
TRAGULUS , en latin moderne j chevrotain.
Voyez C h e v r o t a in .
TRUIE , ( la ) ou femelle du cochon , doit
avoir le corps alongé, le ventre ample & large, les
mamelles longues : il faut aufli qu’elle foit d’un
naturel tranquille 8c d’une race féconde. Elle peut
produire à neuf mois ou un an, comme le verrat ;
mais il vaut mieux attendre qu’elle ait dix-huit
mois ou deux ans. La première portée' de la truie
n’efl pas nombreufe, les petits font foibles , 8c
même imparfaits, quand elle n’a pas un an.
Elle eft en chaleur, pour-ainfi-dire, en tout
temps j 8c elle recherche les approches du mâle ,
quoiqu’elle foit pleine. Cette chaleur de la truie ,
qui eft prefque continuelle , fe marque par des
accès & par des mouvemens immodérés , qui
Unifient toujours par fe vautrer dans la boue ;
elle répand, dans ce temps, une liqueur blanchâtre
, allez épaifïe & allez abondante'. Elle porte
quatre mois, met bas au commencement du cinquième
, 8c bientôt elle recherche le mâle, devient
pleine une fecpnde fois, 8c produit par confé-
quent deux fois l’année. 11 y a même des truies
qui produifent régulièrement tous les cinq mois.
Dès qu’elle eft pleine, on la fépare^u mâle
qui pourroit la bleffer , & lorfqu’elle met bas,.
on la nourrit largement ; on la veille pour l’empêcher
de dévorer quelques-uns de lès petits,
& l’on a grand foin d’en éloigner le père , qui
les ménageroit encore moins. On la fait couvrir
au commencement du printemps, afin que les
petits, naiffant en été , aient le temps de grandir,
de fe fortifier , & d’engraiffer avant l’hiver ; mais
lorfque l’on veut la faire porter deux fois par an,
on lui donne le mâle au mois de novembre,
afin qu’elle mette bas au mois de mars, & on la
fait couvrir une fécondé fois au commencement
de mai.
Elle produit en grand nombre, jufqu’à dix-huit
& même vingt petits. Elle n’a cependant jamais
plus de douze mamelles, & fouvent elle en a
moins ; le nombre des mamelles n’eft donc pas , ,
comme on l’a dit, relatif dans chaque efpèce
d’animal, au nombre des petits que la femelle
doit produire 8c allaiter. On ne fouffre pas que la
truie domeftique allaite tous fes petits pendant
plus de quinze,jours ou trois femaines; on ne
lui en laifle alors que huit ou neuf à nourrir, on
vend les autres ; à quinze jours il font bons à
manger ; & comme l’on n’a pas befoin de beaucoup
de femelles, & que ce font les cochons
coupés qui rapportent le plus de profit, on fie
défait des cochons de lait femelles, & on ne
laiffe à la mère que deux femelles avec fept ou
huit mâles.
On commence au bout de trois femames à
les mener aux champs avec la mère, pour les
accoutumer peu-à-peu à fe nourrir comme elle :
on les fevre cinq femaines après ,& on leur
donne foir & jnatin du petit - lait mêlé de fon, I
ou feulement de l’eau tiède avec des légumes
bouillis. Voyez C o c h o n 8c Sa n g l i e r .
TSITSIHI, nom de l’écureuil à Madagafcar.
Voyez E c u r e u i l .
TU A BBA , au Cap de Bonne-Efpérance, rhinocéros.
Voye% R h in o c é r o s .
TUCAN , animal de la Nouvelle Efpagne qui,
par la grandeur , par la figure/8c par les habitudes
naturelles, approche plus de la taupe que
d’aucun autre animal. Il eft un peu plus grand
que la taupe ; il eft, comme elle , gras 8c charnu,
avec des jambes fi courtes que le ventre touche
a terre. Ii a la queue courte, les oreilles petites
8c rondes , les yeux fi petits, qu’ils lui font ^
pour-ainfi-dire, inutiles j mais il diffère de la
taupe par la, couleur du poil, qui eft d’un jaune
roux, 8c par le nombre des doigts, n’en ayant
que trois aux pieds de devant 8c quatre à ceux
de derrière, au lieu que la taupe a cinq doigts à
tous les pieds ; il paroît en différer encore en
cèque fa chair eft bonne à manger, 8c qu’il n’a
pas l’inftinâ: de la taupe pour retrouver fa retraite
lorfqu’il en eft forti ; il creufe à chaque
fois, un nouveau trou , enforte que dans de certaines
terres, qui lui conviennent, les trous que
] font ces animaux font én fi grand nombre ?. qu’on
I ne peut y marcher qu’avec précaution.
TULKI, dans quelques provinces du Levant »
eft le chacal. Voyez ce mot.
TURC , ( chien ) race de chiens originaires des
pays chauds, 8c dont la peau eft prefque dénuée
de poils. Voyez l’artiéle du C h ie n .
TUROCHS, dans la langue des anciens Germains
, eft l’aurochs. Voyez A u r o c h s .
TZEIRAN ou AHU, efpèce de gazelle , de
la grandeur 8c de la couleur d’un chevreuil. Le
tzeiran a les cornes creufes , noires, un peu comprimées
en - bas , ridées d’anneaux , 8c courbées
en arrière , de la longueur d’un pied les oreilles
pointues 8c très - longues , la moitié des poils du
cou dirigée en-haut, 8c l’autre moitié dirigée en-
bas ; ceux du dos également tournés, moitié en-
avant , moitié en-arrière ; la queue plus longue
que dans la plupart des autres gazelles*, 8c terminée
par une touffe de poils, le train de devant
plus bas que celui de derrière ; les jambes fem-
blablês à celles du cerf, mais fans broffes de
poils fur le genou, 8c au lieu d’ergots une fimple
éminence ou bouton ; la couleur plus rouffe que
fauve fur le dos ôc les côtés, 8c blanche fur le;
ventre. %
Les femelles n’ont point de cornes ; elles entrent
en chaleur à la fin de l’automne , 8c.
mettent bas au mois de juin. Les mâles ont fous
le. ventre , aux environs du prépuce, un fac
ovale affez grand, 8c femblable à la poche du
mufc ; mais ce fac eft vuide, 8c ce n’eft peut-;
être que dans la faifon des amours qu’il s’y produit
quelque matière par fecrétion. Ce font aufit
les mâles qui ont des proéminences au larynx 9'
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lefquelles grofliffent à mefure que les cornés prennent
de raccroiffement.
Ces animaux pris jeunes s’apprivoifent aifé-
ment. Ils vont en troupes dans leur état de liberté
, 8c quelquefois ces troupes de tzeirans fau-
vages fe mêlent aux troupeaux domeftiques ; mais
ils fuient à la vue de l’homme. Quoiqu’ils pafïènt
l’eau à la nage de leur propre mouvement, 8c
pour aller chercher leur pâture au - delà d’une
rivière, cependant ils ne s’y jettent pas lorfqu’ils
font pourfuivis 8c prefles par les chiens 8c par
les hbmmes ; ils ne s’enfuient pas même dans
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les forêts voifines, 8c préfèrent d’attendre leurs
ennemis. L’efpèce fe trouve en Turquie, enPerfe,
a la Chine, en Sibérie, dans le voifinage du
lac Baikal 8c en Daourie.
Le nom de tzeiran eft celui que donnent les
Turcs à cette gazelle, qui eft connue en Perfe,
fous celui tfahu.
Le tzeiran eft défigné par M. Gmelin, dans les
Mémoires de Petersbourg, fous la dénomination
de caprea campejlris gutturofa.
TZUR-BAN, eu arabe, eft le porc-épic. Voyez
PO R Ç -E P IÇ . ' ( 1