
arrondies ou plates par le deffus ; les autres les
ont minces 6c recourbées comme des faucilles.
On ne trouve, dans, le détroit de Davis 6c aux
énvirons de Spitzberg, qu’une efpèce de cachalot.
C’eft celle qui a les dents courtes -, groffes 6c
àplaties, la tête fort grofle ; deux nageoires longues
aux côtés ; une lorte de petite nageoire qui
s’élève-fur le dos, & une queue large de 12 ou
1 5 pieds. On en a v u , fuivant le témoignage de
cet auteur, qui avoient plus de 100 pieds ( du
Rhin ) de longueur.
Les cachalots fe trouvent en quantité au Cap
Nord 6c fur les côtes de Finmarchie ; mais on en
prend rarement, parce qu’ils font plus agiles que
les baleines , 6c qu’ils n’ont que deux ou trois
endroits au-deffus de la nageoire ou le harpon
puiffe pénétrer ; d’ailleurs leur graille eft tendi-
neufe & ne rend pas beaucoup d’huile.
Les marins , dit encore Anderfon , diftinguent
deux efpèces- de cachalots qui le relfemblent parfaitement
par la figure du corps 6c par le^ dents,
mais qui diffèrent en ce que les uns font verdâtres
, 6c ont un crâne ou couvercle dur 6c
odieux par-deffus le cerveau ; les autres font gris
fur le dos 6c blancs fous le ventre, 6c leur cerveau
n’eft recouvert que par une forte membrane,
qui eft de ï’épaiffeur du doigt ; 6c l’on ne
croit pas, ajoute-t-il, que cette ' différence dépende
de l’âge du poiffon.
Lorfqu’on a ôté cette peau du haut de la tête
des cachalots , qui n’ont point de crâne, on trouve
de la graille de l’épaiffeur de quatre doigts ;
au-deffous une membrane très.-nerveufe , qui
fert de crâne , 6c plus bas une autre doifon, qui
eft affez femblable à la première, 6c qui s’étend
dans toute la tête depuis le mufeau jufqu’à la.
nuque. La première chambre qui eft entre ces
deux membranes , renferme le cerveau le plus
précieux, 6c dont on prépare le meilleur blanc de
baleine. Cette chambre du cerveau eft divifée en
plufieurs cellules qui font formées par une forte
de réfeau, reffemblant en quelque façon a un
gros crêpe ; 6c elle fournit dans le cachalot fur
lequel cette defcription a été faite, .fept petits
tonneaux d’huile qui étoit claire 6c blanche. Au-
deffous de cette première chambre il y en a une
autre qui fe trouve au-deffus du palais, 6c qui a
depuis quatre jufqu’à fept pieds 6c demi de hauteur
, félon la groffeur du poiffon, 6c eft également
remplie de la matière du blanc de baleine,
qui y eft renfermé, comme le miel ? dans de
petites cellules, dont les parois reffemblent à la
pellicule intérieure d’un oeuf. A mefure qu’on
enlève le blanc de baleine qui eft dans cette
chambre , il en revient de nouveau ; dans le
cachalot dont il eft queftion , il en coula affez
pour que le tout remplît jufqu’à onze petits tonneaux.
La matière qui remplace celle que l’on
tire, fe verfe du canal de la moëlle épinière , qui
gft gros près de la tête copimç la çuiffe d’un
bomme ; lorfque l’on dépèce le corps du cacha-
lot pour en trancher le lard, on évite avec foin
de couper ce canal de la moëlle épinière, de
peur que le blanc de baleine ne s’en écoule & ne
fe perde. Ainfi ce qu’on appelle dans le commerce
6c dans la pharmacie, blanc de baleine, 6c
qui a des ufages très-falutaires en médecine, n’eft
que la fubftance médullaire du cerveau 6c de la
moëlle épinière du cachalot, préparée & purifiée
en la faifant fondre plufieurs fois à petit feu.
Le cachalot que l’on prend fur les côtes de la
Nouvelle Angleterre 6c aux Bermudes eft d’une
efpèce differente de celui dç Groenland ; fes dents
font plus groffes 6c plus larges , elles reffemblent
aux dents de la roue d’engrainage d’un moulin,
6c font,de la groffeur du poignet. On trouve dans
fes entrailles des boules d’ambre gris qui ont
jufqu’à un pied de diamètre, 6c qui pefent^jufqu’à
vingt livres ; quelques Naturaliftes ont
même caraciérifé ce cachalot par cette particularité
; mais , comme d’autres efpèces du même
genre peuvent également avaler de l’ambre gris ,
dont plufieurs poiffons , 6c même différens oi-
feaux , fe montrent très-avides , ce trait ne. peut
être cara&ériftique pour aucuns.
On voit que l’indication des efpèces de ces
grands animaux marins eft encore affez confufe ,
6c leur hiftoire très-peu complette. Elle ne peut
fe perfectionner que par les recherches les plus
étendues dans cette partie intéreffante 6c neuve
encore de l’Hiftoire Naturelle. M. de Buffon a
engagé M. l’abbé Bexon , fon çoopérateur dans
l’Hiftoire des Oifeaux, à s’en occuper.
CACHICAME, tatou à neuf bandes. Voye1
T atous. I:
CACHICAMO, chez les Indiens de l’Oré-
noque, cachicame ou tatou à neuf bandes. Voye^
T atous.
CACHORRO-DOM A T O I par les Portugais,
farigue. Voye£ Sarigue. .
CACUIEN, dansThevet, eft le fiakiy efpèce
de fagoin. Voye£ Sak i.
CAGUI , au Brefil, eft le fagoin. Voyeç ce
mot.
CAITAIA, au Brefil, félon Marcgrave, ƒ ■ iimiri,
efpèce de fapajou. Saim ir i.
CALLITRICHE ( le ) , finge de la famille des
guenons, ainfi nommé du mot générique callitrix,
employé par les anciens pour défigner les finges
remarquables par la beauté, des couleurs de leur
poil. Celui-ci a la queue beaucoup plus longue que
la tête 6c le corps pris enfemble , il a la tête petité,
le mufeau alongé ,1a face noire aufli bien que les
oreilles ; au bas du front 6c en place de fourcil il
a une bande étroite de longs poils noirs. Son pelage
eft d’un vert vif mêlé d’un peu de jaune fur
le corps, ce qui lui a fait donner lé nom de finge
vert} par les modernes ; la poitrine & le ventre
font d’un blanc jaunâtre ; ii marche à quatre pieds,
6c fa longueur eft d’environ quinze pouces. Il fe
trouve en Mauritanie £c aux ifles du Cap Vert.
Il y a d’autres guenons de couleur blonde
dans lés terres voifines de l’Egypte, foit du cote
de l’Ethiopie, foit du côté de f’Arabie, que les
anciens ont auffi défignées par le nom générique
de callitrix. Nous ne pouvons décider li ces cal-
litriches de couleur blonde forment une efpece
particulière, ou fi elles ne font que des variétés
de celle-ci, ou de celle de la mone.
Le callitriche eft le finge vert de Briffon.
Il paroît que le callitriche. ou finge vert fe
trouve au Sénégal , aufli bien qu’en Mauritanie.
M. Adanfon rapporte que les bois de Podor , le long du fleuve Niger, font remplis de finges
verts. « Je n’apperçus ces finges, dit cet- Auteur ,
que paT les branches qu’ils çaffoient au haut des
arbres , d’oii elles tomboient fur moi ; car ils
étoient d’ailleurs fort filencieux , 6c fi légers dans
leurs gambades , qu’ils ne faifoient aucun bruit ;
je n’allai pas plus loin , 6c j en tuai, d’abord
un , deux, 6c même trois , fans que les autres^
paruffent effrayés; cependant, lorfque la plupart
fe fen-tirent bleffés , ils commencèrent a fe mettre
à l’abri, les uns en fe cachant derrière les groffes
branches , les autres en defcendant a terre ;
d’autres enfin, 6c c’étoit le plus grand nombre,
-s’élançoient de la pointe d’un arbre fur la cime
d’un autre.. . . . . Pendant ce petit manège , je continuois
toujours à tirer deflus, 6c j’en tuai juf*
qu’au nombre de vingt-trois en moins d’uné heure
■ &. dans un efpace de vingt toifes, fans qu’aucun
d’eux eût jetté un feul cri : quoiqu’ils fe fuffent
plufieurs fois raffemblés par compagnie en four-
cillant, grinçant des dents 6c faifant mine de vouloir
m’attaquer ». Voyage au Sénégal, page 178.
CALLITRIX, des Grecs, eft notre Callitriche.
Voyeç ce mot.
CAMAA des Hottentots, eft le bubale. Voye1
ce mot.
C AMELO-PARD ALIS, nom de la girafe chez
les Auteurs latins. Voyeç G i r a f f e .
CAMPAGNOL ( le } eft un petit rat des
champs, dont l’efpèce eft encore plus généralement
répandue que celle du mulot. On trouve
font mûrs-,, les campagnols arrivent de tous
côtés, 6c font fouvent de grands dommages en
coupant les -tiges du bled pour en manger 1 epi.
Ils femblent fuivre les moiffonneurs : ils profitent
le campagnol par-tout, dans les bois , dans les ;
champs , dans les prés , 6c même dans les jardins
; il eft remarquable par la groffeur de fa
tête 6c aufli par fa queue courte 6c tronquée ,
qui n’a guère qu’un pouce de long : il fe pratique
, comme le mulot , des trous en terre ;
ces trous font foûvent divifés en deux loges ;
mais ils font moins fpacieux 6c moins enfoncés fous terre que ceux des mulots. Les campagnols
y habitent quelquefois plufieurs enfemble , 6c
ils y amaflent du grain , des noifettes 6c du gland.
Cependant il paroît qu’ils préfèrent le bled à
tentes les autres nourritures.
Dans le mois de juillet , lorfque les bleds
Hifioire Naturelle* Tom. 1.
de tous les grains tombés 6c des épis oubliés
; lorfqu’ils ont tout glane , ils vont dans
les terres nouvellement enfemencées 6c d&ruifent
d’avance la récolte de l’année fuivante. En automne
6c en hiver , la plupart fe retirent dans
les bois, ou ils trouvent de la faine , des noi—
fettes 6c du gland. .Dans certaines années , ils
paroiffent en ü grand nombre, qu’ils détruiroient
tout, s’ils fubfiftoient long-temps ; mais heureu-
' fement, ils fe détruifent eux-mêmes, 6c fe mangent
les uns les autres quand ils éprouvent disette
de vivres : ils fervent d’ailleurs de pâture
aux mulots 6c de gibier ordinaire au renard ,
au chat fauvage , à la marte 6c aux belettes. ^
Le campagnol reffemble plus au rat d eau qu a
aucun autre animal, par les parties intérieures ;
mais à L’extérieur , il en différé par plufieurs caractères
effentiels : i° . par la grandeur ; caT il
eft plus court, de plus de moitié, que le rat
d’eau ; a°. par les dimenfions de la tête 6c du
corps , qu’il -a proportionnellement plus gros ;
30. par la queue , qui, dans le campagnol, ne
fait , tout 3.U plus , que le jjj tiers de la longueur,
de l’animal entier, 6c qui , dans^le rat deau ,
fait près des deux tiers de cette même longueur ;
4°. enfin, par le naturel 6c les moeurs, puifque
le campagnol ne fe jette point a 1 eau , ne fe
nourrit point de poiffon , mais vit de glands
dans les bois ,^de bled dans les champs, 6c dans
les près de racines tuberculeufes , comme celle
du chiendent. Les campagnols produisent au
printemps 6c en été. Les portées ordinaires font
de cinq ou fix , 6c quelquefois de fept ou huit.
Lorfque les femelles font prêtes à mettre bas ,
elles traînent, dans leur trou , des herbes , qu’elles
arrangent en forme de nid, pour recevoir leurs
petits. \ .
Le campagnol eft le mus agrefiis minor de
Gefner, mus agrefiis capite grandi de Ray 6c de
Klein ; mus campefiris minor de Briffon ; rat /de
terre des Mém. de l’Acad. annee 17‘J 6.
CAMPHUR. Voyeç L i c o r n e .
CAN1CULA SUBTERRANEA, de Rzaczinsky,
efpèce de belette ou de gros rat, nomme çemni.
Voyez Z e m n i .
CANIS-VOLANS , de Séba , roufette, très-
grande efpèce de chauve-fouris. Voye^ R o u s s
e t t e . ' , * A
CANIS LACONICUS , d’Ariftote , paroît être
le chien de berger. Voye^ C h ie n d e B e r g e r ,
à la fuite de l’article du c h ie n .
CANNA eft le nom que les Hottentots donnent
à un des plus grands animaux à pieds fourchus
de l’Afrique méridionale ; les Caffres le nomment
impoofi Cet animal a environ huit pieds de longueur
6c cinq de hauteur. Ses cornes ont une