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de la voix ; il aura appellé chien laconic , ce chien
provenant du renard , parce qu’il n’aboyoit pas
comme les autres chiens , ôt qu’il avoit la voix
courte & glapiffante comme celle du renard :
or , notre chien de berger eft le chien qu’on peut
appeller laconic à plus jufte titre, car c’eft celui
de tous les chiens dont la voix eft la plus brève
St la plus rate ; d’ailleurs , les caractères que donne
Ariftote à Ton chien laconic , conviennent allez
au chien de berger , ôt c’eft ce qui a achevé de
me perfuader que c’étoit le même chien.
Le genre des animaux cruels eft l’un des plus
nombreux & des plus variés : le mal femble, ici
comme ailleurs, fe reproduire fous toutes fortes
de formes , ôt fe revêtir de plufieurs natures. Le
lion & le tigre , comme efpèces ifolées , font en
première ligne ; toutes les autres , favoir, lés
panthères , les onces , les léopards, les guépards,
les lynx , les caracals , les jaguars , les couguars ,
les ocelots , les fervals, les marguais & les chats
ne font qu’une même ôt méchante famille , dont
les différentes branches fe font plus ou moins
étendues , ôt ont plus ou moins varié fuivant les
différens climats : tous ces animaux fe reffemblent
par le naturel, quoiqu’ils foiént très-différens pour
la grandeur & par la figure ; ils ont tous les yeux
étincelans, le mufeau court & les ongles aigus,
courbés & rétraéfibles ; ils font tous nuifibles,
féroces,, indomptables.
Le chat, qui en eft la dernière & la plus petite
efpèce , quoique réduit en fervitude . n’en eft ni
moins perfide ni moins volontaire ; le chat fau-
vage a confervé le caraéfère de la famille ; il eft
aufîi. cruel, aufli méchant, aufli déprédateur en
petit, que fes confangains le font en grand ; ils
font tous également carnafliers, également ennemis
des autres animaux. L’hommè avec toutes fes
forces n’a jamais pu les détruire ; on a de tout
temps employé contre eux le feu , le fer , le
poifbn , les pièges ; mais comme tous les individus
multiplient beaucoup, & que les efpèces elles-
mêmes font fort multipliées, les efforts de l’homme
fe font bornés à les faire reculer ôt à les refferrer
dans les déferts , dont ils ne fortent jamais fans
répandre la terreur & caufer autant de dégât que
d’effroi ; un feul tigre échappé de fa forêt, fuffit
pour alarmer tout un peuple &. le forcer à s’armer;
que feroit-ce fi ces animaux fanguinaires arrivoient
en troupes j & fi, comme les chiens fauvages ou les
chacals, ils s’entendoient dans leurs projets de
déprédation ,? La Nature a donné cette intellir-
gence aux animaux timides , mais heureufement
Jes animaux fiers font tous folitair.es ; ils marchent
feuls & ne confultent que leur courage, c’eft-à-
dire , la confiance qu’ils ont en leur force.
Ariftote avoit remarqué avant nous , que de
tous les animaux qui ont des griffes 9 c eft-à-dire ,
Q u A
des ongles crochus & rétraéfibles , aucun n'étoît
focial, aucun n’àlloit en troupes : cette obfervation
qui neportoit ailors que fur quatre ou cinq efpèces,
les feules de ce genre qui raflent connues de fon
temps, s’eft étendue ôt trouvée vraie fur dix ou
douze autres efpèces qu’on a découvertes depuis ;
les autres animaux carnafliers, tels que les loups ,
les renards, les chiens , les chacals , les ifatis , qui
n’ont point de griffes , mais feulement des ongles
droits , vont pour la plupart en troupes ôt lont
tous timides ôt même lâches.
En comparant ainfi tous les animaux & les
rappellant chacun à leur genre, nous trouverons
que les deux cens quarante efpèces ou environ
des animaux quadrupèdes , peuvent fe réduire à
un allez petit nombre de familles ou fouches principales
, defquelle.s il n’eft pas impoflible que
toutes les autres foient iflues.
Sous ce point de vue, il paroît que l’on peut
réduire tous les animaux quadrupèdes à vingt - deux
familles ou genres , ôt à dix efpèces ifolées : ces
genres font :
i° . Celui des folipèdes proprement dits , qui
contient, le cheval , le zèbre & l’ape avec le
czigitai ôt les mulets féconds ôt inféconds.
2°. Celui des grands pieds fourchus à cornes
creufes, favoir, le boeuf Ôt le buffle avec toutes
leurs variétés & les efpèces voifines & qui en
tiennent plus ou moins en faifant nuance aux
grandes gazelles, comme les nilgauts, les cannas, ôt c*
30. La grande famille des petits pieds fourchus
à cornes creufes , tels que les brebis , les chèvres,
les gazelles , les chevrotains ôt toutes les autres
efpèces qui participent de leur nature.
4°. Celle des pieds fourchus à cornes pleines
ou bois folïdes qui tombent & fe renouvellent
tous les ans ; cette famille contient l’élan, le renne ,
le cerf, le daim, l’axis Ôt le chevreuil.
50. Celle des pieds fourchus ambigus , qui eft
compofée du fanglier & de toutes les variétés du
cochon, telles que celui de Siam à ventre pendant
, celui de Guinée à longues oreilles pointues
ôt couchées fur le dos, ôte.
6°. Le genre du lama qui eft aufîi pied fourchu
irrégulier, & auquel nous fubordonnons ,
comme efpèces fubal ternes, l’alpaca Ôt la vigogne«
7°. Le genre très-étendu des fiflipèdes carnafliers
à griffes, c’eft-à-dire, à ongles crochus
ôt rétraéfibles, dans lequel qn doit comprendre
les panthères, les léopards, les guépards, les onces,
les fervals ôt les çhats, avec toutes leurs variétés.
Q u À
S®. Celui des fiflipèdes carnafliers à ongles non
rétraéfibles , qui contient le loup , le renard ,
le chacal, l’ifatis Ôt le chien, avec toutes leurs
variétés.
90. Celui des fiflipèdes carnafliers à ongles non
rétraéfibles, avec une poche fous la queue ; ce
genre eft compofé de l’hyène, de la civette, du
zibet, de la genette, du blaireau, &c.
io°. Celui des petits fiflipèdes carnafliers à corps
tirés-alongé; ce genre eft compofé des fouines,
martes, putois, furets , mangouftes, coatis, belettes
, yanfires ôt mouffettes.
i i °. La nombrçufe famille des fiflipèdes
qui ont deux grandes dents incifives à chaque
mâchoire; elle eft compofée des lièvres, des
lapins, des agoutis & de toutes les efpèces d’écureuils
, de loirs, de marmotes Ôt de rats.
iz ° . La petite famille particulière de femblables
fiflipèdes, mais dont les quatre pieds ont prefque la
conformation d’une main., ôt qui de plus ont pour
caraéfère diftinéf ôt fingulier de produire leurs petits
à demi formés, ôt de les porter attachés à la mamelle
, ou renfermés dans un fac formé par le N
repli de la peau de l’abdomen ; les efpèces de cette
famille font les philandres , langues, marmofes ,
cayopollins.
130. Le genre des fiflipèdes à très-longs pieds
de derrière , comme ceux des oifeaux, & à pieds
de devant prefque nuis, qui font les gerboifes.
14°. Celui des fiffipèdès aux quatre pieds très-
courts ôt cachés dans la peau ; ce font la taupe ôt
fes efpèces ou variétés , ôt le tucan.
1 50. Celui des fiflipèdes dont le corps eft couvert
de piquans, tels que les porcs-épics ôt les
hériffons.
i6°. Celui des fiflipèdes couverts d’écailles ;
les pangolins & les' phatagins. •
i^°. Celui des fiflipèdes couvert d’un têt, ou
bouclier folide ôt continu ; les tatous.
180. Le genre peu nombreux de fourmilliers,
dont il n’y a que deux ou trpis efpèces.
19°. Celui des parejjeux9 qui ne renferme que
l’unàu & l’aï.
20°. La grande peuplade des quadrumanes an-
tropomorphes, c’eft-à-dire, approchans de la figure
humaine, qui renferme les finges, les babouins,
les guenons, les fapajous ôt fagoins, & aufli les
makis ôt k>ris.
q u A
2i°. Le genre des quadrupèdes ailés, qui contient
les vampires, roufettes , rougettes , ôt les
chauvefouris, avec toutes leurs variétés.
22°. Enfin, le genre des quadrupèdes amphibies v
qui contient le caftor, l’ondatra, le delnjan, la
loutre, la faricovienne, les phoques, les morfes ôt
les lamantins.
Après ces derniers amphibies, fiiivent immédiatement
les cétacés dans l’ordre de la nature.
Enfin, les dix efpèces ifolées des quadrupèdes, font
l’éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame, la giraffe *
le chameau, le lion, le tigre, l’ours, le tapir ôt.
le cabiai.
En prenant donc cet ordre des familles des
animaux pour bafe, nous allons indiquer la fuite
des articles de ce Diéfionnaire , telle qu’il convient
de l’obferver , pour le réduire en un. corps
ôt en faire une leéfure méthodique.
En commençant par les grands animaux dont
les efpèces font ifolées, on lira les articles ;
É l é p h a n t .
R h in o c é r o s .
H i p p o p o t a m e .
G ir a f f e .
C h a m e a u .
T a p i r .
M a m m o u t .
Enfuite plaçant, en premier lieu, dans chaque
famille , l’efpèce qui nous eft la plus utile ou la
mieux connue , en un mot, la plu§ voifine de
nous, ôt paftant fucceflivement aux autres efpèces.
de cette même famille , on lira les articles 1
C h e v a l .
Ju m e n t .
P o u l a in .
Mulet.
Ju m a r .
A n e .
O n a g r e .
K o u l a n .
C z i g i t a i .
T a r p a n .
Z è&r e .
COUAGGA.
Boeuf,