
nous eft absolument néceffaire d’avoïr une
méthode pour diftinguerles produirons du
Règne animal. _
Suppofons que les animaux foient diftri-
bués en huit ordres, fous les dénominations
connues de quadrupèdes, de cétacées, d’oi-
feaux , de quadrupèdes ovipares , de fer-
pens, de poiffons , d’infe&es & de vers.
- Il faut défigner chacun de ces huit ordres
par des caractères évidens. Par exemple :
Quatre pieds & du poil pour les quadrupèdes.
' . , ,
Des nageoires fans poil pour les cétacées.
Des plumes pour lès oifeaux.
Quatre pieds fans poil pour les quadrupèdes
ovipares.
Des écailles, fans pieds ni nageoires ,
pour les ferpens. ■ f i ;
Des antennes pour les infcûes.
Ni pieds ni écailles pouf les vers.'
Ges caraûères font très - faciles à recon-
noître fur le corps des animaux ; on les
voit à l’extérieur. Ils fuffifent pour défigner
les huit ordres; mais ils pafoilfent être
de moindre valeur que d’autres caraièreS,
tirés de la conformation des produirons \
du Règne animal. Ils ne peuvent pas indiquer
la place que doit occuper chaque
ordre , lorfqu’on veut les ranger tous fuç-
çeffivement fur une même ligne , en commençant
par les animaux qui ont le plus
d’organes , & en finiffant par ceux qui
en ont le moins.
Pour faire cet arrangement, il faut con-
fulter des çaraières de plus grande valeur,
qui ayent plus d’importançe dans l’économie
animale. Rappelions ici les grandes
différences qui fe trouvent dans la confti-
tution des animaux par rapport à la tête ,
au cerveau , aux fens, au coeur , au fang ,
& à la refpiration. Expofons ces différences
fur un tableau , afin de les combiner les
unes avec les autres, & toutes avec les
huit ordres d’animaux.
Nous v o y o n s , fur ce tableau, que les
animaux vivipares font plus organifés que
les ovipares , parce qu’ils ont une tête ,
un cerveau , les fens de l’odorat & de
l ’ouie , deux ventricules dans le coeur ,
le fang chaud, une refpiration fréquente ,
jlijloire Naturelle, Totn, I,
comme les ovipares les plus organifés , &
des mamelles qui manquent à ces animaux.
Les ordres des vivipares doivent donc avoir,
les premières places : il y en a deux , qui
font les quadrupèdes & les cétacées. L’ordre
des quadrupèdes mérite d’être le premier,
parce que ces animaux ont les membres
plus développés que les cétacées. g
L’ordre des oifeaux doit être à la troi-
fième place, parce que , fuivant les conditions
admifes fur notre tableau, ils n’ont
que les mamelles de moins que les cétacées
& les quadrupèdes.
Les deux ordres des quadrupèdes o v ipares
& des ferpens , doivent être places
après les oifeaux, parce qu’ils ont des poumons
, & que ces vifcères manquent à
tous lés. autres.-animaux ovipares, excepté
les oifeaux. Mais lequel des deux ordres ,
des quadrupèdes ovipares &C des ferpens,
doit être mis à la quatrième place, immédiatement
âprè’s les oifeaux ? C’eft l’ordre
des quadrupèdes ovipares , parce qu’ils
ont quatre-pieds , qui manquent entièrement
.aux ferpens. Ces, animaux font le
i> cinquième ordre.
Celui des poiffons eft le dernier ordre
des animaux ovipares , qui ont les fens
de l’odorat 8ç de Fouie, le coeur compofé
d’un feul ventricule , & le fang prefque
froid. Les poiffons diffèrent des ferpens en
ce qu’ils ne reçoivent l’air que par des
ouies. Ainfi ils doivent être placés au
fixième rang , & faire le fixième ordre.
Les infectes & les vers ne pouvoient
être placés que dans les deux derniers
ordres de notre tableau, parce qu’ils font
privés des fens de l’odorat & de l’ou ie ,
ôç qu’ils n’ont qu’une liqueur blanchâtre
au lieu de fang. L’ordre des infeies eft
le feptième , parce que l’entrée de l’air
dans leurs corps , eft apparente ,^par des
ftigmates , & qu’ils ont une tâte , un
cerveau &c un vifcère, auquel on attribue
les foniions du coeur.
L’ordre des vers occupe le huitième &
dernier rang : ils ne font places qu’âpres
les infeâes , parce qu’ils n’ont pas tous
une tête , un cerveau , ou un vifcère
quj faffe les fondions du coeur , ni des
c