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dans le deffein, en pariant de chaque ef-
pèce, de la rappeller à fon-genre-, fuivant
cet auteur, je dois indifpenfablement tranf-“
erire fa méthode.
Je ne ferai qu’un changement fort iimple
dans la copie qu’on va lire. M. Briffon,
après avoir énoncé, à la tête de chaque
ordre, les caraâères qui lui font propres,
les répète en tête de chaque genre, 8c
ajoute enfuite ce qui le diftingue. Je fup-
primerai, pour abréger, 'cette répétition il
la tete de chaque genre. J’en indiquerai
feulement les caractères , auxquels le lecteur
fe fouviendra d’ajouter de mémoire1
ceux de l'ordre, ou de les rechercher s’il
les a oubliés.
M É T H O D E D E M. B R I S S ON .
O R D R K Ier.
Quatre doigts dénués de membranes, trois
devant, un derrière , tous féparés environ
jufqu’à leur origine ; les jambes couvertes
de plumes jùfqu’au talon ; le bec droit ;
le bout de la mandibule fupérieure un peu
renfle 8c courbé , 8c les nqrines à demi-
couvertes d’une membrane épaiffe & molle.
G E N R E P R E M I E R ,
Celui du pigeon.-
O r d r e II.
Quatre doigts dénués de membranes ,
trois devant -, un derrière , tous féparés
environ jufqu’à leur origine ; les, jambes
couvertes de plumes jufqu-au talon , 8c
le bec en cône courbé.
Deux feâions.
P R E M I E R E S E C T I O N
Tête ornée de membranes charnues,
G E N R E I I ,
Celui du dindon.
Une membrane charnue, longitudinale,
pendante fous la gorge. On pourroit ajouter
des papilles charnues autour de la tête 8c
de la partie fupérieure du cou, une membrane
charnue pendante à la partie fupérieure
de la tête , 8c près l’origine du bec.
G É N É R A U X
G E N R E I I I ,
Celui dü cou.
Deux membranes charnues, longitudinales
, pendantes fous la gorge.
Une crête membraneufe furie front.
G E N R E IV,
Celui de la pintade.
Deux membranes charnues , longitudinales,
pendantes à côté de l’ouverture
du bec ; une corne conique fur le front.
Point d’ergot.
I I ‘ S E C T I O N .
La tête dénuée de membranes charnues. ’
G E N R E V,
Celiii de la gelinàte.
Les pieds couverts de plumes.
Point d’ergot.
G E N R E V Ie,
Celui de la perdrix.
Les pieds nuds.
La queue courte.
G E N R E V M j j
Celui du faifan.
Les pieds nuds.
La queue longue.
Nota. M. Briffon range dans cette cïafle
les hoccos. Cependant on ne peut pas leur
attribuer pour caractères d’avoir la queue
longue ; ils ne reffemblent point par eétte
partie aux faifans, encore moins au paon.
On pourroit pèut-être diffinguer le genre
par la formé des plumes frifées & tournées
à coiitie-fens > dont la tête eft couverte.;
mais il eft d’autres oifeaux , tels que le
paraqua , le marail, qui n’ont pas . ce ca-
raclère , qui n’ont pas la queue longue
' comme le faifan, 8c qu’il faut cependant
rapporter à ion genre-, privant.la Méthode
de M. Briffon, telle qu’elle eft. i l y a lieu
de croire que s’il eut connu les oifeaux
apportés depuis la fin de fon ouvrage ,
SUR LA NATURE
il auroit fait des changemens dans le genre
du faifan..
O r d r e I II.
Quatre doigts dénués de membranes,
trois devant, un derrière , tous féparés
environ jufqu’à leur origine ; les jambes
couvertes de plumes jufqu’au talon ; le bec
court 8c crochu.
S E C T I O N P R E M I E R E .
La bafe du bec couverte d’une peau nue.
G E N R E V I I I ,
Celui de l'èpervier.
La courbure du bec commence dès fon
origine.
G E N R E I X ,
- Celui de l ’aigle.
La courbure du bec commence à quelque
diftanee de fon origine,
La tête couverte de plumes.
G E N R E X ,
Celui du vautour.
La courbure du bec commence à quelque
diftanee de fon origine.
La tête e ft , ou nue, ou feulement couverte
de duvet.
Nota. Ces trois genres comprennent tous
les oifeaux de proie diurnes, qui font très-
difficiles à diftinguer 8c à bien connoître :
il eût été à fouhaiter que M. Briffon eût
pu indiquer des caraâères plus propres à
remplir cet ob jet, 8c plus faciles à bien
faifir, que ne l’eft la courbure du bec, commençant
dès l’origine, ou à quelque dif—
tance de l’origine du bec ; il eût peut-être ;
découvert ces caraâères fur quelques autres
parties, comme'les ailes, 8cc. ; 8c il eût été
préférable de facrifier l’uniformité dans le
pkn méthodique , à une connoiffance plus
parfaite des oifeaux de proie. Le huitième
genre réunit des oifeaux fi différens par leurs
facultés, leurs habitudes, 8c mêfne par l’en-
femble de tout leur extérieur , tels , par
exemple , que le faucon 6c la bufe , qu’on
éprouve une contradiction involontaire en j
DES OISEAUX. 387
les trouvant réunis dans un même genre.
On ne peut d’ailleurs difeonvenir que les
caraâères indiqués par M. Briffon, fontnon-
feulement infuffifans pour faire diftinguer
8c reconnoître les oifeaux de proie qui
nous font- apportés de l’Amérique 8c de*
grandes Indes ; mais que même on eft fou-
vent embaraffé , d’après ces caraâères ,
de claffer plufiéur-s oifeaux de proie qui fe
trouvent en Europe.
S E C T I O N I I .
Ceux dont la bafe du bec eft couvert*
de plumes-tournées en devant.
G E N R E XI ,
Celui du hibou.
La tête ornée de paquets de plumes e#
forme d’oreilles.
G E N R E X I I ,
Celui duchat-huan.
La fête dénuée de paquets de plumes en
forme d’oreilles.
O R D R E I V.
Quatre doigts dénués de membranes ,
trois devant, un derrière, tous féparés environ
jufqu’à leur origine : les “jambes couvertes
de plumes jufqu’au talon : le bec e*
cône allongé,
S E C T I O N P R E M I E R E .
Ceux dont les plumés de la bafe du bec
font tournées en devant, 8c couvrent les
■ narines.
G E N R E X I I I ,
Celui du coracias.
Le bec en cône alongé, un peu courbé
en arc.
G E N R E X I V ,
Celui du corbeau.
Le bec en cône alongé, droit ; fon bout
un peu tourné vers le bas :
Les plumes de la queue à peu près d’égale
longueur,
Çc c i j