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J T A C A , ( le ) reffemble par la forme - du corps
à un jeune cochon ; il en a le grognement, l’allure
& la manière de vivre ; il fouille de même
la terre pour en tirer fa fubfiftance.1 Il habite le
bord des rivières, & ne fe trouve que dans les
lieux humides & chauds de l’Amérique méridionale.
Il fe creufe un terrier comme le lapin ; mais
c’eft tout ce qu’ils ont de commun : car le paca eft
beaucoup plus grand que le lapin , & même que
le lièvre ; il a le corps plus gros & plus ramaffé
la tête ronde & le mufeaù court. Sa chair eft très-^.
bonne à manger , & fi grafle , qu’on ne la lardé
jamais. On mange même- la peau comme celle
du cochon-de-lait ; aufli lui fait-on continuellement
la guerre : les chafleurs ont de la peine à
le ' prendre vivant ; & quand on lé furprend dans
Ion terrier, qu’on découvre en devant & en arrière,
il fe défend , & cherche même à fe venger, en
mordant avec autant d’acharnement que de vivacité.
Sa peau , quoique -couverte d’un poil court &
rude , fait une allez belle fourrure , parce qu’elle
eft régulièrement tachetée fur les côtés. Ces animaux
produifent fouven.t & en grand nombre.
Les hommes & les bêtes de proie en détruifent
beaucoup , & cependant ,1’elpèce en eft toujours
à-peu-près également nombreufe ; elle eft naturelle
& particulière à l’Amérique méridionale , &
ne fe trouve nulle part dans l’ancien continent.
Le paca s’accoutume aifément à la vie domef-
-tique ; il eft doux & traitable tant qu’on ne cherche
point à l’irriter ; il eft très-fenfible aux cargffes , &
aime qu’on le flatte.; il mord les gens qu’il ne conçoit
pas ou qui le contrarient ; mais il ne mord jamais
.ceux qui ont foin de lui. Il manifefte fa colère par
une efpèce de claquement de dents & par un grognement
qui précède toujours fa petite fureur.
Il a le corps couvert d’un poil court, rude., &
clair femé, couleur de terre d’ombre, & plus foncé
fur le dos ; mais le ventre ; la poitrine , le deflous
.du cou & les parties -intérieures des jambes font
couverts d’un poil blanc fale, & ce qui le rend très-
remarquable , ce font cinq efpèces de bandes longitudinales
formées par des taches blanches , la
plupart féparées les unes des autres. Ces cinq
bandes font dirigées le long du corps de manière
qu’elles tendent à fe rapprocher les unes des autres
à leurs extrémités.
Il a les yeux gros, faillans & de couleur brunâtre
; les oreilles arrondies , pliflees en forme de
■ fraifes, & recouvertes d’un duvet très-fin ; le bout
du nez large, divifé en deux, & de couleur prefque
poire ; les narines fort grandes, la mâchoire fu-
périeure beaucoup plus large & plus longue que
l ’inférieure ; deux dents incifiv.es fort longues au-
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devant de chaque mâchoire, & allez fortes pour
couper le bois ; la bouche très-petite, la langue
étroite, épaifle & un peu rude ; des mouftaches
de poils noirs & de poils! blancs de chaque côté
du nez ; de pareilles mouftaches plus noires au-
deflous des oreilles. Il a cinq doigts à chaque
pied , dont quatre font armés d’ongles, & au lieu
de queue , un petit bouton de deux ou trois lignes
de longueur.
Le paca mange de tout, mais il aime fur-tout le
fucre.& les fruits; il lappe en buvant ; c’eft un animal
très-propre. Il fe jette à l’eau lorfqu’il eft pour-
fuivi. Il ne produit ordinairement qu’un petit, qui
ne quitte la mère que quand il eft adulte ; &
même , fi c’eft un mâle , il s’accouple avec elle
avant de la quitter. Il y en a deux ou trois efpèces
ou races , qui, dit - on , ne fe mêlent point en-
femble.
Le paca eft le cuniculus maj.or paluflris., fafciis.
albïs notatus de Barrère ; le pak de Brifton.
PACAS ou PACASSE, à Congo, eft le cou-’, dous, Voyej ce mot.
PACO , nom fous lequel plufieûrs relations ont
parlé de l’alpaca. Voye^ A lpaca. On lit dans
l’ancienne Encyclopédie , fous ce nom paco, que
c’eft une efpèce de chameau qui paffle Ji communément
pour être une efpèce de mouton , quon l ’appelle
le mouton des Indes , le mouton du Pérou. L’alpaca
ou paco n’eft ni un chameau ni un mouton , &
ces deux notions font aufli peu exaéfes dans leur
idée, que dans leur .énoncé elles font pe.u cohérentes.
Une chofe plus importante, fi le fait étoit exaéf ,
eft ce qui eft dit au même endroit, que Von parque
les pacos comme nos moutons ; ce qui fuppoferoit
que les Efpagnols ont rendu l’efpèce de l’alpaca
domeftique ; mais malheureufement cela n’eft pas
plus vrai de l’ai paca que de la vigogne ; & il nous
refte à faire des voeux pourvoir ces deux efoèces pré-
cieufes fauvées de la deftruftion des chafleurs , retirées
& propagées /dans l’afyle domeftique, & , s’il
fe peut, tranfportées & naturalifées parmi nous.
Voyez avec l’article A l p a c a , les articles L a m a
&. V ig o g n e .
PAG ou PAGUE, félon de Léry , eft le paca.’
Voyez Pa c a .
P A K , nom abrégé de paca, & fous lequel
l’ancienne Encyclopédie défignoit cet animal. Voyez
Pa c a .
PALMISTE , ( 1’ ) .eft deg la grofleur d’un rat
ou d’un petit écureuil ; il pâlie fa vie fur les palmiers
, &. c’eft de-là qu’il a .tiré fon nom. Il a la
tête à-peu-près de là : même forme que celle du
campagnol, & couverte de même de poils hériflës ;
fes oreilles font courtes & arrondies ; fa longue
queue n’eft pas traînantemais il la porte droite
Sc relevée verticalement, fans cependant la ren-
verfer fur. fon corps, comme fait l’écureuil ; elle
eft couverte d’un poil plus,, long que celui du
corps, mais, bien plus court que celui de la queue
de l’écureuil ; il. a fur le milieu du dos.-,, tout le
long de l’épine , depuis le cou jufqu’à- la queue,
une bande blanchâtre accompagnée d’une bande
brune 9. & enfuite d’une autre bande blanchâtre.
Au refte , le palmifle a , comme le barbarefque ,
à-peu-près, les mêmes habitudes 8c le même naturel
que l’écureuil commun : comme lui , lé pgl-
tnife & le barbarefque vivent de fruits , 8c fe fervent.
de leurs pieds de devant pour les faifir &
les porter à la bouche ; ils ont la même voix , le
même cri, le même inftinft , la même agilité ils
font très-vifs 8c très-doux, s’apprivoifent aifément,
au point de s’attacher à leur demeure, de n’en
fortir que pour fe promener, d’y revenir enfuite
d’eux mêmes fans, être appelles ni contraints. Ils
font tous deux d’une très-jolie figure ; leur robe
rayée de. blanc , eft plus belle que ceMe de l’écureuil
; leur taille, eft plus petite , leur corps eft
plus léger, & leurs mouvemens font aufli preftes.
lis fe tiennent, comme l’écureuil., au-deflus des
arbres , 8c on les trouve, dans les climats chauds
de l’ancien continent.
Le palmifle eft la muflela africana de Clufius ;
muflela lyhica de Niéremberg ; Y écureuil palmifle ,
vulgairement rat palmifle, de- Brifton.
PAN G -GO E L IN , dans l’Inde méridionale..
Voye% P a n g o l i n ..
PANGOLIN ( le ) 8c lé phatagin, animaux de
l’Afie méridionale Sc de l’Afrique , ont quelques
rapports, avec le tamanoir 8c le tàmandua, ou
fourmilliers d’Amérique : comme eux, ils ne vivent
que de fourmis ; ils ont aufli la langue très-
longue ,-la gueule étroite & fans dents apparentes-,
le corps très-alongé ,.la queue, aufli fort longue , 8c les ongles des pieds- à peu près de la même
grandeur 8c de la même forme, mais non pas en
même, nombre ; car ils ont cinq ongles à chaque
pied, au lieu que le tamanoir & le tamandua n’en
ont que quatre aux pieds de. devant..
Us en diffèrent encore bien plus- effentiellement, 8c même de tous les autres quadrupèdes , par un
caraâère fingulier, unique 8c qui femble leur avoir
été donné pour faire la nuance des quadrupèdes-
aux reptiles. Ces animaux ont le dos 8c la queue
revêtus 8c couverts d’écailles au lieu de poils; ces
écailles ne. font pas-collées en entier fur la peau;
elles y font feulement infixées 8c fortement-adhérentes
par. leur partie, inférieure ; elles, font mobiles
comme les piquans du porc-épic , 8c ellesv
fe relèvent ou fe rabaiflent à la volonté de l’animal;
elles fe hériffent lorfqu’il eft irrité ; elles fe
ii enflent encore lorfqu’il fe met. en boule comme
le hériflon.
Ces écailles font, fi grofles , fi dures , fi poignantes!,
qu’elles rebutent tous les animaux de
groie. .Les plus cruels & les. plus affamés, tels
que le tigre j la panthère , &c. ne font que de
vains efforts pour dévorer ces animaux armés ;
ils les foulent, ils les roulent, mais en même-
temps ils fe font des blefliires douloureufes dès
qu’ils veulent les faifir ;. ils ne peuvent ni les
violenter, ni les écrafer, ni les étouffer en les
furchargeant de leur poids ; en un mot, le pangolin
8c le phatagin font- de tous les animaux ceux
dont l’armure eft la plus forte 6c la plus offenfive;
en forte qu’en contrariant leur corps 8c préfentant
leurs armes , ils bravent la fureur de leurs ennemis.
Au refte, en fe.refferrant, ils ne prennent pas ,
comme le hériflon, une forme globuleufe uniforme ;
leur corps,'en fe. contractant-, fe met en peloton ;
mais leur grofle & longue queue refte au-dehors 8c fert comme de lien au corps r-oulé ; cette partie'
eft garnie deflus & deflous d’écailles aufli dures
& aufli tranchantes- que celles dont le corps eft
revêtu ;. & comme elle eft convexe en deflus &
platte en deflous , & qu’elle a la forme à peu près-
d’une demi- pyramide-, les-côtés anguleux font
revêtus d’écailles en équerre , pliées à angle droit,.
lefquelles font-, aufli grofles &. aulîi- tranchantes
que les autres , enforte que la queue paroît être--
encore plus foigneufement armée que le corps ,,
dont les parties inférieures font dépourvues d’é--
cailles..
Le pangolin a jufqu’à f i x fept & huit pieds de
grandeur , y compris la longueur de la queue ,
lorfqu’il a pris fon accroiflement entier ; la queue,
qui eft à peu près de la longueur du corps , paroît
être moins longue quand il eft jeune ; les
écailles font aufli moins grandes, plus minces &.
d’une, couleur plus pâle ;. elles prennent une teinte-
brune plus forte lorfque l’animal eft adulte., &
elles acquièrent une dureté fi grande , qu’elles tér
fiftent à la balle dé moufquet ; la peau eft lifte
& fans poil, comme fans écailles, fous la gorge,,-
fous la poitrine &. le ventre ; mais entre les-
écailles qui couvrent, le dos-, il fort quelques-
poils gros & longs comme des foies.de cochon.-
Ges animaux n’ont rien de rebuttant que leur
figure ; ils font doux, innocens & ne font aucun
mal ; ils ne fe- nourriflent que d’infeéles ; ils-
courent lentement, & ne peuvent échapper à-
l’homme qu’en fe cachant dans des- trous- de rochers
ou dans- des terriers qu’ils-fe creufent, &C.
ou ils font leurs petits. Les Nègres mangent leur'
chair, qu’ils trouvent délicate & -faine-, 8c fe fervent:
des écailles à plufieurs petits ufages.
« Les Nègres,-dit Defmar chais , en parlant du-
pangolin , appellent cet animal quogelo ; on le
trouve dans les bois* Depuis le cou jufqu’à l’ex-
trêmitéfte la queue, il eft couvert d’écaillès faites
à peu près comme les feuilles de l’artichaut, un
peu plus pointues, ferrées , épaifles & aflez fortes*
pour le défendre des griffes & des dents même•
-des. tigres 8l- des -.léopards* qui lui donnent la
chafle,; & n’ont, pas.de peine à le.- joindre , parce-'
qu’il s’en faut bien qu’il- aille- aufli- vite- que ces--