
Le'ttom latin de la chauve - fouris eft Vcfpertilio ;
©c cette dénomination générique fert également
pour toutes les efpèces de ce genre.
CHE-DE-CHUCA , dans quelques endroits
de l’Amérique méridionale, cachicame , elpèce de
tatou. Voyeç T a t o u s
CHEVAL , r( ie) noble & fier animal, qui partagé
avec l’homme les-fatigues de la guerre & la
gloire des combats ; auffi intrépide que ion maître ,
il voit le péril 6c l’affronte ; il le fait au bruit des
■ armes, il l’aime , il le cherche & s’anime de la
même ardeur que 'les guerriers ;. il partage auffi
les plaifirsde ion maître ; àlachafle, aux tournois-,
à la courte -, il brille, il étincelle; mais , docile
autant que courageux il ne ie laiffe point emporter
à ton feu ; il fait réprimer lés mouvemens ;
non-feulement il fléchit fous la main de celui qui
le guide, mais il femble coniulter tes dêfirs, &
©beiffant toujours aux impreffions qu’il en re ço it,
il le précipite,. te modère ou s’arrête , ôc n’agit
que pour y fatisfaire : c’eff une créature qui renonce
à fon être pour n’exifter que par la volonté, d’un
autre ; qui la prévient, Vexprime ôc l’exécute ;
qui lent autant qu’onle defire, & ne rend qu’autant
qu’on veut ; qui , fe livrant fans referve, ne te
refufe à rien ; Te fert de toutes Tes forces., s’excède
& même meurt pour mieux obéir»
Dans l’état de liberté, les ch e va u x ne font pomt
féroces^; ils font feulement fiers &. fauvages-;
quoique lupérieurs par. la force à. la plupart des
autres animaux, jamais ils ne les attaquent, &
s’ils en font attaqués, ils les-dédaignent, les écartent
ou les écrafent. Ils vont auffi par troupes & le
réunifient pour- le fèul plaifir d’être enfemble., car
ils n’ont aucune crainte; mais ils prennent dej’at-
tachement les uns pour les autres : comme l’herbe
& les végétaux Tuffifent à leur nourriture, qu’ils
ont abondamment de quoi fatisfaire leur appétit,
ôc qu’ils, n'ont aucun goût pour là. chair des
animaux^ ils ne leur font point la guerre ; ils ne
fie la font point entr’eux ; ils vivent, en paix, parce
que leurs appétits font fimples ôc mo dérés & qu’ils
ont allez pour ne fe rien envier.
Tout cela peut fe remarquer dans les jeunes
chevaux qu’on élève enfemble ôc qu’on mène en
troupeaux ;: ils ont les moeurs douces ôc les-qualités
fiociales ; leur force & leur ardeur ne fe marquent
ordinairement que par des lignes, d’émulation ; ils
cherchent à fe devancer à la courfe , à- fe faire. Ôc
même s’animer au' péril , en fe défiant a traverfer
une rivière , fauter un foffé , & ceux qui", dans
ces exercices naturels donnent l’exemple , ceux
qui d’eux-mêmes vont les premiers, font les plus-
généreux, les meilleurs-, & finirent les-plus dociles
ôc les plus fouples , lorfqu’ils font une. fois
domptés..
Le cheval eft dé tous les animaux celui qui,
avec une grande taille , a le-plus de proportion &
«fieiégance dans. les. parties de fon corps. La régu-
gulamé des proportions, de la tête lui dojnne ujj
air de légèreté qui eft bien foutenu par la beauté
de fon. encolure. Il femble vouloir le mettre au-
deffus de fon état de quadrupède en élevant fa
tête ; dans cette noble attitude, il regarde l’homme
lace à face ; les yeux font vifs &L bien ouverts.,
'les oreilles font bien faites Ôc d’une jufte grandeur ;
fa crinière accompagne bien- fa tête , orne lontcou
&. lui donne un air de force & de fierté ; fa queue
traînante & touffue,termine avantageufement l’extrémité
de. fon corps ; cette queue eft formée par
des crins épais ôc, longs qui iemblent fortir.de-là
croupe , parce que le tronçon dont ils.lor-tent eft
fort court ;. il ne peut relever fa queue comme
le lion , mais elle lui fied mieux quoiqu’abaifiee
Ôc, comme il peut la mouvoir de côte, il s’en fert
utilement pour chaffer les mouches qui l’incommodent
; Gar, quoique fa peau foit més - ferme ,.
& qu’elle foit garnie pan-tout d’un poil épais &
ferré , elle eft cependant très-fenfible..
L’attitude de la fête & du cou contribue plus,
que celle de toutes les autres parties du corps à.
donner au cheval un noble maintien ; la partieTu-
périeure de l’encolure dont fort la crinière r dp.-it
■> s’élever d’abord en ligne droite en fortant du
garrot, & former enfuite ; en approchant de- là
tête, une courbe à-peu-près fembiafde à celle du
cou d’un cygne :■ la. partie inférieure dè l’etrcoîîiie
ne doit former- aucune- courbure ; il- faut que fà
direction foit en ligne droite depuis le poitrail
jufqu’à la ganache ôc un peu penchée en avant ;
fi elle étoit perpendiculaire, l’encolure feroitfaùffe ;
il faut auffi que la partie fupérieuie. du., coivioit
mince & qu’il y ait peu. de chair auprès de la
crinière qui doit être médiocrement garnie>de crins
longs & déliés ; une belle encolure doit être longue
& relevée-, & cependant proportionnée à la taille
du cheval ; lorfqu’elle eft trop longue '& trop
menue.; Les chevaux donnent ordinairement des.
coups de tête, & quand elle eft trop courte &
trop charnue.,, ils fontpefans à la main, ôc pour
que la. tête foit le plus avantageufement placée , il
faut que. le front foit perpendiculaire à 1-horizon.
La tête doit être fèche ôc memie fahs-être trop
longue , les oreilles pendillantes r petites, droites,
immobiles étroites ,.défiées ôcffien plantées fur
le haut de la tête , le front étroit & un* peu convexe,.
1 es falières remplies , les paupières minces*
les. yeux clairs , vifs , pleins de feu ,. afîez gros- &
avancés à .fleur de tête a, la - prunelle grande-, la
ganache décharnée & peu épaiffe , le nez un peu
arqué, les nazeaux, bien ouverts ôc'bïen fendus ,
la elpifbn du nez. mince-, les lèvres' déliées , la
bouche médiocrement fendue 4 le’ garrot élevé &
tranchant, les épaules fèehes, plates-ôc peu ferrées,.
le dos égal , uni , ihfenfiblement arqué fur la.,
longueur & relevé, dès deux- côtés de l’épine qub
doit.paroitre-enfoncée-, les flancs pleins & courts 9.
la croupe-ronde ôc bien fourme -, la hanche bien
garnie , , le tronçon de la queue épais & ferme,
les- bras- & les çuiffes- gros ôc. charnus, le genaq
rond en devant, le jarret ample & évidé, les
xanons minces fur le devant Ôc larges fur les côtés ,
le nerf bien détaché , le boulet menu , le fanon
peu garni , le paturon gros & d’une médiocre
longueur, la couronne peu élevée , la corne noire ,
unie &. luilante , le labot haut, les quartiers ronds,
les talons larges 6c médiocrement élevés , la fourchette
menue6c maigre,6c laJolieépa-ifie $cconcave.
( Voye^ ces termes dans la partie de L’ard vétérinaire).
Mais il y a peu de chevaux dans lefquels on
trouve toutes ces*perfedtions raflemblées ; les yeux
font fujefs à plufieurs défauts qu’il eft quelquefois
difficile de reconnoitre. Dans un oeil lain , on doit
voir à travers la cornée deux ou trois taches couleur
de fuie au-deffus de la prunelle , car pour voir ces
taches, il faut que la cornée foit claire, nette ôc
tranfparente ; fi elle paroît trouble ou de mauvaife
couleur , l’oeil n’eft pas bon ; la prunelle petite ,
longue 6c étroite ou environnée d’un cercle blanc , .
défigne auffi un mauvais oeil, & lorfqu’elle a une
couleur de bleu verdâtre , l’oeil eft certainement
mauvais 6c la vue trouble- Les chevaux qui ont
les yeux enfoncés ou un oeil plus petit que l’autre-,
©nt auffi ordinairement la vue mauvaife.
On juge allez bien du naturel ôc de l’état aétuel
de l’animal par le mouvement des*oreilles ; il doit,
lorfqu’il marche , avoir la pointe des oreilles en
avant; un cheval fatigué a ies oreilles baffes ;
ceux qui font colères 6c malins portent alternativement
l’une des oreilles en avant , 6c l’autre en
arrière ; tous portent les oreilles du.£Ôté où ils
entendent quelque bruit, ôc lorfqu’ôn les frappe
fur le dos ou fur la croupe , ils tournent, les oreüles
en arrière. Ceux dont la bouche eft fèche , ne
font pas d’un auffi bon tempéramment que ceux
dont la bouche eft fraîche 6c devient écumeufe
fous la bride. '
Le cheval de felle doit avoir les épaules plates ,
mobiles Ôc peu chargées ; le cheval de trait , au contraire,
doit les avoir groffes , rondes ôc charnues :
fi cependant les épaules d’un cheval de felle font
trop feches, 6c que les os paroiffent trop avancer
fous la peau, c’eft un défaut qui défigne que les
épaules ne font pas libres , 6c que par conféquent
le cheval ne pourra fiipporter la fatigue. Un autre
défaut pour le cheval de felle eft d’avoir le poitrail
trop avancé 6c les jambes de devant retirées en
arrière , parce; qu’alors il eft fujet à s’appuyer fur
la main engaloppant, 6c même à broncher 6c à
tomber : la longueur des jambes doit être proportionnée
à la taille du cheval ; lo’rfque celles du.
devant font trop longues , il n’eft pas aflùré fur
fes -pieds ; fi elles font trop courtes , il- eft pefant
à la main : on a remarqué que les jumens font plus
fùjettes que les chevaux à être baffes du devant,
Ôc que les chevaux entiers ont le cou plus gros que
les jumens 6c les hongres.
Une des chofes les plus importantes à connoître ,
c’eft l’âge du cheval, & c’éft par les dents qu’on peut
1 sn-avoir la coiinoiffance la plus- certaine. Le cheval
en a quarante : vingt-quatre mâchelières, quatre'
canines 6c douze incifives ; les jumens n’ont point
de dents canines ;• ou les- ont fort courtes ; les mâ^
chelières ne fervent pas à la connoiffance de l’âge
c’eft paï' les dents de devant ÔC enfuite par les
canines qu’on en juge. Les douze dents de devant“
commencent à pouffer quinze jours après la naif-
fance du poulain : ces premières dents font- rondes ,
courtes , peu iôlides ôc tombent en difiérens temps-
pour être remplacées par d’autres ; à deux ans 6c
demi les quatre du devant du milieu tombent les
premières , deux en haut,- deux', en bas ; un an
après il en tombe quatre autres-- , une de chaque
côté des premières, qui font déjà remplacées ; à-
quatre ans 6c demi, il en tombe quatre autresv
toujonrsà côté de celles qui font tombées & remplacées
; ces quatre dernières dents de lait fone
remplacées par quatre autres qui ne croiffent-pas-
à beaucoup près auffi vite que celles qui bnf remplacé
les huit premières , 6c ce font ces ; quatre-
dernières dents , qu’on appelle les coins , qu'i-
marquent l’âge-du cheval', elles font aifées-à re-
connokre -, puifqu’elles font les troiftèmes tant en
haut qu-en bas-, à les compter depuis le milieu de
la mâchoire ; ces- dents font cretilès 6c ont'une
marque noire dans leur concavité ; à quatre ans-
ôc demi ou cinq ans , elles ne débordent.prefqùe-
pas au-deflùs de là gencive , 6c le creux à fix ans"
6c demi commence à fe remplir ;■ la marque coni~
mence auffi- à diminuer 6c à fe rétrécir 6c toujours
de plus en plus jufqu’à fept ans 6c demi ou huit
ans que le creux eft tout-à-fait rempli 6c la marque
noire effacée ; après huit ans , comme ces dents
né donnent plus connoiffance de l’âge, on cherche-
à en juger par les dents cânines ou crochets , qur
font a côté de celles dont nous venons de parler £
ces dents canines , non plus que les mâchelières ,
ne font pas précédées par d’autres dents quï
tombent ; les deux de la mâchoire inférieure pouf-'
fent ordinairement les premières, à trois ans ôc
demi, 6c les deux de la mâchoire fupérieure à1
quatre ans , & jufqu’à' l’âge de fix ans , ces dents
font fort pointues ; à dix ans , celles d’en-haut
paroiffent déjà émouffées , ufées 6c longues ; parce'
qu’elles font déchaufiees : la. gencive fe retirant*
avec l’âge , 6c plus elles le font, plus le cheval*
eft âgé ; de dix jufqu’à treize ou quatorze ans-,,
il y a peu d’indice, de l’âge ; mais alors , quelques^
poils des- fourcils commencent à devenir blancs ,■
cet indice eft cependant équivoque, puifqu’on a-
remarqué que les chevaux engendrés de vieux»
étalons Ôc de- vieilles jumens , ont .des poils blancs-'
aux fourcils dès l’âge de neuf ou dix ans* 11 y
a des-chevaux dont les dents font-fi dures, qu’elles»
ne s’ufent point, 6c fur lefquelles la marque noire-
fubfifte Ôc ne s’efface jamais ; mais ces chevaux ,
qu’on appellent béguts , font aifés à- reconnoitre
parle creux delà dent, qui eft abfolument rempli
5 6c auffi par la longueur des dents canines. Au-
, reûe, on a remarqué qu’il y a plus de. jumens