Moungtze, cité yunnanaise de grande altitude, sur un plateau
des montagnes, à la gauche du Fleuve Rouge ;
Semao, ville du Yunnan méridional, en pays de montagnes,
à quelque distance de la rive gauche du Mékong, non très
loin de l’endroit où ce maître fleuve passe dans l’Indo-Chine
française ;
Momeïn ou Teng Yué, tout à l’occident du Yunnan, à
proximité des frontières de l’Indo-Chine anglaise.
Ainsi, quatre sur le littoral de la Chine du nord ; un dans
le continent du Chantoung, sur le versant du Canal Impérial;
dix sur le Fleuve Bleu et dans son delta ; douze sur le littoral
du sud-est et du sud ; un dans l’île d’Haïnan ; deux dans le
delta du Si kiang et deux autres dans son bassin; un sur le
Fleuve Rouge; trois en « pleine terre >, aucunement ports,
simples places de commerce près de la ligne de rencontre du
Yunnan et de l’Indo-Chine; plus un autre port continental,
dont il n’y a pas lieu de s’occuper ici, Yatoung, à la frontière
du Tibet et du Sikkim (Inde).
L’ensemble du commerce de la Chine avec
iv les pays étrangers a presque trois fois décuplé
commerce depuis l’ouverture des ports.
e x t é r ie u r En voici l’ascension graduelle depuis la
de l a c h in e guerre anglo-chinoise, qui a fait la première
brèche à la muraille de prohibition dont le
c Milieu » s’était entouré :
1836 à 1842 (moy. ann.)
1844 ..........................
1855 . . . . . . . . .
1879 . .......................
1890 ..........................
1899 ................ ...
IMPORTATION EXPORTATION TOTAUX
Francs
60 510 000
135 000 000
286 600 000
616 705 68,0
881 000 000
995 460 000
Francs
69 350 000
72 035 000
383 600 000
542109 470
357 000 000
736 151 000
Francs
129 860 000
207 034 000
670 290 000
1 158 815150
1238 000 000
1 731 611000
Tous chiffres qui ne sont qu’une approximation plus ou
moins éloignée de la vérité, pour bien des raisons : d’abord
on n’y compte pas le transit et le trafic par les jonques chinoises
qui font l’intercourse avec le Japon, l’Indo-Chine, les
îles de la Sonde; l’exportation comprend beaucoup de réimportations,
etc., etc. Les comptes commerciaux des nations
européennes prêtant à contradictions et souvent fort entachés
d’erreurs, il n’en est pas autrement, ou il en est encore
plus des comptes chinois, encore que les douanes aient des
Européens, des Anglais pour directeurs.
Il y a vingt ans, certains calculateurs estimaient déjà à
trois milliards de francs l’ensemble des ventes et des achats
qui se faisaient dans les ports de la Chine : soit seulement
7 à 8 francs par tête de Chinois, somme presque insignifiante
en comparaison des échanges que d’autres pays font avec les
nations étrangères.
Le mouvement des navires, entrées et sorties s’est accru dans
la même proportion que le trafic, mais les bâtiments à voiles
des Européens ont été presque entièrement remplacés par les
bateaux à vapeur. Des services réguliers de paquebots se font
de port à port tout le long de la côte, et dans le Yangtze, d’escale
en escale, jusqu’à Itchang, au-dessous des rapides, et
bientôt, sinon déjà, bien au-dessus. Comme on peut croire,
d’autres services, anglais, allemands, français, japonais, américains,
etc., unissent Hongkong, Changhaï et autres ports au
reste du monde.
Naguère presque tout ce trafic se faisait sous pavillons
étrangers, presque exclusivement sous pavillon anglais; mais
les négociants c h in o is» favorisés par Tsaï chin, le Dieu du
commerce, dont ils ont tous l’image, — prennent une part de
plus en plus considérable au transport des échanges. Maîtres
du trafic de détail par leurs jonques à faible tirant d’eau, qui
pénètrent dans toutes les criques du littoral, ils s’emparent
aussi peu à peu du grand commerce et se lancent dans les
spéculations hardies : plus sobres que les Européens, plus
modestes dans leurs appétits de gain, plus avisés dans la discussion
des affaires, quoique beaucoup plus respectueux de
la parole donnée, mieux servis par les intermédiaires du pays,
plus solidaires les uns des autres, connaissant tous les lieux
de production et possédant déjà des correspondants de leur
race dans la plupart des pays étrangers, rompus de père en fils
à toutes les finesses de l’agiotage et de la spéculation, habitués
dès leurs jeux d’enfance à parler la langue des marchands,
initiés à tous les mystères des banques, avec lettres de change,
virements et billets à ordre, les commerçants chinois ont vite
appris les secrets des comptoirs européens, et déjà dans plu