trois bSndes mobiles & tranfverfales, qui permettent
à l’animal de fe courber & de fe con-
traâer en rond ; la peau qui forme les commifi-
fures eft très-fouple.
.Les boucliers qui couvrent les épaules & la
croupe font compofés de pièces à cinq 'angles ,
très-elegamment rangées ; les trois bandes mobiles
entre ces deux boucliers font compofées de pièces
carrées o.ubarlongues , & chaque pièce eft chargée
de petites écaillés lenticulaires d’un blanc jaunâtre*
On dit que, quand il fe couche pour dormir ,
ou que quelqu’un le .touche & veut le prendre
■ avec la main , il rapproche & réunitpour ainfi-
dire, en un point les quatre pieds , ramène fa
tete fous fon ventre,, 6c fe courbe fi parfaitement
en rond, qu’alors on le prendroit plutôt pour une
coquille de mer que pour un animal terreftre.
Oette contraâion fi ferrée fie fait au moyen de
deux grands mufcles qu’il a fur les côtés du corps,
Si l’homme le plus fort a bien de la peine à le
defferrer & à le faire étendre , avec les mains. Sa
chair eft auffi blanche ôç au.fiî bonne que celle
jeu cochon de lait* jj
L e Ta ^o u à fix bandes ou V En c o u b e r t .
> Uencoubert eft: plus grand que Tapar ; il a le defïus
Æe la tpte , du cou & du corps entier , les jambes
& la queue, tout au tour, revêtus d’un têt olTeux ,
très - dur , 6c compofé de plufieurs pièces affez
grandes_& très-élégamment difpofées. Il a deux
boucliers , l’un fur les épaules 6c l’autre fur la
croupe, tous deux d’une feule pièce ; il y a
feulement, au-delà, du bouclier- des épaules , &c
près de la tête , une bande mobile entre deux
Jointures , qui permet à l’animal de courber le
cou.L
e bouclier des épaules eft formé par cinq
©u.fix rangs parallèles, compofés de petites pièces ,
..qui.. tantôt forment des hexagones irréguliers ,
tantôt font à cinq ou à fix angles , avecfine efpèce
d’ovale dans chacune ; la cuiraffe du dos eft
partagée en fix bandes , qui anticipent un peu les
unes fur les autres, 6c qui tiennent entr’elles &
•aux boucliers par fept jointures d’une peau fouple
<6ç épaiffe ; ces bandes font compofées d’allez
grandes pièpes carrées & barlongues ; de cette
peau des jointures il fort quelques poils blanchâtres
& femblables à ceux qui fe voyent auffi
en très-petit nombre fous la gorge , la poitrine &
le ventre ; toutes ces parties inférieures ne font
revêtues que d’une peau grenue & non pas d’un
têt offeux comme les parties lupérieures du corps.
Le bouclier de -la croupe a un bord dont la
mofaïque eft fiemblable à. celle des bandes mobiles
; il-a dix rangs parallèles compofés de petites
pièces droites , qui forment comme des carrés ;
les rangs qui approchent de l’extrémité vers la,
queue , perdent la forme carrée & deviennent
plus .arrondis*.
La queue a environ fix pouces de longueur ;
en marchant, il la porte Haute 6c un peu courbée.
Le tronçon en eft revêtu d’un têt ofleux comme
fur le corps ; fix. bandes inégales par gradation
le couvrent ; elles font compofées de petites pièces
hexagones irrégulières ; le têt de la tête eft long ,
large , ôc d’une feule pièce jufqu’à la bande
mobile du cou.
L'encoubert a le mufeau aigu, les yeux petits ,
là langue étroite Ôc pointue , les oreilles fans poil
& fan,s tê t, nues, courtes ôc brunes comme la
peau des jointures du dos ; dix-huit dents de
grandeur médiocre à chaque mâchoire , cinq doigts,
à tous les pieds , avec des ongles $dTez longs y
arrondis ôc plutôt étroits que larges ; la tête &
le groin a peu près femblables à ceux du cochon
de lait. La couleur du corps eft d’un jaune rouf-
sâtre.
Il eft ordinairement épais & gras , Ôc le mâle
a le membre génital fort apparent. Il fouille la
terre avec une extrême facilité , tant à l’aide de
fon groin que de fies ongles; il fe fait un terrier
ou il fe tient pendant le jour , & n’en fort que le
foir pour chercher fa fubfiftance ; il boit fouvent ;
il vit de fruits , de racines, d’infe&es & d’oifeaux ,
lorfqu’il peut en faifir : il a environ quatorze pouces
de longueur , fans la queue. Sa chair eft, dit-on ÿ
mauyaife.
Le Ta t o u à huit bandes ou le Ta t u e t e .
Il n’eft pas fi grand , à beaucoup près , qye
l’encoubert; il a la tête petite, le mufeau pointu ,
les oreilles droites , un peu alongées, la queue
encore plus longue & les jambe.s moins baffes ,
à proportion , que l’encoubert ; il a les yeux
petits ôc noirs, quatre doigts aux pieds de devant y
& cinq aux pieds de derrière ; la tête eft couverte
d’un cafque, les épaules d’un bouclier, la,croupe
d’un autre bouclier , & le corps d’une cuiraffe
•eqmpqfée de Huit bandes mobiles y qui tiennent
entr’elles & aux boucliers par neuf jointures, de:
peau, flexible ; la queue, qui a à peu près neuf
pouces de longueur- , eft revêtue de meme d’un
têt compofé de huit anneaux mobiles Ôc féparis.
par neuf jointures de peau flexible.
La couleur de la cuiraffe fur le dos. eft d’un
gris de fer, fur les, flancs & fur la queue elle eft:
d’un gris blanc, avec des taches gris de fer.. Le
ventre eft couvert d’une peau blanchâtre a grenue
ôc femée de quelques poils.
Cet animal a , depuis 'la tête: jufqu’à l’origine
de la queue , environ dix pouces de longueur r
le têt des boucliers paroit ffemé de petites, taches,
blanches , proéminentes ôc larges comme deslfen*.
tilles ; les bandes mobiles qui . forment la cuiraffe
du corps font marquées par des figures triangulaires
ce têt n’èft pas dur; le plus petit,plomb,
fuflit pour le percer & pour tuer l’animal , dont la
chair eft fort blanche ôc très-bonne à manger*.
Le Tatou à neuf bandes ou' le Cachicame.
U ne diffère du tatuète qu’en ce qu’il- a neuf
bandes , au lieu que le tatuète n’en -a que huit ;
niais , - excepté cette différence, il lui reffemblé à
tous autres égards ; & il eft à préfumer qu’ils ne
font pas deux efpèces réellement diftinéles. Peut-
etre même le tatuète eft—il le mâle ôc le cachicame
la femelle d’une feule & même efpèce , ôc qu’un !
plus grand nombre de .bandes eft néceffaire aux
femelles pour faciliter la geftation & l’accou.chè- •
ment dans des animaux dont le corps eft fi étroi- ■
tement cuiraffe. '
Le Tatou à doutée bandes ou le Kabassou.
Il paroît que le kabafiou eft le plus grand de
tous les. tatous : il a la tête plus groffe, plus large
& le mufeau moins effilé que les autres , les jambes
plus epaiffe-s, les pieds plus gros, la queue fans
tet ». ci?q doigts a tous les pieds , ôc douze bandes
mobiles, qui n’anticipent que peu les unes fur les
autres. Le bouclier des épaules n’eft formé que
de quatre ou cinq rangs s -compofés chacun
de pièces quadrangülaires affez grandes ; les ;
bandes mobiles font auffi formées de grandes
pièces, mais prefqu’exaôement carrées ; celles
qui compofent les rangs du bouclier de la croupe,
font-à peu près femblables à celles du bouclier
dès épaules ; le cafque de la tête eft auffi com-
pofe de pièces affez grandes , mais irrégulières.
Entre les jointures des bandes mobiles' Ôc des
autres parties^ de 1 armure s’échappent quelques
poils pareils a des foie* de cochon : il y a auffi
iur la poitrine , fur le ventre, fur les jambes &
fur la queue des rudimens d’écailles qui font ronds ,
durs ôc polis comme le refte du têt , Ôc autour
de ces petites écailles on voit de petites hoiipes
de poils. Les pièces qui compofent le cafque de
la tête -, celle des deux boucliers & de la cuiraffe,
font proportionnellement plus grandes ôc en plus
petit nombre dans le kabajfou que dans les autres
tatous. Cet animal a une forte1 odeur de mufc
qui fait que fa chair n’eft pas mangeable.
Le Tatou a dix-huit bandes ou le Cirquincon.
Tous les autres tatous ont,. comme on vient
de voir , deux boucliers chacun d’une feule pièce,
le premier fur les épaules ôc le lecond fur la croupe ; 1
le cirquincon ri'en a qu’un , & c’eft fur les épaules..
On lui a donné le nom de tatou-belette, parce
qu’il a la tête à peu près de la même forme
que celle de la belette.
f-$ a corPs d’environ dix pouces de long ,
la tête de trois , la queue de cinq , les jambes
j x ou tro^s Pouces de hauteur , le devant
de la tete large 6c plat, les yeux petits , les oreilles
longues d un pouce , cinq doigts aux- quatre piedi ,
<3e grands ongles , longs d’un pouce aux trois
doigts du milieu , dés ongles plus courts aux deux
autres doigts ; l’armure de la tête & celle dès
jambes compofées d’écailles arrondies ; dVnviron
un quart de pouce de diamèfre ; l’armure du cou
d’utie feule pièce, formée de petites écailles carrées,
,1e bouclier des épaules auffi d’une feule pièce-,
& compofé de plufieurs rangs de pareilles petites
écailles carrées.
Ces rangs cliv bouclier , dans cette éfpèce
comme- dans toutes les autres., font' continus &
ne font pas fépatés les uns des autres par une
peau flexible , ils font 'adhérenS par flmphyfe 5
tout le refte du corps , depuis le bouclier des
épaules jufqu’à la queue, éft couvert de, bandes
mobiles & féparées les unes des autres par une
membrane fouple; ces bandes font au nombre
de dix-huit ; les premières du côté dés épaules
font fes plus .larges , elles font coriippfées de
petites1 pièces carrées & barlo’ngues ; les' bandés
poftérieures font faites de pièces rondes &_ carrées
, & l’extrémité de l’armure , près de la queue,
eft de figure parabolique1.
La moitié antérieure de la queue eft environnée
de. fix anneaux , dont les pièces font
compofées de petits carrés ; la fécondé moitié
jufqu’à l'extrémité , ell: couverte d’écailles irrégulières.
La poitrine , le ventre & les : oreilles
'ont quds comme dans les autres .efpèces. 11
femblë que de tous les tatous celui-ci ait le p!"s
de facilité pour fe contrafler & fe ferrer en boule
a caufe du.grand nombre dé fes bandes mobiles
qui s’étendent jufqu’à la queue.
De ces fix efpèces de tatous , dont nous venons
de faire l'énumération, il paroît que les deux plus
grandes font le kabaffou &Tencoubett ; que les
petites efpèces font l’apar , le tatuète, le cachi-
came & le cirquinçon. Dans les grandes efpèces le
tet eft beaucoup plus folide & plus dur que dans
les petites ; les pièces qui le compofent iont plus
grandes & en plus petit nombre ; les bandes
mobiles anticipent moins les unes fur les autres
&la chair , auffi bien que la peau , eft plus dure
oc moins bonne. Les auteurs difient auffi que les-
tatous de petite efpèce fe tiennent dans les-ter-
rems humides, & habitent les plaines, & que
ceux de grande efpèce ne fe trouvent que dans
-les heux plus élevés & plus fecs.
. Nous lie devons pas diffimuler ici qu’un de nos.
plus favans Naturaliftes ( M. Adànfori ) , prétend
que les tatous , ou du moins l’efpèce du cirquinçon
, appartiennent aux terres de l’Afrique^ &
fpédalement à la Guinée : il appelle en f» faveur
le témoignage de Belon, qui, dans fes alferva-
ffiM la,figure de ce tatou-, qu’il dit
avoir vu'a Con'ftantinople , ou il avoit été ap-
porte, 4e Guinée ouj 'des terres neuves; mais ceffè
disjonélive même, décèle l’incertitude- de Belon
fur lé pays natal Se cet animal, & le mot terres
neuves indiqué 'cîiea ’ lui l’A n fe ïÿ e ■ "car en