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du côté du Nord jufqu’en Suède , mais du côté de
l’Orient & du midi, jufqu’en Perfe Si en Barbarie.
Selon M. de Buffon , l’oifeau que M. Briffon a
nommé gros-bufard n’eft qu’une variété de Xautour.
Elle diffère de la Touche par un plumage moins
foncé & un naturel moins courageux. Cette première
variété en a fourni une l'econde , qui ne
diffère' de la première qu’en ce que les ailes font
tachées de blanc , ce qui a fait donner à cet oifeau
pl. enlum. 423 , le nom de bufard varié. Voyeç
Bu sard ( gros).
Vautour eft employé dans la fauconnerie ; il
donne même fon nom à une divifion admife par
les fauconniers ; ils appellent autourferie une claffe
d’oifeaux qui comprend Tautour , Xépervier, les
harpayes, &e. C’eft un oifeau de poing & de
bas vol. Les meillèurs autours, félon B_elon 3 viennent;
de .Grèce. **
Vautour, ainfi que l’épervier, ne fond pas fur
fa proie , mais il la faifit Se côté. M. de Buffon
a fait nourrir long-temps dans la même volière,
un autour mâle Si un autour femelle. Oii a obfervé
qu’ils étoient tous deux fort difficiles a apprivoi-
fer ; que le mâle, quoique plus petit que la femelle,
étoit plus méchant; qu’ils fe battoient fouvent ,
mais moins en fé fervant du bec que des griffes ;
que quand ils veulent fe défendre contre quelque
ennemi, ils fe renverfent fur le çlos , & cherchent
plutôt à déchirer avec leurs ferres, qu’à mordre
avec leur bec : quoique ces deux oifeaux ayent
paffé un été enfemble dans une volière fpacieufe
& placée en un lieu folitaire , on n’a pas remarqué
qu’ils ayent pris aucune affeéfion 1 un pour
l ’autre. La femelle , au mois de novembre fuivant,
tua le mâle dans un accès de fureur, pendant la
nuit. Leur voix étoit rauque, finiffoit par des Tons
aigus & étoit d’autant plus défagréable , qu’ils
la faifoient fouvent entendre : ils etoient ombrai
geux, inquiets & s’effarouchoient de tout ; Xautour
eft en général- fi féroce , que quand on le laiffe
en liberté avec d’autres oifeaux , tels que des
faucons , il les égorge tous les uns après les autres,
quoiqu’il femble manger de préférence les fouris ,
les mulots & les petits oifeaux. Son extérieur, fes
mouvemens brufques & farouches s’accordent avec
fes moeurs féroces, qu’ils femblent décéler. V. au mot
, F a u c o n n e r i e la manière de drefler les autours.
A u to u r b l o n d .
C’eft une variété dans l’efpèce de Xautour Si le
gros bufard de M. Briffon. Voye^ A u to u r &
Busard ( gros ).
A u to u r de C a yenn e (grand).
J’ai reçu de Cayenne deux, oifeaux que leur
taille, la longueur de leurs pieds, le peu d’étendue
de leurs ailes, la couleur de leur plumage ,
& la manière dont il eft varié fur-la poitrine &
le ventre, m’engagent à rapporter à Xautour. Je
les réunis fous le même article, parce que l’un
étant plus petit que l’autre d’un tiers à peu près,
ayant entr’eux beaucoup de rapports, avec de lé-
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gères^différences, tous deux venant du même pays*
il y a. de la probabilité qu’ils font mâles & femelles*
Le moins grand ou le -mâle a , du bout du bec à
celui de la queue, vingt-trois à vingt-quatre pouces ;
le fommet de la tête eft d’un gris-cendré, clair,
rayé de blanc fur le bord des plumes & de noir
dans leur milieu ; la gorge ôcles joues font blanches;
il y a à l’angle poftérieur de l’oeil une raie noire ,
étroite , qui s’étend jufqu’à l’occiput ; le haut du
cou , en arrière , eft ray é tranfverfalement de gris
& de noir ; les plumes de l’occiput font fort
longues : il y en a une qui dépaffe les autres Si qui
forme une efpèce de huppe placée au bas de 1 occiput
; le dos , les plumes fcapulaires , les petites
couvertures des ailes , & les grandes, font d’un
brun noir ; l’aile, depuis fon pli jufqu aux deux
tiers de fa longueur, eft rayée tranfverfalement
de brun noir Si de gris cendré; le refte de l’aile
eft d’un noir lavé ; les ailes s’étendent a peu-pres
aux deux tiers de la queue ; le cou, en-devant,
; eft gris cendré ; le ventre eft blanc , rayé tranfV
; verlalement de brun roufseâtre ; les cuiffes font de
! cette dernière couleur ; les couvertures du deffous
de la queue font blanches; la queue eft rayee alternativement
par quatre bandes grifes Si quatre-
bandes noires : le gris eft ondé de noir ; les pieds
J font jaunes ; les ongles noirs.
Le fécond oifeau diffère du premier, i° . en ce
qu’il a , de l’extrémité du bec à celle de la queue ,
environ vingt-fix pouces, Si qu’il eft .gros à proportion
; 2°, en ce qu’il n’a pas de huppe ; 30. en
ce que ce qui eft gris cendré dans le premier
oifeau eft d’un brun noirâtre dans celui-ci ; 4°. en
ce qu’il y a moins de blanc fur le ventre Si la
poitrine, & que ces parties font rayées tranfver-
falement par des bandes noires plus larges que
ne le font-les zones rouffeâtres qu’on voit fur les
mêmes parties dans le mâle ; 50. enfin, les jambes
font moins longues d’un pouce à peu-près, en
ayant fi-x de long dans le mâle , du genou à l’extrémité
du doigt du milieu , Si cinq feulement dans
la femelle ; elles font, au contraire, plus groffes
que dans le mâle ; le bec &. la membrane qui en
couvre la bafe , font noirs dans l’un Si l’autre
oifeau ; tous deux ont le bord des paupières , Si
l’efpace compris entre l’oeil & le bec , dégarnis de
plumes, couverts de quelques poils , fous lefquels
la peau défféchée paroît noirâtre. Ces oifeaux n’ont
pas été décrits : ils font, fuivant la méthode de
M. Briffon , du genre de l’épervier , Si ils me
paroiffent fe rapporter à Xautour plus qu’à tout
autre oifeau. Genre Vlll.
A u to u r de C a yenn e , (petit).
PL enl. 473.
Cet oifeau n’a de rapport avec;-.l’autour ni par
la taille -, ni parle plumage ; auffi M. de Buffon
l’auroit-fl, | ce qu?il nous apprend, rapporté plus
volontiers au lanïer, auquel il reffemble parle peu
de longueur de fes pieds Si leur couleur bleuâtre, fi
d’habiles fauconniers ne l’avoient regardé comme
A U T
tlrt autour. Sa l o n g u e u r , d u b o u t d u b e c à c e lu i
d e la q u e u e , e ft d e feize p o u c e s e n v iro n ; fa gr'of-
feu r , fa f o rm e , fo n t celles d u fau c o n ; c’e f t l’o ife a u
a u q u e l je le ra p p o r te ro i s le p lu s v o lo n tie rs , Si
c’e ft fous c e tte d é n om in a tio n q u e . je l’a i in fe r it
dans m a c o lle é lio n ; il e n diffère c e p e n d a n t p a r
la lo n g u e u r des a i l e s , q u i n e s’é te n d e n t p a s a u -d e la
d e s d e u x tie r s de la q u e u e , p a r c e lle des d o ig ts
q u i n e fo n t p a s auffi lo n g s à p ro p o r t io n d e la
g ra n d e u r to ta le d e l’o ife au ; m ais il a d u r a p p o r t
a v e c le fau c o n p a r les n u a n c e s d u p lu m a g e , p a r
la fo rm e d u c o rp s c o u r t , r am a f f é ^ t r a p u ; p a r l e
p e u d e lo n g u e u r d e l’os d u ta r fe .
L e fom m e t de la t ê t e , le c o u .e n a r r iè re & fu r les
c ô t é s , ainfi q u e le s jo u e s , fo n t d ’u n gris c e n d ré ;
le d o s Si les aile s f o n t c o u le u r d’a rd o iiè ; la q u e u e
e f t c o lo ré e d e m êm e & t ra v e r f é e en--deffus. p a r
d e u x b a n d e s é tro ite s Si c endrées ' ; en -d e ffo u s . e lle
e f t a lte rn a tiv em e n t c o u p é e p a r d e larg e s b a n d e s
tra n fv e r fa le s , les u n e s n o i râ t re s ,~ les a u tre s d ’u n
b lan c g r is ; to u t le deffous d u c o rp s e f t d ’u n b lan c
t e in t de gris c e n d ré . Genre Vlll.
A utour gris à v e n t r e r a y é , d e M ad ag a fc a r.
Voyag. au x I n d . & à la C h . , tom. 1 1 , pag. 181 ,
pl. enl. 103,
M . S o n n e ra t c om p a re c e t o ife a u , p o u r la groff
feu r , , au faifan c om m u n ; il a le deffus d e la t ê t e ,
le c o u , le d o s , d ’u n g r is c e n d ré c la ir ; l’oe il e n to
u ré d ’u n e p e a u n u e , d e c o u le u r ja u n e > & q u i
s’é te n d p re fq u e fu r to u te - la jo u e ; les p e tite s Si les
m o y e n n e s c o u v e r tu re s d u deffus d e s aile s d ’un
c e n d ré c la ir , a v e c , fu r ch a cu n e d e s d e rn iè re s ,
u n e ta c h e n o ire j p re fq u e ro n d e ; les m o y e n n e s
p e n n e s d e s ailes c e n d ré e s d u c ô té e x té r ie u r , b lan c h e s
d u c ô té in té r ie u r ju fq u ’à la m o itié d e le u r lo n g u e u r ,
n o ire s dans le re f te Si te rm in é e s d e . b lan c ; les
g ran d e s p e n n e s b lan c h e s ju fq u ’au t i e r s , c o u p é e s p a r
d e s lig n e s n o i r e s , o b liq u e s Si tra n fv e r fa le s ; les
d e u x tie r s in fé r ie u rs fo n t n o irs ; le deffous d u co rp s
e f t b lan c , r a y é t r a n fv e r f a lem e n t d e n o i r ; la q u e u e
e f t n o ire , b a r r é e e n tra v e r s d an s .fo n m ilie u p a r u n e
la rg e b a n d e b la n c h e , fem é e de p e ti te s lig n e s n o ire s ;
le b e c e ft d e c e tte d e rn iè re , c o u le u r ; l’iris Si les
p ie d s fo n t jau n e s . Genre VIII.
A UTOUR ( 1’ ). Sors. pl. enl. 461..
- C ’eft: le j e u n e autour. Voyez A utour.
. AUTRUCHE.
B r is s .. tom. V3 pag. y ..
B e l l . porti d’oif. pag. y j . . . •
I d e m , hiß. 'des. oif. pag. 231..
Hiß. de V ac ad. tom. III, part. I f , pag. 113..
. Struthio e n L a tin .
. Nearnah . en Arabe; -
Eîtia en Portugais.
. Ayeßr.u^. e n E ip a g n o l. :
. Strut^â',‘ fiur^o e n Italien* Strujf 3 flràujf , firauff-vogel e n A llem a n d .
Oflrich » e n A n g lo isu
StrUt£ e n S u éd o is.
• Vautruche, e ft .d u L X IL g e n re d e la m é th o d e
A U T 50Î
de M. Briffon , Si le feul oifeau de ce genfe. Son
trait principalement cara&ériftique eft d’avoir deux
doigts en devant, dénués de membrane Si point
de doigt derrière. Sa taille fort au-deffus de celle de
tous les autres oifeaux , la petiteffe de fes ailes
qui ne peuvent fervir pour voler , la forme des
plumes dont les barbes font défunies, rendent
Xautruche fi différente des autres oifeaux , qu’il
fuffit de l’avoir vue une fois ou d’en avoir obfervé
un portrait bien fait pour la reconnoître. Sa longueur
du bout du bec à celui du doigt le plus
long, eft de huit pieds quelques pouces ; fon bec
a deux pouces & demi de large à fon origine ,
& quatre pouces fix lignes de long des angles de
fon ouverture à fon extrémité ; l’étendue du pied
eft de quinze pouces quelques lignes ; les ailes
pliées s’étendent à-peu-près jufque vers le milieu
de la queue.; déployées elles forment une envergure
de fix pieds &*demi, mais qui ne fuffit
ni pour éléver l ’oifeau, ni pour le foutenir en l’air ;
ce qui ne vient pas feulement de ce que les ailes
n’ont pas allez d’ampleur, mais encore de ce que
les plumes ne font pas appuyées les unes fur les
autres , ne forment pas une voile continue, de
ce que leurs barbes font défunies Si de ce que leur
tuyau a peu de force Si d’élafticité. On diroit à
juger des chofes à notre manière , qu’il en auroit
trop coûté à la nature pour rendre Xautruche un
oifeau volant, & il fembleroit que fon exemple
devroit apprendre. a- ceux qui s’occupent des
moyens de procurer à l’homme la faculté de
voler , qu’ils s’attachent à une entreprife dont la
nature même n’a pas voulu fe charger par rapport
à un animal auffi p éfant que Xautruche.
La partie fupérieure de la tête eft nue , le refte
de la tête , le cou dans la moitié fupérieure de
fâ longueur font couverts d’une peau de couleur
livide , garnie d’un duvet blanc, rare femé ,
brillant & femblable à du poil : la moitié inférieure
de la longueur du cou, le dos , le croupion
, la poitrine Si le ventre font couverts de
plumes noires , parmi lefquelles il y en à quelquefois
de blanches & de grifes : les plumes fcapulaires
Si les couvertures des ailes font de la
même couleur & également variées : le refte du
corps eft nud ; la peau dans cet- endroit eft d’un
blanc rougeâtre : les grandes pennes des ailes font
d’un beau blanc , les moyennes font noires, celles
■ de la queue font blanches : au bas du fternum ÔC
fous les os pubis on remarque deux callofités ;
‘ elles- font produites par l’habitude que cet oifeau
a de fe coucher, & par le poids du corps que
ces parties fupportent alors : il y a de chaque côté
fous les ailes deux ergots de fubftance de corne
d’environ un pouce de long : l’un eft au bout de
l’aile y S i T antre au bout de l’aile bâtarde : l’iris
eft de couleur de noifette , le bec de couleur
de corne & noirâtre à fon extrémité : les pieds
font gris-; il n’y a à chacun des pieds qu*un doigt
armé-d’un ongle qui eft noirâtre.