
ordre, fur le pourpre du deffous du corps’. Le
cotinga fans bande bleue fur la poitrine , fans tache'
lur le pourpre du deffus du. corps, eft celui qu’on
envoie le plus fréquemment ; c’eft la raifon qui
ni a porté à le regarder comme l’efpèce primitive ^
la première variété eft le cordon bleu 3 elle eft
moins rare que la fécondé. Je dois encore obferver
que quelques individus , ont le pourpre des parties
inférieures- faü par des taches rougeâtres , fans
avoir de bande bleue lur la poitrine, & c’eft une
troiüème variété. Mais .comme ces taches font
femées fans ordre, quelles font fur les différens
individus inégales en nombre & en grandeur , il
me paroît allez probable qu’elles dépendent de
l>age ; que c’eft un refte de la livrée des jeunes
cotingas, qui ne prennent peut - être leur belle
couleur pourpre qu’à la première ou la fécondé
mue.
C o r d o n b l e u . Voyeç B e n g a l i .
CORDONNIER. Voye? G o é l a n d b r u n .
CORL1EU ou PETIT COURLIS.
€orlieu. PL enl. 842.
Petit courly ou le corlieü. B Ris S. - tom. V »
pag. 3X7 ? pl> enl. XXV1I 3 fig. 1.
Le corlieu femble n’être qu’un petit courlis :
tous deux ont les mêmes habitudes, fréquentent
les mêmes lieux , fe nourrilfent de la même façon
& fe reffemblent même beaucoup par le plumage ;
ce font cependant deux efpèces très-diftin&es &
qui ne fe mêlent jamais : le corlieu eft beaucoup
plus rare en France que le courlis , & il eft au
contraire plus commun en Angleterre. Il n’a du
bout du bec à celui de la queue que quinze pouces
fix lignes , deux pieds cinq pouces & demi de vol,
& fes ailes pliées font prefque égales à la Ion- :
gueur de la queue ; le brun , le gris., le fauve !
& le blanc font les couleurs de fon plumage , ;
comme elles font celles de celui du courlis, mais :
elles ne font pas précifément difpofées de la même '
façon ; elles font plus nettes , par taches plus ;
grandes & qui ne paroiffent pas de même engrenées
les unes dans les autres. La gorge eft
blanche fans taches ; il y a de chaque côté de la tête
au-deffus de l’oe il, une tache blanche longitudinale ,
& ces deux différences avec le courlis font peut-
être les plus frappantes dans le plumage de ces
oifeaux.
Je parle à la fin de l’article du courlis , d’un
oifeau de Madagafcar qui paroît n’en être qu’une
très - légère variété , & qui a été indiqué par les
auteurs ; mais ils n’ont pas décrit un corlieu qui-m’a
été apporté de la même Ifle, & qui me paroît
être au corlieu d’Europe , ce que le courlis de
Madagafcar eft au nôtre , c’eft - à - dire une très-
légère variété. Cependant le courlis de Madagafcar
eft un peu plus grand que le nôtre , & il a fur-tout
le bec à proportion plus long, fes couleurs font
auffi plus nettes ; le corlieu du même pays n'eft
pas plus grand que le nôtre j il n’a pas le bec
plus long &. les couleurs de fon plumage font plu$
foncées.
J’ai parlé dans le même article d’un courlis de
la Louifiane, qui me paroît auffi une variété du
nôtre & de celui de Madagafcar ; il les fùrpaffe
tous deux en grandeur; fon bec fur-tout eft à
proportion beaucoup plus long & le fond de fon
plumage tire davantage fur le fauve. Je conferve
de même un corlieu de la Louifiane que je crois
une variété du nôtre & de celui de Madagafcar ;
mais au lieu d’être , comme le courlis , par rapport
au nôtre, de même.taille & même un peu plus
grand , d’avoir le bec-plus long , ce corlieu e ft d’un
tiers plus petit que. le corlieu d’Europe ; ion bec eft à
proportion beaucoup plus court ; .cependant le fond
de fon plumage, comme celui du courlis du même
pays, tire davantage fur le fauve. C’eft. fans doute
une obfervation intéreffante que de retrouver dans,
deux régions ft diftantes l’une de l’autre , & en
même - temps de l’Europe , d’eux variétés d’un
oileau de nos contrées. Mais comment l’Influence
du climat de la Louifiane a-t-elle pu accroître les
dimenfions du courlis & diminuer celles du cor-?
litu .? Cependant le cçrlieu d’Europe , ceux de
Madagafcar &. de la Louifiane , fe reftemblent au-
point d’avoir tous trois la gorge blanche fans taches,
& les deux raies blanches dont une traverfe de-
chaque côté au - deftus de l’oeil. Qui comparerait
leur plurfiage en détail & portions par portions *
trouverait , fans doute , entr’eux quelques diffé-^
rences. Mais il fuffit pour les regarder comme-
variétés les uns des autres , de, la reffemblance
qu’ils offrent en général , & qui ne peut guère
être plus grande, à moins qu’il n’y ait abl’olument
aucune différence. Genre LXXV1IP.
C o r l i e u . B e l l . Voyeç C o u r l i s .
C o r l ie u b l a n c . C a t . Voyeç C o u r l i s
b l a n c .
C o r l ie u b r u n . C a t . tom. I ,pag. 83 ,pl. 83-
Voyeç C o u r l i s b r u n a f r o n t r o u g e .
C o r l ie u r o u g e . C a t . tom. 1 3 pi. 8 4 . Voye£
C o u r l i s r o u g e .
CORLIS. B e l l . Voye1 C o u r l i s .
CORLUI. Voyez C o u r l i s .
CORMORAN.
B r is s . tomeVI,pag. 5/7 , pï‘. XLV.
PI. enl. 927.
B e l l . Hifi. nat. des oif. 3 pag. 6613 fig. pag. t6?l
Idem, idem 3port. d’oif. pag. 32.
Crot-pefchevot en Bourgogne;
Phaîacrocorax en Latin par plufieurs auteurs *
Corvus aquaiïcus, par d’autres- *
Corvo marino en Italien ;
Guervo calv-o en Efpàgnoh-
Le cormoran eft du petit nombre des oifeaux
qui ont quatre doigts tous réunis par une “membrane
qui les lieenlèmble. Son bec droit èt prefque
cylindrique 3 fe termine par un crochet très-eburbé
& très-fort : l’ongle du doigt du- milieu eft dentelé
intérieurement comme une feie ; les plumes
de la queue font fort larges & roîdes comme
celles des pics ; fon genre eft le CXIe de la méthode
de M. Briffon. Le co rm o ran 3 prefque auffi
gros que l’oie domeftique, a, du bout du bec a
celui de la queue3 deux pieds fept pouces ■ &. demi,
quatre pieds un pouce 6c quelques lignes de
vol : fes ailes pliées s’étendent à un pouce au-
delà de l’origine de la queue : les yeux placés
en-avant, font entourés d’une peau nue , noirâtre
entre l’oeil & le bec * & orangée au- deffous ; le
haut de la gorge eft auffi nud & couvert d’une peau
variée de noirâtre & de jaune-verdâtre ; elle eft
très-extenfible, &. c’eft en confidérant fon expan-
fibihté que quelques auteurs fe font crus autorités à
Tanger le co rm o ra n parmi les pélicans. Les plumes
qui couvrent la tête & le haut du cou font fines ,
longues , luftrées 3 d’un verd foncé , terminées par
■ une pointe blanche ; ces plumes forment à l’oifeau
une forte de huppe &. de mantonnière, qui eft un
-ornement fingulier & qui produit un affez bon
effet : la gorge eft blanche : tout le refte du plumage
eft d’un noir - verd avec des reflets obfcurs
de couleur de cuivre rouge fur le dos & les couvertures
du deffus des ailes : les pennes des ailes
font d’un verd-noir, ondé de rougeâtre cuivreux ;
celles de la queue font brunes : les deux du milieu
font un peu plus longues que les latérales 3 qui
vont toutes en diminuant jufqu’à la plus externe
de chaque côté : la prunelle eft bleuâtre , l’iris
verdâtre, les paupières font piâées de points d’un
blanc nué de violet : le bec eft d’un cendré-brun :
les pieds-, les doigts , les ongles, les membranes,
font d’un noir-foncé.
Le cornioran eft un oifeau pêcheur : il en eft peu
qui détruiient autant de poiffons : il pourfuit fa
proie en plongeant & en nageant entre deux eaux
avec autant de rapidité que les autres oifeaux
fendent l’air ; lçrfqu’il a fait capture , il reparoît
tenant le poiffon qu’il a pris en - travers de fon
bec ; il le jette en l’air pour l’avaler, &. le reçoit
la tête la première : enforte que les nageoires &
l’arête qui eft fur le deffus du dos , fe couchent &
fe colent le long du corps du poiffon. Un feul de
ces oifeaux fuffit pour faire beaucoup de dégâts en
peu de temps dans un étang ; mais les cormorans
fréquentent beaucoup moins les eaux douces que
la mer. On dit qu’à la Chine on profite de leur
adreffe pour la pêche ; qu’on en a de privés auxquels
on met un anneau autour du cou pour les
«empêcher d’avaler le poiffon , & qu’ils font dreffés
à apporter à leurs maîtres celui qu’ils prennent.
Quoique les cormorans vivent de poiffon & foient
peut-être les plus excellens nageurs de tous les
oifeaux, ils ne paffent lui l’eau que le temps né-
ceffaire pour leur pêche ; ils s’en éloignent quand
ils font raffafiés & fe retirent fur les arbres les plus
élevés où ils fe tiennent perchés, malgré le défa-
vantage qui fembleroit devoir résulter de la conformation
de leurs pieds pour cette pofitron. Leur
efpèce eft répandue dans les différentes contrées de
l’ancien & du nouveau continent, & fe trouve
également fous la zone torride, les zones tempérées
& dans les régions les plus froides, comme le Kam-
tzchatka. Mais les cormorans ne font pas par-tout
auffi grands , & il paroît à cet égard y avoir beaucoup
de variétés ; il n’y en a que de très - légères
pour les couleurs du plumage.
C o r m o r a n ( p e t i t ) o ù l e N i g a u d .
Petit cormoriin. B r i s s . tom. VI3 pag. fi6.
Beaucoup plus petit que le cormoran 3 le nigaud
n’a que deux pieds trois pouces du bout du bec
à celui de la queue * & trois pieds & demi de
vol : l’elpace contenu entre le bec & l’oeil de
chaque côté eft nud & couvert d’une peau rouge ;
mais le haut de la gorge n’eft pas dénué de plumes ,
& la tête n’eft ornée ni de huppe , ni de mentonnière,
comme dans le cormoran. Ce font-là les
différences principales entre le cormoran & le nigaud.
Ce dernier a les couleurs plus fombres , &
le deffous du corps d’un gris-brun : il n’a que
douze plumes à la queue, &. le cormoran en a
quatorze. D ’ailleurs, ces deux oifeaux le reffem-
blent par le plumage & par les habitudes. Le petit
cormoran fe trouve plus communément en Europe
vers le nord, que dans les pays chauds ; cependant
fon efpèce paroît également répandue dans
! toutes les contrées , comme celle du grand cormoran
: j’en ai reçu & j’en conferve un de Cayenne
-qui ne diffère pas de celui qu'on trouve en Europe
; M. Sônnerat en a rapporté des mers de
l’Inde, qui ne diffèrent pas par le plumage , mais
qui font de moitié plus petits : d’un autre côté,
plufieurs navigateurs, &. entre autres le capitaine
Cook, ont vu de ces très-petits cormorans dans les
régions les plus froides : ils y font même en plus
grand nombre que par - tout ailleurs : ainfl ces
oifeaux peuvent vkvre également dans toutes les
régions & fous tous les climats. La ftupidité de
ceux qui ont été obfervés dans les pays très- froids ,
produite peut-être par la ftupeur & l’engourdifl’e-
ment, ou qui peut auffi être l’effet de la fecu-
rité & de la paix dans ïefquelles ils vivent, eft fi
grande, qu’ils fe laiflent approcher & afFommer
fans prendre-aucun foin de fe fouftraire au danger.
-Ç’eft cette ftupidité réelle ou apparente, ou
cette confiance funefte pour eux dans le commerce
redoutable de l’homme qu’ils ne connoiffent pas ,
qui leur a fait donner le lurnom de nigaud. Genre-
CXI.
CORNEILLE BLEUE. Eûw. tom. JTl3 page
\ & pl. 109. Voyeç R o l l i e r .
1 C o r n e i l l e c e n d r é e . Voye^ C o r n e i l l e
m a n t e l é e .
C o r n e i l l e d ’h t v e r '. Voyeç C o r n e i l l e
MANTELÉE.
C o r n e i l l e d e l a J a m a ï q u e , Br iS's. tout. I l, genre XIV, pag. 22.
Elle eft à-peu-près de la groileur de la cor bine,
& elle a de même le plumage, le bec & les pieds
■ noirs. Elle abonde dans la partie feptentrîonaîe