
ôc encore plus au vanjîre. Il a en marchant le
corps alongé , & paroît bas de jambes. Le
train de derrière eft un peu plus élevé que celui
de devant. Il a l’oreille fans poil ôc. de la même
forme que celle du furet commun,. 1 oeil v i l , ôc
Piris d’un fauve foncé, le mufeaü très - fin ôc fans
mouftaches, tout le corps couvert d un poil long
jafpé d’un brun foncé mêlé d’un blanc laie, le
ventre d’un poil fauve clair fans mélangé. Le
fond du poil de la tête , autour de 1 oeil, eft
d’une couleur jaunâtre claire, & fur le nez, les
joues, les autres parties de la face ou le poil
eft court, règne un ton fauve, plus ou moins
brun, qui continue ôc fe perd en diminuant dans
les parties de la tête au-deffus des yeux. Ses
jambes font couvertes d’un poil ras fauve fonce.
Les pattes ont quatre doigts en - avant ôc un
petit, doigt par derrière. Les ongles font petits' ôc
noirs ; la queue qui eft au moins du double plus
longue que celle de nos furets, eft très-greffe au
commencement du tronçon ôc très-menue au
bout, qui finit en pointe. De grands poils jafpes ,
comme fur le corps, couvrent cette queue.
NER,-en Perle, défigne un chameau métis,
provenant d’un chameau à deux boffes ôc d une
femelle à une feule boffe, qui éft celle du dromadaire.
Voye^ C h a m e a u ôc D r o m a d a i r e .
NIL-GAUT ou NYL-GHAUT , animal^ des
Indes, qu’on pourroit comparer au chamois d’Europe
plutôt qu’à tout autre animal , mais qui
forme néanmoins une efpèce particulière qui
ne tient âu genre des autres animaux a pied
fourchu que par quelques cara&ères , & en a
d’ailleurs beaucoup d’autres qui lui font particuliers.
Le nil-gaüt eft de la grandeur d’un cerf
de taille moyenne ; fes corties font creufes,
permanentes, ôc n’ont que fix pouces de longueur
fur près de trois pouces de groffeur a
la bafe ; il n’â point de dents incilives à la
mâchoire fupérieure ; celles de- la mâchoire inférieure
font larges & peu longues il y a un
efpace vuide eritr’elles ôc les mâchelieres.
Le train de derrière, dans le mâle , eft plus
bas que celui dé devant : l’on voit une efpèce
de boffe ou d’élévation fur les épaules , & cet
endroit eft garni d’une petite crinière , qui prend
du fommet de la tête & finit au milieu du dos :
fur la poitrine fe trouve une touffe de longs poils
noirs : le pelage de tout le corps eft d’un gris
d’ardoife ; mais la tête eft garnie d’un poil plus
fauve, mêlé de grisâtre, & le tour dés yeux
d’un poil fauve clair , avec • une petite tache
blanche à l’angle de chaque oeil ; le deffus du
nez eft brun, les naféaux font noirs , avec une
bande blanche à côté ; les oreilles font fort
grandes ôc larges , rayées de trois bandes noires-
vers leurs extrémités --; la face extérieure de
l ’oreille eft d’un gris roufsâtre avec une tache
blanche à î’extrêmité ; lè fommet de la tête eft
■ garni d’un poil noir mêlé de brun, qui forme
fur le haut du front une efpèce de fer à cheval,
il y a fous le cou, près de la gorge , une
grande tache blanche ; les jambes de devant &
les cuiffes font noires l'ur la face extérieure, &
d’un gris plus foncé que celui du corps fur la
face intérieure.
Le pied eft court & reffemble à celui du cerf;
les fabots en font noirs; il y a fur la face externe
des pieds une tache blanche , ôc fur l’interne,
deux autres taches de même couleur : les jambes
de derrière font beaucoup plus fortes que celles
de devant ; elles font couvertes de poils noirâtres
, avec deux grandes taches blanches fur
les pieds, tant en dehors qu’en dedans ; ôc plus
bas il y a de grands poils châtains qui forment
une touffe frifée ; la queue eft d’un gris d’ardoife
vers le milieu Ôc blanche fur les côtés ; elle eft terminée par une touffe de grands poils
noirs ; le deffous eft nud ; les poils blancs des
côtés de la queue font fort longs & ne font point
couchés fur la peau comme ceux des autres
parties du corps ; ils s’étendent au contraire en
ligne droite de chaque côté.
Le nil-gaut porte la queue horifontalenient en
courant , ôc la tient baffe ôc entre les jambes,
lorfqu’il eft en repos. La femelle eft beaucoup
plus petite que le mâle, ôc en même temps plus
fvelte & plus haute fur fes jambes ; elle n’a
point de cornes ôc eft d’une couleur plus brune
que" le mâle; aurefte, il paroît que cette efpèc'e
varie , foit pour les couleurs, foit pour la longueur
ôc la groffeur dés cornes.
Ces animaux y quoique vifs ôc vagabonds ,
comme les chèvres, font affez doux pour fe laiffer
régir, Zc il eft à fouhaiter qu’on puiffe en multiplier
l’efpèce èn Europe ; leur manière de fe
battre eft fort fingulière : lorfqu’ils font encore à
une diftance confidérable l’un de l’autre ; ils fe
préparent au combat en tombant fur leurs genoux
de devant , & s’avancent l’un vers l’autre d’un
pas affez rapide en tortillant ôc toujours agenouillés
de cette manière, & quand ils font arrivés à
quelques pas de diftance , ils font un faut &
s’élancent l’un contre l’autre. Il paroît aufiï que
ces animaux font vicieux ôc féroces dans le temps
du rut, quelques doux ôc apprivoifés qu’iTs foient
d’àilleur-s. On les nourrit d’herbe , de foin ôc
d’avoine , mais ils aiment fur-tout le pain de
froment. Ils ont l’adorat fin ôc très-délicat.
Les nil-gauts font regardés comme une rareté
dans l’Inde ; on én fait des préfens aux Nababs
Ôc autres personnes confidérables. On les trouve
fauvages dans quelques contrées , ôc leur chair
paffe pour être fort bonne.
M. le Do&eur Villiam Hunter qui s’eft trouvé
I à portée à Londres de bien obferver cet animal,
; dont l’efpèce eft nouvelle pour les Naturaliftes,
en parle dans les termes fuivans. « Oh doit compter
, au nombre des richeffes qui nous ont été
apportées des Indes dans ces derniers temps, un.
bel animal appellé le nyl-ghau. Le mâle me frappa
à la première vue , comme étant d’une nature
moyenne' entre le taureau ôc le cerf, à-peu-près
tel que nous fuppoferions un animalqui feroit le
produit de ces deux.efpèces, car , il eft d’autant
plus petit que l’un , qu’il eft plus grand que
l’autre , ôc on trouve dans fes formes un grand
mélange de reffemblance à tous les deux ; fon
corps , fes cornes & fa queue reffemblent
affez à ceux du taureau , ôc fa tête, fon cou ôc
fes-jambes approchent beaucoup de celles du
cerf ».
« La couleur eft en général cendrée ou grife ,
d’après le mélange des poils noirs ôc blancs ; la
plupart de ces poils font à moitié noirs ôc à moitié
blancs ; la partie blanche fe trouve du côté de
la racine. Le poilfur le corps eft généralement
plus rare, plus fort ôc plus roide que celui du
boeuf ; fous le ventre ôc aux parties fjipérieures
de fes mufcles, il eft plus long 6c plus doux que
fur les côtés ôc fur le dos ».
La femelle' diffère tellement dû mâle, qu’à
peine pourroj.t-«on les croire de la même efpèce ; elle eft beaucoup plus petite ; elle reffemble par
fa forme ôc par fa couleur jaunâtre , à une biche ,
ôç n’a point de cornes ; elle a quatre tettes ôc
l’on croit qu’elle porte neuf mois ; quelquefois
elle produit deux petits -, mais le. plus fouvent
elle n’en fait qu’un. Le nyl-ghau mâle étant jeune,
reffemble beaucoup, par fa couleur, à la femelle ».
« Quoiqu’on m’eût rapporté qu’il étoit extrêmement
farouche , j’ai trouvé que c’étoit, dans
le fond , un animal très-doux, ôc qui paroiffoit
aimer qu’on fe familiarifât avec lu i, léchant
toujours la main de celui qui le flattoit ou qui
lui préfentoit du pain , ôc n’ayant jamais tenté
de fe fervir de fes armes pour bleffer qui que ce
foit ; le fens de l’odorat, dans cet animal, paroît
très-fin ôc femble le guider dans tous fes mou-
vemens ; quand quelque perfonne l’approche, il
la flaire en faifant un certain bruit ; il en faifoit
autant quand on lui âpportoit à boire ou a
manger , ôc il étoit fi facilement offenfé par une
odeur extraordinaire , ou fi circonfpeft , qu’il ne
vouloit pas goûter le pain que je lui préfentois,
lûrfque ma main avoit touché de l’huile de
fhérébentine ou quelques liqueurs fpiritueufes....
Pendant tout le temps que j’en eus deux dans
mon écurie, je remarquai que toutes les fois
qu’on vouloit les toucher, ils tomboient fur leurs
genoux de devant , ce qui leur arrivoit même
quelquefois , lorfque je m’avançois devant eux ;
mais comme ils ne s’élan croient jamais contre
moi, j’étoïs fi loin de penfer que cette pofture
annonçoit leur colère ou une difpofition au
combat, que je la regardois, au contraire, comme
uhe expreflion de timidité ou d’une grande
douceur ».
« Plnfieurs de ces animaux mâles ôc femelles
ont été apportés- en Angleterre depuis quelques
années : les premiers furent envoyés de Bombay
en préfent à Mylord Clive ; ils arrivèrent au mois
d’août 1767 ; il y en avoit un mâle ôc l’autre
femelle , ôc ils continuèrent de produire dans ce
pays - ci chaque année ».
u Le mot nyl-ghau fignifie une vache bleue ou
plutôt un taureau bleu , ghau étant mafeulin. Le
mâle de ces animaux a en effet de juftes titres
à ce nom , non-feulement par rapport à fa reffemblance
avec le taureau , mais encore par la
teinte bleuâtre qui fe fait remarquer fenfiblement
dans la couleur de fon corps. Mais il n en eft
nullement de même de la femelle qui a beaucoup
de reffemblance , ôc quant à la couleur ôc quant
à la forme avec notre cerf. Les nyl-ghaus qui
font venus en Angleterre , ont été prefque tous
apportés de Surate ou de Bombay , ôc ils pa-
roiffent moins rares dans cetté partie de l’Inde ,
que dans le" Bengale, ce qui donne lieu de con-
jeélurer qu’ils pourroient être indigènes dans la
province de Guzaratte , l’une des plus occidentales
de l’Empire du Mogol, étant fituee
au Nord de Surate , Ôc s’étendant jufqu’à l’océan
Indien ».
NIMSE, en Barbarie, eft le furet. Voye^ F u r e t .
NOCTULE, nom donné à une efpèce de
chauve-fouris. Voyeç C h a u v e -s o u r i s .
NOEMBA , nom du rhinocéros à Java. Voye^
R h in o c é r o s .
NSOSSI, ( article de l’ancienne Encyclopédie )
u animal quadrupède qui fe trouve dans le
royaume de Congo, ôc dans d’autres parties de
l’Afrique. Il eft de la grandeur d’un chat ôc d’un
, gris de cendre ; fon front eft armé de deux petites
cornes. C’eft le plus craintif ôc le plus inquiet
des animaux ; ce qui le tient toujours en mouvement
ôc l’empêche de boire ou de paître tranquillement.
Sa chair eft très-bonne à manger , &
i les habitans préfèrent fa peau à tout autre pour
faire les cordes de leurs arcs ». De tous ces traits
indécis ôc peu cara&érifés , le feul qui puiffe
fervir d’indication, eft celui de la grandeur 01a
plutôt de la petiteffe de ce quadrupède qui doit
être un chevrotain. Voyeç ce mot.
NZFUSI, à C on go , civette. Voyeç C i v e t t e .
NZIME, dans la même contrée. Idem.
Hijloire Naturelle. Tom. /, C c