
d an te du clim a t ; c a r quoiqu’il Toit originaire des
co n tré e s les plus chau des de l’A f i e , il fubfifte ôc fe
multiplie en E u ro p e : c e s animaux y produifent
e n tre e u x aufli fa cilem en t que les d a im s , & m êm e
ils produifent a v e c c e s derniers.
L’axis, com m e nous l’av on s in d iq u é , a é té défigné
fous le n om de cerfdu Gange ; il l’a é té aufli p ar M M .
d e l’A ca d ém ie , fous celui d e biche de Sardaigne.
A Z È B R E eft un d e ce s n om s d o n t s’é to it fu r-
ch a rg é e la n om en c la tu re de l’an cien n e Encyclopédie
y fau te d’u n e difcufiion allez a tten tiv e o u
de connoiflances affez étendues , il eft commun
d’y v o ir reparoître une efpèce trois Ôc quatre
fois fous des noms différens , & figurer fous
chacun comme efpèce différente , quoiqu’au fond
elle foit la m ême : ainfi cet afebre , efpèce de cheval
fauvage qu’on n apprivoife que très-difficilement, qui
ejl moucheté de blanc & de noir, prompt à la courfe t
& qui fe trouve dans la baffe Ethiopie , n’eft exactement
que le zèbre. Voyeç Z è b r e ,
A Z O U F A , nom fous lequel il paroît que quelques
uns ont défigné l’hyêne. Voye^ H y e n e .
B A B
I B abiroesa , aux Indes orientales , eft le
■ babirouffa. Voyez ci-deffous.
BABIROUSSA ( le). Tous les naturaliftes ont
■ regardé cet animal comme une efpèce de cochon
■ ou de fanglier ; cependant il n’en a ni la tête , ni
H la taille, ni les foies, ni la queue ; il a les jambes
H plus hautes ôc le muleau moins long ; il eft couvert
K d’un poil court ôc doux comme de la laine, & ,
■ fa queue eft terminée par une touffe de cette laine ;
■ il a aufli le corps moins lourd ôc moins épais que
■ le cochon ; fon poil eft gris, mêlé de roux ôc d’un
■ peu de noir ; fes oreilles font courtes ôc pointues.
H Le caraétère le plus remarquable, & qui diftingue
■ meme le babirouffa de tous les autres animaux , ce
K font quatre énormes défenfes ou dents canines, dont
■ les deux moins longues fortent, comme celles du j
■ fanglier , de la mâchoire inférieure , & les deux
■ autres , qui font beaucoup plus grandes , partent
■ de la mâchoire fupérieure en perçant les lèvres,
K ôc s’étendent en courbe jufqu’au-deffus des yeux.
B Ces défenfes font d’un très-bel ivoire , plus net,
■ plus fin, mais moins dur que celui de l’éléphant.
■ Les femelles manquent, dit-on , de celles de la
B mâchoire fupérieure. Ces deux défenfes fupé-
B rieures ne font point des cornes , comme l’ont
■ prétendu quelques zoologiftes , qui prenant la
■ dire&ion des alvéoles des dents de la mâchoire
B fupérieure en bas pour un cara&ère effentiel, ont
B conclu de la direction contraire de ces deux dé-
■ fenfes dans le babirouffa , que ces défenfes de-
■ voient être regardées comme des cornes ôc non
B pas comme des dents ; mais cette direâion ne
B nous paroît qu’une fingularité qui ne peut changer
B la nature de la chofe , ni faire d’une vraie dent
B canine une fauffe corne d’ivoire.
Ces énormes défenfes donnent à ces animaux
B un air formidable ; cependant ils font peut-être
9 moins dangereux que nos fangliers. Ils vont de
B même en troupe , ôc ont une odeur forte qui les
B décèle , ôc fait que les chiens les chaffent avec
B fuccès. Ils grognent terriblement , fe défendent
B ôc bleffent des défenfes de deffous : car celles de
B deffus leur nuifent plutôt qu’elles ne leur fervent ;
B quoique grofliers ôc féroces ils s’apprivoifent aifét-
B ment. Leur chair , qui eft très-bonne à manger ,
K .fe corrompt en affez peu de temps : comme ils
K ont le poil fin ôc la peau mince, ils ne réfiftent
B pas à la dent des chiens, qui les chaffent de pré-
B férence aux fangliers, ôc en viennent facilement
B’ a bout. Ils s’accrochent à des branches avec les
B défenfes d’en haut , pour repofer leur tête, ou
i pour dormir debout. Ils marchent légèrement,
B ont l’odorat très-fin , ÔC fe dreffent fouvent contre
§ *es arbres pour éventer de loin les chiens & les
1 chaffeur's. Ils nagent très-long-temps avec facilité 9
B A L
ôc p lo n g en t p ou r éch ap p er au d an g e r : lorfqu’iîs
fo n t p ourfuivis fans re lâ ch e & lo n g - tem p s , ils
co u ren t fe je t te r à la m e r , & , p a r c e m o y e n ,
é ch ap p en t - trè s -fo u v e n t au x chaffeurs ; c e t te e f p
è c e fe. tro u v e dans les co n tré e s m éridionales de
l’A friq u e ô c de l’A fie .
L e babirouffa e ft le babiroeft de F r a n ç o is V a len tin
, le fanglier des Indes de Briffon.
B A B O U IN , n om de famille dans la g ran d e
peuplade des f in g e s , ôc qui défigné tro is e fp è ce s
à qu eu e co u rte , à fa ce allongée , à mufeau large
ôc r e l e v é , qui font l epapion , le mandrill ôc ïouan-
derou. ( Voye£ c e s m o ts ôc Xarticle S in g e . ) A u
r e f t e , le n om de babouin a é té plus fp é c ia lem en t
attribué à l’e lp è c e p a rticu liè re du papion. Voye{
c e m o t.
B A C K E L E Y S , ch e z le s H o tte n to ts ; boeufs à
boffe d o n t ils fe fe rv e n t p o u r g a rd e r les tro u p e a u x ,
6c qui font plus co u ra g e u x 6c plus intelligens que
les au tre s . Voye^BoLVF.
Balancer , v . a. E n te rm e s d e ch a f f e , o n dit
que le s chiens | balancent lorfqu’ils n e chaffent
p o in t d’affurance ; 6c , com m e il a r r iv e , dans les
mauv ais jo u rs d e chaffe , qu’ils p e rd en t à tou à
m omen s leurs voies.
B A L E IN E ( la ) e ft le plus g ran d de to u s le s
an imau x , 6c le p rem ie r du g en re des c'étacés.
L e co rp s d’une baleine e ft une én o rm e maffe d e
fo ix an te -d ix , q u a t r e - v in g t 6c jufqu’à c e n t p ied s
de lo n g u eu r , fur prefque au tan t d e c ir co n fé re n c e
à l’en d ro it le plus g r o s , qui e f t p rè s de la tê t e ,
laquelle o c cu p e à -p e u -p rè s un tie rs de la g ran d eu r
to ta le . L ’o u v e rtu re de la gueule e ft de p rè s d e
v in g t pieds , ôc les m â ch o ire s n e fo n t p as a rm é e s
de d e n ts , m a is g arn ies de longues 6c larg es lam e s
d’une fo rte de co rn e n o i r e , flexible , élaftique , 6c
qui finit p ar fe franger au x b o rd s en m an iè re
d e foies d e fanglier. C e s lam e s , ap p ellées
fanons, ( voye^ ce m o t ) fe rv e n t à la baleine
com m e d e grands r a t e a u x , a v e c lefquels elle v a
re cu e illan t au fond de la m e r fa n ou rritu re , qui
ne confifte pas en poiffons : c a r c e t én o rm e Ôc
p ro d ig ieu x a n im a l, la plus gran d e maffe animée
qu’a it enfantée la nature , n e fe n ou rrit que de
p etits an im au x marins , 6c , en p articu lier , d’u ne
fo rte d’in f e â e affez p e tite , mais q ui fourmille à
millions fur le fond de plufieurs m e rs , fp écialem
en t dans celles du n o rd . L e s p ê ch eu rs H o llan d ois
o n t n om m é c e t in f e â e walfischaas , alim en t ou
p âture de la baleine. I l e ft impoffible d’imaginer
la quantité qu’il fau t de c e t te e fp è ce d’a limen t
p our n ou rlir 6c fubftanter le co rp s mon ftru eu x
d’une baleine.
C e n’e ft pas qu’en ramaffant c e t te n o u r r itu re ,
elle ne d o iv e aufli en g lou tir dans fon large gouffre
B ij