
qu’une feule, mais apparemment ayant perdu l’autre
par accident.
Ce mot faïga qui fignifie , comme nous l’avons
d it , chèvre l'auvage , eft le nom que les Tar-
tares donnent communément à la femelle ; & ils
appellent le mâle matgatfch. Du refte., M. Gmelin
nous avertit que le nom de faïgi ou faïga , eft
employé , mais mal-à-proposdans la province
d’Irkutsk , à défigner l’animal du mufc.
Le faïga eft le coins ( colon ) de Gefner ; Vibex
imberbis des Mémoires de l’Académie de, Péterft-
bourg.
Sa ïg a des Tartares Irkutzk , eft l’animal du
mufc 6c non pas notre faïga. Voye£ Musc.
-SAIGI , en Sibérie eft le faïga. Voye£ ce mot. SAIMIRI, efpèce de ftnge de la famille des 1
fipajous & qui femble faire la .nuance entre cette
famille 8c celle des fagouins par fa queue qui,
fans être abfolument inutile 6c lâche comme celle
des fagouins, n’eft pas aufli mufclée que celle des
fapajous : elle n’eft , pour-ainfi-dire qu’à demi
prenante, 6c quoiqu’il s’en ferve pour s’aider à
monter 6c delcendre , il ne peut, ni s’attacher
fortement ni faiftr avec fermeté ni amener à lui
les chofes qu’il défile.
L q faïrniri n’a, pour ainft-dire, point de front;
fon poil eft d’un jaune brillant ; il a deux bourrelets
de chair en forme d’anneaux autour des
y e u x le nez élevé à la racine 6c applati à l’endroit
des narines, la bouche petite ., la'face plate 6c
nue , lès oreilles garnies de poil 8c un peu pointues,
la queue plus longue que le corps ; il n’a guère
que dix où onze pouces de longueur. 11 le tient aifémènt fur fes pieds de derrière,
jmais il marçhe ordinairement à quatre pieds. C’eft
fe plus jo li, le plus mignon de tous les fapajous,
mais il eft aufli le plus délicat, le, plus difficile
à trânfporter 6c à eonferver. L’efpèce eft allez
commune à la Guiane.
SAINO , dans plufieurs endroits de l’Amérique,
eft le ’pécari. Poye^ Pé ca ri.
SAJOU , elpèce de linge de la famille des
fapajous, qui a la face 6c les oreilles couleur de
chair, avec un peu de duvet par-deffu§, les yeux
châtains 6c placés allez pris l’un de l’autre , la
queue nue pâr-deffous à l’extrémité, 6c fort touffue
lur tout le refte de fa longueur : dans quelques individus
le poil eft noir 6c brun tout au tour de la face ,
âinfi que fur toutes les parties fupérjeures du corps ;
fcc c’en: ce fajou brun , qu’on appelle vulgairement
fnge capucin ; les autres font tout gris au tour de lq
" face, 8c d’un fauve brun fur le corps ; ils ont également
les mains noires 8c nues ; ils marchent à
‘ quatre., 6c n’ont qu’un pied de longueur. La femelle,
dans cette efpèce , a Je clitoris proéminent au
dehors , 8c aufli apparent que la verge du mâle.
*v Ces an i maux font très-vifs, très-agiles 6c très-plai-
fans. De tous les fapajous, ce font ceux auxquels la
température dç notre clipiat difçpijyfont le moins ;
ils y fubfiftent fans peine , 6c pendant quelques
années, pourvu qu’on les tienne dans une chambre
à feu pendant l’hiver; ils produifent même , mais
leur portée ici n’eft que d’un petit, au lieu que
dans leur pays natal, ils en font fouvent deux.
Au refte , ces fajous font fantafques dans leurs
goûts 6c dans leurs affeftions ; ils paroiffent avoir
une forte inclination pour de certaines perfonnes , 6c une grande averlion pour-d’autres:, 6c cela
conftamment. Leur climat naturel eft le Bréfil.
SAKEE W1NKEE ; c’eft ainft que Brown écrit
le nom du faki. Voyes^ Saici.
S A K l , efpèce de finge de la famille des fagoins,
ôc le plus grand de tous : il a la queue de moitié
plus_ longue que la tête 6c le corp6 , la face, tannée 6c couverte d’un duvet fin , court 6c blanchâtre „
les parties fupérieures du corps d’un brun noir,
le ventre 6c les autres parties inférieures, d’un
blanc roufsâtre , le poil par - tout très - long 8c
encore plus long fur la queue , dont il déborde
l’extrêmitc de près de deux' pouces ; ce poil de
la queue eft ordinairement d’un brun noirâtre,
£omme celui du corps.
Il paroît qu’il y a variété, dans cette efpèce
pour la couleur du poil ; car il y . a des. fakis
qui ont le poil du corps 8c.de la queue d’un fauve
rouisâtre. Le faki marche à quatre pieds, 6c il a
près d’un pied 6c demi de longueur.
SANGLIER ( le ) eft la race fauvage dans
l’efpèce du cochon. Quoique ces animaux n’aient
à chaque pied que deux doigts qui| touchent la
terre, 6c que ces doigts foient terminés par un
fabot, ils- diffèrent beaucoup- des animaux à pied
fourchu , non-feulement par la conformation des
jambes Ôc des pieds , mais-encore en ce qu’ils,
n’ont point de cornes, quils ne manquent pas
de dents incifives à la mâchoire fupérieure, qu’ils
ont des dents canines très-longues, connues fous
le nom de dçfenfes 6c de crochets , qu’ils ne ruminent
pas , qu’ils n’ont qu’un .eftomac, Ôcc.
Le fanglier ne diffère à l’extérieur du cochon
domeftique, qu’en ce qu’il a les défe.nfes. plus
longues , le boutoir, plus fort, la hure plus groffe ;
il a aufli les pieds plus gros, les pinces plus fé-
parées, ôc le poil toujours noir. La partie du
groin des fangliers ôc des coçhons , à laquelle on
donne Je nom de boutoir 3 eft formée.par un cartilage
rond qui renferme un petit os. Le l^oùtoir
eft percé par les narines 6c placé au - devant de
la mâchoire fupérieure , 6c cette partie qui forme
le nez a beaucoup de force , ôjL fert à l’animal à.
percer ? fouiller 6c retourner la terre. Le fanglier a
la tête plus longue, la partie intérieure du phan-
frein plus arquee, 6c les défenfes plus grandes 6c plus tranchantes que ne font les crochets du
cochon. Sa queue eft courre 6c droite. Il eft
couvert, comme les cpchons , de foies dures 6c
pliantes ; mais il a de plus un poil doux 6c frifé,
à-peu près comme- de la laine ; ce poil eft entre
Jes fojjps, 6c a unç couleur; jaunâtre,, cendrée 91^
ttoirâtre fur différentes parties du corps de ranimai
ou à fes différens âges.
Tant que le -fanglier eft dans fon premier
ave, on le nomme marcajjin; alors il a des
couléurs qu’il perd dans la fuite , c’eft ce que
l’on appelle la livrée : elle eft marquée lur le
foetus dès qu’il a du poil ; elle forme des
bandes qui s’étendent le long du corps depuis la
tête jufqu’à la queue , 6c qui font alternativement
fauve clair 6c de couleur melee de fauve 8c de brun ; celle qui fe trouve fur le garot 8c le long du dos eft noirâtre. Il y a fur le refte
de l’animal un mélange de blanc , de fauve 6c
de brun. ^
Lorfque lé fanglier eft adulte il a le groin 6c les
oreilles noires, 6c le refte de la tête de couleur
mêlée de blanc , de jaune 6c de noir dans quelques
endroits; les foies du dos font les plus longues,
couchées en-arrière , 6c fi. ferrées que l’on ne voit
que la couleur brune roufsâtre qu’elles ont à la
pointe , quoiqu’elles aient aufli du blanc falè 6c
du noir dans le refte de leur étendue. Les foies
des côtés du corps 6c du ventre ont les memes
couleurs que celles du dos ; mais comme elles
font moins ferrées, le blanc y paroît avec le
brun : les foies des aiffelles 6c des aînés font rouf-
sâtres ; celles du ventre Ôc de la face intérieure des
cuiffès font blanches en entier, à l’exception de la
pointe qui eft roufie-; la tête, le bout de la queue 8c les jambes font hoirs. |
Le fanglier a les fens delà vue, de fouie, dé
l’odorat meilleurs que le cochon ; il ne dévore
pas, comme lui, toutes fortes d’ordurês, 8c vit
ordinairement de grains, de fruits , de glands, de
racines , 6c n’eft pas fujet à devenir ladre. 11
fouille la terre plus profondément que le cochon
& prefque toujours en ligne droite dans le même
fillon. Il femble aufli -qu’il a plus de fentiment ôc
d’inftinft. Les petits font fidèlement attachés à
leur mère, qui paroît -être aufli plus attentive a
leurs befoins que ne l’eft la truie domeftique.
Dans le temps du rut, le mâle cherche , fuit
la femelle , 6c demeure ordinairement trente
jours avec elle dans les bois les plus épais, les
plus folitai'res 6c les plus reculés. Il eft alors , plus
farouche que jamais , 6c il devient même furieux
lôrfqu’un autre mâlè veut occuper fa place ; ils fe
battent , fe bleffent 6c fe tuent quelquefois. Pour la |
laie -, elle ne devient furieufe que quand on attaque
fes-petits,-6c en général, dans prefque tous les
animaux fauvages, le mâle devient plus ou moins
féroce lorfqu’il cherche à s’accoupler | 6c la femelle
îorfqu’elle a mis bas. Il eft rare d’entendre le fanglier
jetter un cri, fi ce n’eft lorfqu’il fe bat 6c
qu’un autre le blefle ; la laie crie plus fouvent : 6c quand ils font furpris 8c effrayés fubitement,
ils foufflent avec tant de violence , qu’on les entend
à une grande diftaiice.
On appelle , en terme de chaffe,. bêtes de compagnie
, les fdnglie/s qui. n’ont pas paffé trois ans,
parce que jufqu’à cet âge ils ne fe ftparent pas
les uns des autres , Ôc qu’ils fuivent tous leur
mère commune : ils ne vont feu!s que quand ils
font afl’ez forts pour ne plus craindre'les loups.
Ces animaux forment donc d’eux-mêmes des
efpèces de troupes , ôc c’eft de-la que dépend leur
furetéTorfqu’ils font attaqués, ils réfiftent par le
nombre, ils fe fecourent, fe défendent: les plus
gros font face en fe preffant en rond les uns contre
les autres, 6c en mettant les plus petits au centre.
On chaffe 1 e fanglier àJorce ouverte, avec
des chiens, ou bien on le~tue par furprife pendant
la nuit au clair de la, lune; comme il fuit
très-lentement, qu’il laiffe une odeur très-forte;
qu’il fe défend contre les chiens 6c les blefle
toujours dangereufement, il ne faut pas le chaffer
avec les, bons chiens courans deftines pour le cerf 6c le chevreuil, cette chaffe leur gâteroitle nez, ôc
les accoutumeroit à aller lentement ; des matins un
peu dreffés fuffifent pour la chaffe du fanglier.
On'attaque de préférence les plus vieux, que
l’on connoît aifémènt aux traces. Un jeune fanglier
de trois ans eft difficile à forcer , parcefpi’il
court très-loin fans s’arrêter, au lieu qu’un fanglier
plus âgé ne fuit pas loin, fe laiffe chaffer de près ,
n’a pas grand peur des chiens,, 6c s’arrête fou-
vent pour leur faire tête. 1 Telle eft en gros la chaffe dangereufe du fur-
glier ; mais un chaffeur paffionné defire' plus de
détails ; il faut le fatisfaire. En termes de chaffe , le
marcaffin ou jeune fanglierlorfqu’il a paffé fix
mois d’âge, jufqu’à un an, prend le nom de?
bête rou(je p à. un an il devient bête de compagnie ;
mais paffé la deuxième année on le dit ragot ; à
trois ans faits il eft fanglier, ou fanglier à fori tiers
an ; à quafte ans on le nomme quartannier ; enfin à
cinq ans il s’appelle vieux fanglier 6c ne porte plus-
d’autre nom. Ce vieux fanglier aime à être feu16c.
ne peut pas faire beaucoup de mal ; le ragot, le
fanglier -à fon tiers a n 6c le quartannier , font
feuls bien Ji craindre-.
La principale connoiffance de la chaffe dn-fanglier
le réduit à un point qui eft celui de les
bien juger, c’eft-à-dire, de favqir diftinguer le
jeune du vieux, le mâle de la femelle, 6c à ne
pas prendre un porc privé pour un fanglier.
On les juge par, les traces , les boutis, le fovil
ÔC la bauge ; une bête de compagnie mâle a plus
de pied devant que derrière , 6c porte toujours læ
t-race de derrière dans celle de devant, un peu à,
côté 6c en-dehors.; fes pinces font groffes-8c fes
côtés tranchans ,. il donne de fes gardes en terre 8c commence à les bien tourner. A fon tiers an*
il devient plus bas. jointé, fes gardes s’élargiffent
s’abaiffent Ôc s’écartent davantage le talon lui
élargit, 6c les pinces, lui deviennent plus greffes.. 6c plus rondes». ,
Une bête de compagnie .femelle a beaucoup
moins de talon, fes pinces font pointues,, les.
côtés de fes. traces font tranchéselle marche