
animaux ; il ne laiffe pas de fuir ; mais ,J comme
il eft bientôt attrappé, & que fes ongles &. la
gueule lui ieroient cïe foibles détentes contre de fi
terribles ennemis, la nature lui a enfeigné de le
mettre en boule, en pliant fa queue ions Ion
ven+re, & fe ramifiant de telle manière- qu’il ne
préfente de tous côtés que les peintes de fes
écailles. Le tigre 6c le léopard ont beau le tourner
doucement avec leurs griffes, ils te piquent dès
qu’ils veulent le faire un peu rudement, 6c font
contraints de le laiffer en repos
« Les Nègres l’afiomment à.coups de bâton,
l’écorchent, vendent la peau aux blancs j & mangent
fa chair ; ils’ difent qu’elle eft blanche ôc délicate
». •
« Sa tête & fon mufeau , que fa figure pourroit
faire prendre pour une tête & un bec de canard,
renferment une langue extrêmement longue, -imbibée
d’une liqueur on&ueule & tenace ; il cherche
les fourmilières & les lieux de paffage de ces
infeéfes ; il étend la langue 6c la fourre dans leur
trou, ou l’applatit fur le pafiage; ces infeâes y
courentaufii-tôt attirés par l’odeur, 6c demeurent
empêtrés dans la liqueur on&ueufe ; êc quand
l’animal fent que fa langue eft bien chargée de
ces infectes il la retire 6c en fait fa curée ».
« Cet animal n’eft point méchant ; il n’attaque
perfonrîe ; il ne cherche qû’à vivre, 6c , pourvu
qu’il trouve des fourmis , il eft content 6c fait
bonne chère. Les plus grands qu’on ait vus dé
cette efpècè , avoient huit pieds de longueur y
compris la queue' qui en a bien quatre ».
Ces deux efpèces du pangolin & du phatagin fe
trouvent aux Indes orientales 8c en Afrique, 8c
font toutes deux peu nombreufes. Foyq; Phata-
GIN. •
. Le pangolin eft le lacertus indicus fquamofus de
Bontius ; le myrmecophagus pentada&'dis de Linné ;
le lézard écaillé des Mémoires pour fervir à l’hif-
toire des animaux ; le pholydote de Brifibn.
PANTHER , d’Ariftote , paroît être l’adive.
yoyei adive. * -
PANTHERA, de Pline, eft l’once. Voye^ ce
mot. ; ' •_
PANTHERA, des anciens Latins, eft la panthère.
Voye^ PANTHERE.
PANTHÈRE ( la ) a l’air féroce , l’oeil inquiet,
le regard cruel, les mouvemens brufques 8c les
cris femblables a celui d un dogue en colere ;
elle a la langue rude 6c très-rouge, les dents
fortes & pointues, les ongles aigus 6c durs, la
peau belle, ■ d’un fauve plus ou moins fonce fur
le dos 6c fur les côtés du corps, i d’une couleur
blanchâtre fous le ventre 6c femee de taches
noires arrondies en anneaux, ou réunies en forme
de rofes ; ces anneaux font bien féparés les uns
des autres fur les côtés du corps, évidés dans leur
milieu, 6c la plupart ont une ou plufieurs taches
au centre, de la même couleur que le.tour de
l’aune&u J ces mêmes anneaux, dont les uns font
ovales & les autres circulaires, ont fouvent plus
de trois pouces de diamètre ; il n’y a que des
taches pleines fur la tête, fur la poitrine, fur le
ventre 6c fur les jambes ; la queue eft longue de
deux pieds ou deux pieds 6c demi, marquée de
grandes taches noires au - defiiis, 6c d'anneaux
noirs & blancs vers l’extrémité.
La panthère eft de la taille ÔC' de la tournure
d’un dogue de forte race, mais moins haute de
jambes ; elle ne perd jamais en entier fon caractère
féroce ; on la dompte plutôt qu’on ne l’appri-
voife ; 6c lorfqu’on veut s’en fervir pour la chafie,
comme on'fait dans l'Orient, il faut beaucoup
de foins pour la dreffer, 8c encore plus de précautions
pour la conduire 8c l’exercer. On la
mène fur une charette, enfermée dans une cage ,
dont on lui ouvre la porte-lorfque le gibier paroît;
elle s’élance vers la bête, l’atteint ordinairement
en trois ou quatre faut s , la terraffe 6c l’étrangle ;
mais fi elle manque fon coup , elle devient furieufe
6c fe jette quelquefois fur fori m'aître qui d’ordinaire
prévient ce danger, en portant avec lui des morceaux
de viande , ou des animaux vivans , comme
des agneaux, des chevreaux qu’il lui jette pour
calmer fa fureur.
La panthère, l’once 6c le léopard n’habitent que
l'Afrique 6c les climats les plus chauds de l’Afie ;
ils ne le font jamais répandus dans les pays du
Nord, ni même dans les régions tempérées. Ces
animaux, en général , fe plaifent dans les.forêts
touffues, 6c fréquentent fouvent les Lords des
fleuves 6c les environs des habitations ifolëes, où
ils cherchent à furprendre les animaux, domef*
tiques 6c les bêtes fauvages qui viennent chercher
les eaux.. Ils fe jettent rarement fur les hommes1,
quand même ils feroient provoqués; ils grimpent
aifément fur les arbres , oh ils fuivent.les chats
fauvages 6c les autres animaux qui* ne peuvent
leur échapper. Les Indiens 6c les Nègrès trouvent
leur .chair- bonne-; à l’égard de leurs peaux, elles
font toutes, précieufes, 6c font de très-belles
fourrures. La plus belle 6c la plus chère, eft,
comme nous l’avons déjà dit, celle du léopard;
une feule de ces peaux coûte huit ou dix louis,
lorfque le fauve en eft- vif 6c brillant, 6c que les
taches; en font bien noires 6c bien terminées.
PAPION ( le ) eft un finge de la famille des
babouins ; il a les feffes ,de couleur de fang, la
queue arquée 6c longue de fept à huit pouces , les
dents canines beaucoup plus greffes Ôc plus longues
à proportion que celles de l’homme ,- le mufeau
très-long 6c très-gros., les oreilles nues, mais
point bordées , le corps mafîif 6c ramafîe , les
membres gros Ôc courts, les parties génitales nues
6c couleur de chair, les bourfes pendantes, le
poil long 6c touffu , d’un brun roufsâtre 6c de
couleur affez uniforme fur tout le corps ; il marche,
plus fouvent à quatre qu’à deux pieds; il a
trois ou quatre pieds de hauteur lorfqu’il eft de
bout; il paroît qu’il y a dans cettp efpèce des
races'
racés encore plus grandes 6c d’autres beaucoup
plus petites.
Ces finges font d’un naturel colère , féroce 6c
intraitable ; on eft obligé de les tenir enfermés
dans des cages de fer. Ils font infolemment lubriques
ôc livrés à cette pàflion honteufe qui dégrade
l’homme au-defious des bêtes ; ils femblent
faire parade de toute leur nudité , fur- tout lorf-
qu’ils apperçoivent des femmes j pour lefquelles
ils déploient une telle effronterie, qu’elle ne peut
naître que du defir le plus immodéré. Au refte ,
ces animaux , quoique médians 6c féroces, ne
font point carnafliers'; ils fe nourriffent principalement
de fruits, de racines 6c de grains ; ils
le réunifient 6c s’entendent pour piller les jardins;
ils fe jettent les fruits de main en main , par-
deflus les murs, ôc font de grands dégâts dans
toutes les terres cultivées. La femelle, dans cette
efpèce, ne fait ordinairement qu’un petit qu’elle
porte entre fes bras, 6c attaché , pour ainfi dire,
à fa mamelle.
P A Q U IR E , dans quelques -unes des files !
Antilles, pécari. Voyeç ce mot.
PAR D A L I S , des Grecs, eft la panthère.
Voye£ PANTHÈRE.
PÀRDUS, des anciens, eft tantôt l’once, 6c
tantôt la panthère. Voyeç o n c e 6c p a n t h è r e .
PARESSEUX, nom donné à l’aï 6c à l’unau.
Voye^ ces mots.
PASAN ( le ) , efpèce de gazelle qui porte auflï
le nom de gabelle du Beçoard j elle eft de la
grandeur de notre bouc domeftique ; fes cornes
ont jufqu’à trois pieds de longueur ; elles font
noires, environnées d’anneaux obliques jufqu’à la
moitié de leur longueur, le refte eft Me- avec
une pointe fort aigue. Ces cornes font marquées
à leur origine d’une large bandé, noire en demi-
cercle qui s’étend jufqu’à une autre grande tache,
aufli de couleur noire, laquelle couvre en partie
le mufeau dont l’extrémité eft grife ; de plus, il
y a deux bandes noires qui partent du mufeau'6c
s’étendent jufqu’aux cornes, 6c une ligne noire le
long du dos, qui fe termine au croupion, ÔC y
forme une plaque triangulaire ; on voit aufli une
bande noire entre la cuiiïe 6c la jambe de devant
, ôc une tache ovale de même couleur fur
le genou ; les pieds de derrière font également
marqués d’une tache noire fous la jointure, 6c il
y a une ligne noire dé longs poils le long du
cou, au-deffous duquel fe trouve une efpèce de
fanon qui tombe fur la poitrine ; les oreilles font
longues 6c bordées en haut d’une rangée de poils
bruns, la queue eft brune jufqu’à fon extrémité
qui eft noire ; fur les épaules, les poils font plus
longs, ôc fe dirigent en tout fens en figure d’étoile.
Le ventre eft blanchâtre, ainfi que les pieds ; le
refte du corps eft d’un gris cendré, tirant fur le
bleu, avec une légère teinte d’un rouge de fleur
de pommier. La femelle a les cornes plus courtes
que celles du mâle.
Hifloire Naturelle. Tom. 1,
Cette efpèce nous paroît très-voffine de celle
de Yatga^el ; elle habite les mêmes climats, ôc
fe trouve de même dans le Levant, en Egypte,
en Perle, en Arabie , ÔCc. mais l’algazel n’habite
guère que dans les plaines, 6c le pafan dans les
montagnes. Leur chair eft auflï très-bonne à manger.
Voyei algazel.
PASEN , en Perle, eft le même animal que la
gazelle pafan. Voye£ ci-deflus.
PAT AS ( le ) eft un finge de la famille des
guenons, qui - a la queue moins longue que la
tête 6c le corps pris enfemble , le fommet de la
tête plat, le mufeau long , le corps alongé , les
jambes longues , du poil noir fur le nez 6c un
bandeau étroit au-deflus des yeux qui s’étend d’une
oreille à l’autre ; le poil de toutes les parties
fupérieures du corps eft d’un roux prefque rouge ,
6c celui des parties de deffous, telles que la gorge ,
la poitrine 6c le ventre, eft d’un gris jaunâtre.
11 y a variété dans cette efpèce pour la couleur
du bandeau.qui eft au-deflus des yeux ; les uns
l’ont noir 6c les autres blanc ; tous ont du poil
long au-deflbus du menton 6c autour des joues,
ce qui leur fait une belle barbe, mais les patas
à bandeau noir ont cette barbe jaune , 6c les
autres l’ont'blanche.
Ces finges n’agitent pas leur mâchoire comme
font les autres guenons lorfqu’elles font en colère
; ils marchent à quatre pattes 6c ont environ un
pied 6c demi ou deux pieds depuis le bout du
mufeau jufqu’à l’origine de la queue ; il paroît
même qu’il y en a de plus grands.
Les guenons patas font moins adroites que les
autres, 6c en même-temps elles font extrêmement
curieufes. Elles s’affemblent, comme les macaques,
pour piller les grains dont elles fe nourriffent;
l’une d'elles demeure en fentinelle fur un arbre ,
pendant que les autres font la récolte : dès qu’elle
apperçoit quelqu’un , elle crie pour avertir les
autres qui, au fignal, s’enfuient avec leur proie,
fautant d’un arbre à l’autre avec une prodigieufe
agilité ; les femelles même qui portent leurs
petits contre leur ventre, s’enfuient comme les
autres, 6c fautent comme fi elles n’avoient rien.
Cette efpèce fe trouve au Congo 6c dans les
autres parties de l’Afrique méridionale.
PATIRA ( le ) , animal d’Amérique qui eft de
la groffeur du pécari de la petite efpèce ; il en
différé par une ligne de poils blancs qu’il a tout
le long de l’épine du dos , depuis le cou jufqu’à
la queue: Son poil n’eft pas fi dur que celui du
fanglier , ou même du cochon domeftique ; il eft
doux 6c pliant.
Le patira vit dans les grands bois 6c dans les
marécages. Ces animaux ne vont jamais en nom-
breufes troupes, mais feulement par familles. Ils
font cependant très-communs , ôc ne quittent pas
leur pays natal. On les chaffe fans chiens ou avec
des chiens, contre lefquels ils fe défendent coura-
geufement,
E e