LIVRE
Maintenant, il est vrai, le Royaume des Fleurs n ’a plus à
craindre les Mandchoux, puisque la dynastie appartient à cette
race aujourd’hui presque entièrement t sinifiée » ; de même les
Mongols, assouplis, assujettis, corrompus, ne sont plus à
redouter. Mais ce qui n’est plus, a été. Et si la Chine avait
puissance militaire et politique, la capitale serait à la vraie
place, vis-à-vis de ces Russes, si forts que les « Fils de Han »
ne peuvent les braver, heureux s’ils peuvent retarder quelque
temps le destin.
Deux ruisseaux traversent Peking, mais aucune rivière ne
passe actuellement à côté des murailles ou dans la cité. Le
Peï ho, chemin de commerce et d’approvisionnement de la
capitale, serpente à 18 kilomètres à l’est des remparts, tandis
que le Wen ho, nommé plus haut, dans la montagne, le
Youngtsing ho, qui est le plus abondant des deux cours d’eau,
quoique le moins utilisé par la navigation, se détourne à une
quinzaine de kilomètres vers l’ouest.
Il fut un temps où ce Wen ho coulait non loin des murs.
Des digues puissantes bordent sa rive gauche pour empêcher
le courant de se porter sur la plaine de Peking : à l’issue de
la région des collines, l’effigie en fer d’une vache se dresse sur
la berge, chargée, dit la légende locale, de pousser des beuglements
quand l’eau commence à monter d’une manière
inquiétante. Par deux fois des empereurs firent creuser un
canal dérivé du Wen ho en amont de la colline isolée de Chi-
king (Chiking chan), afin de remplir les conduites de Peking et
de fournir à ses canaux de navigation; mais, par deux fois, il
fallut fermer ce lit où les eaux débordées se précipitaient sur
la ville : on voit encore les restes des gigantesques écluses
construites jadis à la tête du canal. Le Wen ho a très fréquemment
changé de lit en aval des collines, et partout dans la
plaine se rencontrent des ponts de marbre traversant d’anciennes
coulées abandonnées par les eaux, si ce n’est dans la saison
des pluies.
La superficie de Peking est de 6 341 hectares, d’après les
calculs de Wâber, soit un peu plus des quatre cinquièmes de
l’étendue de Paris, qui est de 7 802 dans un périmètre de
36 kilomètres, Peking n’ayant que 33 kilomètres de tour, avec
une longueur de 8 493 mètres du nord au sud, et 7 000 de largeur
moyenne d’est en ouest.
Relativement à Paris, Peking devrait donc compter environ
2 millions de Pekingois, ou un peu plus.
Mais il s’en faut de beaucoup que tout cet espace soit
habité. Le quartier impérial et les résidences princières sont
occupés en grande partie par des jardins, des kiosques, des
F i g . 3 S P e k in g e t s e s e n v ir o n s .
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palais déserts. Le quartier chinois n e s t empli de maisons que
sur une largeur d’environ 1 600 mètres, de le s t à e
dans le reste de l’espace qu’enferment les murailles s étendent