
font 'très-longues , blanches en-dedans, avec une
tache fans poils. La gabelle ritbok a de beaux
yeux noirs & des larmiers au-deffous. ; quatre
mamelles à côté defquelles font deux ouvertures
dans la peau qui forment deux tubes où l’on peut
faire entrer le doigt ; la queue longue, plate 8c
garnie de longs poils blanchâtres.
Il y a variété pour les couleurs du poil. Les
unes ont tout le delfus du corps d’un gris cendré,
le deffus-du ventre , la gorge 8c les feffes blanches,
mais fans la bande rouffâtre ou noire qui 3 dans
la plupart des autres gazelles, fépare la couleur
du ventrë d’avec celle du refte du corps ; d’autres
ont la couleur d’un fauve-rouffâtre très - foncé ;
ces dernieres habitent les montagnes. Les femelles
font de la même couleur que les mâles , mais
elles lont plus petites 8c n’ont point de cornes.
Quoique la race de ces animaux foit affez nom-
breule , ils marchent cependant en petites troupes,
& quelquefois même le mâle eft feul avec fa
femelle ; ils fe tiennent près des fontaines parmi
les rofeaux 8c auffi dans les bois. Ils ne fe
trouvent que fort avant dans l’intérieur des. terres
du Cap de Bonne-Efpérance.
ROPOSA ^ par les Portugais , eft lç fariguë.
jVbye^ S a r ig u e .
ROQUET, race de petits chiens, ordinairement
importuns & aboyeurs. Voye^ à la fuite de l’article
dit C h ie n .
ROSELET , furnom de l’hermine pendant 4e
temps que fa robe eft teinte de roux ou de fauve.
Voyez H e r m in e .
ROSMAR ou ROSMARUS, en Dannemarek
êc en Iflande , eft le. mêrfe. Voye7 M o r s e .
ROSOMACK, en Efclavon, eft le glouton.
Voyer G l o u t o n .
ROUGETTE ( la) ne diffère de la rouffette
que par la grandeur du corps 8c la couleur du
poil. La rougette dont le poil- eft d’un cendré-
brun, n’a guères que cinq pouces & demi de
longueur depuis le bout du mufeau jufqu’à l’extrémité
du corps , 8c deux pieds d’envergure lorfque
les memhranes qui lui fervent d’ailes, font étendues ;
elle porte fur le cou un demi-collier d’un rouge
v if mêlé d’orangé. La rouffette, au contraire , a le
poil d’un roux-brun , neuf pouces de longueur 8c
trois pieds d’envergure, 8cne porte point de collier.
Du refte', elles ont la même conformation & les.
mêmes habitudes naturelles. Voye1 R o u s s e t t e .
Les rougettes ne voient guères de jour; elles
vivent en fociété dans de grands creux d’arbres
pourris & en nombre quelquefois de . plus- de
quatre cent. Elles ne fortent que fur le foir à la
brune 8c rentrent avec l’aube. On prétend, mais
avec peu de vraifemblance , que quelques nom-
breufes. que. foient leurs- fociétés , il ne-lé trouve
qu’un feul mâle dans, chacune.
La rougette eft le pteropus fufeus ; rouffette à col
gouge, de Briffon.
ROUSSETTE ( la) 8c la.rougette font dçs quadrupèdes
volans comme les chauve-foùrîs , mais
d’une taille beaucoup plus grande ; la roujfette , dont
le poil eft d’un roux-brun , a neuf pouces de
longueur depuis le bout dü mufeau: jufqu’à l’cx-
trêmité du corps, 8c trois pieds d’envergure lorfque
les membranes qui lui fervent d’aîles font étendues ;
la rougette, dont le poil eft cendre-brun , n’a guère
que cinq pouces 8c demi de longueur 8c deux
pieds d’envergure ; elle porte fur le cou lin demi-
collier d’un rouge-vif mêlé d’orangé dont on n’ap-
perçoit aucun veftige fur le cou de la roujfette ;
celle-ci , lorfqu’elle vole, paroît être,de la grandeur
d’une greffe poule , 8c la rougette de celle
d’un corbeau. Elles ont toutes deux, la tête affez
bien faite, les oreilles courtes , le mufeau bien
arrondi & à--peu-pr.çs de la forme dé celui d’uii
chien.
Toutes deux font des mêmes climats chauds
de l’ancien continent; on les trouve à Mada-
gafear , à l’ifte de Bourbon ,. à Ternate , aux
Philippines & dans les autres iflës de l’Archipel
indien où il paroît qu’elles font plus communes
que dans la terre ferme-des continens voîfins.
Il femble que les anciens ont connu imparfaitement
ces quadrupèdes ailés , 8c il eft vrai-
femblable que c’eft d’après ces modèles bizarres
de la- Nature, que -leur imagination a deflinèles
harpies; les allés, les dents , lés griffes , la voracité
, la faleté ; tous les attributs -difformes 5C
les facultés nu Bibles des harpies’conviennent affez
à nos rouffeties. Hérodote paroù les avoir indiquées
, lorfqu’il a dit qu’il y avoit de. grandes.
chauve-fouris qui incommodoîent beaucoup les
hommes qui alloientrëcueillir la caffe- autour des.
marais de l’Afie y. 8c qu’ils étoient obligés- de fe
couvrir le corps 8c. le vifage pour fe garantir de.
leurs morfures dangereufes.. Strabon parle de
très-grandes chauve-fouris dans, la Méfopotamie ,
dont la chair ;eft bonne à manger. '
Parmi lés modernes, Albert, Ifidorè', Séaîiger.,
ont fait mentionmais vaguement, dé ces grandes
chauve-fouris. Linfcot , François. Pyràrd , en ont
parlé plus, précifément ; Nicolas Mathias , voya-?
geur Suédois, dit que ces grandes chauve-fouris
volent en troupes pendant la nuit, qu’elles boivent
lè fue des palmiers en fi grande quantité , qu?elles
s’énivrent 8c tombent;comme mortes-au pied des
arbres. Et l’Auteür de' l’Hiftoire générale ' des
Voyagês , rapprochant à ce fujet les différens
témoignages des Voyageurs , s’exprime en ces
termes:
« Aux Mes Manilles, bn voit une infinité de
grandes chauve-fouris qui pendent attachées les
unes aux autres fur les arbres , 8c qui- prennent
leur vol à l’entrée de la nuit pour aller chercher
leur nourriture dans les bois fort éloignés ;• elles
volent quelquefois en fi grand nombre 8c fi fermées3,
qu’elles obfcurciffent l’air de leurs grandes ailes qui
ont jufqu*à fix palmes d’étendue :. elles favent
difeenet a. dans l’épaiffeur des bois, les arbres dont
lés fruits font mûrs;/ elles les dévorent pendant
toute la .nuit avec tin bruit qui fe fait entendre
de- deux milles , & vers-le jour elles retournent '
à leurs retraites. Les Indiens qui voient manger
leurs meilleurs fruits par ces animaux , leur font ;
la guerre , non-feulement pour fe’ venger, mais
pour fe nourrir de, leur chair à laquelle ils prétendent
trouver le goût du lapin ” • c- : :
On ajoute queues animaux tuent les .volailles 8c leur ; lu cent le làng ; . que même ils. attaquent
quelquefois,les hommes ; il eft ,certain du moins, \
que la roujfette. éft plus grande & plus forte que j
le vampire d’Amérique qui fuce le fang des
hommes & des. animaux endormis , jufqu’à leur j
donner lajTiort, 8c que fi elle éto.it à proportion
àufli fanguinaire , elle fer,oit encore | plus dange-
reufe ; mais il paroît que dans les pays de l’ïnde,
abondans en fruits'fucculens 6c vineilx qu’elle
aime , rarement fihftinâ: ou le beloin la portent
à fe jetter fur les animaux où’ fur les hommes :
c’eft du moins , ainfi que l’on peut interpréter
la contrariété des témoignages , dont les uns,
d’accord avec la conformation de l’animal pourvu
de dents aigues 8c dont la langue eft hériuee dé
papilles incifives & poignantes ( Voye£ l’article Vampire ) , affurent qu’en effet la roujfette eft
carn.affiere & dangereufe ; tandis que d’autres observateurs
, 8c fpé ci ale ment M. de 4a Nux, combattent
fortement cëtte opinion, 8c représentent
fa rouffette , malgré tous les indices de fa nature
carnalfiere , comme un animal innocent 8c frugivore.
,
Sans difeuter ces deux opinions dont chacune
peut être vraie en partie, nous préfenterons ici
ce que le même M. de la Nux nous apprend
des habitudes naturelles de ces animaux. « On
voit -, dit-il, les roujfettes voler de temps à autre
dans le cours du-jour, mais une à une & point
en troupes. Alors elles volent très-haut & vont
fort loin'8c à tire d’aîles: dans cette grande élévation
, le mouvement de leurs bras eft lent il
eft prompt quand elles volent bas, & d’autant
plus prompt' qu’elles l'ont plus proches de terré. -
« A parler exaélement , continue cet pbfer-
vateur, les roulettes ne vivent pas’ en fociété;
le befoin d’aliment, la pâture les réunifient en
troupes , en compagnies plus ou moins noip.-
breufes. Ces compagnies fe forment fortuitement
fur les arbres de hautes futaies , ou.chargés, ou à
proximité des fleurs ou c^es fruits qui leur conviennent.
On voit les roujfettes y arriver fucceffi-
vement 3 fe pendre par les griffes de derrière &
relier là tranquilles fort long-temps, fi.rien ne les
effarouche ; quelques-unes cependant fe détachent
de temps en temps. Mais qu’un oifeau de proie
paffe au-deffus de l’arbre , que le tonnerre vienne
à éclater , qu’il fe tire un coup de fufil , dans
le canton, ou que déjà pourchaffées .& effarouchées,
elles entrevoient au-deffous d’elles quelqu’un
, elles s’envolent toutes à la fois
u Les bananes, continue toujours M. de la Nux ,
les pêches, les goyaves , les' baies de guy 8c
d’autres - fruits , font la nourriture ordinaire des
roujfettes ; elles font encore très-friandes des fucs
de certaines fleurs à ombelles, telles entr’autres
que celles de nos bois puans ; ce font ces fleurs très-
abondantes en janvier ôc février, qui attirent vers
le bas de notre ifle. de Bourbon les roulettes en
grand nombre ; elles font pleuvoir à terre les
étamines nombreufes de ces fleurs
Si: la rouffette approche trop la terre , elle y
tombe 8c ne peut reprendre l'on vol qu’en grimpant
contre quelque appui que ce puiffe être , fût-ce
un homme qu’elle: rencontrât dans fon chemin;-
une fois à terre , elle ne peut que s’y traîner
lentement ; ces animaux ne peuvent, comme les
0 Beaux , s’élancer dans l’air , , il faut qu’ils
battent des ailes à plufieurs reprifes avant de
dépendre leurs griffes de l’endroit où ils ; fe 'font
accrochés ; s’il fe trouve une branche qui gêne le
battement de fes aîles , la roujfette parcourt la
branche jusqu’au bout , & là prend fon effor.
Il arrive affez fouvent,, dans une nombreufe troupe
de "ces quadrupèdes , volans , furprife , ou par mi
coup de tonnerre ou un coup de fufil ou par tel
autre épouvantail fubit , il* arrive , dis-je, que
plufieurs tombent jufqu’à terre avant d’avoir pu
prendre l’air néceffaire pour lés foutenir , 8c on
les voit incontinent remonter . le long des arbres
qui fe trouvent à leur portée , pour prendre de-là
leur vol. .
« Branchée à un arbre, la roujjette s’y tient ^
la tête en bas , les aîles pliées 8c exactement
plaquées contre le corps; ainfi fa voilure qui fait
fa difformité , de même que fes pattes de derrière
qui la foutiennent à l’aidé des griffes dont elles
lont armées, ne paroiffent point. L’on ne voit
- qu’un corps rond, vêtu d’une robe d’un brun-
foncé 8c bien colorié, auquel tient une tête dont
la phyfionomie a quelque ebofe de vif 8c de fin.
Voilà l’attitude de repos des roujfettes , 8c c’eft
celle dans laquelle elles fe tiennent le plus longtemps
pendant le jour ».
« Quant aux rougettes , on n’en voit point voler
de jour elles vivent, en, fociété dans de grands
creux d’arbres pourris a en nombre quelquefois
'de plus de quatre cents. Elles ne fortent que fur
le foir à la grande brune ,,8c rentrent avant l’aube.
.L’on affure , 8c il paffe en cette ifle pour confiant
que quelle que foit la quantité d’individus qui
; compoferit une de cës fociétés , il ne s’y trouve
qu’un feul mâle ; je n’ai pu vérifier le fait.
Je dois feulement dire que ces animaux féden-r
taires engraiffent beaucoup : . dans le commencement
de la colonie , nombre dç gens peu aifés 8c point délicats s’approvifionnoient largement de
cette graiffe pour en apprêter leur manger ».
« La rouffette 8cia rougette fourniffent une nourriture
faine. On n’a jamais entendu dire que qui
1 que ce foit en ait été incommodé ; les jeunes.
• M m ij