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H A L
H i l i t t eft le cri de chaffe & le ton des cors
qui annonce que la bête fe rend & que les chiens
en vont triompher : on redouble Y halaly s halaly ,
halaly ; c’eft pour les chaffeurs le cri de viBoire ,
viBoire.
HAMSTER ( le ) eft une efpèce particulière
de gros rat des champs, des plus nuifibles, mais qui,
hèureufement, n’exifte que dans quelques contrées.
On l’a appellé mal-à-propos marmotte de Strasbourg ,
puifqu’il ne dort pas comme la marmotte & qu’il
31e fe trouve point à Strasbourg.
Par la conformation intérieure , le hamfler refi-
femble au rat-d’eau plus qu’à aucun autre animal :
il lui reffemble encore par la petiteffe des yeux
& la fineffe du poil ; mais il n’a pas la queue-longue
comme le rat d’eau ; il Ta , au contraire , très-
courte. Il a les yeux noirs & brillans, deux dents
incifives en avant de chaque mâchoire, les pieds
extrêmement courts , leë doigts armés d’ongles &
garnis de petits durillons ou callofités en deffous.
Son poil eft ordinairement brun fur le dos & noir
fous le ventre, parfemé de quelques taches blanches
fous les oreillesau jnufeau & fur les côtés, d é pendant
il y en a qui font gris & d’autres qui font
jtout noirs , & cette différence peut provenir de
leur âge plus ou moins avancé.
Le hamfler eft d’uné férocité fingulière & d’un
.courage étonnant pour fa petiteffe. Lorfqu’on l’attaque
, bien loin de fuir , il s’élance contre fon
ennemi, quel qu’il foit, le mord cruellement,&.
perd la vie plutôt que de lâcher prife. Il habite
fous terre comme le campagnol, le mulot & le
Surmulot| & paroît animé du même inftinft que
ces animaux : il a à peu près les mêmes habitudes,
fur-tout celle de ramaffer des grains & d’en faire
de gros magafins.
Les établiffemens des hamflers font d'une conf-
tru&ion différente , félon le fexe & l’âge, & aufîi
fuivant la qualité du terrein. Le domicile du mâle
a un conduit oblique, à l’ouverture duquel il y a
un monceau de terre exhauffé, A une diftançe de
cette ifïue oblique, eft un feul trou qui defcend
perpendiculairement jufqu’aux chambres ou caveaux
du domicile. Il ne fe trouve point de terre
exhauffée auprès du trou , ce qui fait préfumer
que l’iffue oblique eft creufée en commençant par
le dehors, & que l’iffue perpendiculaire eft faite
de dedans en dehors & de bas en haut.
Le domicile de la femelle a aufîi un conduit
oblique , mais qui fe joint à deux , trois & jufqu’à
huit treus perpendiculaires, pour donner une entrée
& îprtfe libres à fes petits. Le mâle & la femelle
ont chacun leur demeure féparée ; la femelle
faip la fienne plus profonde que celle du mâle.
.4 côté dçs trous perpendiculaires t à un ou deux
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pieds de diftançe, les hamflers des deux fexes creufent
félon leur âge & à proportion de leur multiplication
, un, deux , trois & quatre caveaux particuliers
, qui/ font en forme de voûte , tant par-
deffous que par-deffus , & plus ou moins fpacieux,
fuivant la quantité de leurs provifions.
Le trou perpendiculaire eft le paffage ordinaire
pour entrer & fortir ; c’eft par le trou oblique
que fe fait l’exportation de la terre : il paroît
aufîi que ce conduit, qui a une pente plus douce
dans un des caveaux , fert pour la circulation de
l’air dans ce domicile fouterrein. Le caveau où
la femelle fait fes petits ne contient point de pro-
viftons de grains, mais un nid de paille ou d’herbe.
La profondeur du caveau eft très-différente: un
jeune hamfler , dans la première année , ne donne
qu’un pied de profondeur à fon caveau ; un vieux
hamfler le creufe fouvent jufqu’à quatre ou cinq
pieds. Le domicile entier, y compris toutes les
communications & tous les caveaux, a quelquefois
huit ou dix pieds de diamètre.
Ces animaux approvifionnent leurs magafins de
grains fecs & nettoyés , de bled en épis , de pois
& fèves en coffes , qu’ils nettoyent enfuite dans
leur demeure , & ils tranfportent au-dehors les
coffes & les déchets des épis par le conduit oblique.
Pour apporter leurs provifions, ils fe fervent de
leurs abajoues, dans lefquelles chacun peut porter à
la fois plus d’un quart de chopinede grains nettoyés.
Ces abajoues placées de chaque côté de l'intérieur
de la bouche, font deux poches membra-
neufes, liftes & luifantes en dehors & parfemées en
dedans d’un grand nombre de glandes , qui diftillent
fans ceffe une humeur qui les tient fouples & les
Tend capables de- réfifter aux piquures que des
grains fouvent roides & pointus peuvent y caufer;
l’animal, rentré dans fon terrier , les vide, moyennant
fes deux pieds de devant, qu’il preffe extérieurement
contre fe§ joues.
Quand on rencontre un hamfler , fes poches
remplies de provifions -, on peut, dit r©n , le
prendre avec la main, fans rifquer d’être mordu ;
parce que , dans cet état, il n’a pas le mouvement
des mâchoires libre ; mais pour peu qu’on
lui laiffe du temps, il vide promptement les poches
& fe met en défenfe. La quantité de provifions
qu’on trouve dans le$ terriers , varie fuivant l’âge
& le fexe de l’animal qui les habite ; les vieux
hamflers amaffent beaucoup plus de grains que les
jeunes & les femelles. Les uns & les autres s’en
fervent, non pour s’en nourrir au fort de l’hiver,
temps qu’ils paffent à dormir & fans manger ,
mais pour avoir de quoLvivre après leur réveil,
au printemps & pendant Tefpace, de temps qui
précède leur engourdiffement,, m
H A M
Le hamfler fait ordinairement fes provifions de
grains à la fin d’août ; lorfqu’il a rempli fes magafins
, il les couvre &. en bouche foigneufement les
avenues avec de la terre, ce qui fait qu’on ne
découvre pas aifément fa demeure ; on ne la re-
connoît que par le monceau de terre qui fe trouve
auprès du conduit oblique dont nous avons parlé.
Il s’y retire à l’approche de l’hiver, & refte
tranquille, vivant de les provifions , jufqu’à ce que
le froid étant devenu plus fenfible > il tombe dans
un état d’engourdiffement femblable au fommeil le
plus profond. Quand , après ce temps - là , on
ouvre un terrier, on y voit le hamfler mollement
couché fur un lit de paille menue & très-douce.
Il a la tête retirée fous le ventre , entre les
deux jambes de devant : celles de derrière font
appuyées contre le mufeau. Les yeux $&ht fermés,
& quand on veut écarter les paupières, elles fe
referment dans l’inftant. Les membres font roides
comme ceux d’un animal mort, & tout le corps
eft froid au toucher ; on ne remarque pas la
moindre refipiration ni autre figne de vie. Ce
n’eft qu’en le difféquant .dans cet état d’engourdiffement
, qu’on voit le coeur fe contra&er & fe
dilater , mais par un mouvement fi lent , -qu’on
• peut compter à peine quinze pulfations dans une
minute , au lieu qu’il y en a au moins cent cinquante
dans le même efpace de temps , lorfque
l’animal eft éveillé.. La graiffe eft comme figée ;
les inteftins n’ont pas plus de chaleur que l’extérieur
du corps , & font infenfibles à l’aéîion de
l’efprit de vin & même à l’huile de vitriol qu’on
y verfe, & 'ne marquent pas la moindre irritabilité.
Quelque douloureufe que foit toute cette
opération , l’animalne paroît pas .la fentir beaucoup;
il ouvre quelquefois la bouche comme pour
refpirer, mais fon engourdiffement eft trop fort
pour s’éveiller entièrement.
On a cru que la caufe de cet engourdiffement
dépendoit uniquement d’un certain dégré de froid
en hiver. Cela peut être vrai à l’égard des loirs ,
des lérots , des chauve-fouris ; mais pour mettre
le hamfler dans cet état, l’expérience prouve qu’il
faut encore que l’air extérieur n’ait aucun accès
à l’endroit où il s’eft retiré ; on peut s’en convaincre
en enfermant un hamfler dans une caiffe
remplie de terre & de paille, on aura beau l’ex-
pofer au froid le plus fenfible de l’Hiver & affez
fort pour glacer l’eau , on ne parviendra jamais à
le faire dormir ; mais dès qu’on met cette caiffe
a quatre ou cinq pieds fous terre , qu’il faut avoir
foin de bien battre pour empêcher l’air extérieur
d’y pénétrer , on le trouvera au bout de huit ou
dix jours engourdi comme dans fon terrier. Si
l’on retire cette caiffe de la terre , le hamfler fe
reveillera au bout de quelques heures , & fe rendormira
de nouveau quand on le remet fous terre.
Ce qui prouve encore que l’aBfence de l’air ex-
terieur eft une des caufes de l’engourdiffement
ou hamfler, c’eft que, retiré de fon terrier, au
H A M , 3Î
I plus fort de l’hiver, il fe réveille immanquablement
au bout de quelques heures -, quand on l’expofe à
l’air. Qu’on faffe cette expérience de jour ou de
nuit, cela eft indifférent , de forte que la lumière
n’y a aucune part.
C’eft un fpe&acle curieux de voir paffer un
hamfler de l’engourdiffement au réveil. D’abord ,
il perd là roideur des membres , enfuite , il refpire
profondément, mais par de longs intervalles ; on
remarque du mouvement dans les jambes ;il ouvre
la bouche comme pour bâiller, & fait- entendre
des fons défagréables & femblables au râlement.
Quand ce jeu a duré pendant quelque temps, il
ouvre enfin les yeux & tâche de fe mettre furies
pieds ; mais tous ces mouvemens font encore peu
affurés & chancelans comme ceux d’un homme
ivre. Il réitère cependant fes effais jufqu’à ce qu’il
parvienne à fe tenir fur fes jambes. Dans cette
attitude, il fefte tranquille, comme pour fe re-
connoître & fe repofer de fes fatigues ; mais peu-
à-peu il commence à marcher , à manger & à agir
comme il faifoit avant le temps de fon fommeil.
Ce paffage de l’engourdiffement au réveil , demande
plus ou moins de temps , félon la température
de l ’endroit où fe trouve l’animal. Si on
l’expofe à un air fenfiblement froid , il faut quelquefois
plus de deux heures pour le faire éveiller
SPMans un lieu plus tempéré , cela fe fait en
moins d’une heure. Il eft vraiferablable que dans
les terriers cette révolution fe fait imperçepti-
f blement, & que l’animal ne fent aucune des incommodités
qui accompagnent un réveil forcé ôc
fubit..
Le moyen le plus ufité pour prendre ces-
animaux , eft de les déferrer, quoique ce travail
foit affez pénible à caufe de la profondeur & de
l’étendue de leurs terriers. Cependant un homme
exercé à cette efpèce de chaffe , ne laiffe pas d’en
tirer de l’utilité ; il; trouve ordinairement, dans la.
bonne faifong c’eft-à-dire , en automne , deux
boiffeaux de bons grains dans chaque domicile,
& il profite de la peau de ces animaux dont on
fait des fourrures.
Les hamflers produifent deux ou trois fois par
an & cinq ou fix petits à chaque fois & fouvent
davantage ; il y a des années où ils paroiffent en
quantité innombrable, & d’autres où l’on n’en voit
prefque plus. Les années humides font celles où
ils multiplient beaucoup , & cette nombreufe
multiplication caufe la difette par la dévaluation
générale des bleds.
Les hamflers s’accouplent la première fois vers
la fin du mois d’avril, où les mâles fe rendent
dans les terriers des femelles, avec lefquelles ils-
ne reftent cependant que peu de jours. S’il arrive
que deux mâles, cherchant une femelle, fe rencontrent
dans le même trou, il s’élève entr’eux un com -
bat furieux qui, pour l’ordinaire, finit par la mort
du plus foible. Le vainqueur s’empare de fa
•femelle , & l’un & l’autre q u id an s tout autre