observe surtout l’avancement des Japonais et des Allemands,
principalement des Japonais : c’est en effet dans ces ultimes
années que ces deux nations ont le plus développé leurs transactions
avec la Chine.
La « nationalité » du commerce ne va pas toujours de pair
avec celle des marchandises et les tableaux ci-dessus ne concordent
pas avec les tableaux ci-dessous, qui donnent la part
de chaque pays dans le trafic extérieur du « Milieu » en 1879 et
en 1899; sans compter que les transactions par voie de terre
donnent à la Russie un rang que ne lui attribueraient pas ses
seules transactions maritimes.
Commerce de la Chine avec les divers pays en 1870.
•FRANCS | POUR 100
A n g le te rre ...................
Hongkong......................
Inde an g la is e ...............
Australie ......................
Europe occidentale. .
Etats-Unis...................
Japon ..............................
Russie, par Kiakhta
Autres..........................
. 348 430 120
. 545 331 760
. 189 206 270
. 15 319 000
1 098 287150
89 264 050
86 305 920
37 872 470
29 912 020
17173 540
près de 78
près de 8
7 à 8
3 à 4
2 à 3
1 358 815150
Commerce en 1899.
FRANCS POUR 100
A n g le te rre ...................
Hongkong......................
Singapour......................
Inde an g la ise ...............
Amérique anglaise. . .
Europe occidentale. .
Japon ..........................
Etats-Unis...................
Russie. . . . . . . .
Autres p a y s ...............
. 203 506 624
. 714181920
. 22101280
. lié '493 920
5 523 344
1 071 807 088
138 879 360
199 832 720
165 346 000
83 017 040
62
8
11 à 12
9 à 10
près de 5
1 658 882 208
La comparaison des deux tableaux montre combien le
Japon, les États-Unis, la Russie ont développé leurs transactions,
et combien celles de l’Angleterre ont reculé.
Il est vrai que le second tableau ne comprend pas l’Australie,
dont le commerce avec la Chine doit être mis au compte
de l’Angleterre.
N’empêche que la valeur des échanges réelles entre l’empire
Anglais et la Chine est fortement majoré par ces documents
officiels.
Les statistiques anglaises n’aiment guère à montrer les
faits sous leur véritable jour. Albion transporte beaucoup plus
qu’elle ne produit, qu’elle ne vend et achète.
Pour combien la France, au vrai du vrai, participe-t-elle
aux transactions de la Chine avec les deux mondes? Très peu,
* si l’on se fie aux statistiques des douanes chinoises. Mais ces
statistiques sont rédigées par des agents anglais. La Mission
Lyonnaise les a analysées et elle a constaté que l’énorme supériorité
attribuée à l’Angleterre repose en partie sur un simple
jeu de chiffres.
* Ces statistiques comptent en effet au profit de la seule
l’Angleterre tout le commerce qui se fait par Hongkong. Or,
Hong-Kong est l’entrepôt naturel de l’Indo-Chine, de sorte que
tout le trafic opéré par notre colonie est enlevé au total
français pour figurer au total anglais. En conformant les chiffres
à la réalité on voit que, pour 1897, année sur laquelle porte
le travail de la Mission Lyonnaise, notre part exacte dans le
commerce avec la Chine a été de 228 millions et demi, sur un
total de 1365 millions. Nous y occupons le second rang, assez
lo in , il est vrai, de l’Angeterre, mais immédiatement après
elle. Commerce surtout de matière première : la Chine nous
envoie de la soie et l’Indo-Chine lui envoie du riz. Mais commerce
croissant rapidement : en 1893 nous n’avions en Chine
que 33 maisons de commerce et 786 nationaux; en 1899 nous
avions 76 maisons et 1 183 nationaux.
En résumé, la France compte pour un sixième dans le commerce
extérieur de la Chine, pour près d’un tiers dans ses
emprunts à l’étranger, pour plus d’un tiers dans son réseau de
chemins de fer initial, pour une part prépondérante dans les
concessions minières de trois à quatre de ses meilleures provinces
métallifères : ainsi, dans le Yunnam, toutes les mines,
de n’importe quelle nature de la moitié orientale de la province;
dans le Kouangtoung, les mines de Kaotcheou, de Lien-
tcheou, de Leïtcheou, soit argent, soit houille; dans le Koeï-
tcheou des mines de charbon de terre, de fer, de mercure; dans