
café, chocolat, ajfcmblêc, mots François qui
ont paffé dans l’Allemand tels qu’ils font. Il
eft à remarquer que le chien avoit bien
trois ans quand il fut mis à l’école. Il ne
parle que par écho , c’eft-à-dire , après
que fon maître a prononcé un m o t, & il
iemble qu’il ne repète que par force , &
malgré lui , quoiqu’on ne le maltraite
point. Encore une fois , M. Léibnits l’a
vu & entendu ».
Le commentateur d’Heifter dit que l’on
fait parler les chiens & les chats en donnant
à leur golier une certaine conformation
dans le temps qu’ils crient. Il avoit
vu un chien répondre de cette manière,
par un mot , à une queftion qu’on lui
faifoit , mais qui étoit toujours la même,.
Cet auteur'ajoute que cela ne doit pas pa-
roître furprenant après que l’on eft venu
à bout de faire prononcer une fentence
allez longue à une machine dont les relforts
étoient certainement moins déliés que ceux
des animaux.
Le chien a plus rapport avec l’Homme
que le perroquet, par la conformation de
la langue , des dents & des lèvres ; cependant
le perroquet apprend aifément à
prononcer des mots : il y a même pluiieurs
autres oifeaux qui articulent , quoiqu’ils
aient la langue pointue.
Mais la parole ne confifte pas dans la
faculté de prononcer des mots ; elle fup-
pofe l’intelligence néceffaire pour comprendre
leur lignification & pour les dire
a propos ; aucun des animaux n’a cette intelligence
; elle n’appartient qu’à l’Homme.
En vain affurera-t-on qu’un perroquet aura
dit des mots qui s’accordent aux circonf-
tances préfentes , & qu’il aura répondu
convenablement à des quellions.Cetaccord
& ces convenances ne dépendent que du
hafard & de l’habitude que l’on a fait
prendre au perroquet , de prononcer les
mots qu’il répète machinalement. Mais il
y a des gens fort attentifs à faifir une
rencontre fortuite oii le perroquet femble
avoir parlé à propos. Us fe plaifent à
vanter l ’oifeau qui fait leur àmufement,
ou qu’ils ont pris la peine d’inftruire.’
On a vu des foetus qui avoient des dents *
quoiqu’ils fulTent très - éloignés du terme
de la naiffance. Il y a des enfans qui naiffent
avec des dents allez grandes pour blelfer le
mamelon de leur nourrice ; mais ordinairement
ils n’ont que les germes des dents
placés dans les os des mâchoires & recouverts
par les gencives. Les incilives
moyennes du défions font les premières qui
paroiffent au dehors. » Il eft rare, dit M.
Sabatier (à), que cette éruption fe faffe avant
l’âge de fept ou huit mois , ou après celui
de douze ou quatorze. Enfuite viennent
les incilives mitoyennes d’en haut, puis les
latérales d’en bas, puis celles d’en haut.
Les canines d’en bas fuccèdent à ces dernières
, elles font fuivies de celles d’en haut,
& enfin des deux premières molaires, qui fe
joignent de chaque côté & à chaque mâchoire
, à celles dont il vient d’être parlé.
Ce travail n’eft ordinairement fini que
lorfque les enfans ont deux ans & plus.
On dit alors qu’ils ont toutes leurs dents,
parce qu’il ne doit pas en paroître d’autres
jufqu’â quatre ans & demi, qu’il vient quatre
autres molaires. Celles-ci font beaucoup
plus groffes que celles qui les ont précédées,
& doivent relier pendant toute la vie «.
» Lorfque les enfans font parvenus à
l’âge de fept ans, les vingt-quatre dents
qui ont paru les premières , & que l ’on
nomme dents de la it , parce qu’elle ne fub-
fiftent que pendant les premières années de
la v ie , tombent les unes après les autres ,
à-peu-près dans l’ordre fuivant lequel elles
font forties des mâchoires. Ce font par eon-
féquent les incilives mitoyennes d’en bas
qui commencent, enfuite celles d’en haut,
puis les latérales d’en b a s , puis celles d’en
haut ; après quoi les canines & les molaires
de l’une & de l’autre mâchoire fe détachent
à leur tour. Elles font remplacées à mefure
par d’autres dents beaucoup plus grofl'es. A
huit ou neuf ans , on voit paroître les
quatre dernières groffes molaires. La dentition
eft alors achevée , & il ne vient plus
d’autres dents jufqu’à l’âge de vingt-fix ,
{a) Traité d’Anatomie, 2 vol. in -8°. P a r u , 1775. 1 vol., page 78 6’ fu i v .
Vingt-huit, trente ans, & quelquefois beaucoup
plus tard, que les dents tardives ou
de lageffe fortent à leur tour «.
L’adolefcence.
Cet âge fuccède à celui de l’enfance ; il
Commence à douze ou quatorze ans avec la
puberté ; il fe termine ordinairement à
quinze ans pour les filles , à dix-huit ans
pour les garçons, & quelquefois il s’étend
jufqu’à ving t-un, v ing t-trois , & même
vingt-cinq ans ; il finit lorfque le corps a
pris tout fon accroiffement en hauteur ,
fiiivant là fignification latine du mot adolej-
centia , adolefc'ehce.
Les lignes de la puberté annoncent le
temps oii les hommes peuvent engendrer,
& oh les femmes font en état de concevoir.
On dit que la pleine puberté eft à dix-huit
ans. Le premier indice de cët âgé eft marqué
dans les deux fexes par le fon de la v o ix ,
qui dévient rauque & inégal dans lés gar-
.çons, & plus aigu dans les filles, & par la
naiffance du poil qui couvre les aiffelles &
les parties génitales. La barbe eft Un ligne
de puberté particulier aux garçons, Comme
l’accroiffement des mamelles & ^apparition
des menftrues font des preuves de la
puberté des filles.
Les plus habiles Anatomiftes ont ôbfervé
les caradlères effentiels à chacun des deux
fexes; ils en ont fait des defcriptions exactes
& détaillées;
La capacité de la poitrine formée par les
côtes, a mbins d’étendue d’un côté à l’autre
& plus de faillie en avant dans les femmes
que dans les hommes. Cette conformation
n’a aucun rapport aux mamelles ; il me
femble que fe volume des poumons èn eft
la caufe. Les poumons des hommes, comme
leurs autres vifceres , font plus grands que
ceux des femmes ; ils ne pourroient avoir
place dans les côtés de la poitrine , fi la
courbure des côtes n’étoit pas plus forte
que dans les femmes, & fi par conféquent
la poitrine n’avoit pas plus de capacité de
chaque côté , & plus de largeur d’urt côté
a5 l’autre. Cette extenfton de la poitrine
«eft pas à proportion aulE grande au
milieu que dans lès côtés, parce que; lé
Corps des poumons n’eft pas darii lé milieu
; par conféquent , la poitrine des
hommes,; quoique plus large qiîe cèlle des
femmes, rie doit pas paroître àuflî fàillànté
èri'aVànt. i:
Les hanches des femriies font plus groffes
que celles des hommes, parce ijtfë les os
qui forment les hanches font pluS teiiverfés
en dehors, & dorinent plus d’étërfdue ail
baflin : ils fervent de bafe à la matrice durant
la groffeffe. Etant renverfés eri dehors,
ils l’eriibraffent & la foiltiérinèrit mieux
que s’ils étoient difpofé's comme ceux des
hommes.
La groffeur des hanches influe fur les
parties voiftnes ; elles font auflî plus
groffes que celles des hommès , parce
que les müfclès qui tiennent aux Os des
hanches font proportionnés à leur groffeur
; mais tous les autres mufcles font
plus'petits qite ceux des hommes : leùrs
reliefs font moins appareils fur toutes les
parties, du corps , qui fo n t, par confé-
quent, plus unies ou plus arrondies; les
traits- dù vifage font plus doux, la peau1
eft moins épailfe & moins dure. Les os
font plus minces & plus déliés, les Vifcères
ont moins dé volume , moins de capacité,
moins de conftftahcé ; la Voix eft plus
fbiblé & plus aigue , & la complêxion
du corps moins , forte & plus délicate.
Toutes ces différëric'è's font fenfibles ,
même dans l’enfance, tandis que les parties
eflèntielles des fexes ne fo'rit pas‘ ericore développées
en etttier, & né font auCune
fonction.
La puberté dés femmes eft plus précoce
que celle des hommes ; cependant elles
vivent plus long-temps : mais elles perdent
la faculté de conceyoir dès que le flux menf-
truel ceffe pour ne plus reparaître. Les
hommes font bien plus long-temps en état
d’engendrer.
» Dans toutes les parties méridionales de
FÈurope & dans les villes , }a plupart des
filles font pubèrês à douze ans , & les garçons
à quatorze ; maïs dans les Provinces
du Nord & dans lès campagnes, à peiné
les filles le font-elles à quatorze é i les gar