
la figure durât que de celle de l'écureuil'■ ; fies
yeux font Bordés de noir ; le deffus du corps eft
d’une couleur grife, mêlée de noir ÔC d’argenté ;
le de flous eft blanc., avec de légères teintes de
fauve en quelques endroits ôc argenté fur d’autres.
Il reffemble davantage à l’écureuil par les habitudes
naturelles ; il habite comme lui les forêts ,
il grimpe fur les arbres , faute de branche en
branche , moins, légèrement, à la vérité ,. que
l’ecureuil qui a les jambes plus longues , le ventre
moins gros & qui. eft aufli maigre que le loir eft
gras. Il vit aufli des mêmes alimens ; de la faine,
des noifettes , de la châtaigne , d’autres fruits
fauvages font leur nourriture ordinaire.
Le loir mange „aufli de petits oifeaux qu’il
prend dans les nids : il ne fait point de bauge ou de
nid au haut des branches , mais il le fait un lit de
moufle dans le tronc des arbres creux ; il fe x
gîte aufli dans les fentes des rochers élevés ôc
toujours dans des lieux fecs ; il craint l’humidité,
boit peu ôc defcend rarement à terre ; il diffère
encore de l’écureuil en ce que celui-ci s’appri-
yoife , Ôc que l’autre demeure toujours iauvage.
Les loirs s’accouplent fur la fin du printemps ;
Ils font leurs petits en été ; les portées font ordinairement
de quatre ou cinq. Ils croiffent vite ,
& l’on aflure qu’ils ne vivent que fix ans.
En Italie , où l’on eft encore dans l’ufage de
les manger , on fait dans les bois des fofles, que
Ion tapiffe de moufle, qu’on recouvre, de paille
& ou 1 on jette de la laine ; on choifit un lieu
iec à l’abri d’un rocher expofé au midi ; les loirs
s’y rendent en nombre , & on les y trouve engourdis
vers la fin de Tautomne ; c’eft le temps i
où ils font les meilleurs à manger.
Ces petits animaux font courageux ôc ils dé- \
fendent leur vie jufqu’à la dernière extrémité, j
Ils ont les dents de devant très-longues ôc très-
fortes , aufli mordent-ils violemment ; ils ne
craignent ni la belette ni les petits .oifeaux de
proie ; ils échappent au renard ; leurs plus grands
ennemis font les chats fauvages ôc les martes.
L’efpèce du /oirn’eft pas extrêmement répandue.
Elle ne fe trouve ni dans les climats très-froids,
ni dans les pays très-chauds & découverts. ,11 lui
faut un climat tempéré Ôc un pays couvert de
bois. On en trouve en Efpagne , en France en
Grèce , en Italie , en Allemagne , en Suiffe où
ils habitent dans les forêts, fur les colines, &
non pas au fommet des plus hautes montagnes,
comme fes marmottes.
Le nom latin du loir .eft glis. En vieux François
on l’appelloît liron, rat liron, rat veule.
L o i r -v o l a n t , nom donné au polatouche.
Fbye% P o l a t o u c h e .
LO IR O T , petit loir , eft notre lérot. Veye?
LÉ rot. J -
LOKK, en Perfe, eft le nom d’une race de
chameaux pareffeux. Voye^ C h a m e a u .
LOxvIS ? ( le ) eft un petit animal qui fe trouve
a Ceylan, ôc qui eft très-remarquable par la coupe
de,fa figure^ôc la Angularité de fa conformation;
il eft peut-être de tous les animaux celui qui a
le corps le plus long relativement à fagroffeur;
il a neuf vertèbres lombaires, au lieu que tons
les autres animaux n’en ont que. fix ou fept; &
c eft de-la que dépend l’allongement de fon corps,
qui paroît d’autant plus long, qu’il n’eft pas terminé
par. une queue.
Sans ce défaut de queue & cet excès de vertèbres
, on pourroit comprendre le loris dans- la
clafîe des makis , car il leur reffemble par les
mains Ôc par les pieds, qui font à-peu-près conformés
de même , ôc.aufli par la qualité du poil,
le nombre des dents , ôc par le mufeau pointu.
Mais, indépendamment de la. Angularité que
nous venons d’indiquer, & qui l’éloigne beaucoup
des makis , il a encore d’autres attributs particuliers.
Sa tête eft tout-à-fait ronde, & fon mufeau
eft prefque perpendiculaire fur cette fphère ; fes
yeux font exceflivement gros ôc très:voifins l’im
de l’autre; fes oreilles larges & arrondies , font
garnies en dedans de trois oreillons en forme de
petite conque ; mais ce qui eft encore plus remarquable
& peut-être unique , c’eft que la'femelfe
urine ^par le clitoris , qui eft percé comme la verge
du mâle-, & que ces deux parties fe reffemblent
parfaitement p-our la grandeur & la groffeur.'
Le loris eft le fimia caudata unguibus indicls
fubulatis de Linneus ,■ le Jinge de Ceylan , 8c Jinge
cynocéphale de Ceylan de Briffon.
LOUP, ( le ) eft le grand ennemi des troupeaux
ôc des bergers , Ôc l’animal carnaflier le
plus commun dans nos climats., Quoiqu’avec
le goût le plus véhément pour la chair , il ait
reçu de la nature les .moyens de le fatisfaire ;
qù’éllé lui ait donné des armes , de la rufe , de 1 agilité , de la force , cependant il- meurtjbuvent
de faim , parce que l’homiue. lui ayant déclaré
la guerre:,. l’ayant même proferit en mettant fa
tete a prix;, le force à fuir , à demeurer dans les
bois., où il ne trouve.^que quelques animaux fauvages
qui lui échappent par la vîteffe de leur
courfe , ôc qu’il ne peut furprendre que par hafatd
ou à force de patience*
II eft naturellement groffier ôc poltron > mais il
devient ingénieux par befoin ôc hardi par nécef-
Ate. Preffe par la famine , il brave le dangér ^
vient attaquer les animaux qui font fous la garde
de l’homme, ceux fur-tout qu’il peut emporter,
aifément, comme les agneaux, les jeunes chiens.,
les. chevreaux ; Iorfque cette maraude ne lui réuflit
pas , il fe recèle pendant le jour dans fon fort ,
n’en fort que la nuit, parcourt la campagne , rode
autour des habitations -, vient attaquer les bergeries
, gratte ôc creufe fous les portes,, entre furieux,
met tout a mort avant, de- choifir fa proie.. Lorfque
ces courfes ne lui produifbnt rien, il retourne au
fond des bois, fe met en quête ,, chaffe Ôc pour-
fuit-les animaux fauvages, dans l’efpérance qu’un
autre loup pourra les arrêter , les fâifir dans leur
fuite, ôc qu’ils partageront la dépouille ; enfin ,
Iorfque le befoin eft extrême, il attaque les femmes
ôc les- enfans, fe jette même quelquefois fur les
hommes , devient furieux, & ces excès, finiflent
ordinairement par la rage Ôc la mort.
Malgré une r.effemblance phyfique, prefqu’èn-
tière, entre le loup ôc le chien , & malgré ce
que l’ôbfervàtion a découvert de la parenté de
leurs efpèçes, ( Voye£ l’article du c h ie n ) , on
ne peut guère trouver de diffemblance , pour
ainfi dire morale plus grande & plus oppofée
que celle qui fe manifefte entr’eux dans le naturel.
Non-feulement ils font incompatibles , mais
ils font antipatiques par inftinél •; jamais ils ne
fe rencontrent fans fe fuir ou fans combattre ,
ôc combattre à outrance, jufqu’à ce que la mort
fuive. Le chien, même lorfqu’on le trouve fau-
vage , n’eft pas d’un naturel farouche ; il s’appri-
voifè aifément, s’attache , dèmeure fidèle à fon
maître ôc cherche la -compagnie des autres animaux.
Le loup, pris jeune , fe prive , mais ne s’attache
point: il'reprend, avec l’âge , fon caractère
féroce , ôc retourne , dès qu’il le peut, à fon
état fauvage.
Il eft ennemi de toute fociété , & ne fait pas
même compagnie à ceux de fon èfpèce : lorfqu’on
en voit plufieurs enfemble , ce n’eft point une
fociété dè paix , c’eft un attroupement de guerre ,
qui fe fait à grand bruit, avec des hurlemens
affreux ôc qui dénote un projet d’attaquer quelque
gros animal, comme un cerf , un boeuf, ou de
fie défaire de quelque redoutable mâtin. Dès que
leur expédition militaire eft confommée, ils fe
féparent ôc retournent en filence à leur fqlitude.
Il n’y a pas même une grande habitude entre le
mâle ôc la femelle ; ils né fe cherchent qu’une
fois par an , Ôc ne demeurent que peu de temps
enfemble.
C’eft en hiver que les louves deviennent en
chaleur ; plufieurs mâles fuivent la même femelle ;
ôc cet attroupement eft encore plus fanguinaire que
le premier ; car ils fe la difputent cruellement ;
ils grondent , ils ff émiffent , ils fe battent, ils
fe déchirent, ôc il arrive, fouvent qu’ils mettent
en pièces celui d’entr’eux qu’elle a préféré. Ordinairement
elle fuit long-temps , laffe tous fes afpi-
rans, ôc fe dérobe , pendant qu’ils donnent, avec
le plus alerte ou le mieux aimé.
La chaleur ne dure que douze ou quinze jours,
ôc commence par les plus vieilles louves ; celle
des plus jeunes n’arrive que plus tard. Les mâles
n’ont point de rut marqué ; 'ils peuvent s’accoupler
en tout temps ; ils paffent fucceflivement de
femelle en femelle, à mefure qu’elles deviennent
en état de les recevoir ; ils ont les vieilles à la
fin de décembre , 8c finiflent par les jeunes au
mois de février ou au commencement de mars.
Le temps de la geftation eft d’environ trois mois
demi x 8c l’on trouve des louveteaux nouveaux
ncs depuis la fin d’avril jufqu’au mois de juillet.'
Ces animaux s’accouplent comme les chiens ; ils
ont, comme eux , la verge offeufe ôc environnée
d’un bourrelet qui fe gonfle 8c les empêche de fe
féparer. Lorfque les louves font prêtes. à mettre
bas , elles cherchent au fond du bois un fort
un endroit bien fourré, au milieu duquel elles
applaniffent un efpace affez confidérable, en coupant
, en arrachant les épines avec les dents ;
elles y apportent enfuite une grande quantité de
moufle , ôc préparent un lit commode pour leurs
petits.. Elles en font ordinairement cinq ou fix ,
quelquefois jufqu’à n e u fô c jamais moins de trois.
Ils iiaiffent les yeux fermés ; la mère les allaite
pendant quelques femairies, ôc leur apprend bientôt
à manger de la chair, qu’elle leur prépare ea
la mâchant. Quelque-temps après, elle leur apporte
des mulots , des levrauts , des perdrix ,
des volailles vivantes. Les louveteaux commencent
par jouer avec elles , ôc finiflent par les étrangler ;
la louve enfuite les déplume , les écorche , les
déchire ôc en donne une part à chacun.
Ils ne fortent du fort où ils ont pris naiffance
qu’au bout de fix femaines ou deux mois. Ils
fuivent alors leur mère , qui les mène boire dans
quelque tronc d’arbre, ou à quelque mare voifine.
Elle les ramène au gîte, ou les oblige à fe recéler
ailleurs lorfqu’elle craint quelque danger. Ils la
fuivent ainfi pendant plufieurs mois. Quand on
les attaque, elle les défend de toutes fes forces-j
ôc même avec fureur. Quoique dans les autres
temps, elle foit, comme toutes les autres femelles,
plus timide que le mâle ,-lorfqu’elle a des petits
elle devient intrépide , ôc s’expofe à tout pour
les fauver ; aufli ne l’abandonnent-ils que quand
leur éducation eft faite, quand ils font afîez forts
pour n’avoir plus befoin de fe cours ; c’eft ordinairement
à dix mois ou un an îorfqu’ils ont refait
leurs premières dents, qui tombent à fix mois, Ôû
lorfqu’ils ont acquis de la force , des armes ôc
des talens pour la rapine.
. Les mâles ôc les femelles font en état .d’engendrer
à l’âge d’environ deux ans : on aflure que
dans toutes les portées il y a plus de mâles que
de femelles. Ces animaux font deux ou trois ans à
croître, ôc vivent environ quinze ou vingt ans.
Ils blanchiffent dans la vieilleffe, ôc ils ont alors
toutes les dents ufées. Ils dorment lorfqu’ils font
raffafiés ou fatigués , mais plus le jour que la
nuit, Ôc toujours d’un fommeil léger ; ils boivent
fréquemment, Ôc quoique très-voraces,, ils fup-
portent aifément la diète , ôc peuvent paf&r
quatre ou cinq jours fans manger, pourvu qu’ils
ne manquent pas d’eau.
Quoiqu’au premier coup-d’oeil le loup paroifle
parfaitement femblable au chien , cependant, ea
y regardant de près, on reconnok aifément que,
même à l’extérieur,. ils diffèrent l’un de l’autre par des caraâères fenfibles. L’afpeé! de la tête eft
différent a lç loup a la cavité de l’oeil obliquement