
3 1 i V A c
caractères fuivans ; « le corps refTemble à celui
dune, vache ordinaire ;"les cornes font tôrfes e'n-
dedans; le poil du corps & de rlâ tête'èft noir ,
à l’exception du front & de Pépine du dos., fur '
lefquelsileft blanc ; le cou a une crinière , &
tout le poil eft comme celui d’un bouc, très-
long , &defcerid jufques fur les genoux ,.enforte
que les piéds paroiffent fort courts j, le’ dos s’élève ,
en boffe ; la queue reffembleà celle du cheval ;
elle eft garnie d’un poil blanc' 6c très-fourni les
pieds font femblables à ceux du boeuf; ceux de
devant font noirs, ceux de derrière blancs ; fur
les' talons des pieds de derrière il y f a deux
houpes de longs poils , l’une en avant 6c l’autre
en arrière , & fur les talons des pieds de devant
il n’y a qu’une houpe en arrière ».
«Cet animal ne mugit pas comme le boeuf ,
mais il grogne comme le Cochon; il'eft fauvage ,
6c même féroce.... il ne fouffre qu’avec péine
la préfence des vaches domeftiques; loffqiiiT en t
voit quelqu’une, il grogné, ce qui lui arrive très-
rarement en toute autre circonftancç ».
M. Gmelin ajoute qu’il y a deux efpèces çle
ces vaches chez les Calmouques ; la première
nommée farluk , qui eft celle- même qu’il vient '
de décrire'; la fécondé appellée chaïnuk , qui
diffère de l’autre par la grandeur de la tète &
des cornes 6c auffi en ce que la queiie q u i, ;
à fon origine, refTemble à celle d’un cheval,
fe termine enfuite comme celle d’une vache ;
mais que toutes deux font de mêpie naturel.
D’après toutes ces indications, nous fommes
perfuàdçs que ces vaches de Tartariene font autre ;
çhofe que des bifons.
V ache- m arine ; nom donné communément;
au:morfe. Voye^ Morse.
V À G R À , au Pérdu tapir. Voye^ T a p i r .
VAMPIRE. ( lé) C’eft foüs ce nom que nous
défignons un quadrupède volant de l’Amérique
méridionale , auffi hideux que les plus laidés
chauverfouris j 6t bien ‘plus grand, Le vampire a
la fêté informe & furmontée de grandes oreilles ,
'fort ouvertes & forî droites, .le; nez contrefait,
-les ~narinès en entonnoir ; avec une membrane
au-deffus qui s’élève en forme de corné cou'de
crête pointue, & qui augmente de beaucoup la
difformité de fa face ; lorfqu’il Vole, il paroît être
de la groffeur d’un pigeon.
Cet animal eft auffi malfaifanf que dîffornië ;
il fucc.e le fang des hommes & des animaux pendant
qu’ils dorment , jufqù’à les épuifèr , & meme
au point de les^faire mçurir, & fans leur caufer
^ffez de douleur pour lés éveillër,-
Nops ne pouvons citer à'ce fujet Un -témoignage
plus authentique que c.elui de M. de la
Çondamine. «Les chauve-fouris, dit-il, qui'fuc-
cent le fang des chevaux , des mulets', & même
«des hommes , quand ils ne s’èri gafantiftent pas
en dormant à l’abri d’un pavillon, font un fléau
ççmrnun à la plupart des pays chauds de TAmé-
V A N -
rique; il y en a de-monftrueufes par la groffeur £
elles ont entièrement détruit- , à Borja 6c1 en
divers-autres endroits , le gros bétail que les
Millionnaires y “ aVoient introduit, & qui com-
mençoit à s’y multiplier ».
Ces faits font confirmés par plufieurs autres
Hiftoriens & Voyageurs. Pierre Martyr, qui a
écrit affez peu de temps après la conquête de
l’Amérique méridionale , dit qu’il y a dans les
terres de l’ifthme de- Darien, des chauve - fouris
qui fuceent le fang-7des hommes & des animaux
pendant qu’ils dorment;, jufqu’à leur caufer la
mort. Dôm Georges Juan 6c dom / Antoine de
Ulloa, témoignent la même chofe , 6c le père
Gumilla dans fon hiftoire de TOrénoque , s’exprime
à ce fujet dans les termes fuivans ;
«Les chauve - fouris font , dans.. l’Amérique
méridionale, un fléau fi cruel & fi funefte,
qu’il faut l’avoir C éprouvé pour le concevoir. Il
y en a de fi groffes qu’elles ont trois quarts
d’aune de longueur d’un bout d’une aile à
l’autre ; ce font d’adroites fang-fues , qui rodent
toute la nuit pour boire le fang des hommes &.
des bêtes. Si ceux qui dorment par terre n’ont
pas le foin de fe couvrir depuis les pieds . jufqu’à
la tête, ils doivent s’attendre à être piqués
de ces chauve - fouris ; & à l’égard de ceux qui
dorment dans les maifons, fous des mofquiteros>3
quand ils n’auroient que le front de découvert ,
ils en font infailliblement mordus , 6c fi par
malheur l’animal a piqué.une veine , ils paffent
des. bras -du fommeil dans ceux de la mort, à .
• caufe de la quantité de fang qu’ils perdent , fans
fe réveille? oc fans le fçntir, tant la piqûure eft“
fubtile ».
C’eft probablement avec la langue que le
vampire fait ces ouvertures fübtiles ^profondes,
car s’il entamoit la chair avec les dents qu’il a
très-fortes, l’homme le plus endormi, 6c les animaux
fur-tout, dont le fommeil eft léger , feroient
réveillés par la douleur de la morfuré. En examinant
la langue de la rouffette, M. d’Aubenton
s’eft convaincu' de la poffibilité du fait ; cette
langue eft pointue 6c hériffée de papilles dures,
très-fines , très-aigues, 6c dirigées en arrière ; ces
pointes peuvent s’infinuer dans les pores de la
peau , les élargir, & pénétrer affez ayant pour
• que le fangfoit attiré par la fucciôh de la langue.
L’efpecejàii- vampire ne fe trouve1 que dans les
ï contrées; méridionales de l’Amérique. Voye^
R oU S SE T T E i
Le vampire eft le vefpertilio cynocephalus maxi-
: mus >, rauritüs ex nova Hijpaniâ de Klein; \e fpec-
: trum - vefpertilio ecaudatus nafo ïnfundibulijonni
lanceolato de Linnée ; 1 e pteropus auriculis longes
; patulis -, nafo'membranâ antrqrfum infiexâ auElo de
-Rriffon. ; i
VANSIRE , ( le ) animal de Madagafear & de
-la partie orientale de l’Afrique , reffemblant' à
beaucoup d’égards au furet*, mais qui en diffère
_ cependant
V A R
cependant par de's caractères fuffifans pour en
faire une efpèce diftin&e 6c féparée. Le vanfire
a douze dents mâchelières fupérieures, au lieu
que le furet n’en a que huit ; 6c les mâchelières
d en-bas, quoiqu’en égal nombre de dix dans
ces deux animaux, ne fe reffemblent ni par la
forme, ni par la fîtuation refpeClive. D’ailleurs 1 e vanfire a la queue du double plus longue que
celle de nos furets , 6c il paroît que le furet de
Java de M. Briffon, auffi bien que la belette de
Java de Séba , appellée dans cette ifle koger-
angan , ne font également que le vanfire.
VARÈSE, nom qui fe lit dans l’ancienne Encyclopédie,
& fous lequel, autant qu’on en peut
juger par une notice imparfaite 6c tronquée, le
vari paroît défigné. Voyeç V a r i.
V À R I , ( le ) troifième efpèce de maki, diffère
beaucoup du mococo par le naturel auffi bien
que par la conformation. Il* eft plus grand, plus
fort, il a en général le poil beaucoup plus long,
SL en particulier une efpèce de cravate de poils
encore plus longs*, qui lui environne le cou, &
qui fait un caractère très-apparent, par lequel il
eft aifé de le reconnoître ; car au refte il varie
du^ blanc au noir 6c au pie par la couleur du poil,
qui, quoique long & très-doux, n’eft pas couché
en arrière, mais s’élève prefque perpendiculairement
fur la peau : il a le mufeau plus gros &
plus long, à proportion, que le mococo, les
oreilles beaucoup plus courtes., 6c bordées de
longs poils, les yeux d’un jaune orangé fi foncé,,
qu’ils paroiffent rouges.
Le vari eft encore plus fauvage que le mococo,
6c il eft même d’une méchanceté farouche dans
fon état de liberté. Les voyageurs difent que ces
animaux font furieux comme des tigres, 6c qu’ils
font un tel bruit dans les bois, que s’il y en a
feulement deux, il femble qu’il y en ait un
cent , & qu’ils font très-difficiles à apprivoifer. En
effet, la voix du vari tient un pèu du rugifle-
ment du lion,. & elle eft effrayante lorfqu’on
l ’éntend pour la première fois. Cette force éton-
nanté de yoix dans un animal, qui n’eft que de
médiocre grandeur, dépend d’une ftru&ure fin-
gulière dans la trachée - artère, dont les deux
branches s’élargiffent 6c forment une large concavité
avant d’aboutir aux branches du poumon.
Le vari fe trouve dans les mêmes contrées que
le mococo 6c leL mongous. ( Voye^ Makis 6c
'M o c o c o ) c’eft 1 e blak maucauco , ou mococo
noir d’Edward.
VARICOSSI, à Madagafear, fuivant Flacourt,
varii Voyes^ V a r i .
VEAU , petit du taureau & de la vache. Voye%_
V a che & T a u b e a u .
V ea u m a r in , veau de mer vulgairement.
Voye^ Ph o q u e .
V E R R A T , cochon mâle deftiné à la propagation.
Un bon verrat doit avoir le corps court,
ramaffe 6c plutôt carré que long ; la tête groffe ,
le groin court 6c camus, les oreilles grandes 6c
Hiftoire Naturelle, Tom% 1% ,
V es
| pendantes, les yeux petits & ardens, le cou grand
I & épais, le ventre avalé, Iesfeffes larges, les jambes
courtes 6c groffes , les foies épaiffes 6c noires. Les
verrats blancs ne font jamais auffi forts que les noirs.
Le verrat peut s’accoupler dès l’âge de neuf
mois ou un an ; mais il vaut mieux attendre qu’il
ait dix-huit mois ou deux ans ;' il continue d’être
en état d’engendrer jufqu’à l’âge de quinze ans.
Sa chair eft encore plus mauvaife que celle,du
fanglier ; ce n’éft que par la caftration & l’engraif-
fement que l’on rend celle du cochon fi délicate
& fi bonne à manger. Voyez C o ch o n .
VESPERTILIÔ-INGENS , de Ciufius, eft la
rouffette. Voye£ R oussette.
VICUNA , au Pérou, vigogne ou alpaca. Voyeç
A l p a c a & V ig o g n e .
VIGOGNE ( la ) a beaucoup de rapports 6c
même de reffemblances avec le lama ; elle habite
comme lui les cordilières du Pérou ; mais elle eft
beaucoup plus petite 6c d’une forme plus légère ;
fes jambes font plus longues à proportion du corps,
plus menues 6c mieux faites que celles du lama ;
elle a auffi la tête plus courte à proportion : elle
la porte droite 6c haute , fur un cou long & délié ;
fa tête eft large au front 6c étroite à l’ouverture de
la bouche, ce qui lui donne une phyfionomie vive
6c fine; elle a de beaux yeux noirs le nez applati,
les nazeaux, écartés l’un de l’autre, font, comme
les lèvres, de couleur brune mêlée 7de gris.
La lèvre fupérieure eft fendue comme celle du
lama , & à travers cette fiffure, on apperçoit ,
dans la mâchoire inférieure , deux dents incifiyes,
longues & plates; les oreilles font droites,longues ,
terminées en pointe , nues ën dedans & couvertes
en dehors d’un poil court ; la plus grande partie
du corps eft d’un brun rougeâtre tirant fur le
vineux & le refte de couleur ifabelle ; l’extrémité
de la queue eft garnie de longue laine.
Cet animal a le pied fourchu, féparé en deux
doigts , qui s’écartent lorfqu’il marche ; les fabots
en font noirs, minces, plats par-deffous & convexes
par-deffus ; il fe nourrit comme le lama 5
s’abreuve de même de fa falive, & jette comme
lui fon urine en arrière. Toutes ces reffemblances
de nature doivent.faire confidérer ces deux animaux
comme des efpèces du même genre.
L’efpèce de l a vigogne eft.tout à fai t fauvage z
on n’en voit qu’en petit nombre en domefticité.
Elles ne font pas auffi privées en cet état q.ué
le lama ; & elles font d’un naturel moins docile :
elles mangent à peu près de tout ce qu’on leur
préfente , du mais , du pain & toutes fortes
d’herbes. Dans l’état fauvage ; elles vont toujours
par troupes affez nombreufes ; elles fe tiennent
fur la croupe des montagnes de Cufco, de Po-
tofi & du Tucuman? dans des rochers âpres &
des lieux fauvages ; elles defçendent dans les
vallons pour paître.
Là laine de. la vigogne eft encore plus fine que
celle de l’alpaca , 6c ce n’eft que pour avoir fa 1 dépouille qu’on lui fait la guerre ; il y a dans fa
R r