
l’extrémité, où ils fe tiennent fortement accrochés
avec les pattes de devant, & ferrent & embraffent
de tout le corps l’endroit où ils fe font ainfi perchés.
Quoique Y aï Sa Y unau fe refïemblent à tant
d’egards, quoiqu’ils ayent les mêmes habitudes naturelles
, ils.ont cependant entr’eux des caractères
de différence fi marqués, qu’on ne peut douter
qu’ils ne foient d’efpèces très-éloignées. U aï eff une
fois plus petit que Y unau ; il a le mufeau plus court,
le front moins élevé, les oreilles moins apparentes :
il n’a que vingt-huit côtes , tandis que l’unau en a
quarante-fix. Il a une queue courte & trois ongles
à tous les pieds ; fon poil aufli eff différent ; il eff
taché de noir. Ces derniers caractères manquent à
l’unau, dont nous donnons à fon article une def-
cription particulière.
L ’aï eff Yignavus de Clufius, d’après Marcgrave Sa
Pifon ; lepigritia fïvè haut de Nieremberg , Yarctopi-
thecus de Géfner, leperillo ligero d’Oviedo, le tardi-
gradus de BrifTon, le bradypus tridaElylis de Linneus.
AIGRETTE , ( 1’ ) finge de la famille des guenons
j & qui n’eft qu’une variété dans l’efpèce du
macaque, \J aigrette eff plus petite que le macaque
d’environ un tiers dans toutes les dimenfions. Au
lieu de la petite crête de poil qui fe trouve au fom-
met de la tête du macaque , Y aigrette en porte un
épi droit & pointu ; elle femble différer encore du
macaque par le poil du front ,qui eff noir-,—au lieu
que fur le front du macaque il eff verdâtre : il paroît aufli que Y aigrette a. la queue plus longue que le
macaque 3 à proportion de la longueur du corps.
Du reffe, elle a les mêmes moeurs 8c habite le même
climat. Voyez Macaque.
AKOUCHI, ( 1’ ) petite efpèce d’agouti, ou
fimplement race fubalterne dans l’efpèce de Y agouti.
U a k o u c h i en diffère en ce qu’il a une petite queue,
au lieu que Y agouti n’en a abfolument point ;
Yakouchi eff aufli plus petit que Y agouti, Sa fon poil
n’eff pas roux, mais de couleur olivâtre. Il eff allez
commun à la Guiane çk dans les autres parties de
l ’Amérique méridionale. On ne le trouve que dans
les grands bois ; fa chair eff excellente à manger ,
elle eff blanche & a du fumet comme celle du lapereau.
Lorfque les akouchis font pourfuivis par les
chiens, ils fe laiffent prendre plutôt que de fe jeter
à l’eau. On dit qu’ils ne produifënt qu’un petit ou
deux tout au plus ; mais ce fait eff douteux. On
les apprivoife aifément dans les maifons ; ils ont
un petit cri qui reffemble à celui d’un cochon d’Inde,
mais ils ne le font entendre que rarement. Dans
les illes de Sainte-Lucie & de la Grenade, on
donne aux akouchis le nom commun d’agouti.
A LACTAG A ou A LAG T AG A , nom d’une
efpece de gerboife qui fe trouve chez les Tartares
Mongoux. Voyez G e r b o i s e .
ALCE eff l’élan des anciens; mais il paroît que
par ce nom Céfar n’a défigné que la femelle élan ,
puifqu’il dit que Yalce eff fans cornes ; & au contraire
, dans un autre paffage de fes Commentaires,
qui a jufqu’ici embarraffé les Savans^ ( efi bos ceryï
figuré, &c. lell. Gall. liv. V I , n° i<$) Il pamit
n’avoir décrit que l’élan mâle ; ce que je juge à ce qu’il
ajoute que dans cette efpèce la femelle porte f comme le
mâle 3 un bois ou des cornes. Or ce boeuf à figure de
cerf, dont les cornes rapprochées à la racine , de manière
à ne figurer d’abord qu’un feul tronc 3 fe divi-
fant enfuite 3 fe dilatent en de larges; rameaux palmés,
( Voyeç le paffage latin à l’endroit cité ) eff très-
certainement l’élan ; ainfi Céfar, en prenant fépa-
rément le mâle & la femelle, fait ici deux efpèces,
dans l’une defquelles tous les individus portent des
cornes, ou plus proprement un bois ; tandis qu’aucun
n’en a dans l’autre : fon boeuf-cerf fera donc
l’élan mâle, 8c par alce 3 il n’aura indiqué que la
femelle ; néanmoins, fuivant l’acception générale
de l’antiquité , ce nom alce défigne, 8c doit relier
pour défigner l’efpèce entière de l’élan,
ALCO. On a défigné fous ce nom de petits animaux
domeftiques que les Efpagnols trouvèrent au
Pérou & au Mexique lors delà conquête ; ils étoient
de la grandenr Sa à-peu-près du naturel de nos petits
chiens. Il y avoit deux efpèces d’alcos ; l’un très-
gras , très-replet, ayant la tête fort petite 8c blanche
lùr tout le devant, les oreilles pendantes 8c ; en
partie fauves, le mufeau allez lemblable à celui
du chien, le cou court, Sa prefque fans intervalle
entre la tête Sa les épaules ; le dos arqué Sc couvert
d’un poil jaune , la queue blanche , courte & pendante,
le ventre gros 8c tendu, marqué de taches-
noires, les jambes Sa les pieds blancs , les doigts
comme ceux du chien , 8c armés d’ongles longs Sa
pointus. Cette efpèce à’alco fervoit de chien-bichon
aux dames Péruviennes. Il y avoit un autre alce
maigre 8c à mine triffe, qu’on employoit à la chaffe.
Il eff très-polîible que ces animaux , quoique de
races très-différentes en apparence de celle de nos
chiens , foient cependant iffus de la même fouche.
Les premières relations de l’Amérique parlent des
alcos, & les relations fuivantes , non plus que les
voyageurs modernes qui ont écrit fur ces contrées
du nouveau monde, n’en font plus aucune mention
, comme fi cette efpèce fe fût perdue Sa anéantie
depuis l’introduefion de nos animaux Européens
dans ces régions du nouveau Monde.
ALGAZEL (T). Ce nom eff arabe , & défigne,
dans cette langue, la famille des gabelles en général ;
nous l’appliquons ici à une efpèce particulière ,
qui fe trouve dans le Levant, en Egypte 8c en
Arabie , & qui eff à-peu-près de la groiffeur d’un
daim. Ses cornes, très-longues , allez menues,
peu courbées jufqu’à leur extrémité, où elles.fe
courbent davantage , font noires Sa prefque liffes ,
les anneaux étant très-légers, excepté vers la bafe,
où ils font plus fortement marqués. On diffingue
deux fortes de gazelles algaçel / l’une , qu’on appelle
gazptte de montagne,. qui eff la plus belle ,
dontle'poil fur le cou Sa le dos eff d’un brun
foncé ; l’autre , qu’on appelle gabelle de plaine ,
qui n’eft ni aufli légère , ni aufli bien faite que la
première , ôt qui a la couleur du poil plus pâle»
w
- Ces -animaux courent fi vite & fl long-temps,
que les meilleurs chiens peuvent rarement les
forcer,fans le fecours Sa l’aide d’un faucon, qui
les harcelle 8c les retarde. En hiver, ces gazelles
font maigres , néanmoins leur chair eff de, bon
goût ; en été, elle eff chargée d’une graiffe fem-
blable à la venaifon du daim. Les alga^els qu’on
nourrit renfermées n’ont pas la chair d’aufli bon
goût que. les algarels fauvages.
ALIOTOCHTLI, au Mexique , eff le tatou
à huit bandes ou tatuète. Voyez T a t o u s .
ALLÔCÀMELUS , nom fous lequel Gefner
décrivit le premier Lama , qui-ait été amené du
Pérou en Europe. Voyez Lama.
ALLOUATA, à Cayenne , eff l’alouate, gros
fapajou rouge. Voyez l’article fuivant.
ALOUATE ( 1’ ). Singe de la famille des fa-
pajous , qui a les mêmes caraéfères que Youarine,
6c ne paroît en différer qu’en ce qu’il n’a point
de barbe bien marquée , Sa qu’il a le poil d’un
rouge brun , au lieu que l’ouarine l’a hoir. Ainfi,
on ne peut le confidérer que comme une variété
de l’efpèce de Pouarine. Voyez O u a r in e .
L’alouate eff le finge rouge de Barrère , 8c le
finge rouge de Cayenne , de BrifTon.
ALPACA ( 1’ ). Animal dû Pérou , jufqu’ici
peu connu , Sa qui paroît former , une efpèce. intermédiaire
entre les lamas 8c les vigognes. Il
reffemble , en général, au lama , 8c n’en diffère
qu’en ce qu’il elt plus bas de jambes Sa plus large
de corps. Il eff abfolument fauvage , & fe trouve
en compagnie des vigognes. Sa laine eff plus
fournie , beaucoup plus fine Sa plus eftimée que
celle du lama.
\lalpaca eff Yovis peruana, paco diSla , de Marc-
grave & de Hernandez ; camelus tophis nutlis ,
corpore lanato, de Linneus ; alpaque de Frézier.
Voye% les articles V ig o g n e 8c L a m a .
ALPAGNE, nom fous lequel Yalpaca eff dé-
flgné dans l’ancienne Encyclopédie. Voyez ci-deffus.
A m p h i b i e s . On défigne par ce nom la claffe
des animaux doués de la double faculté de vivre
fous l’eau fans refpirer, 6c fur terre en refpirant
l’air , 8c qui peuvent alternativement paffer de
l’un à l’autre élément. La plûpart des reptiles font
amphibies ; mais, parmi les animaux quadrupèdes ,
les feuls auxquels on puiffe proprement donner
ce nom dans une acception rigoureufe , font les
phoques 3 les morfes , les lions-marins 3 les ours-
marins Sa les lamantins , parcè qu’étant les feuls
dans lefquels le trou de la cloifon du coeur reffe
toujours ouvert, ils font par conféquent les feuls
qui puiffent fe paffer de refpirer , 8c vivre également
dans l’air & dans l’eau. Dans l’homme Sa
les ^animaux terreffres , le trou de la cloifon du
coeur, qui laiffant au fang le paffage ouvert de la
veine-cave à l’aorte, permet au foetus de vivre
fans refpirer, fe ferme au moment de la naiffance,
6ü demeure fermé toute la vie ; dans ces animaux,
.au contraire, il reffe toujours ouvert , quoique
la mère les mette bas fur terre , Sa qu’au moment
de la naiffance l’air dilate leurs poumons ; néanmoins
, la communication du fang de la veine-
cave à l’aorte, par la cloifon du coeur, ne laiffe
pas de fubflffer , de manière que ces amphibies
ont l’avantage de refpirer quand il leur plaît, Sa
de s’en paffer quand il le faut. Ils font , dans le
grand fyftême de la nature vivante , le paffage 8c la nuance des quadrupèdes aux cétacés ; ap-
partenans encore à la terre , 8c déjà appartenans
à l’eau , ils forment la liaifon , Sa , pour ainfi dire ,
établiffent le commerce entre l’un Sa l’autre élément.
Voyez Ies articles P h o q u e , M o r s e , L a mantin
, &c.
A n d o u i l l e r s , fl m. pl. C e font les petits
jets ou branches qui partent de la tige des bois
du cerf. Voyez l ’article C e r f .
ANE ( Y ). Domeffique patient, laborieux &
fobre , dont les fervices , moins brillans que ceux
du cheval, n’en font pas moins effentiels, Sa qui,
comme tout ce qui eff fimplement Sa modeftement
utile , eff l’objet de nos injuftes mépris. L’âne n’eff
pas un cheval dégénéré , comme l’ont voulu dire
quelques méthodiffes ; les caraéfères de conformité
que ces animaux ont entr’eux, ni même le
mélange de l’un Sa de l’autre individu ne confti-
tuent point une identité d’efpèce , parce que ces caraéfères
de reffemblance font balancés par d’autres
caraéfères d’une différence encore plus fenfible ,
Sa que le produit de leur accouplement n’a jamais
fait une efpèce commune , ni même une efpèce
intermédiaire qui pût fe renouveller. Voyez l’ar-
ticle Mulet.
Uâne a la taille petite , la tê te groffe , les
oreilles lon gu e s, la peau dure , la queue n u e , la
jambe fèche & nette. Il e f f , de fon n atu re l, aufli
humble , aufli p a t ie n t , aufli tranquille , que le
cheval eff fier , ard en t, impétueux ; il fouffre a v e c
confiance les châtimens & les coups ; il eff fobre
Sa fur la quantité Sa fur la qualité de la nourritu
r e , il fe contente des herbes les plus dures Sc
les plus défagréables que les autres animaux lui
laiffent Sa dédaignent ; feulement il eff délicat fur
l’eau , il ne v eu t boire que de la plus c la ire , Sa
aux ruiffeaux qui lui font connus ; d’ailleurs , il boit
aufli fobrement qu’il mange , & n’enfonce point
du tout fon nez dans l’e a u , par la p eu r , dit-on , que
lui font fes oreilles ; il fe roule fouvent fur le
gazon , fur les chardons , fur la fougère , Sa fans
le foucier beaucoup de ce qu’on lui fait porter *
mais il ne fe vautre pas , comme le c h e v a l, dans
la fange Sa dans l’eau , il craint même de mouiller
fes p ie d s , Sa fe détourne pour éviter la boue ; il
eff fufceptible d’éducation , Sa , malgré fa mauvaife
réputation en fait de fc ie n c e , on en a vu d’affez
bien inftruits pour donner un petit fpeélacle.
L’âne jeune ou Yânon eff: gai , Sa même affez
job, il a de la gentilleffe, mais il la perd bientôt,
foit par l’âge , foit par les mauvais traitemens ,
Sa il devient lent, indocile & têtu ; il n’eff ardent