
elles font très-peu de féjour, .& , pendant le temps
qu’elles demeurent, elles fe tiennent par préférence
dans les marais falés : elles vivent comme les bé-
caffes de vers & de vermifleaux qu’elles tirent de
la vafe : elles font très-farouches ; mais à leur
arrivée la fatigue les rend moins promptes à fuir ;
elles prennent alors leur vol avec peine ; elles
courent très-vite ; mais en les tournant, on peut
les raffembler & en tuer plufieurs d’un feul coup de
fufil ; leur chair eft délicate & d’un goût agréable :
elles ne nichent point lur nos côtes. Quoique je
n’aie pas obfervé ces oifeaux fur les~bords de la
mer , je fuis alluré que les barges ont un fécond
paffage au printemps. J’en ai vu dans cette faifon
expolées fouvent à Paris , dans les endroits où
l’on vend le gibier.
Le genre de la barge précède immédiatement
celui de la bécaffe , dans l’ordre fyftématique de
M. Brilfon. C’eft le genre LXXVI. Il eft fpécia-
lement diftingué par la forme du bec ,menu , très-
long , plutôt recourbé en en-haut que 'droit , &
dont le bout eft obtus & lifte.
On donne aux barges, fur les côtes de Picardie,
le nom de taterlas,
M. de Buffon, à l’occafton des barges, remarque
que de tous ces êtres légers , fur lefquels la nature
a réDandu tant de vie & de grâces , & qu’elle
paroît avoir jettés à travers la grande fcène de
les ouvrages , pour animer le vuide de l’efpace &
y produire dq mouvement, les oifeaux de marais
font ceux qui ont le moins de part à fes dons.....
Aucun d’eux n?a \pS. grâces ni la gaieté de nos
oifeaux des champs : ils ne fçavent point, comme
ceux-ci, s’amufer , fe réjouir ensemble , ni prendre
de doux ébats entre eqx fur la terre ou dans l'air ;
leur vol n’eft cp’une fuite, une traité rapide d’un
froid marécage a un autre.........Ils giflent à ferre &
fe tiennent à l’ombre pendant le jour ; une vue
foible, un naturel timide , leur font préférer i’obi-
curité de la nuit, ou la lueur dés crépufcules , à
la clartç du jour ; ç’eft moins par les yeux
que par le ta â , ou par l’odorat, qu’ils cherchent
leur nourriture. C’eft ainfi que vivent les bécafles ,
les bécaflines, les barges & la plupart des autres
pifeaux de marais.. . . . .
B a r g e a b o y e u s e ,
B a r g e g r i s e . B ri s s . tom. V 3 pag. 267,
Jdem.pl. enl. 876.
OifeaU nommé crex. B e l l , hiß. nat. des oif
fag.207.
Âboyeur, fuppl. de V encyclop.
Barker en Angïois,
Totano en langüe Vénitienne.
La barge aboyeufe n’a pas tout-à-fait un pied du
bout du bec a celui de là queue : elle a un peu
plus de vingt pouces dé vol.' La partie fupériéure
de la tête & du cou font d’un brun noirâtre ,
mélangé de blanchâtre fur lés côtés ; la partie |
fupérieure du dos eft variée de taches noires
jifïçz grandes , fur un fond gris-brun j lç ipême
gris règne fur les couvertures des ailes ; mais
chaque plume eft bordée de blanchâtre ; la gorge
eft blanchâtre ; le cou , en devant, & la poitrine ,
font revêtus de plumes blanches , qui font marquées
dans leur milieu d’une raie longitudinale
"brune ; le croupion & le deflous du corps font
blancs.1
L’aile eft compofée de. vingt-ftx plumes, fur
lefquelles le blanc & le gris-brun font inégalement
• & diverfement répartis. Les plumes de la queue
font blanches , rayées tranfverfalement de brun ;
le bec eft brun ; les pieds font gris ; les ongles
noirâtres. Il eft probable, d’après le furnom d’<z-
boyeufe, qui a été donné à cette barge, que fon
cri a quelque rapport à l’aboyement du chien.
Genre LXXVI.
B a r g e a u x p i ed s r o u g e s .
Cette dénomination préfente lé caraéfère le plus
apparent de cette èfpèce , qui n’a point été connue
julqu’ici.
Cette barge a environ treize pouces de longueur
du bout du bec jufqu’à celui de la queue ;
le bec a deux pouces trois lignes dé long ; à fa
naiflance , il eft arqué vers le deflous; près, de
la pointe , il fe recourbe en-deflus ; la mandibule
inférieure eft d’un beau rouge de cinabre jufques
vers fa moitié ; le refte du bec eft noir ; tout
le deflus du corps eft d’un gris-cendré , & le deflous
d’un blanc de neige ; les pennes de l’aile font
brunes du côté extérieur, blanchâtres du côté intérieur
; les deux pennes du milieu de la queue
font d’une feule, teinte cendrée ; les. autres font
comme découpées en feie fur leurs, bords , par
une teinte blanche ; les jambes &. les. pieds.-font
d’un rouge de cinabre très-vif; les ongles font noirs*
Genre LXXVI,
(Cet article ejl de M. de (a Peiroufe. )
B ar g e b l a n c h e .
B ris s . tom. V 3 pag. 290,
Francolin blanc de la Baie de Hudfon. Edw«
to p * M 9 P ag- 139 , p l• 139*
Sq pjoffeur eft à peu-près la même que celle
de la barge roujje ; tout le plumage eft. blanc, à
l'exception d’une teinte de jaunâtre fur les grandes
pennes de rafle & de la queue ; le bec eft orangé
dans fa longueur , fioir à Ion bout, & courbé en-
deflus d’une manière plus exprimée que dans les
autres barges. Il eft prpbable , comme le penfe
M, Edwars , que le blanc eft à la Baie d’Hudfon
le plumage de cette barge pendant le froid rigoureux
de l ’hiver , & qu?elle reprend en été les
couleurs qui lui font psppres ; &. l’on feroit fondé à
croire que c’eft 1$ même oifeap Récrit , mais ,
avec fon plumage d’été , fous le nom. dç barge rouge
de la Baie d’Hudfon , fi la large blanche n’avoit pas
le bec plus relevé en-deflus ; effet qui ne peup
être produit par le froid. Genre LXXVI.
B a r g e b r u n e .
B riss . tom. V s pag. 276 pl. XXXIII, f i g, 2 |
Pl, enl. $7$,
Là barge brune a , du bout du bec à celui de
la queue , onze pouces neuf lignes, un pied fept
pouces de vol.
La partie fupérieure de la tête , le c©u en arrière,
& le deflus du corps , font couverts de plumes
brunes, bordées de chaque côté par un filet blanc ,
& terminées de même ; le bas du dos & le croupion
font blancs ; les joues, la gorge & le devant
du cou , font d’un cendré foncé ; le deflous du
corps eft de même cendré ; mais la nuance s’éclaircit
de plus en plus en approchant du bas-ventre ,
dont les plumes font bordées de blanc ; l’aile eft
compofée de vingt-fix plumes diverfement variées
de brun, de gris, de blanc ; mais l’aile étant pliée ,
les grandes pennes ou les plus externes, ne laiffent
appercevoir qu’une couleur brune - noirâtre ; la
queue eft formée de douze plumes, dont les deux
du milieu font d’un brun foncé, rayé en travers
de blanchâtre, & les dix autres , d’un brun plus
clair, font rayées de blanc.
Le bec eft noir , excepté l’origine de la partie
inférieure , qui eft blanchâtre ; Ion extrémité eft
un peu crochue & courbée en e!n-bas.
Ce caractère eft bien oppofé à celui du genre,
& cette barge fait une exception à cet égard. Les
pieds &. les ongles font bruns. Genre LXXVI.
B a r g e , Pl. enl. 874.
B ri s s . , tom. V , pag. 267. Voye£ B a r g e
c o m m u n e .
B a r g e c o m m u n e .
Pl. enl. 874.
La barge, B r i s s . tom. V 3 pag. 267.
Be l l . hiß. nat. des oif .pag.203, fig. pag. 206.
Idem. port, d’oif pag. 48.
M. Briflon nomme la barge , en latin , Yimofz.
Aldrovande , totanus. Willugby, fedoa. Les An-
glois l’appellent goat -head, godwit, floue-plorer.
Les Italiens , pi^acara, vetola, chariot.
La barge commune a , du bout du bec à celui de
la queue , quinze pouces fix lignes , deux pieds
de vol.
La partie fupérieure de la tête eft couverte de
plumes d’un brun foncé dans leur milieu , & rouffes
fur leurs bords ; les joues font roufleâtres ; la gorge
eft d’un blanc teint de rpuffeâtre ; le cou eft varié
de gris & de roufleâtre ; le haut du deflus du
corps eft d’un gris-brun , mêlé de quelques plumes,
noirâtres , variées de roufleâtre fur leurs bords ; le
bas du dos & le croupion font blancs ; la poitrine
eft d’un gris-blanchâtre , traverfé par des bandes
brunes ; le ventre eft blanc ; les côtés le font aufli
à leur partie inférieure , & gris à la partie fupérieure
; les couvertures des ailes font mêlées de
gris ,. de brun & de blanchâtre ;. l’aîle eft compofée
de vingt-fept pennes, fur lefquelles le noir ,
le blâne, le brun, font inégalement diftribués ;
les pennes de la queue font blanches à leur origine
& brunes dans leur longueur, terminées de
gris-blanc; les deux plus extérieures font blanches
jufqu’aux trois quarts de leur longueur , & il y
J a fur chaque plume d’autant moins de brun , qu’elle
eft plus externe ; le bec eft en plus grande partie
rougeâtre & il eft noirâtre vers fon extrémité ; les
pieds & les ongles font noirs. Genre LXXVI.
B a r g e g r i s e : Pl. enl. 876,
B ri s s . rom. V 3pag. 267. V. B a r g e a b o y e u s e .
B a r g e g r i se ( grande ) . B r i s s , tom. V.p. 272•
Voye^ B a r g e v a r i é e .
B a r g e rotusse.
- B ris s . rom. V , pag. 281 fig. 1*
Pl. enl. 900.
j Francolin à poitrine rouge. E dwa r s , tom. 111,
j Pag‘ >?>8,pLi38.
La barge rouffe a un peu plus de treize pouces
j de long du bout du bec à celui de la queue ;
i elle a près de deux pieds de vol. Tout le deflous
1 du corps & le devant du cou , font d’un fauve
roufleâtre ; le hau.fe.de la tête , le derrière du cou ,
[ font tachetés de lignes longitudinales noirâtres ,
■ fur un fond roufleâtre : ces lignes font plus preffées
] fur le fommet de la tête ; le dos & les couvertures
|i des ailes font d’un brun foncé, bordé & entouré
j‘ de blanc roufleâtre ; l’aile eft compofée de vingt-
] fept pennes; la queue eft rayée de bandes brunes
■ & de bandes roufleâtres ; la moitié du bec, fuivant
fa longueur, à prendre de fon origine, eft d’un
jaune-rougeâtre, & l’autre moitié eft noirâtre ; les
pieds font de cette dernière couleur. Genre LXXVI.
L’efpèce de cette barge eft très-répandue : on
la trouve au nord ;de l’ancien continent, jufqu’en
Laponie , & elle a été envoyée de la Baie d’Hud-
fon , où elle a été retrouvée.
B a r g e rous s e ( grande ).
B ris s . tom. V , pag. 284.
Pl. enl. 916.
Sa longueur, du bout du bec à celui de la queue y
j eft de près de quinze pouces 4 elle a deux pieds
: trois pouces de vol,
! Une bande d’un blanc roufleâtre traverfe de
| l’origine du bec au-deffus des yeux ; la partie
! fupérieure de -k tête & le deflus du corps font
couverts de plumes noirâtres bordées de rouf-
] feâtre ; la gorge-& le cou font roux; le deflous
! du corps eft rayé tranfverfalement de noirâtre ,
! fur. un fond blanc-fale ; les grandes plumes de
! l’aile font noires & leur tige eft blanche ; les
| trois premières font marquées , vers le tiers de
| leur longueur d’une bande tranfverfale blanche ,
i ce qui forme fur' l’aile pliée une barre blanche
j au-deffus du noir qui en termine les grandes pennes ;
! la queue eft noirâtre,, rayée tranlverfalement de
blanc ; le bec , d’un blanc rougeâtre à fon origine ,
j eft noir à fon extrémité ; les pieds font d’un brun
j verdâtre , les ongles noirs. Genre LXXVI.
B a r g e rou s s e d’Amérique. Bri s s . tcm. V 9
pag. 287. Voye£ B a r g e de la Baie d’Hudfon.
B a r g e r o u s s e de la Baie d’Hudfon.
B a r g e r o u s s e d’Amérique.B ri s s , r. V^p.287
Grand francolin de l’Amérique. E d w . tom. 111,
! P“Ë- ' 37- Pl- ‘77-