
règne au-deffu$ des yeux ; il y a une'tache blanche
au milieu du front ; les joues , les mâchoires , ’
le deffous du cou, de la poitrine & du ventre, font
d’un blanc jaunâtre : les pieds & les jambes font
d’un brun noirâtre ; celles de devant font couvertes
d’un poil court ; les doigts font longs &
bien féparés les uns des autres ; la queue eft environnée
de. fix anneaux noirs : dont les intervalles
font d’un fauve grilâtre* Elle eft plus courte
& beaucoup plus mince que celle du vrai raton.
CROCOTTE. Les Grecs donnoient ce nom
au métis né de l’accouplement d’une chienne &
d’un loup. Voyez la fin de l’art, du C h i e n .
CROC UT A. Chez les anciens, ce mot défigne
Vhycene. Voye\ H y è n e .
CROQUENOIX , n o m d o n n é a u m u f c a r d i n ,
e f p è c e d e p e t i t l o i r . Voyez M u s c a r d i n .
CUETLACHTLI, de Fernandez. Voyez L o u p
d u M e x i q u e .
CUGUACU-APARA, CUGUACU-ÉTÉ, au
Bréfil, chevreuils. Voyez la f i n de l’article C h e v
r e u i l .
CUGUACU-ARA, au Bréfil , tigre rouge à
Cayenne. couguar. Voyez C o u g u a r .
Curee , f. f. Faire curée aux chiens, c’eft à
la. chaffe , leur livrer les entrailles ou telle autre
partie de l’animal que l’on a pris ,. à dévorer.
CUSOS , autrement cufcus , Sceaux Indes orientales,
co'éfcoës ; animal que nous ne connoiflbns que
par cette notice du voyageur Chriftophe Barchewitz.
u Dans l’ifle de Lethy, il y a des cufcus ou
cufos, dont la chair a àrpeu-près le goût de celle
du lapin. Le cufcus reffemble beaucoup, pour la
•ouleur , à une marmotte ; fes yeux font petits ,
ronds & br-illans.; fes pattes courtes., &fa queue,
qui eft longue , ' eft fans poil. Cet animal, faute
d’un arbre à un autre comme un écureuil, & alors
il fait de fa queue jun crochet av.ec lequel il fe
tient aux branches , pour manger plus facilement
les fruits. Il répand une odeur défagréable qui
approche, de celle du renard. Il a une poche, fous
le ventre r dans laquelle il porte fes petits, qui
entrent & fortent par-delïous la queue. Les vieux
fautent d’un arbre à l’autre., en portant ..leurs, petits.
dans, cette poche ».
A ces traits, s’ils font exafrs., & ne. font pas
empruntés, on doit croire, qu’il exifte dans les
grandes Indes un animal du genre des fzrigues
ou philandres de l’Amérique.; mais il n’y a nulle
apparence qu’ils foient de la même efpèce ;.& la
grande loi qui a féparé les. produirions des. contrées
méridionales des deux mondes, eft. trop
générale & trop confiante pour qu’on puiffe la
croire rompue par une aufli petite exception.
Voye^ l’article quadrupèdes fur la féparation. établie
entre les efpèces de l’ancien monde & de la
partie méridionale du nouveau.
CYNOCÉPHALE , nom générique donné
paf les Grecs aux finges qui ont le mufeau
alongé comme celui du. chien. Voyez S in g e s .
CZIGITAI, ( le ) eft un animal qui n’eft connu
que depuis fort peu de temps, & qui forme une
efpèce moyenne entre l’âne & le cheval. Les
premiers zoologiftes qui en ont parlé, l’ont dé-
figné fous le nom compofé de mulet fécond de
Daourie. Il eft en effet de la grandeur d’un mulet
de moyenne taille. Sa tête eft un peu lourde,
fes oreilles font droites, plus longues qu’aux
chevaux, mais plus courtes qu’aux mulets ; le
poitrail eft large, la crinière courte &. hériffée,
& la queue eit entièrement femblable à celle de
l’âne , les fabots des pieds font allez petits. Le
cfigitai a les jambes moins charnues que le cheval
, & l’encolure encore plus légère & plus lefte ;
les pieds & la partie inférieure des jambes minces
& bien faits, l’épine du dos droite & marquée
comme celle de l’âne. La couleur dominante dans
ces animaux eft le brun jaunâtre ; la tête , depuis
les yeux jufqu’au muffle , eft d’un fauve jaunâtre ;
l’intérieur des jambes eft de cette même couleur ;
la crinière & la queue font prefque noires. , ôf. il
y a , le long du dos, une bande de brun- noirâtre
qui s’élargit fur le train de derrière., & fe rétrécit
vers, la queue..-En hiver, leur poil devient fort
long. & ondoyé ; mais en été , il. eft ras & poli..
Ces animaux portent, la tête haute., &. ^pré-
fente nt en courant le nez au. vent. Leur vîteffe
furpaffe de beaucoup celles des. meilleurs courfiers
parmi les chevaux. Ils. vont par troupes de vingt ,
trente,. & même cent. Chaque troupe a fon chef,
comme parmi les chevaux fauvages.. Si \e czigitai
chef découvre ou fent.de loin quelques, chaffeurs, il
quitte fa troupe, va feul reconnoître le danger-,
& dès. qu’il en eft affuré., il donne le lignai de
la fuite , & s’enfuit en effet fuivi de. tous les
autres, : mais fi malheureufement ce chef eft tué ,
la troupe n’étant plus conduite , fe difperfe, &.
les chaffeurs- font fûrs d’en tuer, bon nombre.
Les •cogitais fe trouvent principalement dans
les déferts des Mongoux & dans le grand défert
Gobi ou Gobée. Las Tungufes, & d’autres nations
voifines de. ce défert regardent leur chair comme
une viande exquife... Ce feroit fans doute une
conquête, préc-ieufe. que . celle d’une, efpèce. qui
paroit intermédiaire entre le cheval.& l’âne, &
qui peut-être réuniroiten partie les qualités utiles
ou brillantes.de ces deux domeftiques de l’homme.
On dit. que les. cogitais font, indomptables ; on
parleroit plus exaaement, en difant que jufqu’ici
ils font indomptés. : en effet, des. peuples, qui ,
comme, les- Tartares., laiffent les chevaux redevenir
fauvages , ne font pas trop propres à dompter
les cogitais. Les Ruffes font, le plus à portée
d’effayer de les civilifer, de les priver , & d’obtenir
une race domeftique de cette grande & belle efpèce
d’animaux; l’Europe, attend d’eux ce préfent».
D A B
D a b a c h , nom qui fe lit dans l’ancienne Encyclopédie
, mais qui paroît ne défigner qu’un
animal fabuleux, qu’on dit être quadrumane, &.
auquel on attribue en même-temps une extrême
voracité, qui lui fait déterrer les cadavres pour les
dévàrer. Or la nature n’a donné à aucun quadrumane
cet inftinâ de cruauté, non plus que les
organes propres à le fatisfaire ; cette confufion
vient fans doute de celle des noms arabes dabuh
& dubeah 6u dubbah, dont le premier défigne le
babouin & le fécond l’hyène ; & , en réunifiant les
attributs réels du babouin, quant à la conformation
, & de l’hyène quant à l’inftinâ, on en aura
fait le fabuleux dabach ; la première origine de -
cette confufion de noms & d’objets fe trouve
dans Léon l’Africain.
DABUH e f t , e n B a r b a r i e , l e n o m d u b a b
o u i n . Voyez B a b o u i n .
DAGUET, j e u n e c e r f p o r t a n t f a p r e m i è r e
tête o u f o n p r e m i e r b o i s , a u q u e l o n d o n n e l e
n o m d e dagues, & q u i l u i v i e n t a u c o m m e n c e m
e n t d e l a f é c o n d é a n n é e . Voyez C e r f .
DAIM , ( le ) eft moins fauvage, plus délicat,
& ; pour-ainfi-dire, plus domeftique que le cerf
auquel il reffemble à beaucoup d’égards , mais
dans l’efpèce duquel cependant il ne faut pas le
confondre. En effet, le1 cerf & le daim femblent
fe fuir , & loin de fe mêler, n’habitent que rarement
enfemble dans le même pays. Le bois du
daim eft plus applati, plus étendu en làrgeur &
à proportion plus garni d’andouillers que celui du
cerf ; il eft aufli plus courbé en dedans, & il fe
termine par une large & longue empaumure ;
quelquefois meme, lorfque leur tête eft forte &
bien nourrie , les plus- grands andouillers fe terminent
par une petite empaumure. Le daim
commun a la queue plus longue que le cerf &
le pelage plus clair.
La tête du daim mue comme celle du cerf;
mais elle tombe plus tard, & il eft à-peu -pres
le même temps à la refaire : aufli le rut du
daim arrive-t-il quinze jours ou trois femaines
après celui du cerf. Les daims raient alors affez
fréquemment, mais d’une voix baffe & comme
entrecoupée ; ils ne s’épuifent pas autant que le
cerf, & ne s’écartent pas du pays pour aller
chercher des femelles ; cependant ils fe les dif-
putent par des combats à outrance.
Les daims ont l’inltinâ focial ; ils fe mettent en
hardes ( troupes ) ,& reftent prefque toujours les
uns avec, les autres. Dans les parcs ; lorfqu’il fe
trouvent en grand nombre , ils forment ordinairement
deux, troupes- féparées, qui deviennent
D A I
bientôt ennemies, parce qu’ils veulent également
occuper le même endroit du parc. Chacune de
ces troupes a fon chef qui marche le premier,
&. c’eft le plus fort & le plus âgé ; les autres fui-
vent, & tous fe «difpofent à combattre pour chafi
fer l’autre troupe du bon pays. On remarque une
efpèce d’ordre dans ces attaques; ils fe battent
avec courage, fe foutiennent les uns les autres ,
& ne fe croient pas vaincus par un feul échec-;
car le combat fe renouvelle tous les jours jufqu’à
ce que les plus forts chaffent les, plus foibles &
les relèguent dans le mauvais pays.
Les daims aiment les pays élevés & Entrecoupés
de petites collines ; lorfqu’on leè-chaffe ,
ils ne s’éloignent pas comme le cerf ; ils ne font
que tourner, & cherchent feulement à fe dérober
aux chiens par la rufe & en leur donnant le
change. Cependant, lorfque le daim eft prefque
épuilé, il fe jette à l’eau comme le cerf, mais il*
ne fe hafarde pas à la traverfer- dans une aufli
grande étendue ; ainfi la chaffe du- daim & celle
du cerf n’ont entr’elles aucune différence effen-
tielle. Les connoiffanees du premier font en plus
petit les mêmes que celles du fécond ; les mêmes
rufes leur font communes, feulement elles font
plus répétées par le daim y parce qu’il eft moins
entreprenant, & qu’il ne fe forlonge pas tant que
le cerf. Au refte, les chiens préfèrent la chaffe
du daim à celle de tous les autres animaux, &
lorfqu’ils en ont une fois mangé , ils ont beaucoup
de peine à garder le change fur le cerf ou
fur le chevreuil.
Le daim s’apprivoife très-aifément ; il mange;
de beaucoup de chofes que le cerf refufe, aufli
conferve- - 1 - il mieux fa venaifon ; le rut ni la
longueur & la rigueur des hivers ne paroiffent
pas l’amaigrir ni l’altérer ; il eft prefque- dans
le même état pendant toute- l’année ; il broute
de plus près que le cerf, & c’eft ce qui-fait
que le bois coupé par la dent du daim riz pouffe
plus difficilement- que celui qui ne l’a été qiae
par le cerf. Les daims recherchent les- femelle?;
dès la fécondé année de leur vie ; ils- ne s’attachent
pas à la même, mais- ils en changent. La
daine porte huit mois & quelques jours comme
la biche ; elle produit de même ordinairement un
faon , quelquefois deux, & très-rarement- trois..
Ils font en état d’engendrer depuis l’âge de deux
ans jufqu’à quinze ou feize. La durée de leur vie
eft beaucoup plus courte que dans* les- cerfs,,
puifqu’elle n’eft que d’environ vingt ans ; aufli
leur accroiffement eft-il beaucoup plus prompt.
Ces animaux, fe trouvent dans tous les climats*