoit à l’ordinaire fur leur petite charrette ; un
d’eux, qui n’avoit point de lunettes , fit un fi grand'
effort, qu’il rompit fa chaîne, & s’élança après fans
rien attraper : néanmoins , comme les gabelles ne
favoient où fuir, étant courues , criées & chaffées
de tous côtés , il y en eut une qui fut obligée de
repaffer encore près du léopard, qui, nonobftantles
chameaux & les chevaux qui embarraffoient tout le
chemin , & contre tout ce qu’on dit ordinairement
que cet animal, ne retourne jamais fur fa
proie , quand une fois il l’a manquée , s’élança
i deffus & l’attrapa » .
« Quand on ne veut point , ajoute Thé.-
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